Citations de Karine Carville (37)
Qu'avait- il voulu dire par là ? Que savait son voisin ?
Pas un seul résident pour se précipiter à mon secours. Bande d'ingrats ! Après tout ce que je fais pour eux toute l'année, ils ne monteraient pas s'assurer que je vais bien !
On est bien placés pour savoir tous les deux que toutes les différences sont des richesses.
La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.
La peur ne se crée pas, elle se raconte.
L'amour n'est-il qu'une illusion ?
Un bon défi est celui que les autres vous pensent incapable de relever.
Sa fille était une bouée de sauvetage, un canot fiable en pleine tempête, la seule chose à laquelle croire et s’accrocher.
Ronan avait récidivé. En lui murmurant des mots d’amour, en la prenant dans ses bras, il l’avait bercée de mensonges pour mieux la tromper. Il ne s’intéressait pas à elle, n’éprouvait rien : il voulait juste de l’argent. Elle sentit sa poitrine se comprimer et entoura son corps de ses bras, dans une veine tentative de réconfort. Mais rien ne pourrait jamais lui faire oublier cela…
Jamais une femme ne lui avait fait un tel effet ni déclenché chez lui un besoin presque viscéral de tout connaître d’elle. C’était à cette époque que le détective s’était présenté à l’agence, durant un jour de congé de Camille. Il avait l’air jeune, débrouillard et Dinagio avait conclu un contrat avec lui. Bien lui en avait pris ! En un temps record, son détective était revenu lui apporter des nouvelles fraîches et très intéressantes. Il avait rapidement compris que Camille s’était créé une tour inaccessible dans laquelle elle vivait pour sa fille et son travail, mais il ne désespérait pas de l’atteindre puisqu’ils se côtoyaient tous les jours.
Elle aurait dû brûler tous ces courriers qui consumaient sa volonté, mettre le feu aux mots tendres et ne conserver qu’une colère lucide et salvatrice. Mais elle avait besoin de lire ces confessions, de comprendre par où était passé Ronan durant toutes ces années… Mon Dieu ! Sa dernière lettre ne datait que de deux semaines…
il la voulait, vite ! L’urgence de ses sentiments n’avait fait que croître depuis leur premier baiser. Que devait-il donc faire pour la conquérir définitivement et l’aider à oublier sa désastreuse aventure avec ce Ronan ? Il comprenait qu’elle soit devenue méfiante avec les hommes, mais comment lui prouver qu’il était le bon ? Qu’elle pourrait compter sur lui ? Il était prêt à tout pour s’assurer son amour !
Les lèvres écrasaient les siennes dans un élan passionné et elle tenta d’y répondre de son mieux. Elle ferma les yeux, se concentrant sur la sensualité qui aurait dû se dégager de cet acte d’amour, mais ne retrouva aucune des délicieuses sensations que lui procuraient les baisers de Ronan.
Ils avaient parlé de tout et de rien, du printemps qui s’annonçait, de la douceur du temps, des amours adolescentes, et il avait laissé ses doigts courir sur le dos de la main de la jeune femme. Elle n’avait pas bougé, lui adressant même un petit sourire timide. Enhardi, il avait laissé sa main sur la sienne jusqu’au moment de payer, bien résolu à l’embrasser dès que possible. Camille, sa Camille était enfin à lui ! Pas encore totalement, mais il estimait l’avancée de leur relation satisfaisante.
Ronan n’est pas quelqu’un de bien. C’est un voleur, un profiteur. Il a abusé de ton amour pour voler tes parents. Tu ne peux pas lui faire confiance. Alors, si vraiment tu craques, couche avec lui, fais-toi plaisir, mais par pitié n’oublie jamais ce qu’il a fait. Il faut que tu arrives à mettre tes sentiments au placard, ma belle. Et je serai là pour te rappeler tous les jours combien il vous a fait souffrir ta famille et toi, si tu veux…
Le cœur de Camille s’emballa, mais elle tenait fermement les rênes de ses émotions. Hors de question qu’elle lâche la bride à cette douceur qui toquait à la porte de ses sentiments ! Elle ne se laisserait pas berner une seconde fois !
Il la fixait toujours, avec cette intensité qui la faisait devenir folle. Elle avait l’impression que son regard l’isolait du monde extérieur, la contraignait à ne faire attention qu’à lui, l’enveloppait dans une bulle invisible et plutôt douillette… Non, elle connaissait l’emprise qu’il avait sur elle et ne le laisserait pas jouer la carte de la séduction pour récupérer leur fille !
Depuis combien de temps espérait-il en vain un signe, un sourire, un coup d’œil complice de la jeune femme ? Il lui semblait que cela faisait une éternité ! Un peu comme au poker, lorsqu’on patiente jusqu’à ce que le joueur précédent finisse de parler pour abattre un jeu exceptionnel. Il ne faut pas remuer, ne rien montrer, patienter sans bouger un cil.
Son cerveau tournait à cent à l’heure, imaginant en quelques instants ce que pourrait être une relation avec le quadragénaire d’origine italienne. Il semblait être quelqu’un de stable, de rassurant, pas forcément à son goût physiquement même si elle aurait été bien en peine d’expliquer pourquoi. Mais une aventure amoureuse ne démarrait pas forcément sur un coup de cœur : ils pouvaient apprendre à se connaître, elle lui présenterait Chloé et qui sait … ? Il était peut-être temps pour elle de passer à autre chose, de refaire sa vie… D’oublier Ronan pour de bon.
Il ne pouvait pas toujours endosser le rôle du traître. Comment pourrait-il se regarder dans un miroir, le matin ? S’il cédait, il serait un moins que rien, une ordure de la pire espèce. Si seulement il avait eu le courage de mettre fin à ses jours ! Mais la lâcheté faisait aussi partie de sa personnalité.