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Citations de Karel Capek (256)


Le processus par lequel l'homme cherche à s'organiser en humanité est aussi ancien que la civilisation elle-meme.
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Elles marchaient assez adroitement mais en se dandinant sur leurs pattes de derrière. Elles s'assirent en formant un grand cercle et se mirent à faire tourner leur buste d'un mouvement particulier. On aurait dit qu'elles dansaient. W. Kleinschmidt se leva pour mieux voir. Alors, les salamandres tournèrent la tête vers lui et s'immobilisèrent un instant. Puis, elles commencèrent à s'approcher de lui assez rapidement en émettant des bruits sifflants et des sortes d'aboiements. Quand elles furent à environ sept pas de lui, nous fîmes feu. Elles prirent hâtivement la fuite et se jetèrent à la mer. Elles ne se montrèrent plus ce soir-là. Sur la côte, il ne restait que deux salamandres mortes et l'une à la colonne vertébrale brisée qui émettait un bruit étrange comme "Ogod, ogod, ogod". Elle mourut plus tard. Quand W. Kleinschmidt ouvrit sa cavité pulmonaire...( Suivent des détails anatomiques que nous autres profanes ne comprendrions pas de toute façon. Les lecteurs spécialisés sont priés de consulter le bulletin précité).
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Quiconque a un jardin devient inéluctablement un défenseur de la propriété, et alors, ce n’est pas un rosier qui pousse dans ce jardin, c’est « son » rosier. L’homme qui est propriétaire prend conscience d’une certaine solidarité qui le lie à son prochain, par exemple en ce qui concerne le temps, il se met à dire : « Nous aurions besoin d’une bonne pluie » ou « Nous avons été bien arrosés ». D’autre part, il devient en quelque sorte fortement exclusif. Il trouve que les arbustes des voisins ne sont que du bois de fagot, à la différence des siens propres ;.ou bien il constate que tel cognassier viendrait bien mieux dans son jardin que dans celui de son voisin, etc. Il est donc vrai que la propriété privée suscite certains intérêts collectifs, certains intérêts de classe, par exemple en ce qui concerne le temps, mais il est non moins vrai qu » elle excite à l’extrême de forts instincts d’égoïsme, d’initiatives et de possession. Il ne fait pas de doute que les hommes n’aillent au combat pour défendre leur idée, mais ils iraient avec plus de zèle encore et plus de férocité pour défendre leur jardin. Un homme qui possède quelques arpents de terre et qui cultive quelque chose devient, en vérité, un être conservateur car il est assujetti à des lois naturelles millénaires. On aura beau faire, aucune révolution n’accéléra la germination ni ne fera fleurir les lilas avant le mois de mai, cette leçon rend l’homme plus sage et fait qu’il se soumet aux lois et aux coutumes.
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Cultiver la terre, c’est d’une part bêcher, creuser, retourner, fouiller, ameublir, aplanir, niveler et faire des ondulations, et d’autre part, s’occuper des ingrédients. Aucun pudding au monde ne peut-être de composition plus compliquée que la terre de jardin. Autant que je puisse savoir, on y met du fumier, de l’engrais, du guano, des feuilles pourries, de la terre de gazon, de la terre arable, du sable, de la paille, de la chaux (de la farine pour les enfants), du salpêtre, des phosphates, de la bouse, de la cendre, de la tourbe, de l’eau de la bière, des culots de pipe, des allumettes brûlées, des chats crevés et beaucoup d’autres substances. Tout cela se mélange, s’enfuit et se répand ; comme je l’ai dit, le jardinier n’est pas un homme qui respire les roses, mais un homme qui est poursuivi par l’idée que « cette terre voudrait encore un peu de chaux », ou bien « qu’elle est lourde, comme du plomb, dit le jardinier, et qu’elle voudrait un peu de sable ».
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Quiconque devient jardinier recherche avec complaisance les « Vieux Chroniqueurs » . Ce sont des personnes d’un certain âge et passablement distantes qui disent chaque printemps , qu’elles n’ont pas souvenir d’avoir jamais vu un temps pareil . S’il fait froid, elles proclament qu’elles ne se souviennent pas d’un printemps aussi froid. « Une fois, il y a de ça soixante ans, il a fait si chaud que les violettes fleurirent à la Chandeleur ». Par contre si le temps est légèrement plus chaud, les chroniqueurs soutiennent n’avoir aucun souvenir d’un printemps aussi chaud. « Une fois, il y a de ça soixante, nous circulâmes en train en traîneau à la Saint-Joseph ». Bref, les chroniqueurs eux aussi témoigne qu’en ce qui concerne le temps, notre pays a toujours été soumis à un arbitraire effréné et qu’il n’y a pas à aller contre.
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Vous verrez, au bout d’une quinzaine, sortir de la mauvaise herbe au lieu de gazon. C’est un des mystères de la nature que les mauvaises herbes les plus luxuriantes et les plus vivaces naissent toujours des meilleures semences de gazon : qui sait s’il ne faudrait pas semer de la graine de mauvaises herbes quand on veut avoir de beau gazon ? Trois semaines après, votre pelouse est abondamment couverte de chardons drus et autres saletés rampantes ou enracinées dans le sol, quand vous voulez les arracher, ou bien elles se cassent juste à la racine, ou bien elles emportent toute une motte de terre. Ainsi vont les choses :
plus une saleté est nuisible, plus elle a de vitalité.
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Il y a cent manières de créer un jardin : la meilleure est encore de prendre un jardinier
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Je vous dis, qu'il rende la santé , qu'il ressuscite les morts au besoin,,je n'ai rien contre cela. Mais ce qu'il a fait avec ces cinq pains ,ça , il n'aurait pas dû.En tant que boulanger , je puis vous affirmer qu'il a fait ainsi un tort énorme aux boulangers.
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Nous autres savons évidemment que, dans quelques décennies, on réussira à faire une guerre encore plus grande, car même dans ce domaine, l’humanité ne cesse de progresser.
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Il est évidemment impossible d’introduire Dieu dans le monde sans des conséquences du tonnerre de Dieu.
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Mais l’homme a besoin de tout, sauf de l’abondance illimitée.
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Marek : Mon Dieu, mon Dieu, quand j'ai fait entrer ce capitaine, qui aurait dit qu'on en arriverait là ? C'est comme ça qu'on détruit le monde, pour rien...Tout ça à cause de moi.
L'Auteur : Stop, Marek ! Stop ! Ca ne va pas, qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas toi, c'est l'avidité, l'avidité de quelques-uns, la lâcheté des autres. C'est l'indifférence, l'inconséquence, la gloutonnerie, c'est le manque de mesure...
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« Mon chez Hippodamos, fit Thersite, Il semble que tu n’y voies pas très clair dans tout ça. Si nous, les Hélènes, nous faisons la guerre, c’est premièrement pour que ce vieux renard d’Agamemnon puisse ramasser du butin à pleins sacs ; deuxièmement, pour que ce gandin d’Achille puisse satisfaire son ambition effrénée ; troisièmement, pour que cette canaille d’Ulysse puisse nous rogner sur les fournitures de guerre ; et, finalement, pour qu’un vieux chanteur de foire, un dénommé Homère, ou je ne sais au juste comment s’appelle ce vagabond, se laisse soudoyer avec quelques misérables deniers pour chanter la gloire des plus grands traîtres de la nation grecque, tout en couvrant de honte, s’il ne les passe pas carrément sous silence, les vrais, les modestes, les dévoués héros achéens que vous êtes. Voilà toute la vérité, Hippodamos. »
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Les arbres sont peut-être ce qu'il y a de plus beau en Angleterre ; sans oublier bien sûr les prairies et les agents de police, mais principalement les arbres à la splendide carrure, anciens, généreux, libres, vénérables, vastes… Il est possible que les arbres aient une grande influence sur l'allégeance anglaise au parti conservateur. Je crois qu'ils favorisent les instincts aristocratiques, le sens de l'Histoire, les traditions, les tarifs douaniers, le golf, la Chambre des lords, et tant d'autres choses étranges et antiques.
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… les fleurs sont un peu comme les femmes ; lorsqu’elles sont belles et fraîches, on y laisserait ses yeux, on ne se rassasie jamais de leur beauté, il y a toujours quelque chose qui échappe, mon Dieu, car toute beauté est en quelque sorte impossible à embrasser ; mais dès qu’elles commencent à se flétrir, je ne sais pas, mais on dirait qu’elles se mettent à se négliger (je parle des fleurs) et si je voulais être méchant, je dirais qu’elles ont de fort mauvaises façons. Quel dommage, ma charmante beauté (c’est des fleurs que je parle), quel dommage que le temps coule ! La beauté passe ; seul le jardinier demeure.
(p.89-90) « Juillet)
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Aussi longtemps que j’étais jeune, j’avais à l’égard du jardin de mon père l’attitude d’un ennemi et même d’un destructeur, parce qu’il m’était interdit de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits verts. A Adam aussi il était interdit au paradis terrestre de marcher sur les plates-bandes et de cueillir les fruits de l’Arbre de la Connaissance, parce qu’ils n’étaient pas encore mûrs ; seulement Adam – comme nous autres, enfants – cueillit le fruit vert et, pour cette raison, il fut chassé du paradis. Depuis ce temps et pour toujours, le fruit de l’Arbre de la Connaissance reste vert.
(p.11) – « Comment on devient jardinier »
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Ces rats, là-bas, en Europe, s’imaginent qu’il y a encore des découvertes à faire ici. Bon sang de bon sang, quels crétins ! Ils finiront par me demander de regarder dans les trous de nez des Bataks pour voir s’il n’y a pas de perles dans leur morve.
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Nous autres, jardiniers, vivons en quelque sorte en avance sur le présent : quand nos roses fleurissent, nous pensons qu’elles fleuriront encore mieux l’année suivante ; et dans une dizaine d’années ce pin minuscule sera un arbre ; si seulement j’étais plus vieux de dix ans ! Je voudrais voir déjà à quoi ressembleront ces petits bouleaux dans cinquante ans. Le vrai, le mieux sont devant nous. Chaque année apporte davantage de croissance et de beauté. Dieu soit loué, nous aurons bientôt un an de plus.
(p.151-152) – « La vie au jardin »
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Rien ne sert de parler ; voilà déjà tous les signes qui indiquent que la nature, comme on dit, s’apprête
pour son sommeil d’hiver. Les feuilles de mes bouleaux tombent l’une après l’autre d’un mouvement beau et triste à la fois ; ce qui croissait se retire dans la terre ; de tout ce qui bouillonnait de vie, il ne reste plus qu’un bâton dénudé ou un trognon suintant, un rameau ratatiné ou une tige desséchée ; et la terre elle-même exhale une odeur de pourriture. Rien de sert de parler, c’est fini pour cette année.
(p.137) – « Préparatifs »
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Je ne suis pas un Batak, moi, Monsieur, j’ai été à l’école à Bandoeng… peut-être même que je sais encore les dix commandements et d’autres enseignements scientifiquement prouvés ; un homme qui a de l’instruction peut tout de même faire la différence entre un diable et une bête.
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