- J'ai envie de te faire sourire. Pour de vrai. Sans arrêt. On va aller au resto, au cinéma, à la plage. On ira faire du parapente ou du saut à l'élastique ; tout ce que tu veux. Tout ce qui te fera rire et sourire davantage.
Ses mains jouent avec ma lèvre.
- Laisse-moi te faire sourire.
La vie a de drôles de façon de nous tester. Elle nous prend souvent de court, ce qui nous fait penser, faire et ressentir des choses qui sont en conflit direct avec ce que nous avions prévu. Dans la vie, rien n est jamais blanc ou noir.

» -Salut Kacey, dit Trent doucement.
- Salut.
- C’est un peu bizarre de me parler dans un miroir, mais c’était la seule façon de m’assurer que je dirais ce que j’ai sur le cœur donc…Je suis content que tu soit ici, avec le Docteur Stayner. C’est un super docteur, Kacey. Fais-lui confiance. Je regrette de ne pas lui avoir accordé toute ma confiance. J’aurais peut-être pu éviter de te faire endurer tout ça.
Il pince ses lèvres et tourne la tête, je suis sûre de voir ses yeux devenir brillants, mais ils ne le sont plus lorsqu’il me regarde de nouveau.
– Je pensais…
Il déglutit et sa voix devient fébrile:
– …Je pensais que si tu tombais amoureuse de moi, ça réparerait tout ce que je t’avais fait. Je pensais pouvoir te rendre heureuse, Kacey. Suffisamment heureuse pour que tu ne m’en veuilles pas si jamais tu venais à découvrir qui j’étais vraiment.
Il baisse la tête et se tient le visage un moment avant de me regarder de nouveau. Un sourire triste se dessine sur ses lèvres.
– Putain, c’est complétement fou, non?
Il y a un long silence pendant lequel je l’observe, en pensant aux nuits, aux journées qu’on a passées ensemble, heureux. J’ai du mal à croire que ce n’est pas un rêve. J’ai l’impression que c’était il y a des siècles.
– Ce qui t’est arrivé il y a quatre ans est le résultat de la pire décision que j’ai jamais prise. Je la regretterai toute ma vie. Si je pouvais remonter le temps, sauver ta famille et la mienne, Sasha et Derek, je le ferais. Je ferais n’importe quoi pour changé ce qu’il s’est passée.
Il déglutit lentement, difficilement.
– Sasha…commence-t-il avant de pencher la tête en avant encore une fois.
Je ferme les yeux en entendant ce nom. Il m’est encore difficile de l’entendre, mais moins qu’avant, je crois. Probablement depuis la leçon du Docteur Stayner sur l’empathie. Lorsque j’ouvre les yeux, Trent me regarde et des larmes coulent le long de ses joues.
Et c’est la goutte d’eau : mon corps se raidit et les quelques défenses qui me restaient s’effondrent en le voyant aussi bouleversé. Mes mains couvrent ma bouche et des larmes jaillissent avant que je puisse les refouler. Je les essuie violemment, mais elles ne cessent de couler. Malgré tout ce qui s’est pasé, voir Trent souffrir m’est toujours aussi insupportable.
Parce que je ne le hais pas. C’est impossible. Je l’aimais. Si je suis honnête, je l’aime peut-être encore. Et je me fous qu’il m’ait traquée, suivie. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’en fous.
Là, Docteur Stayner. Je l’ai dit. Vous êtes content maintenant ?
– Sasha était un mec bien, Kacey. Tu ne me croiras pas, mais tu l’aurais beaucoup aimé. J’ai grandi avec lui.
Trent sourit tristement ses souvenirs.
– Il était comme un frère. Il ne méritait pas ce qui lui est arrivé, mais d’une façon bizarre, c’est peut-être mieux comme ça. Il n’aurait pas tenu dix minutes avec autant de culpabilité sur les épaules. Il…
La voix de Trent se rompt et il essuie les larmes sur sa joue.
– …c’était un mec bien.
Le regard de Trent survole toute la surface de la vitre.
– Je sais que tu dois me détester, Kacey. Tu détestais Cole. Tellement. Mais je ne suis pas Cole, Kacey. Je ne suis plus ce mec.
Il marque une pause et prend une profonde inspiration. Lorsqu’il parle de nouveau, sa voix est stable, ses yeux sont plus vifs, son dos est un peu moins courbé.
-J e ne peux pas réparer ce que je t’ai fait. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis désolé. Que je vais consacrer ma vie à faire prendre conscience aux autres de ce qu’une telle erreur peut provoquer. La souffrance qu’elle peut causer.
Sa voix s’adoucit.
– Ça, je peux le faire. Pour moi, et pour toi.
Lentement, en tremblant, il lève la main et la pose contre la vitre. Il la laisse là.
Je ne peux pas m’en empêcher.
Je pose ma main contre la sienne, alignant mes doights sur les siens, imaginant la sensation de son toucher, de ses doigts enserrant les miens, me tirant contre lui, m’enveloppant dans sa chaleur. M’accueillant dans sa vie.
On reste ainsi, main contre main, pendant un long moment, mes larmes n’arrêtent pas de couler.
Puis sa main retombe sur ses genoux.
– Je voulais te dire en personne que, si mes intentions n’étaient pas les bonnes…
Il fixe la vitre, les yeux plein de chaleur et d’émotion. Un de ces regards qui a le don de transformer mes jambes en guimauve.
– …ce que je ressentais pour toi était bien réel, Kacey. Ça l’est encore. Mais je ne peux lus m’y cramponner. Il nous faut guérir tous les deux.
Mon cœur bondit dans ma gorge.
– C’est encore réel, je confirme à voix haute, d’une voix douce.
C’est vrai.
De nouvelles larmes jaillissent tandis que je comprends ce qui est en train de se passer.
Trent est en train de me dire au revoir.
– J’espère qu’un jour tu tourneras la page sur toute cette histoire, Kacey. Et que quelqu’un te fera rire de nouveau. Tu as un rire divin, Kacey.
– Non, je murmure soudain, fronçant les sourcils. Non!
Mes deux mains cognent contre la vitre. Je réalise que je ne suis pas prête à lui dire au revoir. as comme ça. Pas encore.
Peut-être jamais.
Je ne peux pas l’expliquer, mais je sais ce que je ressens. Et je ne veux pas ressentir cette douleur.
Je retiens mon souffle tandis que je regarde Trent sortir de la pièce, le dos raide. Je regarde la porte se fermer, je regarde Trent sortir de ma vie pour toujours. Un torrent de larmes et de sanglots jaillit et je m’effondre sur le sol. «
Je croyais n’avoir peur de rien, cependant je crois que j’ai peur de Charlie.
Enfin, pas peur d’elle.
Peur de l’avoir.
Et de la perdre.

En effet, des cheveux blond platine attachés en queue de cheval se balancent devant notre porte.
– Sérieusement ? dis-je en râlant, tout en défaisant le verrou.
Barbie est debout sur notre paillasson. Sans rire. C’est une bombasse blonde d’un mètre quatre-vingt au corps ferme, aux lèvres pulpeuses et aux yeux bleus. Je reste sans voix, le temps d’inspecter son minishort en coton et la façon dont le logo « Playboy » se déforme en s’étirant sur son débardeur. Ce ne sont pas des vrais. Ils font la taille de deux montgolfières.
Ma rêverie est interrompue par une voix douce et traînante.
– Salut, je suis votre voisine, Nora Matthews. Mais tout le monde m’appelle Storm.
Storm ? Notre voisine Storm avec des montgolfières cousues sur la poitrine ?
J’entends un raclement de gorge et je me rends compte que je mate encore ses seins. Je remonte vite mon regard vers son visage.
– T’en fais pas. Le toubib m’a filé une taille en plus gratos pendant que je dormais, plaisante-t-elle en riant nerveusement, ce qui déclenche une toux nerveuse chez Livie.
Notre nouvelle voisine : Nora, dite « Storm », et ses seins énormes. Je me demande si elle a aussi eu droit au « pas d’orgies, je veux la paix » de Tanner lorsqu’il lui a donné les clés.
Respire, me disait ma mère. Dix petites inspirations... Saisis-les. Sens-les. Aime-les.
Chaque fois que je hurlais de rage, que je tapais des poings et des pieds, que je pleurais de frustration ou que j'étais pétrifiée d'angoisse, ma mère me répétait ces mots.
C’est maintenant ou jamais.
– Est-ce que tu es toujours un parfait gentleman ?
Il sourit en coin.
– Non… je ne le suis pas. Et tu ne me simplifies en rien la tâche, tu sais.
J’essaie d’ignorer les frissons d’excitation qui parcourent mon corps.
– Et il faut que je fasse quoi pour te rendre la tâche impossible ?
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1. Je suis très intelligent.
2. je suis charmant.
3. Je suis monté comme un pur-sang.
4. J'ai complètement arrêté mes flirts.
5. Je suis très doué, comme tu as pu le découvrir l'autre soir.
P.S: arrête de regarder mes mains. Je sais ce que tu veux de moi.
Le docteur Stayner m'a expliqué qu'au cours de notre vie, chacun de nous fait l'expérience d'une journée qui définit la personne que l'on est vraiment ou la personnae que l'on va devenir et qui nous remet sur notre chemin. Il a dit que cette journée-là peut soit hanter à vie une personne soit la guider, et ce jusqu'à son dernier souffle.
Je lui avais fait remarquer qu'il avait une vision un peu dramatique des choses et que je n'y croyais pas vraiment. Cette théorie semble vouloir dire que toute personne serait en quelque sorte un gros morceau d'argile parfaitement malléable jusqu'à ce fameux jour, comme si on restait tous assis à ne rien faire, dans l'attente d'une explosion pour solidifier des courbes et des plis, symboles d'une identité, d'une stabilité. Ou d'une instabilité.