AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Kaho Nashiki (142)


Le lendemain il pleuvait.
Les plantes du jardin, fières de leur vitalité presque effrayante en ce milieu d’été, étaient comme en transe, elles absorbaient sans retenue les gouttes que leur offrait le ciel. […] Les gouttes de pluie frappaient les feuilles qui à chaque fois vacillaient, toutes les plantes du jardin, dociles, oscillaient. Au moment où je m’aperçus de cette mobilité, je me sentis soudain minuscule au milieu de l’extraordinaire mouvement du monde. Le monde frappé par la pluie se balançait légèrement. Et moi aussi je vacillais. J’avais le sentiment de saisir ce que ressentaient les plantes.
Commenter  J’apprécie          30
Nous suivons un long usogoé, un long, un très long chemin.
Au-delà de la rive, se trouve un lieu sans nom.
Commenter  J’apprécie          40
Quand j'étais jeune, il me semblait que mes émotions, mes exaltations me traversaient de part en part, mais aujourd'hui, c'était des sentiments apaisés, qui se retrouvaient comme pliés et mis en ordre à l'intérieur de moi. Et je pouvais les observer. Jeune, ces sentiments intenses laissaient à mon insu des traces au fond de moi, et à présent je pouvais en prendre conscience et les considérer calmement.
Commenter  J’apprécie          50
Quand je revins à moi, de la brume s'était formée. Quand elle commençait à se répandre dans les alentours, elle était toujours suivie par l'odeur de la montagne profonde.
Commenter  J’apprécie          60
Mon hôtesse s'appelait Uné. Elle avait un visage rond, tout ridé, comme une petite pomme de terre qui serait restée indéfiniment en terre.
Commenter  J’apprécie          60
Une île, ce fut la forte impression que j'eus au début de mon séjour, est comme un bonsaï. Non parce qu'elle est modelée par l'homme. Plutôt parce qu'elle déborde d'une vitalité qui ne cesse d'exploser. Comme un bonsaï, oui, une miniature dans laquelle tout semble s'accumuler. Ausdi bien les arbres, que les chemins, que les animaux. Quelque chose de très dense s'y concentre.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais envie de me tenir dans un endroit maintenant silencieux mais où s'était passé quelque chose de décisif. Là où il me serait possible de sentir, ne fût-ce qu'un peu, l'essence de la vie humaine ou du temps.
Commenter  J’apprécie          20
L'idée me traversa l'esprit que cela ressemblait aux nations et aux sociétés que construisent les hommes. Elles prennent pied sur un territoire qu'elle donnent l'impression de protéger par les lois qu'elles créent ,or, en réalité,elles ne font que déployer un réseau de règles qui semblent faire prospérer ce sur quoi elles sont installées,mais , si l'on y regarde de plus près , on découvre que cette chose est exsangue ou que seule sa structure continue à se développer en maintenant plus ou moins sa forme initiale. Il s'agit donc d'une momification.
Commenter  J’apprécie          10
Le lendemain il pleuvait.
Les plantes du jardin, fières de leur vitalité presque effrayante en ce milieu d'été, étaient comme en transe, elles absorbaient sans retenue les gouttes que leur offrait le ciel. Dans l'impossibilité de sortir, je décidai de lire ; même en pleine journée, il faisait tellement sombre à l'intérieur qu'il fallait allumer la lumière. Les gouttes de pluie frappaient les feuilles qui à chaque fois vacillaient, toutes les plantes du jardin, dociles, oscillaient. Au moment où je m'aperçus de cette mobilité, je me sentis soudain minuscule au milieu de l'extraordinaire mouvement du monde. Le monde frappé par la pluie se balançait légèrement. Et moi aussi je vacillais. J'avais le sentiment de saisir ce que ressentaient les plantes.
Commenter  J’apprécie          70
Mon hôtesse s'appelait Uné. Elle avait un visage rond, tout ridé, comme une petite pomme de terre qui serait restée indéfiniment en terre.
Commenter  J’apprécie          80
Quand on se laisse flatter et tromper par les forts, quand non seulement on ne s’occupe que des faibles mais qu’en plus on les exploite, quand on ne sert que son seul intérêt, alors on vit dans un monde bestial où chacun ne pense qu’à sa propre survie. Quand on traite l’autre comme un ennemi, quand on ne pense qu’à triompher de lui, quand on est jaloux, envieux, alors on vit dans le monde de l’oppression et de l’impuissance…
Commenter  J’apprécie          180
Sur un chemin forestier désert, un râle d’eau avançait dans ma direction. Il marchait sur le même chemin que moi. Il ne semblait pas le moins du monde s’intéresser à moi.
Nous nous sommes croisés.
Je n’en croyais pas mes yeux. Avec un tel manque de méfiance, cet oiseau ne risquait-il pas de disparaître rapidement ? Je me demandais s’il ne faudrait pas que je le poursuive pour lui apprendre à se méfier des humains. J’ai regardé derrière moi : l’oiseau continuait son chemin et lui aussi venait de se tourner vers moi.
Nos yeux se sont croisés.
Immédiatement le râle d’eau a tourné la tête et repris rapidement son chemin.
Commenter  J’apprécie          90
Tout humain découvre un jour qu’il est né sans l’avoir voulu. Sans avoir pu donner préalablement son avis sur son lieu de naissance ni choisir l’endroit où grandir.
Commenter  J’apprécie          30
Malgré quelques longueurs, on suit pas à pas ce narrateur attentif à chaque symbole sur une petite île près de Kyushu au sud du Japon où il fait des recherches en tant que géographe. C'est par petites touches qu'on pénètre dans la magie du lieu, et avec tristesse qu'on referme le livre finalement car 50 ans e sont passés entre son 1er séjour et le 2e qui voit l'île s'équiper pour accueillir le tourisme et saccager une bonne partie des lieux...
Commenter  J’apprécie          10
Kaho Nashiki
Tout humain découvre un jour qu’il est né sans l’avoir voulu. Sans avoir pu donner préalablement son avis sur son lieu de naissance ni choisir l’endroit où grandir.
Commenter  J’apprécie          40
Ma fiancée avait de grands yeux noirs caucasiens. Avec ces yeux qui semblaient voir à travers toutes choses, peut être lui était-il impossible de vivre dans notre monde ?
Commenter  J’apprécie          30
Il y avait peut-être quelque chose de miraculeux dans ces moments passés dans un espace clos entouré d'une épaisse forêt, alors que chacun de nous, oppressé par ses propres sentiments, ne supportait plus cette tension intérieure et, sans tomber dans ce qui aurait pu être d'assez conventionnels épanchements, ne s'en détachait cependant pas totalement ; ces quelques soirées dans la maison de Morikata, ces discrets moments de vide, en ce qui me concerne du moins, sont comme une chose organique susceptible de se déliter et que je préserve avec le plus grand soin. Jusqu'à la fin, je n'ai rien su du passé de M. Yamané, et lui n'a rien su du mien. Pourtant, ce qui a donné comme une tonalité décisive à ma vie ensuite, il me faut reconnaître qu'au fond ce furent ces soirées si particulières.
Commenter  J’apprécie          30
Le temps ne file pas à toute vitesse sur une ligne droite, le passé et le présent se retrouvent alignés devant nos yeux, à égalité, comme s’ils étaient à notre disposition pour être étudiés, sélectionnés. La perte était ce temps qui tombait au fond de moi et s’y accumulait.
Commenter  J’apprécie          371
La lune qui avait commencé à monter tardivement dans le ciel venait poser son œil brillant sur le toit de cette petite cabane au milieu de la montagne. Si je ne m’étais pas réveillé par hasard, je ne m’en serais pas aperçu, ni personne d’autre, et la forêt serait simplement restée une forêt baignée de lumière, dans l’ignorance des hommes.
Je me levai et sortis. Il faisait si clair que mon ombre se dessinait sur le sol. Le chant discret des insectes nocturnes de la fin d’été résonnait autour de moi. La lune dessinait de son éclat blanc la silhouette du mont Shiun. Solennellement, sans le vouloir, je me retrouvai agenouillé, la tête inclinée.
Commenter  J’apprécie          170
...ce genre de ficus, lui, s’accroche d’abord à des terrains aussi hauts que possible et de là entame son existence........Si ce qui lui sert de support est un organisme vivant (un arbre, en l’occurrence), avec le temps, peu à peu, il le recouvre entièrement, l’empêchant finalement de respirer, jusqu’à le faire mourir. C’est pourquoi ce ficus s’appelle aussi « l’arbre étrangleur ».......Il en use comme d’une sorte de « support » mais c’est de la terre sur laquelle il étend ses lianes qu’il se nourrit.
L’idée me traversa l’esprit que cela ressemblait aux nations et aux sociétés que construisent les hommes. Elles prennent pied sur un territoire qu’elles donnent l’impression de protéger par les lois qu’elles créent, or, en réalité, elles ne font que déployer un réseau de règles qui semblent faire prospérer ce sur quoi elles sont installées, mais, si l’on y regarde de plus près, on découvre que cette chose est exsangue ou que seule sa structure extérieure continue à se développer en maintenant plus ou moins sa forme initiale. Il s’agit donc d’une momification. Mais qui dépend aussi de la destinée sans doute. Alors, même exsangue, il est possible que l’intérieur continue quand même à vivre…
Commenter  J’apprécie          482



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kaho Nashiki (876)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui suis-je ? Les auteurs en A

J'ai écrit Le grand Meaulnes. Je suis mort au Sud de Verdun durant la première guerre mondiale. Qui suis-je ?

Jean Anouilh
Alain-Fournier (de son vrai nom Henri-Alban Fournier)
Guillaume Apollinaire
Marguerite Audoux

7 questions
12 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}