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Citations de Karel Capek (256)


Ce n'est rien, dit M. Jandera, l'écrivain. Traquer un voleur, c'est dans la nature des choses. Ce qui sort de l'ordinaire, c'est lorsque le voleur part à la recherche de celui qu'il a volé
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C'est vrai, concéda Bartosek, d'un ton pensif. Vous n'imaginez pas, Monsieur, le nombre d'énigmes qu'il peut y avoir dans ce monde. Chaque foyer, chaque famille est une énigme. En venant ici, j'ai entendu une jeune femme sangloter dans une petite maison là-bas. Monsieur, les énigmes ne nous regardent pas. Nous sommes payés pour le maintien de l'ordre. ...Nous ne poursuivons pas un criminel par curiosité intellectuelle, nous les poursuivons au nom de la loi. Ecoutez, les balayeurs n'arpentent pas les rues avec leur balai pour repérer les empreintes des gens dans la poussière, mais pour balayer et faire disparaître tout ce que la vie dépose. Le maintien de l'ordre n'a absolument rien d'énigmatique...Voyez-vous, la justice doit être aussi incontestable qu'une table de multiplication.
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C'est pourquoi, à l'automne, il transporte ses plantes de place en place comme une chatte ses petits. Chaque année il se dit avec contentement : «Bon, maintenant tout est planté et à sa place. L'année prochaine je me reposerai. » Le jardin n'est jamais fini.
En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines.
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C'est une loi naturelle qu'aucune de vos graines ne germe ou bien que toutes lèvent à la fois. On se dit: «Ici quelque chardon décoratif, comme un cirsium ou un onopordon, irait à merveille. » Et on achète un sachet de graines de chaque espèce, on les sème et on se réouit de voir comme elles lèvent bien ; quelque temps après, il faut les repiquer et le jardinier est tout épanoui à la pensée qu'il a cent soixante-dix pots contenant chacun un plant rempli de vie ; il se dit que faire soi-même les semis, c'est tout de même l'idéal. Et maintenant, il faut planter tout cela ; mais que faire de cent soixante-dix chardons? II en a déjà piqué partout où il y avait un pouce de terre et il lui en reste encore plus de cent trente : alors, faudra-t-il les jeter au fumier, ces plants qui ont coûté tant de peine ?
« Voisin, ne voudriez-vous pas quelques plants de cirsium? c'est très décoratif, vous savez.
- Ma foi, oui, à la rigueur. »
Dieu merci, le voisin en a pris trente. Le voilà maintenant qui court dans son jardin, fort embarrassé pour trouver un coin où les planter.
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II est sûr qu'on l'appelle ainsi parce que ce coin de jardin permet à son propriétaire de pratiquer un alpinisme de casse-cou : s'il veut, par exemple, planter entre deux pierres une petite androsace, il faut qu'il pose légèrement un pied sur cette pierre qui branle un peu, tandis que son autre jambe se balance en l'air, de manière à ne pas marcher sur un tapis d'érysime ou d'aubriétie en fleur. II faut qu'il s'étende, s'accroupisse, se retourne, s'allonge, saute, tombe, s'incline de la façon la plus audacieuse pour pouvoir planter, piocher, creu- ser et sarcler au milieu de ces rochers pittoresquement étagés et pas précisément en équilibre.
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Le troisième jour quelque chose sort au bout d'une Iongue tige blanche et se met à pousser à toute vitesse. Le jardinier jubile et pousse presque des cris, se disant que ça y est : il entoure cette pousse d'autant de soins que la prunelle de ses yeux.
Le quatrième jour, quand ce germe a poussé démesurément, le jardinier commence à se demander avec inquiétude si ce ne serait pas de la mauvaise herbe. II ne tarde pas à constater que cette crainte était justifiée. Toujours ces choses longues et menues qui poussent dans les pots de fleurs sont de mauvaises herbes. II semble évident que c' est là quelque loi naturelle.
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Un beau jour il vous arrive de planter vous-même de votre propre main une fleur (dans mon cas, ce fut une joubarbe) ; au cours de l'opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme et détermine une sorte d'inflammation ou d'intoxication : bref vous devenez un jardinier fanatique.
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Nous sommes les hommes de l’ âge des Salamandres”, disait-on avec un légitime orgueil ; voilà bien autre chose que cet ancien âge des Hommes avec ses petits travaux lents, minutieux et futiles qu’on appelait art, culture, science pure et que sais-je encore ! Les hommes véritablement conscients de l’ âge des Salamandres ne vont pas perdre leur temps à cogiter sur l’Essence des Choses ; ils ne s’intéresseront qu’à la quantité et à la production en série; tout l’avenir du monde consiste à élever sans cesse la production et la consommation.
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Car qu’est-ce d’autre que cette frénésie de jouissance, cette inextinguible soif d’amusement et de voluptés, ce déchaînement d’orgies qui s’est aujourd’hui emparé des hommes ? On n’a pas vu une pareille décadence des mœurs depuis l’époque où les invasions barbares frôlaient déjà l’empire romain. Ce ne sont pas seulement les fruits d’une prospérité sans précédent, mais une tentative désespérée pour crier plus fort que l’angoisse de la destruction et de la fin. Vite, la dernière coupe avant la mort!
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Alors le Bureau International du Travail à Genève se pencha à son tour sur le Problème des Salamandres. Deux positions s’affrontaient: l’une reconnaissait dans les salamandres une nouvelle classe travailleuse et voulait leur appliquer toute la législation sociale sur les heures de travail, les assurances d’invalidité et de vieillesse et ainsi de suite; l’autre soutenait au contraire que les salamandres faisaient une dangereuse concurrence à la main-d’oeuvre humaine et que le travail des salamandres, étant antisocial, devait être tout simplement interdit. Cette proposition se heurta à l’opposition non seulement des représentants des employeurs, mais aussi à celle des délégués ouvriers; ces derniers firent observer que la nouvelle armée du travail constituée par les salamandres représentait aussi un important débouché dont l’importance ne cessait de croître. D’après leurs données, l’emploi avait atteint un niveau sans précédent dans la métallurgie (outils, machines et idoles pour les salamandres), dans l’armement, dans l’industrie chimique (explosifs sous-marins), dans les pâtes et papiers (manuels pour les salamandres), dans le ciment, le bois, les aliments synthétiques (salamander-food) et dans de nombreuses autres branches.
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Qu’elles soient salamandres pourvu qu’elles ne soient pas marxistes.
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Que diable, je ne suis pas un vulgaire boutiquier. Je suis un rêveur. Je suis poète à ma façon. Parle-moi donc de Sindbad le Marin, de Sourabaya ou des îles Phénix. N’as-tu pas été attiré par la Montagne Magnétique, l’oiseau Noh ne t’a-t-il point emporté dans son nid? Ne reviens-tu pas avec un bateau chargé de perles, de cannelle et de bézoards?
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C’est pour cela que le rythme de l’Histoire s’accélère considérablement (on estime que sa vitesse est de cinq fois supérieure à celle du passé). Aujourd’hui, nous ne pouvons plus patienter plusieurs centaines d’années avant qu’il se passe quelque chose de bon ou de mauvais dans le monde. Par exemple, les grandes migrations qui, autrefois, durèrent plusieurs siècles, auraient pu être complètement réalisées en trois ans, compte tenu de l’organisation actuelle des transports ; sans quoi, l’opération n’aurait pas été rentable.
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“Alors l’Allemagne y a passé, se disait-il. Eh oui, il ne faut s’étonner de rien. Le bruit qu’on faisait autrefois quand les salamandres inondaient un pays! ça n’avait beau être que la Mésopotamie ou la Chine, les journaux en étaient pleins. Maintenant, on ne prend plus les choses comme ça, songeait mélancoliquement M. Povondra, clignant lentement des yeux et regardant sa canne. On s’habitue, qu’y faire? Ce n’est pas chez nous, alors quoi! Si seulement la vie n’était pas si chère! Ce qu’ils nous demandent pour un peu de café, par exemple - c’est vrai que le Brésil a déjà disparu dans les flots. ça se remarque tout de même dans les magasins, quand on submerge un bout de terre!”
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Vous savez, plus grande est la chose à laquelle on croit, plus on est acharné à mépriser ceux qui n’y croient pas. Et pourtant, la plus grande Foi ce serait de croire en l’homme.
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Messieurs, ne croyez pas, je vous en conjure, que l’Eglise fait pénétrer Dieu dans le monde. L’Eglise ne fait que le contenir et le canaliser. Vous, Messieurs les athées, vous le déchaînez comme une inondation.
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Tu n’as pas la moindre idée de l’énergie formidable qui existe dans les atomes. Avec un demi-quintal de houille, tu peux faire faire le tour du monde à un steamer, éclairer Prague tout entière, faire fonctionner une usine, ou tout ce que tu voudras ; avec un morceau de charbon gros comme une noisette, tu chaufferas et feras cuire la nourriture de toute une famille ; et, finalement, on n’aura même pas besoin de charbon, on se chauffera avec le premier caillou venu, ou avec une poignée de terre ramassée devant sa maison. Chaque parcelle de matière possède en soi plus d’énergie qu’une énorme chaudière à vapeur. Suffit de la faire sortir !
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Comment n’aurai-je pas pitié du genre humain, je te le demande bien? Mais il m’a surtout fait pitié quand je l’ai vu courir lui-même tête baissée à sa perte.
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Ils avaient tous mille et une objections politiques et économiques, plus juste les unes que les autres. Je ne suis ni politicien, ni économiste; je ne peux tout de même pas les convaincre. Que faire, peut-être le monde sera-t-il englouti et submergé? Mais au moins cela se produira pour des raisons politiques et économiques généralement reconnues, au moins cela se fera-t-il avec l’appui de la science, de la technique et de l’opinion publique et avec toute l’ingéniosité dont les hommes sont capables! Pas de catastrophe cosmique, mais seulement des raisons économiques, politiques et d’Etat.. On ne peut rien contre cela.
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-Pouvez-vous me pardonner ? murmurait humblement Béda.
Je lui serrais la main sans mot dire. Gros bêta ! C'est formidable que tu aies déjà tant d’expérience ! Si les autres savaient, elles en feraient une tête ! Tu en es sûre, Jitka ? Et comment était-elle cette Simonka ? Et moi je leur répondrais qu'elle avait vingt ans et qu'elle était belle comme la madone de Torricelli. Non, de Botticelli, parce que Torricelli ce sont les tubes. Une beauté mystérieuse et pâle. En ce temps-là, on adorait le mystère, le morbide et tout le tremblement. Les jeunes filles d’aujourd’hui sont différentes, saines et prosaïques comme des betteraves ; ça vaut mieux pour les mères.

(Chapitre II Madame Jitka Hudcova)
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