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3.1/5 (sur 46 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Virginie-Occidentale
Biographie :

Diplômée à l'Université de Californie à Santa Cruz en 1989, Karin Salvalaggio est titulaire d'un MA d'écriture créative de Birkbeck College de l'Université de Londres.

"Poussières d'os" (Bone Dust White, 2014), son premier roman, est le premier thriller d’une série qui met en scène la détective Macy Greeley.

Mère de deux enfants, elle vit à Londres depuis 1994.

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Karin Salvalaggio
Autrefois, la Flathead River charriait les rondins coupés dans les montagnes en amont. Son père lui avait parlé des îlots de troncs qui parfois s’amalgamaient si serrés qu’on pouvait marcher sur la rivière en crue. Aujourd’hui, son lit est vide, le flot glacé et laiteux ne charrie plus que des déchets épars.
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— Tu es devenue une grande fille, dit-elle en lui caressant la joue.
Grace presse le kimono plus fort contre les blessures, l’effort l’épuise. Il y a trop de sang, il y en a partout.
— Chut, Maman.
Elle se tourne vers la maison et tend l’oreille pour guetter les sirènes. Rien.
— Repose-toi, les secours arrivent.
Sa mère pointe le menton vers le ciel qui s’assombrit graduellement.
— Tu sais pourquoi je suis partie. Tu sais pourquoi je ne pouvais pas revenir.
— Non, je n’ai pas bien compris.
Quelque chose qui ressemble à un rire s’échappe de la gorge de sa mère.
— Je voulais juste te revoir une dernière fois.
Grace se penche tout près d’elle et dit, en élevant la voix :
— Dis-moi qui est mon père.
Les yeux de sa mère se ferment.
— Surtout fais attention. Ils cherchent encore l’argent.
Grace attrape sa mère par l’épaule et lui parle aussi fort qu’elle l’ose.
— Je ne comprends pas.
La voix de sa mère faiblit, Grace ne saisit plus que des murmures.
Sa mère bafouille, Grace perd tout espoir.
La voix de sa mère s’est tue, Grace reste seule.
Le froid glacial lui tombe sur la poitrine avec la lourdeur d’une pierre. Elle se met à genoux, serre les mains de sa mère comme pour la rejoindre dans une prière. Au-dessus de leurs têtes, les bois se rapprochent, le ciel lourd enveloppe l’air du matin telle une cape bleutée. De leur refuge niché entre les arbres, Grace regarde les premiers flocons de neige dériver en une lente course paresseuse. Ils fondent contre sa peau tandis qu’alentour les feuilles en décomposition se colorent de blanc
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La femme qui était dans le bois connaissait mon nom.
(…)
Le cœur battant à tout rompre, elle se met à courir mais ses jambes sont trop faibles pour la porter. Elle doit s’arrêter à mi-pente pour reprendre son souffle, appuyée contre un arbre.
Grace écoute, aux aguets. Pourvu que ce type ne soit pas revenu.
Puis elle se remet en route, l’air froid lui brûle la gorge et raccourcit sa respiration. Son cœur bat la chamade. Surprise, elle garde la main sur la poitrine, elle n’a pas l’habitude. La pente est raide et Grace progresse à l’instinct, les branches basses l’accrochent au passage, comme des loups à l’affût.
La femme gît là, au milieu d’une petite clairière. Une de ses jambes est bizarrement repliée vers l’arrière tandis que l’autre est tendue devant elle, le pied nu. Grace repère la chaussure plus loin, jetée sur l’épais tapis d’aiguilles de pin qui couvre le sol. Elle examine les alentours quand les mains de la femme se tendent vers elle, glissantes et sombres telles des anguilles, l’attrapent puis relâchent leur étreinte.
— Grace, dit-elle. Je t’en supplie, aide-moi.
Étourdie, affaiblie par sa course, Grace a le regard flou, les idées brouillées. Elle plante ses yeux droit dans ceux de la femme et tente d’y retrouver la trace d’un souvenir disparu
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— Mais enfin, Ray, dans trois semaines je pars en congé maternité.
— Non, quatre, j’ai vérifié.
— De toute façon, je ne suis pas en état d’aller baguenauder dans les bois.
— C’est à deux heures de voiture, j’appelle pas ça baguenauder. Sans oublier qu’à part moi, tu es la seule à avoir travaillé sur la première affaire.
— Ça remonte à onze ans. N’importe qui serait capable de reprendre le dossier.
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— S’il te plaît, Grace, dit-elle.
Grace hésite. Elle n’a rien emporté avec elle. Elle pense à son kimono et lève les yeux vers le ciel. Il va neiger. Il fait tellement froid. Elle est pieds nus, ses mains tremblent. Du regard, elle suit la ligne de crête, à la recherche du type au couteau. Elle pourrait peut-être la traîner jusqu’à la maison mais c’est trop loin, elle n’y arriverait pas.
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— Il l’a blessée, elle perd du sang !
Le téléphone contre l’oreille, Grace évite le faible rayon de lumière qui entre par la fenêtre de la cuisine et s’effondre contre le frigidaire chargé de photos de famille, elle sent les coins lui entrer dans le dos.
— Grace Adams, dit-elle par-dessus le grésillement en tortillant le cordon du téléphone. 153, Summit Road. (…)
— Oui, sur la route coupe-feu derrière la maison, dit-elle, suffocante.
À chaque mot, elle reprend une bouffée d’air.
— Je l’ai vu, dit-elle. Je l’ai vu le faire.
— Essayez de garder votre calme, lui avise la voix à l’autre bout du fil. Vous ne risquez rien tant que vous resterez à l’intérieur.
Grace se réfugie dans l’ombre du mur entre la cuisine et le vestibule, et scrute le couloir sombre qui mène à la porte d’entrée. La chaîne de sécurité n’est pas mise.
Dans un murmure elle ajoute :
— Je ne me sens pas en sécurité.
— Surtout gardez votre calme, les secours arrivent d’un moment à l’autre.
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La forêt s’étend sur des kilomètres avant d’atteindre la frontière. Quand il vivait encore, son oncle Arnold l’y avait emmenée une fois. Ils suivaient un petit chemin perdu quand il s’était brusquement arrêté, avant de se tourner vers elle : « Allez, avance », avait-il dit. « Passe la ligne. » Flairant la blague, Grace avait hésité, mais il avait insisté et, comme elle était jeune, elle avait obéi en levant haut la jambe. « Bienvenue au Canada », lui avait alors souhaité son oncle avec un grand sourire. Que dirait-il aujourd’hui ? Avec son nouveau cœur, elle pourrait franchir cette frontière invisible en courant si elle en avait envie. Un mois à peine s’est écoulé depuis la transplantation et elle se sent déjà plus forte – même si, après tant d’années de pessimisme accumulées, elle n’est pas sûre que cela durera.
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— Dans mon souvenir, il y avait un truc un peu glauque concernant la fille de Leanne, dit-elle, se rappelant une gamine affublée d’une étrange coupe de cheveux.
— Oui, Grace Adams avait de gros problèmes de santé. Après le départ de Leanne, elle a été adoptée par son oncle et sa tante.
Macy revoit la petite caravane sinistre où vivaient Leanne et Grace, derrière le parking de poids lourds. Trois jours avaient passé avant que la police force la porte et comprenne que Grace avait été abandonnée. Sans un appel anonyme, ils ne se seraient même pas inquiétés.
Macy feuillette le rapport.
— Grace a quel âge, maintenant ?
— Presque dix-huit ans.
— Elle doit être complètement traumatisée.
— J’imagine.
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La voix de sa mère faiblit, Grace ne saisit plus que des murmures.
Sa mère bafouille, Grace perd tout espoir.
La voix de sa mère s’est tue, Grace reste seule.
Le froid glacial lui tombe sur la poitrine avec la lourdeur d’une pierre. Elle se met à genoux, serre les mains de sa mère comme pour la rejoindre dans une prière. Au-dessus de leurs têtes, les bois se rapprochent, le ciel lourd enveloppe l’air du matin telle une cape bleutée. De leur refuge niché entre les arbres, Grace regarde les premiers flocons de neige dériver en une lente course paresseuse. Ils fondent contre sa peau tandis qu’alentour les feuilles en décomposition se colorent de blanc
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Elle parcourt le document.
— Donc, si je comprends bien, Leanne Adams a fini par refaire surface.
— Oui, pour se faire assassiner illico presto.
Du dos de la main, Macy étouffe un bâillement.
— Là-dedans, ils disent que sa fille a peut-être vu l’assassin.
— Oui, ils mentionnent une nuisette et un bouquet de roses trouvé dans une poubelle, et insinuent que la scène du crime a pu être contaminée. Les ambulanciers sont arrivés trop tard pour sauver Leanne, mais ils étaient quand même sur place avant les flics. Tu vas aller les interroger, eux et Grace Adams, avant que les types du shérif de Collier ne viennent tout gâcher.
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