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Critiques de Kazuaki Takano (83)
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Treize marches

Ce roman est une véritable révélation : à la fois thriller très bien mené et aussi témoignage du système judiciaire Japonais où la peine de mort par pendaison est encore appliquée. Le paradoxe exposé est le suivant : un condamné à mort peut voir sa peine réduite à dix-sept ans d’incarcération s’il plaide coupable et s’il demande le pardon des familles des victimes. Mais alors, qu’advient-il si le suspect est amnésique ? Incapable de reconnaître son meurtre et de faire acte de rédemption, il devra être pendu même si quelques flashes laissent penser qu’il a été manipulé et n’a pas participé au meurtre … à moins que nos deux héros, Mikami délinquant en liberté conditionnelle et Nangô gardien de prison et défenseur d’une justice éducative (par opposition à la justice rétributive, vengeresse), ne trouvent de nouvelles preuves susceptibles de lui fournir des circonstances atténuantes, voire de l’innocenter ! Une encore plus large manipulation se révélera au lecteur qui doutera et révisera son « jugement » tout au long de cette enquête. Au-delà de cette intrigue, c’est un plaidoyer contre la peine de mort que nous livre l’auteur qui nous illustre également le calvaire vécu par les exécuteurs de ces sentences d’un autre âge, dans une ambiance baignée de traditions où le code d’honneur est encore très présent, dans un pays symbole de modernité.

Treize marches c’est le nombre de celles qui mènent à la potence et aussi le nombre de sceaux que doit recueillir « la proposition d’exécution » avant d’aboutir au grand plongeon.

En commençant un roman traduit du japonais, j’ai toujours quelques craintes au sujet des personnages dont les noms exotiques peuvent s’avérer difficiles à mémoriser. Ici ce n’est pas le cas car très vite on entre dans l’histoire et on sélectionne les quelques protagonistes qui vont nous tenir en haleine au long de ces 350 pages. Les quelques maladresses de traduction sont vite oubliées au bénéfice de l’action et de ses personnages très attachants, dans un monde de brutes.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Presses de la cité de m’avoir permis de faire cette découverte.

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Génocide(s)

Les services secrets américains recrutent quatre mercenaires pour une mission secrète dans l'est du Congo. Pendant ce temps , au Japon , un étudiant en pharmacie enterre son père. Celui ci lui a laissé un mystérieux message et une tache à accomplir.



Ce livre , d'une grande densité , aborde beaucoup de problèmes . Il pose une question essentielle : Quelle serait l'attitude des hommes si une mutation génétique engendrait un être supérieur qui pourrait à terme menacer l"homo sapiens" : Éradiquer cette "chose" ou au contraire la protéger et s'appuyer sur elle pour tirer l'ensemble des civilisations vers le haut ? Vaste débat .

L'auteur profite de ce conflit moral pour dézinguer la politique américaine , son ingérence , sa quête du profit au delà de toute morale, son coté big brother. Mais l'auteur fait aussi son mea culpa et revient sur les exactions commises par les Japonais en Corée.

Il y a tant de choses dans ce livre qu'il serait ardu , et pénible , de toutes les citer. On peut parler de l'aspect scientifique dans la recherche de la molécule nécessaire à la guérison d'une maladie rare , des systèmes de crypto fondés sur les nombres premiers. Il y a d'ailleurs une petite erreur dans le livre où l'on parle de la recherche de facteurs dans un nombre premier: C'est la définition d'un nombre premier que de n'être divisible que part 1 et lui même ( désolé pour cette intrusion dans mon domaine !). cependant , le fameux codage RSA est trè-s bien décrit.



Il y a surtout le titre du roman , extrêmement bien choisi, avec ce s entre parenthèse fort judicieux. Une bonne part de l'intrigue se déroule dans l'est du Congo , théâtre de multiples combats ethniques depuis des années . L'auteur , au delà du génocide qui fait la trame de l'intrigue, dresse un bilan terrible de l'espèce humaine et de son avenir .

Suspens, construit autour d'une question fondamentale, géopolitique, ingérence , science... Ce livre est très dense et mérite d'être exposé.

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour leur confiance.
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Génocide(s)

La 4ème de couv’ en dévoile trop, c’est dommage, cela gâche la surprise car au début du roman, la mission du commando au Congo est d’éliminer une menace de pandémie mondiale en détruisant le noyau de naissance d’un virus. Ce n’est qu’au fur et à mesure que le lecteur découvre la véritable finalité de cette expédition. Mais bon, le mal étant étalé sur toutes les 4ème de couv’, je ne peux que vous conseiller d’effacer la chose de votre mémoire en ouvrant ce livre!



Un étudiant japonais en pharmacologie, Kento Koga, est en deuil de son père et reçoit en héritage deux ordinateurs mystérieux, une mission à accomplir, des mises en garde. Très vite, il se retrouve la cible de la CIA et de la police japonaise. Il va vite découvrir que sa mission doit être menée à bien, au péril même de sa vie. Il a un mois. Pas un jour de plus.



Au Congo, une équipe de mercenaires menée par Jonathan Yeager est chargée d’éliminer une tribu de pygmées, au cœur de la jungle, parmi lesquels vit un anthropologue américain, Nigel Pierce.



Aux États-Unis, un analyste surdoué, Arthur Rubens, a rédigé un rapport qui a donné naissance à cette mission d’élimination. Mais sa conscience le travaille alors qu’il est pris dans la nasse du Pentagone.



Quel lien relie ces hommes? L’extinction de toute vie humaine est-elle réellement en jeu?



J’avais énormément aimé Treize marches, le précédant roman de Kazuaki Takano, ayant pour thème la peine de mort, avec une analyse psychologique très fine et un portrait culturel et sociologique du Japon passionnant.



Que dire de Génocide(s)? Coup de cœur absolu pour ce petit pavé de près de 600 pages! Je pourrais vous en parler pendant des heures tant il est riche d’enseignements et captivant! C’est un roman inclassable! Techno-thriller? Roman d’anticipation? Roman psychologique? Thriller apocalyptique? Impossible de lui coller une seule étiquette ou de le faire rentrer dans une petite case étriquée!



Dans un premier temps, je parlerai du plaisir brut de la lecture!

Roman polyphonique dont les différents points de vue nous font toucher du doigt des détails que le lecteur synthétise au fil des pages pour un aperçu global de la gravité de la situation.

Le timing joue un rôle important dans la montée de l’angoisse et du suspense, l’avenir de l’humanité est en jeu!

L’existence du fils de Yeager ne tient qu’à un fil, sa situation s’aggrave de jour en jour. Kento a seulement un mois devant lui pour finaliser une mission colossale.

L’équipe de mercenaires a seulement quelques jours pour atteindre l’objectif commandé. L’action est au rendez-vous, avec ses retournements de situation, ses imprévus et ce compte à rebours qui s’égrène inexorablement et vous noue les tripes.



L’intrigue est solide, anxiogène et riche des ramifications qui nous entraînent tantôt au Japon, tantôt au Congo ou aux États-Unis. L’auteur prend le temps de nous brosser des portraits très personnels de chaque protagoniste et l’empathie fonctionne immédiatement: on tremble pour ce père éloigné de sa famille alors que son fils se meurt, on éprouve les mêmes doutes de Kento quand les relations avec son père ont été chaotiques, on juge prématurément Arthur, victime de sa surdouance.

D’un chapitre à l’autre, on se recentre immédiatement sur le personnage en action, sans perte de repères avec l’intrigue principale, ni de vitesse.

Précision étant ici faite que Kazuaka Takano est écrivain mais aussi scénariste et je peux vous dire que cela se sent! Par des scènes très percutantes et visuelles comme celle du massacre dans un village congolais mais aussi par l’instillation de l’angoisse et du crescendo du suspense. Il est très doué pour happer son lecteur et ne pas le lâcher!



Étant établi que le plaisir de lecture est au maximum par des personnages attachants, ou pas, et par une action qui ne se dément pas au creux d’une intrigue super bien ficelée, pourquoi un coup de cœur absolu? Parce qu’en plus du simple aspect récréatif qu’on attend d’une lecture, l’auteur nous enrichit par des sujets extrêmement bien documentés, analysés et mis en scène et pose plusieurs problématiques de réflexion.



Avec Nigel Pierce, anthropologue, se pose la question de l’extinction inévitable de l’homo sapiens, de sa course vaine alors qu’il reste prisonnier de son esprit reptilien. Il soulève la question qui taraude nombre de prospectivistes: le genre humain est-il amené à disparaître et si oui, le danger est-il interne à notre société moderne ou viendra-t-il d’ailleurs?



Avec Kento Koga, pharmacologue, le lecteur entre en immersion avec le monde de la recherche médicale, de la science censée sauver des vies, l’euphorie du chercheur lançant un défi à l’inconnu, mais aussi l’aspect bien plus pragmatique des lobbies pharmaceutiques, de l’intérêt économique de la maladie et de l’usage bien moins noble de certaines découvertes médicales à des fins militaires.

Je précise que les passages sur la biologie et la chimie moléculaire ont demandé une attention soutenue de ma part car je suis totalement néophyte en ce domaine mais s’avère fascinant si on s’accroche un peu!



Les événements du Congo nous offre un portrait précis et incisif de la situation géo-politique et militaire de la zone chaotique qu’est l’Afrique, de la situation inter-ethnique inextricable à la base de génocides barbares, des dégâts à longs termes du colonialisme, de l’attrait toujours actuel pour les ressources naturelles de ce continent qui laisse la porte grande ouverte à toutes les manipulations internationales possibles en gangrenant tout espoir de paix durable.

Au-delà du Congo, c’est la légitimité des guerres au travers des siècles qui questionne, de leur évolution et de leur persistance. De la manière qu’ont certaines grandes puissances de déléguer le sale travail à des mercenaires, ni vu ni connu, de passer impunément certaines frontières pour exercer en toute impunité le boulot abject de tortures sauvages décriées par les instances internationales des droits de l’homme, dissimulées aux yeux de tous, le tout pour garder une certaine blancheur d’image respectable…



Certains événements concernent des cyber-attaques contre les States et là, c’est un sujet de fiction qui revient régulièrement, et nous alerte sur les dangers de l’hyper-connectivité de nos sociétés quand le contrôle de la gestion des centrales d’énergie, des communications, de la finance et de toute existence est confiée aux machines et qu’une guerre virtuelle ou cyber-guerre peut anéantir un état en quelques clics de quelques geeks malintentionnés et géniaux.



Et avec l’analyste, Arthur Rubens, au cœur du pouvoir, au plus près d’un président d’une des plus grandes puissances mondiales, l’auteur nous confie une analyse de la psycho-pathologie de nos gouvernants. Ce qui les motive et surtout les dangers qu’ils représentent dans nos sociétés.

De la personnalité de l’homme aux manœuvres politiques et politiciennes, en passant par les méthodes de manipulation des masses avec des références aux mensonges proférés pour récolter l’assentiment du peuple dans le déclenchement d’une guerre comme celle de l’Irak, le portrait est sombre mais tellement réaliste et fidèle à ce que nous vivons quotidiennement, si tant est que chacun est le moindre esprit ouvert et critique, que ce roman en est affolant de crédibilité.



Anticipation, techno-thriller, thriller psychologique, géo-politique, sociologique et presque philosophique par moments, ce roman est juste fabuleux!

L’auteur nous offre un grand spectacle livresque pour le plaisir de l’action avec une intrigue passionnante tout en questionnant sur des sujets existentiels et notre avenir d’être humain sans jamais ériger un diktat de morale ou de sagesse.



Génocide… ou exercice de l’intolérance viscérale devant la différence?



Une lecture que je recommande vivement, je précise, si vous ne l’avez pas compris après tous ces arguments car « À force de vouloir s’exprimer exclusivement en termes justes, on finit par perdre toute éloquence. »
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Treize marches

La peine de mort est toujours en vigueur au Japon et Kihara voit ses recours repoussés les une après les autres. Sa pendaison semble ineluctable.

Nangô, un gardien de prison est cependant contacté par un avocat pour prouver l'innocence de Kihara. Il décide de s'appuyer sur Jun'Ichi , tout juste remis en liberté conditionnelle après avoir commis un meurtre deux ans plus tôt.

Très bon roman policier qui ne se contente pas d'une intrigue mais fait la part belle à la réflexion sur le système judiciaire de l'archipel

La notion d'honneur, de repenti , propre aux coutumes japonaises est bien présente

Pour ce qui est de l'intrigue, elle est extrêmement bien construite avec des rebondissements savamment orchestrés

C'est donc plus qu'un roman policier de plus C'est une plongée dans le système judiciaire japonais mais aussi une profonde réflexion sur la peine de mort, qui , au Japon comme ailleurs , a ses partisans et ses détracteurs La réflexion du héros et ses revirements ainsi que les exemples choisis dans ce roman permettent de bien cerner le problème

Enfin merci à Babelio d'avoir permis la demie étoile Car après le dernier Philippe Besson , il était dur de mettre 5.Mais 4aurait été trop dur !
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Treize marches

Ryô Kihara, trente-deux ans, est condamné à la peine capitale pour un double meurtre. Il a déjà passé sept ans dans le couloir de la mort. Amnésique au moment du procès, il a reconnu sa culpabilité.



La mort arrive à neuf heures du matin.

Ryô Kihara le savait.

Une fois seulement, il avait entendu ses pas.Ce jour là, il avait d’abord perçu le bruit sourd d’une porte en métal grinçant sur ses gonds, semblable au grondement de la terre. Quand l’air avait cessé de vibrer, l’atmosphère dans sa cellule avait changé du tout au tout. Les portes de l’enfer s’étaient ouvertes, et le véritable effroi, celui qui ne laisse pas même le corps frémir, s’en échappa.



Alors que la sentence approche, un cabinet d’avocat engage un repris de justice et un gardien de prison afin d enquêter sur l’ innocence de Ryô Kihara.





Treize marches est une immersion dans le système pénal et carcéral japonais. A la fois polar, et roman, il mélange les genres tout en dosant savamment les ingrédients.



Un repris de justice Jun’ichi Mikami découvre l’envers du système judiciaire, ex détenu en liberté conditionnelle ayant purgé deux ans pour meurtre. Il va être mandaté par un avocat et découvrir le fonctionnement de l’instruction et quels en sont les clés. Une autre vision provient de Shôji Nangô ancien gardien pénitentiaire, ayant été bourreau. Il aide maintenant à la réhabilitation des anciens détenus. Tous deux vont travailler à prouver l’innocence de Ryô Kihara qui est dans le couloir de la mort.



La peine de mort est une ‘tradition’ au japon la sentence de mort est surtout pour les crimes « les plus odieux » et est donné par pendaison. Nous apprenons aussi le dysfonctionnement des tribunaux japonais.



Le roman pose aussi la problématique de la peine de mort, de ses liaisons étroite avec la politique ainsi qu’avec la religion. Le pardon, mais aussi les excuses et les regrets sincères que doit formuler l’accusé auprès de la famille et des proches de la victime:



« J’ai racheté ma faute au centre de détention de Matsuyama. Je ne crois pas que vous puissiez un jour me pardonner, mais la moindre des choses était que je vienne vous présenter mes excuses, en bonne et due forme. Je suis profondément désolé, pardonnez-moi »



Un polar original, une lecture émouvante , des personnages attachants blessés par la vie mais plein d’humanité ou de ce qu’il leur en reste. A découvrir …



Merci à Babelio Masse critique ainsi que Presses de la cité pour cette découverte
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Treize marches

Le sujet du roman est la peine de mort, c’est un sujet qui est souvent contesté et qui personnellement m’intéresse vraiment. Dans cette histoire on est transporté dans le système judiciaire japonais. Un système qui est parfois injuste et c’est vraiment ce qui est dénoncé dans ce roman.



Personnellement j’ai beaucoup apprécié ce livre tant pour les personnages que pour la culture que nous apporte Kazuaki Takano.

Les protagonistes sont vraiment intéressants et attachants. Je ne m’attendais vraiment pas à trouver ce genre de personnages dans un roman traitant de la peine de mort et de l’incarcération. L’auteur met en avant l’homme et nous fait presque oublier que la plupart ont tué, que ce soit par choix ou par obligation.

Certains auraient pu être un peu plus mis en avant mais c’est un détail par rapport au roman en général.

Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi c’est que l’auteur donne une vie, un quotidien à ses personnages. Il ne se limite pas à leur passé ou à leur vie derrière les murs d’une prison. Il nous fait voir autre chose et je trouve que c’est vraiment essentiel dans ce genre de roman qui traite d’un sujet assez difficile.



Ce qui m’a un petit peu manqué et que j’aurais aimé retrouver dans ce roman ce sont les coutumes et les paysages du Japon.

C’est un pays que j’aime bien pour ses paysages ou sa culture musicale ou ses mangas. Même si je me doutais de ne pas retrouver ce genre de distraction j’aurais souhaité que l’auteur nous décrive plus les paysages. Je pense que ces détails manquent dans ce roman et que finalement le décor pourrait être celui de n’importe quel pays… C’est un peu pour cela qu’il n’a pas été totalement un coup de cœur, ce n’est donc vraiment pas passé loin !



Dans l’ensemble, les idées s’enchaînent vraiment bien, l’auteur prend le temps de tout expliquer et fait durer le suspense le plus longtemps possible. On pense avoir tout compris mais au final Kazuaki Takano nous surprend à propos de la fin et sur d’autres retournements de situations tout au long du roman.

J’ai beaucoup aimé le fait de changer de points de vue. Cela donne une vraie dimension à l’histoire et permet aux lecteurs d’avoir différentes versions, ce qui est vraiment intéressant. Malgré ces changements de points de vue l’auteur ne nous dévoile rien d’essentiel à la découverte du coupable.



Le dernier chapitre est une sorte de conclusion, nous informant ce que chaque protagoniste est devenu. Même si les noms sont pour moi étrangers (puisque je ne suis pas habituée à lire des romans japonais) je me suis rendue compte que malgré leur nombre je ne me suis pas du tout trompée. En effet, je savais vraiment qui était qui et quels étaient leurs rôles dans l’histoire. Cela signifie que l’auteur a été très clair tout au long du roman.

La fin est selon moi touchante et je ne m’imaginais pas une autre fin pour ce roman !


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Treize marches

Ryô Kihara est en prison depuis 7 ans. Il est condamné à mort et attend son exécution. Il travaille à fabriquer des sacs. L’angoisse est toujours présente dans ce quartier lorsque les pas se font entendre sans savoir où ils s’arrêteront. Il ne se rappelle pas du tout du meurtre dont il a été accusé.



Jun’ichi est en liberté conditionnelle. Il avait été condamné à deux ans de prison pour meurtre.



Nangô est surveillant de prison dans le quartier des condamnés à mort. Il a été embauché par un avocat pour prouver l’innocence de Ryô. Il s’adjoint les services de Jun’ichi pour ce travail.



Se plonger dans le système judiciaire et carcéral du Japon avec ce polar made in Japan. Du Japon, je ne connais pas grand chose, sauf les Yakuza, certaines coutumes ancestrales. C’est vraiment intéressant de se plonger dans cet univers qui nous apprend beaucoup. Y a-t-il un système judiciaire, un système carcéral idéal au monde ? Aucun, même le nôtre n’est pas au top. Mais celui-ci n’est vraiment pas mieux. On parle de justice à deux vitesses. Elle est bien présente ici. L’auteur nous détailles les diverses condamnations qui semblent bizarres. Les nombreuses règles de la liberté surveillée, la réforme du système japonais, de la structure carcérale. Le sort du condamné à mort, le temps qui passe et son conditionnement. Il n’est plus un humain. Le passage à la mort est également bien détaillé avec la pendaison et ces treize marches qui correspondent à une potence jamais construite mais aussi à la signature de ceux qui ordonnent l’exécution de la condamnation. L’auteur nous détaille également tout le processus de réinsertion pour ceux qui en bénéficient, comment ils sont suivis, leurs droits mais aussi leurs devoirs.



Treize Marches se consacre également à la relation entre Nangô et Jun’ichi. Le premier a décidé d’être comme un père pour le second. Il souhaite que sa réinsertion se passe bien. Il sait que Jun’ichi cache quelque chose par rapport au fait qu’il a été ramené par la police, il y a dix ans, après une fugue avec sa petite amie. Le lecteur se demande d’ailleurs si l’enquête sur le meurtre n’est pas lié à cette affaire. L’auteur nous met bien le doute avec les indices, l’avancée de l’enquête et les preuves trouvées. Si l’un et l’autre ne sont pas des spécialistes des enquêtes criminelles, à force d’interrogations mais aussi d’échanges, de tentatives, ils arriveront à y voir clair, surtout que leurs expériences leur servent, et notamment celle de Jun’ichi quand il était en prison avec des détenus.



Revenir dans le monde civilisé s’avère difficile pour Jun’ichi. Il apprendra que ses parents ont signé un contrat de plusieurs millions de yens pour dédommager la famille de la victime. Jun’ichi se sent encore plus responsable de la déchéance de sa famille. Il doit montrer profil bas afin que son frère n’en subisse pas plus les conséquences. Une personne condamnée, qui a tué quelqu’un, doit présenter ses excuses à la famille de la victime. Jun’ichi, par rapport à son crime et son passé, pense qu’il ne se réinséra jamais. De plus, il a perdu sa petite amie.



Si le Japon vous intéresse avec une belle description des lieux visités, si un polar japonais avec toutes les subtilités du système judiciaire et carcéral vous donne envie. Alors, allez-y, vous ne serez pas déçus.
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Treize marches

Je remercie Babelio avec sa masse critique spéciale et Les presses de la cité pour la découverte de cet auteur japonais, Kazuaki Takano et de son premier roman, Treize marches.



Quels liens unissent Ryô Kihara, condamné à mort, Shôji Nangô, gardien de prison, et Jun’ichi Mikami, en liberté conditionnelle, alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés?

Facile me direz-vous, tout est dans la question…



Mais ce n’est pas si simple!



Pour Ryô, amnésique après un accident de moto, se repentir d’un crime qu’il ne se souvient pas avoir commis est une agonie quotidienne…

Pour Nangô, exercer son métier n’est pas de tout repos car il a un cerveau qui fonctionne, analyse et se questionne…

Pour Jun’ichi, remis en liberté conditionnelle, voir que sa condamnation a également détruit sa famille est problématique pour sa réhabilitation sociale…



Alors quand un avocat engage Nangô, assisté de Jun’ichi, pour trouver des preuves de l’innocence de Ryô à la veille de son exécution, chacun a quelque chose à gagner au delà du simple fait de rendre justice.

Ryô y gagnera peut-être la liberté…

Nangô, une paix intérieure…

Et Jun’ichi, un moyen rémunéré de soutenir ses parents…



Mais ce n’est pas si simple…



Mélange de roman noir, de chronique judiciaire et de thriller, les Treize marches offre une immersion dépaysante dans le monde carcéral et judiciaire japonais.



La peine de mort est toujours d’actualité, une mort par pendaison. Les Treize marches étaient jadis le nom donné à la potence, symbole des treize marches à gravir pour y accéder. De nos jours, ces treize marches symbolisent les treize étapes et signatures qui ponctuent l’ordre d’exécution du jour du rendu de jugement jusqu’au jour de son exécution pratique. Mais treize, c’est peut-être aussi le nombre de marches pour atteindre la divinité qui sauvera Ryô…



J’exerce un métier juridique, je suis friande des thrillers judiciaires… mais j’appréhendais un peu d’aborder cet univers du pays du soleil levant… de part la différence de culture principalement.



Mais je fus très agréablement surprise! Pour trois raisons principales:



Plus familière, dans mes lectures, des tribunaux européens et américains, j’ai découvert un autre univers juridique et carcéral que l’auteur a eu à coeur de nous dévoiler tout au long du récit, avec exactitude et simplicité, sans aucune lourdeur.

Ces passages ponctuent l’enquête et la réflexion de Nangô, le gardien de prison, et de Jun’ichi, le repris de justice. Nous avons les deux points de vue de deux individus au plus près de la mort, enrichis par l’intervention du procureur Nakamori, pur juriste mais non moins homme.

La justice est écrite, exercée et rendue par les êtres humains, des hommes ayant des rôles différents à interpréter et cette histoire nous dévoile la difficulté d’appliquer à la lettre des lois déshumanisées, dans des situations particulières sujettes à interprétation car brouillées par l’affect.

Cette enquête nous questionne: la loi est-elle juste et équitable en fin de compte, pour les victimes et leurs familles et pour les condamnés?

L’aspect juridique peut rebuter les lecteurs qui ne sont pas adeptes du thème mais je trouve que l’auteur l’a distillé suffisamment adroitement pour ne pas donner l’impression de donner un cours magistral. Expliquer les rouages juridiques sert réellement à la compréhension de l’évolution des recherches de Nangô et Jun’ichi et nous force à oublier nos « réflexes » d’occidentaux.



Mais ce roman ultra documenté ne se limite pas aux rouages, subtilités, contradictions et fonctionnement de la vie de la justice et de la prison. L’auteur nous offre également une profonde réflexion sur les crimes, les châtiments, la peine de mort et la rédemption. Et la réflexion sur la psyché humaine traverse toutes les cultures, elle nous parle à tous!

Entre exercer une punition et offrir une rédemption, l’existence de la peine de mort reste un sujet sensible et polémique.

En cela, ce roman est riche. Qu’on soit pour ou contre la peine de mort, au fil de la lecture les arguments avancés alimentent l’une ou l’autre conviction.

C’est le coeur de l’humain qui parle, entre celui qui se laisse emporter par la passion et la Loi du Talion, la violence engendrant la violence en réponse, et celui qui se distancie de l’émotion et essaye d’exprimer un équilibre social dans la réhabilitation éventuelle.

Entre le gardien de prison, obligé de donner la mort par la force de la Loi, et le condamné parfois repentant, parfois innocent, le lecteur oscille entre ses hommes qui, au final, restent peut-être prisonniers à vie de leurs états d’âme touchés d’une manière ou d’une autre par le crime…

C’est aussi la dignité des familles des condamnés et celle des victimes, la résignation, le sentiment d’injustice ou l’envie de vengeance…

Une réflexion noire, critique et sobre, tour à tour révoltée et pessimiste, qui m’a enchantée, je dois bien l’avouer!



Et pour terminer, outre le droit et la morale, j’ai adoré ce roman pour son thriller, tout simplement!

Nous avons un homme qu’on doit sauver de la pendaison.

Sept ans derrière les barreaux à trembler et paniquer à chaque pas qui résonne dans le couloir! Viennent-ils pour la pendaison? C’est son tour… ou pas? Car lui, ne le sait pas!

Est-il coupable? Est-il innocent?

Un tic-tac monstrueux qui nous rapproche de la corde et toujours pas d’issue! Une enquête laborieuse mais offrant son lot de rebondissements, de révélations et de suspens.

J’ai été happée dès les premières pages par cette histoire! J’avais envie de savoir! Envie de savoir si Ryô était réellement innocent et amnésique alors que toutes les preuves sont contre lui. Envie de savoir pourquoi Jun’ichi était sans cesse dans le malaise alors qu’il avait recouvré sa liberté après « seulement » deux ans de détention. Envie de voir un peu de bonheur retomber sur sa famille si durement éprouvée par son crime, au bord de la faillite. Envie de savoir si Nangô allait pouvoir retrouver le sommeil et faire la paix avec son âme et sa conscience. Envie de savoir jusqu’au la vengeance de l’un ou la culpabilité de l’autre peuvent mener…

Et cette envie de savoir a voyagé sur la plume fluide et efficace de cet auteur, portée par un style et prometteur…



Et rien de tel que l’envie de savoir pour tourner les pages de ce roman, que je vous recommande vivement!
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Treize marches

Ce roman m'a beaucoup plu. À mes yeux, c'est une réussite. Il m'a d'abord fait découvrir le système judiciaire et carcéral japonais. J'ignorais que les choses se déroulaient comme l'explique l'auteur. Il s'attache à en montrer les incohérences flagrantes. L'un des personnages va jusqu'à expliquer qu'un procès, c'est une affaire de chance. L'issue ne dépend pas des circonstances du délit, mais du contexte du procès...

[...]

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Treize marches

Treize marches est un roman sorti au Japon en 2001 et qui a rencontré un énorme succès dans son pays. Grâce aux éditions Presses de la cité, ce roman japonais de grande qualité arrive enfin dans nos librairies. Je remercie Babelio et les éditions Les Presses de la cité pour l’envoi de cet ouvrage dans le cadre d’une masse critique.



Le titre de ce roman, Treize marches, tient son nom du nombre de marches qu’il fallait gravir pour arriver à la potence. Dans le Japon actuel, pays où la peine de mort est encore d’actualité, le nombre treize correspond également au nombre de signatures et de validations de hauts fonctionnaires pour qu’une peine de mort soit exécutée. En attendant, les condamnés attendent dans le couloir de la mort sans connaître le jour de leurs morts et tremblent, chaque jour, à neuf heures, heure où les gardiens viennent chercher les condamnés pour leur dernière sortie.



Ryô Kihara, un jeune homme de 32 ans, est condamné à la peine capitale. Amnésique, il est, malgré tout, reconnu coupable de meurtres. Un matin, un élément lui revient en mémoire et remet en question sa culpabilité. Un gardien de prison et un ancien détenu remis en liberté conditionnelle après un homicide involontaire et qui cherche à se racheter auprès de la société s’associeront pour essayer de prouver l’innocence de Ryô Kihara pour le compte d’un « client » mystérieux.



Treize marches a les codes d’un bon roman policier : on retrouve une intrigue très complète et prenante, de l’action à de nombreux moments et beaucoup de moments de doute (Ryô Kihara est-il coupable ou innocent ? Nos deux protagonistes sont-ils aussi blancs que l’on semble le croire au départ ?). L’enquête effectuée est crédible et on suit les découvertes avec entrain. Les deux personnages que l’on suit, ont chacun, une psychologie vraiment poussée. Leurs passés et leurs histoires ne seront dévoilés qu’au cours du roman. En seulement un roman de 350 pages, l’auteur nous propose une histoire vraiment complète sans temps morts et des personnages vraiment crédibles.



Ce roman n’est cependant pas un simple roman policier. Treize marches nous dépeint la société moderne japonaise à travers la peine de mort et la réinsertion de ses anciens détenus et cela de façon très précise. L’auteur nous explique de façon très documentée (cf bibliographie complète à la fin du roman) le système pénal nippon. Sans faire son donneur de leçons, Kazuaki Takano, nous donne les bons et les mauvais côtés du système pénal japonais. Le lecteur a beaucoup d’éléments pour comprendre l’organisation de ce système, très différent du nôtre.



Treize marches fut une très bonne surprise. Kazuaki Takano nous propose à la fois un roman policier très prenant et addictif, et un documentaire sur le système pénal japonais et la réinsertion des anciens détenus vraiment enrichissant et intéressant. Il me reste seulement une question en tête : à quand la traduction des autres romans de Kazuaki Takano ?
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Treize marches

Quand j'ai vu le résumé de ce livre, j'ai tout de suite eu avant de le lire, c'est tout à fait le genre de récit que j'apprécie. Je suis donc ravie d'avoir eu la chance d'être sélectionnée pour cette masse critique privilège et je remercie Babelio et les éditions "Les Presses de la cité".



Au Japon, Ryô a été reconnu coupable du meurtre de deux personnes et attend sa mise à mort qui n'est plus qu'une question de jours. Une mystérieuse personne engage par le biais d'un avocat deux hommes qui vont être chargés de prouver son innocence : Shôji et Jun'ichi, deux personnes très différentes. L'un étant un gardien de prison, l'autre un jeune repris de justice qui tente de se réinsérer dans la société.



L'aspect le plus original du récit est bien entendu l'immersion du lecteur dans le système juridique japonais. L'auteur s'attelle à expliquer la complexité de la machine judiciaire et les différents maillons de sa chaîne, de la plus haute instance jusqu'aux bourreaux.

Il pointe du doigt à plusieurs reprises les failles du système, et présente certains mécanismes qui peuvent nous sembler étrange (notamment la durée de la peine qui peut être décidée en fonction du repentir du condamné). C'est extrêmement bien documenté et intéressant, et ça reste assez simple pour éviter de noyer le lecteur.

Il en profite également pour aborder des questions intéressantes qui interpellent le lecteur, notamment sur : la condition des bourreaux et leur mal-être, le repentir des meurtriers et leur difficile réinsertion, et sur d'autres choses encore.

Clairement, c'est le grand point fort du roman.



L'intrigue prend vraiment tout son temps pour se mettre en place, présenter ses différents protagonistes, remonter la piste des preuves. Elle est suivie et se déroule sans accro, et malgré une certaine lenteur dans la mise en place, il n'y a pas d'ennui. Ce n'est finalement que dans la toute dernière partie que le classement du livre en "Thriller" prend tout son sens. Dans celle-ci, l'auteur va utiliser tous les fils narratifs qu'il a tressés tout au long de ce livre pour mieux nous promener de fausses pistes en fausses pistes.

L'intrigue se révélant finalement beaucoup plus complexe qu’il n'y parait.



Cependant, deux petites choses m'ont interpellé : j'ai trouvé qu'il manquait d'un peu de tension dans le récit, après tout Ryô est sur le point d'être pendu, une sorte d'urgence devrait transparaitre au fil des pages, et pourtant, je n'ai pas ressenti suffisamment cette tension. À mon sens, elle aurait pu être davantage exploitée. La seconde chose, c'est que mais ce ne sont que des observations minimes qui ne ternissent en rien la qualité du roman.



En conclusion, treize marches est un livre que j'ai beaucoup apprécié pour son immersion dans la machine judiciaire japonaise, pour ses personnages sympathiques et pour avoir su me surprendre à plusieurs reprises. Ce fut un bon moment de lecture et je recommande ce livre.
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Treize marches

Voici un bon thriller, lu grâce à Masse Critique, qui nous apprend pas mal de chose sur le système jurdiciaire japonais et le monde carcéral. Le suivi des anciens prisonniers est important, peut être ce qu'il manque chez nous.



Les personnages de Nangô et de Jun'ichi sont attachants, on a envie que leur projet aboutisse, on en apprend plus sur eux au fur et à mesure de la lecture jusqu'au dénouement final... D'ailleurs celui ci sans être particulièrement surprenant, est bien mené et les dernières pages défilent vite tellement on veut connaître le fin mot de l'histoire.



Treize marches est un roman sur la rédemption et le repentir, tout au long du récit on ressent ce besoin de la part des personnages principaux, vont ils réussir à trouver la paix ?
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Génocide(s)

Génocide(s) est un un livre richement documenté. Avec lui, on suit Kento Koga, un jeune étudiant en master japonnais, habitué des laboratoires et autres recherches pharmacologiques. Suite au décès de son père, il se voit confier une étonnante mission. S’en suivront une recherche assidue sur la fabrication d’une nouvelle molécule médicamenteuse. C’est une partie très intéressante du livre, pour peu qu’on aime la biologie et les liaisons récepteurs/neurotransmetteurs. L’auteur a décrit de façon très réaliste les expériences de Kento et on s’y croirait presque. C’est de loin ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman.



En parallèle, nous suivons quatre agents militaires engagés par les Etats-Unis pour une mission bien payée mais très mystérieuse au cœur du Congo. On suit tout particulièrement Yeager, le commandant de mission qui est témoin des scènes de guérillas et d’horreur. Cela créé un sacré contraste avec l’étudiant en sciences ou les missions du gouvernement des Etats-Unis. Les missions ne sont pas seulement ordonnées mais réalisées au Congo où plusieurs groupes s’affrontent et déciment les populations.



Génocide(s) est un roman très détaillé et riche en renseignements. Les missions des personnages nous apprennent beaucoup sur différents domaines. C’est ce qui rend ce roman très plaisant. Les intrigues se succèdent et en donne presque le profil de roman-thriller. Une très belle découverte qui me donne envie de redécouvrir l’auteur dans son autre roman. Je remercie la maison d’édition Les Presses de la Cité et l’opération Masse Critique de Babelio pour la découverte de ce roman.

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Treize marches

Jun’ichi Mikami vient de sortir de prison après avoir purgé une peine de deux ans pour un homicide involontaire. Le jeune homme, en liberté conditionnelle, est rapidement contacté par un de ses gardiens de prison, Shôji Nangô. Celui-ci, qui a observé Jun’ichi pendant ses mois d’incarcération, lui propose de faire équipe avec lui afin de prouver l’innocence d’un condamné à mort, Ryô Kihara, dont l’exécution est imminente. C’est l’occasion pour Jun’ichi, qui se sent toujours coupable, de se racheter et d’aider ses parents endettés par les remboursements qu’ils doivent verser à ceux de la victime de leur fils. C’est aussi une manière de rachat pour Nangô qui porte sur ses épaules le poids de deux exécutions de condamnés à mort pour lesquelles il a fait office de bourreau. Mais, bien entendu, les choses vont s’avérer bien plus compliquées que prévu. Et si des liens se tissent entre le jeune repris de justice et le gardien de prison, le doute plane sur les réelles motivations de chacun.

Les treize marches du titre sont le seul élément dont Ryô Kihara, amnésique depuis un accident qui précédé son incarcération et suivi de quelques minutes le meurtre qu’il est accusé d’avoir commis, se souvient du soir où sa vie a basculé. Ce sont elles que Jun’ichi et Nangô vont s’employer à chercher dans l’espoir de trouver aux alentours les preuves de la présence d’une autre personne que Kihara sur les lieux du crime. Mais ce sont aussi les treize étapes administratives, les treize signatures de fonctionnaires, nécessaires pour autoriser l’exécution du condamné à la peine capitale, et ce sont elles que Jun’ichi et Nangô doivent battre de vitesse.

Roman noir avec une pointe de thriller psychologique extrêmement bien fichu avec son lot de fausses pistes et de révélations jusqu’à un final surprenant, Treize marches est aussi et surtout une réflexion passionnante sur la peine de mort, sur le fait de donner la mort, et sur le rachat. Rien de trépidant dans tout cela. Pas de super détectives, juste deux types un peu paumés et sans expérience qui essaient de faire de leur mieux, mènent mal leurs interrogatoires et tournent beaucoup en rond, pas non plus de super méchants mais des salauds ordinaires. Et tout le monde baigne dans cette société qui voudrait une justice réhabilitative mais où le repris de justice porte à vie les stigmates de son crime et qui ne peut abandonner la justice rétributive : le coupable doit payer, financièrement et, s’il le faut, de sa vie. Tout le propos de Kazuaki Takano est là : mettre en avant les contradictions de la société nipponne vis-à-vis de la manière dont la justice y est exercée et sur le réel poids d’une mort donnée que ni l’argent ni une autre mort ne sauraient véritablement racheter.

On apprend naturellement beaucoup – et cela tient pour une bonne partie au souci pédagogique mais jamais pesant de l’auteur – sur la société japonaise, mais le débat que soulève Takano est certainement tout aussi pertinent chez nous où, si la peine de mort n’existe plus, le débat qui l’entoure est encore loin d’être clos.

Bien ficelé, mené à un rythme certes lent mais soutenu par des dialogues forts et des scènes étonnantes, Treize marches est un roman noir social parfaitement réussi, aussi prenant qu’intelligent.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Treize marches

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Presse de la cité pour cette envoie ! Une course contre la montre haletante, pour disculper un condamné à mort. Deux enquêteurs différents et cependant complémentaires dans leur recherche, nous accompagnent. La sagesse de l'ancien et la finesse du jeune, font le bonheur de cette quête plus que menaçante. Et au delà, c'est toute une réflexion sur la peine capitale qui doit tout au talent de l'auteur. Sa description d'une exécution dans le monde pénal et judiciaire du Japon actuel donne au mot pendaison tout son sens.

On navigue page après page avec des rebondissement sans cesse renouvelés sur cet exaltant ouvrage.

En conclusion, j'ai étais transporter dans cette univers qui m'avait tant attiré sur le synopsis et je ne regrette pas de l'avoir lu. Treize marches est un roman à lire pour tout ceux qui aime ce genre d'univers dont on enchaine les pages pour enfin savoir la vérité sur les derniers instants du roman. Un très bon moment de lecture.

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Treize marches

J’ai été aussitôt harponnée par ce roman policier japonais. Il s’appelle « Treize marches », ce qui représente au Japon la potence mais aussi le parcours qu’emprunte la demande d’exécution du condamné engagée par les instances gouvernementales et judiciaires.

La première phrase du prologue nous embarque sans délai dans l’univers carcéral japonais et la peine de mort: « La Mort arrive à neuf heures du matin. » Nous ressentons la peur, la douleur du condamné conduit à la potence, car au Japon, la mort judiciaire est la pendaison.

Nangô est surveillant-chef. A cinquante ans, il a déjà exécuté deux sentences de mort. Jun’ichi a été sanctionné de deux ans de prison suite au meurtre d’un jeune homme. A sa sortie, il accepte la proposition de Nangö, missionné par un avocat, Maître Sugiura, afin d’innocenter un condamné à mort. Ryô Kihara a été incarcéré suite au meurtre d’Utsugi et de sa femme, dix ans plus tôt. Utsugi était un conseiller d’insertion. Il se trouve que dix ans plus tôt, Jun’ichi avait fugué avec sa petite amie dans le district de Nakaminato, où a eu lieu le meurtre.

Que s’était-il passé, dix ans auparavant, dans ce district de Nakaminato ? Réussiront-ils à découvrir ce que cache les entrailles de la statue de bois du dieu Acala dans le temple du Zôganji ? Le livret bancaire avec le nom du meurtrier, le sceau et le portefeuille contenant la carte de crédit des victimes, l’arme du crime ?

Un roman fascinant qui fait découvrir la justice d’un pays aussi exotique que le Japon en presque 380 pages ? Je remercie le thème de mars 2022 du challenge Lecture Polar Thématique.

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Génocide(s)

Un livre passionnant qui allie savamment sciences et fiction, réalités géopolitiques et théories complotistes pour nous offrir une Science-Fiction exceptionnelle, qui sort constamment des codes de ce genre pour encore mieux y revenir... L'auteur s'est énormément renseigné sur les différents sujets qu'il aborde, ce qui donne profondeur et réalisme à son intrigue. Celle-ci est complexe et ouvre des pistes de réflexions sur plusieurs sujets de société au cours de la lecture et qu'on peut secondairement approfondir via l'énorme bibliographie fournie en fin de livre.



Le déroulement du roman tient en haleine, après quelques chapitres déroutants on plonge dans un schéma très bien construit qui se rapproche d'un thriller psychologique par moment, ponctué de rebondissements et d'action. La lecture est facile malgré la complexité des thèmes abordés et les théories scientifiques pointues qui sont présentées on arrive à suivre très facilement tant l'auteur les présente bien et simplement.



Celui-ci nous livre un magnifique pamphlet contre la guerre, pointant les dérives des gouvernements et des industries d'armement qui détournent la science, l'économie et la religion pour en faire des armes, tout en offrant une bonne dose de culture générale en s'appuyant sur des points réels pour construire son histoire, le tout formant 650 pages de plaisir pur!



Un de mes plus gros coup de coeur de l'année!!
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Treize marches

Quelle belle découverte que ce roman reçu grâce à la box « le P'tit Colli » ! Je m'attendais à un thriller classique, mais il s'avère qu'il est beaucoup plus que cela.



le propos de départ et l'organisation générale du roman sont bien ceux d'un thriller. Jun'ichi se voit accorder une mise en liberté conditionnelle après avoir purgé une peine de prison pour coups et blessures ayant entraîné la mort. Pour se racheter, il va accepter la proposition de Shôji Nangô, l'un de ses anciens gardiens de prison : l'aider à prouver l'innocence d'un condamné à mort, Ryô Kihara, qui n'a qu'un souvenir des heures précédant et suivant le crime, celui de treize marches s'élevant devant lui. Ce roman commence fort puisqu'il se révèle être intrigant dès le départ et le suspense est bien en place. L'enquête est fluide et avance de façon cohérente ; l'intérêt du lecteur s'intensifie au fur et à mesure car l'intrigue va de rebondissement en rebondissement et de révélation en révélation. J'ai été plusieurs fois surprise par ces rebondissements puisque je ne les attendais pas : de nouvelles pistes sont proposées et les cartes de l'enquête fréquemment rebattues.



Ce qui fait la force réelle de ce thriller, c'est qu'il va plus loin que la simple enquête. Il s'agit en effet d'une véritable plongée au coeur du système judicaire et carcéral japonais. Ce roman propose une réflexion profonde et intéressante sur la justice, les condamnations, le système carcéral, son fonctionnement et son intérêt, la difficulté de réinsertion pour les anciens condamnés… avec pour propos central la peine de mort, toujours pratiquée de nos jours. Les différentes réflexions proposées s'insèrent habilement et parfaitement dans l'enquête, sans aucun artifice ni lourdeur, poussant ainsi le lecteur à s'interroger lui-même sur le système pénal et les sanctions à infliger à ceux qui ne respectent pas la loi. L'auteur semble plutôt dénoncer les failles et les manquements du système judiciaire japonais et proposer un réquisitoire éloquent contre la peine de mort, inhumaine et violente.



Un thriller qu'il faut absolument découvrir et lire, pour cette réflexion profonde et intelligente qu'il propose.

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Treize marches

Tout d'abord merci a babelio et ses masses critiques, ainsi qu'aux éditions presses de la cité pour la découverte de cette œuvre à cent lieu de se que je lis habituellement.



Donc pour commencer, nous suivons l'histoire de Jun'ichi ancien repris de justice venant de sortir de prison, et de Shôji Nangô son ancien "gardien de prison" qui s'associe pour essayer de prouver l'innocence d'un condamné à mort amnésique.



Outre un polar bien ficeler avec une vrai recherche du suspens et des rebondissement, tout en sachant garder le calme courtois nippon, ce livre est avant tout une plongé dans un univers peu connu de l'occident : l'univers carcéral et de réinsertion des repris de justice l tout sur un ton de tradition pouvant sembler désuet en France mais très représentative du conservatisme japonnais...



On apprend les difficultés, voir l'impossibilité de retrouver une vie normal post carcéral, les obligations du repris de justices, mais aussi les méandre de la justice japonaise et tout ses biais qui en découle, le tout sur dans un univers hors du temps occidental emplis de traditions, de bien paraître devant la société laissant une amertume devant certain traitement juste pour l'honneur et pour ne pas faire de vague.



Au final un roman décriant sans le montrer la peine de mort et son application au pays du soleil levant sur fond de thriller captivant un grand bravo à l'auteur cela vaut le coup d'être lu.

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Treize marches

Treize marches de Kazuaki Takano 

357 pages éditions presses de la cité



Un très bon polar à découvrir dès le 21 avril! 



Sélectionnée par masse critique babelio, j'ai eu le plaisir de découvrir une nouvelle plume ainsi qu'un auteur que je ne connaissais pas. Quant un repris de justice et un gardien de prison sont employés par un cabinet d'avocats afin d enquêter sur l innocence d'un condamné à mort amnésique cela donne une équipe pour le moins atypique. Une histoire relatant les méandres de la justice japonnaise et de son milieu carcéral, dosée juste comme il faut ni trop ni pas assez. Ce qui rend la lecture captivante avec une enquête qui finira par vous prendre aux trippes. l intrigue est bien construite et savamment distillée  le twist final inattendu! Les personnages sont attachants humbles avec beaucoup humanité.



Une très belle découverte et un livre que je conseille. 



Où trouver ce livre ? 



http://www.pressesdelacite.com/livre/litterature-contemporaine/treize-marches-kazuaki-takano

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