AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Katharina Volckmer (28)


[...] Mon incapacité à m'asseoir correctement parce que je n'ai jamais compris pourquoi il y avait deux façons de s'asseoir selon qu'on avait une bite ou pas. Et je m'emmêlais tout le temps les pinceaux, parce que la logique de la chose m'échappait complètement dans la mesure où une fille a de fait moins à cacher qu'un homme, mais ça c'était avant que je comprenne qu'une bite est une sorte d'épée, un objet de fierté et de comparaison, tandis qu'un vagin est quelque chose de faible, quelque chose qui n'engage pas à la confiance. Quelque chose qui sera toujours un objet de baise, qui peut être violé et inséminé, qui peut couvrir de honte un foyer et une famille. Quelque chose qui a besoin d'être protégé sans que personne ne remette jamais en cause ce besoin de protection, ne se demande comment il se fait que les rues ne soient pas sûres la nuit et que les filles aux cheveux courts ressemblent aux garçons et pas l'inverse. J'ai toujours trouvé tout ça terriblement déconcertant et je me suis souvent dit que c'était plutôt les bites qu'il faudrait cacher, que c'était l'arme plutôt que la plaie qu'il faudrait interdire.
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ai jamais compris comment Dieu, qui ne pouvait pas accoucher, était censé être l'origine de toute vie - comment un homme pouvait être notre créateur. À moins, bien entendu, qu'il s'agisse de ce que nous appellerions Arschgeburt en allemand, quelque chose qu'on engendre par le trou du cul. Voilà ce qu'est peut-être ce monde, Dr Seligman : quelque chose qui a jailli du trou de balle d'un saint homme, le résidu de quelques étoiles brisées et d'un univers en implosion. (147)
Commenter  J’apprécie          30
Nos cerveaux sont ainsi conçus que nous ne pouvons aimer un chat que sous la forme d'un chat, et pas sous celle d'un oiseau ou d'un éléphant. Si nous voulons aimer un chat, nous voulons voir un chat, toucher sa fourrure, l'entendre ronronner, et nous faire griffer si nous ne le caressons pas dans le sens du poil. Nous ne voulons pas l'entendre aboyer, et s'il lui poussait tout à coup des plumes, nous le tuerions, nous l'examinerions, puis, enfin, nous l'exposerions comme un monstre. Je ne sais pas pourquoi nos cerveaux fonctionnent ainsi, mais K m'a appris que, si d'aventure nous essayons d'avoir des plumes sans que les gens s'attendent à nous voir voler, alors ils nous tireront dessus […]
P.34
Commenter  J’apprécie          20
Vous savez, cette nouvelle mode qui veut que nous nous amusions constamment ? Ce sourire jusqu'aux oreilles qu'affichent les gens dans les pubs pour les compagnies d'assurances et les crèmes contre les verrues ? Si ça ne tenait qu'à eux, nous souririons tous en permanence, même dans notre sommeil, et le pire c'est que ces gens prennent ça pour une critique quand vous ne leur rendez pas leur sourire ou que vous refusez de vous amuser.
Commenter  J’apprécie          20
Seules les femmes, apparemment, n'arrivent jamais à trancher le cordon ombilical ; avez-vous remarqué que les femmes qui délaissent leurs enfants pour assouvir leurs rêves de fortune, de jeunot et de bonheur vaginal deviennent des monstres ? Que dans notre imagination toutes ces femmes se sont laissé séduire par le diable et transformées en séides immorales de la sodomie et de la luxure ?
Commenter  J’apprécie          22
Autant voir l'honnêteté de reconnaître qu'acheter Martin relève d'une forme d'exploitation, d'esclavage sexuel. Car c'est cette disposition d'esprit qui est à l'origine de tout, et je serais bien en peine de prouver qu'il n'est pas dans notre nature de soumettre les autres à notre pouvoir et à notre volonté, de les briser corps et âme, et que nous nous évertuons constamment à représenter la nature humaine sous un jour qui n'est pas la sienne. Que l'instinct de bienveillance n'existe pas. Et même si Martin a été programmé pour sourire quand je ne pénétrerai, ce sourire ne sera fondé en rien sur une situation réelle ; il ne sera inspiré d'aucun comportement humain avéré. Et j'ai peur que cela pervertisse mon esprit, Dr Seligman, que, compte tenu de mon bagage, cela réveille le monstre en moi et que peu à peu je me mette à imaginer que Martin est réel, que je commence à traiter les gens du monde réel comme lui. J'ai peur de finir par oublier ce qu'est un être humain et d'essayer de baiser des gens sans le consentement, ou pire encore.
Commenter  J’apprécie          20
Dévoilant au grand jour ce qu'on fait toujours semblant d'ignorer, à savoir qu'en vérité il est rare que les gens s'apprécient les uns les autres et que la plupart de nos constructions sociales ne reposent que sur des rapports de force ou d'intérêt.
Commenter  J’apprécie          20
Je continue de penser que les motifs qui m’ont valu ma mise à pied étaient infondés et qu’il est injuste de dire que je suis sujette à des accès de colère. Bon, d’accord, j’étais en colère ce jour-là, évidemment – c’était avant que je commence à prendre mes hormones -, mais se faire congédier de la sorte, alors qu’ils n’ont aucune idée de ce que vivent les gens comme moi ! Et je ne crois pas que menacer d’agrafer l’oreille d’un collègue à son bureau puisse être réellement considéré comme un acte de violence. Pas avec ce genre d’agrafeuse, en tout cas. Je doute que quiconque ait jamais essayé d’agrafer de la chair humaine à une planche de bureau bien épaisse avec un de ces petits machins en plastique tout rigides. C’était plutôt moi qui risquais de perdre un œil à cause d’une agrafe perdue, mais ça, bien sûr, ils s’en fichent éperdument.
(pp.32-33)
Commenter  J’apprécie          20
Merci d’avoir patienté. Mon nom est Jimmie. Comment puis-je vous aider ?
Commenter  J’apprécie          10
D'ailleurs je crois que c'est ça qui nous rend si laids à leurs yeux; la connaissance rend les gens laids, ce qui explique sans doute que nous trouvions les gens idiots plus faciles à baiser, ou plus baisables - préservés de l'évidence et, un peu à l'instar des animaux, beaucoup plus à l'écoute de leurs corps.
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai jamais compris pourquoi il y avait deux façons de s'asseoir selon qu'on avait une bite ou pas. Et je m'emmêlais tout le temps les pinceaux, parce que la logique de la chose m'échappait complètement dans la mesure où une fille a de fait moins à cacher qu'un homme, mais ça c'était avant que je comprenne qu'une bite est une sorte d'épée, un objet de fierté et de comparaison, tandis qu'un vagin est quelque chose de faible, quelque chose qui n'engage pas à la confiance. Quelque chose qui sera toujours un objet de baise, qui peut être violé et inséminé, qui peut couvrir de honte un foyer et une famille. Quelque chose qui a besoin d'être protégé sans que personne ne remette jamais en cause ce besoin de protection, ne se demande comment il se fait que les rues ne soient pas sûres la nuit et que les filles aux cheveux courts ressemblent à des garçons et pas l'inverse. J'ai toujours trouvé ça terriblement déconcertant et je me suis souvent dit que c'était plutôt les bites qu'il faudrait cacher, que c'était l'arme plutôt que la plaie qu'il faudrait interdire.
Commenter  J’apprécie          10
L'absolution a toujours été une affaire de classe sociale, et du coup je me demandais souvent, en rentrant à la maison avec ma mère et mes grands-parents, ce que pouvait bien ressentir Jésus la nuit, tout seul dans le noir de l'église, s'il regrettait tout cet amour au rabais, ce pardon universel, s'il essayait parfois d'atteindre les bougies allumées pour les morts afin de provoquer un carnage.
Commenter  J’apprécie          10
Vous croyez que si on nous enseigne à témoigner autant de respect à nos pères c'est parce que nous ne pouvons jamais totalement avoir la certitude qu'ils sont bel et bien nos pères ? [...]
Il est vrai que jamais nous ne faisons autant preuve de passion que lorsque nous vénérons des choses qui n'existent pas, comme la race, ou l'argent, ou Dieu, ou, tout simplement, nos pères. (144-145)
Commenter  J’apprécie          10
Il m'arrive de penser que certaines femmes, dès qu'elles ont compris ce que ça signifie d'être considérée avant tout comme une mère, se débrouillent pour étrangler leur rejeton in utero à l'aide de ce même cordon ombilical qui les aurait autrement condamnées à une existence tout entière définie par l'anéantissement de leur personnalité, par la répugnante farandole de marmelade maison de leur belle-mère. Et pourtant elles ne m'ont jamais inspiré la moindre compassion. Je n'ai jamais eu pitié de ma mère ; à tout prendre, j'étais furieuse au contraire qu'elle ait fait le choix de me mettre au monde au lieu de se débarrasser de moi en douce. Qu'elle n'ait pas choisi d'être libre. (73-74)
Commenter  J’apprécie          10
La mort, c'est tout ce qui pousse à l'intérieur de nous, tout ce qui finira par éclater, déviant de ses circuits naturels pour inonder ce qui a besoin de respirer. (18)
Commenter  J’apprécie          10
Impossible de faire cent mètres dans cette ville sans tomber sur les mots pasta ou espresso, et leur épouvantable drapeau accroché à chaque coin de rue. Alors que je ne vois jamais nulle part le mot Sauerkraut. Tenir un empire pendant mille ans avec la culture culinaire qui est la nôtre, c'était peine perdue. (10)
Commenter  J’apprécie          10
Je regrette de ne pas avoir pris conscience que si elle agissait de la sorte, c'était à cause du manque de confiance en soi qui est le lot de la plupart des femmes à la naissance, à cause de la terreur que leur inspire leur propre corps au point qu'elles sont prêtes à tout et n'importe quoi pour avoir l'air élégantes et sentir bon, […] et que tout le maquillage dont ma mère s'échinait à me barbouiller le visage était en quelque sorte une peinture de guerre, sa façon à elle d'essayer de me protéger du monde, parce qu'elles connaissent toutes le sort réservé à celles qui se rebellent - elles savent que les braises des bûchers aux sorcières continuent de briller en coulisse. P.107
Commenter  J’apprécie          00
Mais vous ne trouvez pas qu'avoir la photo de quelqu'un comme ça sur son bureau a quelque chose d'un peu possessif? Adorer quelqu'un, une femme en particulier, est-ce que ce n'est pas l'enterrer vivante dans votre propre version de l'histoire ? J'ai toujours eu l'impression que les hommes étaient incapables d'aimer les femmes pour ce qu'elles sont réellement, alors ils les transforment en petites friandises, ou plutôt en gros gâteaux - vous voyez, ces trucs terrifiants que nous appelons Torten en allemand. Un truc joliment décoré et grâce auquel vous pourriez survivre pendant plusieurs jours si nécessaire, quelque chose qui pourrait nourrir une famille entière mais que vous n'iriez jamais acheter dans un magasin à moins qu'il ne soit parfait.
Commenter  J’apprécie          00
Vers la fin, Jason n’en pouvait plus, il avait hâte que nos séances arrivent à leur terme, je le sentais bien. Je crois qu’il n’existe rien de plus rebutant qu’une perversion qu’on ne partage pas ; sans parler du fait qu’être coincé dans une pièce avec un ressortissant allemand en train de s’exciter jusqu’à frôler l’orgasme en imaginant se faire fouetter les fesses avec la cravache personnelle du Führer représente un cas de conscience moral. Même si Jason n’avait pas l’air du genre à s’impliquer émotionnellement plus qu’il n’était nécessaire, je voyais bien qu’il souffrait.
Commenter  J’apprécie          00
Elle est déjà en nous, la façon dont nous allons mourir et personne n'y peut rien - de même qu'à partir d'un certain âge, tous les gens que nous allons un jour blesser et baiser se baladent déjà quelque part sur cette planète. J'ai toujours trouvé curieuse cette idée, que notre vie tout entière, au fond, est déjà là. C'est notre conception du temps qui nous oblige à adopter un point de vue linéaire, rien de plus.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Katharina Volckmer (116)Voir plus

Quiz Voir plus

Paris-Bagdad de Oliver Ravanello

Comment s’appelle le protagoniste

Martin
Leo
Jules
Arnaud

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : Paris Bagdad de Olivier RavanelloCréer un quiz sur cet auteur

{* *}