Citations de Kalypso Caldin (230)
Dans le fond, je me doute bien que je ne me suis pas mis à la désirer et à l'aimer du jour au lendemain. C'est arrivé petit à petit. D'abord, elle m'a regardé comme aucune nana ne m'avait jamais regardé : avec une douceur profonde, dénudée d'artifices. Elle a déboulé dans ma vie, y ramenant la joie et l'énergie que j'avais perdues, puis notre jeu a démarré. Mes mains se sont égarées sur elle, son corps a agi comme un pansement contre le mien. Sa peau, son parfum, son sourire, ses lèvres... je ne peux plus m'en passer désormais.
(page 313)
— Je t'ai avoué ce que j'avais fait à ma mère !
— Et qu'est-ce que tu crois ? Que je vais te regarder avec dégoût ? celui avec lequel tu parles de toi ? te détester ne forcera pas les autres à te haïr aussi, sache-le.
(page 309)
Victor Hugo a écrit "L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude" Tu m'as demandé à la bibliothèque s'il me restait des souvenirs de mon expérience de mort imminente. Si j'avais vu quelque chose. Je ne t'ai pas menti, je n'ai rien vu. mais un élément me revient chaque fois que j'y pense. la solitude. Elle était si lancinante, si profonde... Je ne veux plus jamais y faire face.
Tu sais ce que j'ai compris depuis que je te connais ? tu es resté dans tes enfers. Dans ta solitude.
Et tu peux me détester, mais je te sortirai de là, bouffon.
(page 273)
— J'ai fait la paix avec mon passé, mon gars, affirme-t-il. C'est ce qui m'a permis de me tourner vers l'avenir. Il n'y a pas de secret : tant qu'on rumine, qu'on s'enfonce dans les ténèbres, il n'y a aucune chance qu'on s'en sorte.
Ses paroles trouvent un écho en moi.
— Comment fait-on la paix avec soi-même ? demandè-je.
— Ça commence par accepter que la vie te fout parfois à genoux pour t'éviter une balle qui t'aurait touché en plein front, me répond-il.
— Quoi ?
— Je veux dire par là qu'il y a de la lumière même au bout du tunnel le plus sombre.
C'est qu'il devient philosophique, le sergent d'armes !
— Mais si le tunnel se révèle être un cul-de-sac ? M'interrogè-je.
— Tu fais demi-tour. Surtout, tu ne restes pas assis dans le noir à te lamenter. Si ça t'arrive un jour, appelle-moi, OK ? les gars et moi, on sera là pour toi, c'est juré.
Une bouffée de bonheur m'envahit alors que je comprends que, même si je ne fais pas partie officiellement du club, j'y ai trouvé une place.
(page 74)
-J’ai trouvé une sirène dans le lac, lâché-je.
-… Cette guerre entre les Styx Riders et les Titans fait chier pas mal de monde, surtout les commerçants. Beaucoup ont perdu leur magasin, le mois dernier. Je te connais depuis que tu es gamin, mon lapin. Tu es quelqu’un de bien, peu importe ce qu’on raconte sur ton club. Mais va falloir régler la situation au plus vite. Les gens ont peur.
On dit des Styx Riders qu’ils sont cruels et sanglants, le genre de MC à répandre la mort et le chaos sur son passage. J’ai maintenant du mal à y croire. J’aurais dû me douter que les Titans mentaient en prétendant qu’ils étaient pires qu’eux… C’est la première fois que j’approche un ennemi de mon père d’aussi près. Ça a quelque chose d’excitant…
-Tu es chiante, manipulatrice, menteuse, tu as l’instinct de survie d’une étoile de mer, mais putain, ne te rabaisse pas! ajouté-je.
-Deviens ma Pandore, déclare-t-il, déverse le chaos au sein des Styx Riders, et tu pourras retrouver ta liberté.
« 𝙴𝚕𝚕𝚎 𝚊 𝚙𝚘𝚞𝚜𝚜𝚎́ 𝚝𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚞𝚗𝚎 𝚏𝚕𝚎𝚞𝚛 𝚌𝚘𝚕𝚘𝚛𝚎́𝚎 𝚊𝚞 𝚖𝚒𝚕𝚒𝚎𝚞 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚝𝚎𝚛𝚛𝚎 𝚍𝚎́𝚜𝚘𝚕𝚎́𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚎𝚜 𝚜𝚎𝚗𝚝𝚒𝚖𝚎𝚗𝚝𝚜. »
« Lorsque je m’apprête à la frapper encore, une main masculine crochète mon poignet. La seconde d’après, je me retrouve à tournoyer parmi les danseurs, entre les bras du Roi des Océans.
— Ça, c’était une belle droite, admet-il d’une voix aussi profonde qu’une grotte sous-marine. Content de te voir, Trésor. »
– Je pense que, malgré tous les drames qui nous arrivent, ce qui nous permet de tenir, ce sont les petits moments de bonheur qu’on arrive à attraper.
-Pour arpenter les chemins les plus sombres sans se perdre, il faut conserver une part de lumière…
-J’ai… Pourquoi c’est aussi dur de tuer? articulé-je. Je veux dire, ce mec butait des gens aussi!
Le président des Styx Riders sort une cigarette, qu’il allume avant de me répondre :
-Parce que lorsque tu arraches une vie, peu importe laquelle, elle prend un morceau de toi. Toujours.
-Je suis désolée pour Frost. Je suis désolée pour tout. Je ne pensais pas ce que je t’ai dit à la salle de boxe. Je t’ai reproché ta gentillesse parce que je flippe de l’effet qu’elle a sur moi.
À mon tour, je fixe le plafond pour ne pas avoir à croiser le regard de mon colocataire. Alors que je m’attends à ce qu’il se moque de moi, c’est avec sérieux qu’il m’interroge :
-Elle a quel effet sur toi?
-Elle… elle m’apaise. Elle me guérit.
Entre nous deux, ça a toujours été une évidence. Déjà quand on était enfants, notre lien semblait incassable. Il s’est endurci par des années d’amitié teintée d’amour secret.
Cette vérité me frappe comme une flèche empoisonnée. J’ai l’impression que je ne trouverai jamais la paix, que j’ai largement dépassé la possibilité de l’atteindre un jour.
La vérité, c’est que parfois, la réalité est trop dure pour être apaisée avec des mots.
L’amour est une grosse connerie, il coupe les jambes et le souffle au moment où on s’y attend le moins. Ceux qui pensent qu’il est plus fort que tout se trompent. À la moindre tempête, il vole en éclats. Il t’arrache ton âme, ta fierté, ta joie.
Je suis bouffé de l’intérieur par une rage aussi dévorante qu’un feu de forêt. Tellement de trucs l’alimentent