Citations de Kathrine Kressman Taylor (350)
Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
La 10e lettre à découvrir sous ce lien : https://www.casimages.com/i/190303085754902512.png.html
« Si je vois un arbre et si je suis incapable de comprendre comment et pourquoi il pousse, comment puis-je espérer comprendre la Cause de cet arbre?
Si je ne peux pas comprendre pourquoi mon esprit recueille des impressions, les trie et les dispose, comment puis-je espérer atteindre la Source d’ou provient mon esprit? »
Cette idée s’accompagnait d’une paix claire et soudaine, comme si quelqu’un m’avaot Donne la réponse à toute cette agitation; et je sus que je croyais en Dieu.
Si l'on vous dit que Karl Hoffmann vient de fuir l'Allemagne, où il a vécu des années de persécution, vous restez pantois. On ne trouve pas chez lui ce qui réunit tous les réfugiés arrivés en Amérique : la peur, les yeux hantés, l'esprit ébranlé. Ce jeune pasteur n'a pas appris la peur.
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Le plus étrange dans l'histoire de Karl Hoffmann, est qu'elle évoque la défaite des nazis en Allemagne. Il y a au coeur de leur pouvoir une citadelle qu'ils n'ont pu abattre; vivent en Allemagne des gens qui leur ont résisté avec succès. Ceux qui croient à la force physique peuvent conquérir, mais ils ne gagnent pas. Ils n'ont pas d'arme qui puisse coquérir les esprits.
Un très beau souvenir. Excellent livre que je recommande aux parents et à leurs ado.
9 juillet 1933 de Martin Schulse à Max Eisenstein :
Je t'écris sur le papier à lettre de ma banque. C'est ne essaimé, car j'ai une requête à t'adresser et souhaite éviter la nouvelle censure, un est des plus strictes. Nous devons présentement cesser de nous écrire. Il devient impossible pour moi de correspondre avec un juif, et ce le serait même si je n'avais pas une position officielle à défendre.
18 mai 1933 de Max Eisenstein à Martin Schulse :
Mais, pseudonyme ou non, tout, chez elle, trahit ses origines : ses traits, ses gestes, La passion, qui vibre dans sa voix. Si les sentiments antisemites évoqués plus haut sont une réalité, elle ne doit à aucun prix s'aventurer en Allemagne en ce moment.
L'Histoire s'écrira sur une page blanche et propre.
Si seulement, je pouvais te montrer - non, t'obliger à constater - la renaissance de l'Allemagne sous l'égide de son vénéré chef... Un si grand peuple ne pouvait pas rester éternellement sous le joug du reste du monde. Nous purgeons notre sang de ses éléments impurs. Nos montagnes résonnent des voix de Wotan et de Thor, les anciens dieux de la race germanique.
Revenir, c'est toujours prendre conscience de ce que l'on a perdu. De même qu'il est impossible de remonter dans le temps vers un passé qu'on se rappelle avec joie et qu'on aimerait revivre, de même il est impossible de revenir exactement au même lieu. Ce cadre parfaitement connu auquel on aspirait a disparu. Des changements sont intervenus. Les visages de l'an dernier ne sont plus tout à fait les mêmes; l'atmosphère s'est transformée. Nous nous sentons tellement égarés lorsque nous regagnons des lieux qui nous sont chers mais qui nous accueillent avec un aspect inconnu. L'ami vers qui je cours ne pense plus comme autrefois. Il n'est plus le même, et à ses yeux, je suis devenu un autre. Dans notre poignée de main, nous comprenons tout ce que nous avons perdu, sachant que la maison, l'ami, la nation de l'année précédente n'existent que dans notre souvenir, tout comme le printemps dernier, et qu'on ne les retrouvera plus.
Chez Max,
Comme tu pourras le constater, je t'écris sur le papier à lettre de ma banque. C'est nécessaire, car j'ai une requête à t'adresser et souhaite éviter la nouvelle censure, qui est des plus strictes.
Les gens se sentent stimulés, on s'en rend compte en marchant dans les rues, en entrant dans les magasins. Ils se sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un vieux manteau. Ils n'ont plus honte, ils croient de nouveau à l'avenir. Peut-être va-t-on trouver un moyen pour mettre fin à la misère. Quelque chose-j'ignore quoi-va se produire.
"Tu vas nous faire prendre Griselle. Cours vite te réfugier de l'autre côté du parc."
Elle m'as regardé dans les yeux, elle a souri, elle m'a dit: "la dernière chose que je souhaite, Martin, c'est te nuire", et elle a pris sa décision (elle a toujours été une fille courageuse).
Elle devait être épuisée car elle n'a pas couru assez vite et les SA l'ont repérée. Je suis rentré, impuissant ; quelques minutes plus tard, ses cris s'étaient tus.
Mais elle avait une façon d'éclater de rire qui ressemblait à un éclat de peinture jaune sur une palette sombre.
Solitude.
Sa mère n'était pas tout à fait adulte. Elle tâtait constamment le monde, avec une lenteur charmante. Elle s'interrogeait constamment. Mais son père connaissait les choses. Son père savait assurément tout sur tout.
Humiliation.
Il y a toujours deux façons de faire une chose : la bonne et la mauvaise.
[...] Anna ne pensait jamais assez à sa santé, ce don précieux que les jeunes gens considèrent à tort comme allant de soi.
Je ne trouve plus le repos après la lettre que tu m'as envoyée. Elle te ressemble si peu que je ne peux attribuer son contenu qu'à ta peur de la censure. L'homme que j'ai aimé comme un frère, dont le coeur a toujours débordé d'affection et d'amitié, ne peut pas s'associer, même passivement, au massacre de gens innocents.
"Ce qui est blanc et parfait ne dure jamais" [...].
Ma seconde lettre m'a été retourné, non ouverte avec la mention " Inconnu à cette adresse ". Quelles ténèbres véhiculent en ces mots : comment pourrait-elle être inconnu du théâtre même où elle joue ?