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Citations de Karel Capek (257)


Le meurtre de l'agent Bartoš avait violé cette espèce de familiarité qui existe entre le policier et le malfaiteur de métier. Qu'il ait tiré passait encore, mais tirer dans le ventre, ça ne se faisait pas, même pas pour les bêtes

La fin d'Oplatka, p. 194
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Quelle vision magnifique, tous ces gardes champêtres réunis ! Mrázek sourit alors pour la dernière fois ; ensuite, il ne fut plus que souffrance inhumaine.

La fin d'Oplatka, p. 197
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Mme Rubber explosa en sanglots et se leva, laissant tomber sa couture par terre.
- Arrête ça ! lui cria son mari avec mépris. C'est la plus sournoise des tyrannies, cette tyrannie des larmes !

L'écriture et ses mystères, p. 51
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Le continent est plus bruyant, moins discipliné, plus malpropre, moins maître de lui, plus madré, plus passionné, plus sociable, plus amoureux, sensuel, exubérant, grossier, bavard et en quelque sorte moins parfait. S'il vous plaît, donnez-moi un billet direct pour le continent.
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Tout bien considéré, il n'est rien de plus abominable que la pluie dans une petite ville.

Merry Old England - p. 155
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À tout prendre, le pays qui a su créer la plus belle enfance et la plus fraîche vieillesse, à certainement quelque chose de supérieur à tous les autres pays de cette vallée de larmes.

Merry old England - p. 157
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Ce qui est effrayant dans l'Est Londonien, ce n'est pas tant ce qu'on y voit et ce qu'on y sent, c'est l'incalculable, l'inexpiable étendue de cette misère.

East End - p. 66
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Le dimanche écossais est pire encore que le dimanche anglais, et les messes écossaises donnent une idée de l'infini dans le temps.

Loch Tay - p. 101
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Je compris qu'il s'accomplissait ici une sorte de rite, qui consiste à fumer la pipe courte, à feuilleter le Who is who, et surtout à se taire. Ce silence n'est pas le silence de la solitude, ni le silence du philosophe pythagoricien, ni le silence devant la divinité, ni le silence de la mort, ni le silence de la rêverie profonde : c'est un silence à part, raffiné et mondain, le silence du gentleman parmi les gentlemen.

Clubs - p. 53
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L'homme du continent se donne de l'importance en parlant : l'Anglais, en se taisant.

Clubs - p. 53
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Si vous cherchez dans les collections de Londres des ivoires ciselés ou des sacs à tabac brodés, vous les trouverez ; si vous cherchez la perfection d'un œuvre humaine, vous la trouverez au musée hindou et à la galerie babylonienne, dans les Daumier, les Turner et les Watteau et dans les marbres d'Elgin. Mais quand vous sortirez ensuite de cet amoncellement de tous les trésors du monde, vous pouvez voyager des heures et des miles, sur le toit d'un bus, d'edling à East Ham et de Clapham à Bethnal Green, vous ne trouverez autant dire pas de quoi réjouir votre œil par la beauté et l'exubérance d'une œuvre humaine. L'art est ce que l'on met sous verre dans les galeries, les musées et les habitations des gens riches ; mais il ne court pas les rues, il ne brille pas dans la beauté d'une corniche de fenêtre, il ne se dresse pas dans le monument d'un coin de rue, il ne vous salue pas d'une langue familière ou monumentale. Je ne sais pas : peut-être est ce tout de même le protestantisme qui a ainsi vidé artistiquement de pays.

Le pèlerin visite d'autres musées - p. 44
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La poésie du foyer anglais est compensé par le défaut de poésie de la rue anglaise. Et ici, jamais les rues ne seront parcourues par des foules révolutionnaires, parce que les rues sont trop longues pour cela. Et trop fades.

Les rues de Londres - p. 21
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La rue de Londres n'est qu'un canal où la vie coule pour rentrer à la maison.

Les rues de Londres - p. 20
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La plus grande surprise que puisse éprouver un voyageur, c'est de trouver en pays étranger ce qu'il a cent fois lu ou cent fois vu en image. J'ai été stupéfait de voir à Milan le dôme de Milan ou à Rome le Colisée. C'est une impression qui a quelque chose de sinistre : on a le sentiment d'être déjà venu là, ou d'avoir déjà vécu cela, en rêve ou qui quand. On est étonné de voir qu'il y a véritablement en Hollande des moulins à vent et des canaux, ou que sur la Strand de Londres le nombre de gens est véritablement tel que la tête vous en tourne. Il y a deux impressions tout à fait fantastiques : trouver quelque chose d'inattendu et trouver quelque chose de très connu. On crie toujours très haut son étonnement quand brusquement on rencontre une vieille connaissance. Eh bien, c'est comme cela que je me suis étonné de trouver, sur la Tamise, le Parlement, dans la rue des gentlemen en haute-forme gris, sur les carrefours des Bobs de deux mètres, et ainsi de suite. Je découvrais avec surprise que l'Angleterre était réellement anglaise.

Premières impressions - p. 9
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La vérité, ça doit se passer en contrebande, il faut la diffuser par bribes, une goutte par-ci, une goutte par-là, que les gens s'y habituent . Et non pas comme ça d'un seul coup .
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Les gens commencèrent enfin à considérer les salamandres comme quelque chose d’aussi banal qu’une machine à calculer ou un automate ; ce n’étaient plus, à leurs yeux, de mystérieuses créatures sorties, on ne sait à quelle fin, de tréfonds inconnus. En outre, les gens ne trouvent jamais de mystère dans ce qui leur rend service, dans ce qui leur profite, mais seulement dans ce qui leur nuit, dans ce qui les menace ; et puisque, comme on l’a vu, les salamandres étaient des créatures très utiles, à multiples emplois, elles étaient entrées dans l’ordre des choses normal et rationnel.
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Alors comme ça, les enfants, vous ne comprenez pas ce que les oiseaux racontent ? Mais c'est vrai ! Ils ne parlent le langage des humains qu'au petit matin, quand vous dormez encore ! Quand le jour avance, ils n'ont plus beaucoup de temps de parler, c'est qu'ils en ont, du travail : picorer un grain par-ci ; par-là extraire de la terre un petit lombric ; plus loin, en l'air, gober une mouche. Les parents oiseaux s'en vont chasser à tire-d'aile, et à tire-d'aile reviennent au nid s'occuper des enfants. C'est la raison pour laquelle les oiseaux ne parlent que le matin, dès potron-minet, quand dans les nids ils ouvrent les fenêtres, aèrent leurs édredons de plumes et préparent le petit-déjeuner.
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Ce n’est pas tout, Messieurs. Je suis loin d’avoir épuisé toutes les tâches du Syndicat des Salamandres : le Salamander Syndicate cherchera dans le monde entier du travail pour des millions de salamandres. Il fournira des projets et des idées pour dompter la mer, il se fera l’avocat des utopies et des rêves gigantesques. Il fournira des plans de nouvelles côtes et canaux, de digues reliant les continents, de chaînes entières d’îles artificielles pour les survols de l’Atlantique, de nouveaux continents créés au milieu des océans. C’est là qu’est l’avenir de l’humanité, Messieurs, les mers recouvrent quatre cinquièmes du globe ; il est certain que c’est trop ; il faut corriger la surface du globe, la carte des mers et des terres. Ce ne sera plus le style du capitaine Van Toch ; nous remplaçons le roman d’aventures de la pêche des perles par l’hymne du travail. Nous avons le choix : serons-nous des épiciers ou bien des créateurs ? Mais si nous nous refusons à penser continents et océans, nous resterons en deçà de nos possibilités. Il a été question tout à l’heure du prix d’un couple de salamandres. Je préfèrerais que nous pensions en milliards de salamandres, en millions et en millions d’unités de main-d’œuvre, que nous envisagions des déplacements de l’écorce terrestre, de nouvelles genèses et époques géologiques.
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G.H. BONDY (se lève) : Messieurs, nous avons convoqué cette assemblée générale extraordinaire pour attirer votre attention sur les perspectives extrêmement défavorables de notre société qui, permettez-moi de vous le rappeler, a été fière, par le passé, d’annoncer des dividendes de 20 à 23 %, outre de substantielles réserves et des réductions d’impôts. Nous sommes maintenant à un tournant ; la manière d’opérer qui nous a réussi par le passé a abouti à une impasse. Il ne nous reste qu’à chercher des voies nouvelles (fort bien !). C’est peut-être, dirais-je, un signe du destin que notre excellent capitaine et ami J. Van Toch nous ait justement quittés maintenant. C’est à sa personne que se rattachait ce petit commerce de perles, si beau, si romantique et, je le dis franchement, un peu fou. Je considère qu’il s’agit là d’un épisode révolu de l’histoire de notre entreprise ; il avait son charme, pour ainsi dire exotique, mais il n’était pas à sa place dans les temps modernes. Messieurs, les perles ne pourront jamais faire l’objet d’une entreprise de grande envergure, horizontale et verticale. Pour moi, personnellement, cette affaire de perles n’était qu’un petit divertissement (mécontentement). Oui, messieurs, mais un divertissement qui nous a bien rapporté, à vous et à moi. En outre, au début de notre entreprise, les salamandres avaient pour ainsi dire le charme de la nouveauté. Trois cents millions de salamandres ne l’auront plus, ce charme-là. (Rires.)
Je vous l’ai dit : cherchons des voies nouvelles. Tant que vivait mon ami, le capitaine Van Toch, il ne pouvait être question d’imprimer à notre entreprise un autre caractère que ce que j’appellerai le style Van Toch. (Pourquoi ?) Parce que j’ai trop de goût, Monsieur, pour mélanger les styles. Le style du capitaine Van Toch, dirais-je, était celui du roman d’aventures. C’était le style Jack London, Joseph Conrad, etc. Un style désuet, exotique, colonial, presque héroïque. Je ne nie pas que je lui trouvais du charme. Mais après la mort du capitaine Van Toch nous n’avons plus le droit de poursuivre cette aventure juvénile et épique. Ce qui s’ouvre devant nous, ce n’est pas un nouvel épisode, mais une conception nouvelle, messieurs, une tâche pour une imagination nouvelle et fondamentalement différente. (On dirait que vous parlez d’un roman !) Oui, Monsieur, c’est juste. Je m’intéresse aux affaires en artiste. Sans un certain art, Monsieur, vous n’inventerez jamais rien. Si nous voulons que le monde poursuive sa marche, nous devons être poètes. (Applaudissements) (G.H. Bondy s’inclina.) Messieurs, c’est avec regret que je conclus le chapitre qu’il me sera permis d’appeler vantochien ; nous y avons dépensé ce qu’il y avait en nous-mêmes d’enfantin et d’aventureux. Il est temps de quitter ce conte de fées avec ses perles et ses coraux. Sindbad est mort, Messieurs. La question se pose : que faire à présent ?
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Si vous cherchez la petite île de Tana Masa sur la carte, vous la trouverez en plein sur l’équateur, un peu à l’ouest de Sumatra ; mais si vous montez sur le pont du Kandong Bandoeng pour demander au capitaine J. Van Toch ce que c’est que cette Tana Masa devant laquelle il vient de jeter l’ancre, il lâchera une bordée de jurons, puis il vous dira que c’est le plus sale coin de l’archipel de la Sonde, encore plus minable que Taba Bala et tout aussi perdu que Pini ou Banjak ; qu’il n’y vit, sauf votre respect, qu’un seul homme – sans compter, bien sûr, ces pouilleux de Bataks – et que c’est un agent commercial, un soûlard, un bâtard de Cubain et de Portugais, plus voleur, mécréant et cochon que tous les Cubains et tous les Blancs pris ensemble ; et que s’il y a au monde quelque chose de foutu, c’est bien cette foutue vie sur cette foutue Tana Masa, c’est moi qui vous le dis, Monsieur ! Alors vous lui demanderez sans doute pourquoi il vient d’y jeter ses foutues ancres comme s’il voulait y passer trois jours ; il répondra à cette question par un grognement irrité, puis il vous fera comprendre, toujours en grommelant, que le Kandong Bandoeng ne serait pas venu dans les parages simplement pour du foutu coprah ou de l’huile de palme, ça tombe sous le sens, Monsieur, et d’ailleurs ça ne vous regarde pas, j’ai mes foutus ordres, Monsieur, et vous êtes prié de vous mêler de ce qui vous regarde. Puis il lâchera des jurons copieux et variés, comme il sied à un capitaine de bateau encore vert malgré son âge.
Mais si, au lieu de poser des questions indiscrètes, vous laissez le capitaine Van Toch grogner et jurer à cœur joie, vous en apprendrez plus long. Vous voyez bien qu’il a besoin de se soulager. Laissez-le donc parler, son amertume se frayera son chemin.
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