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Citations de Ketil Bjørnstad (64)


"Ces éternels non-dits. Ce qui nous relie, toi et moi"
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J'observe le piano à queue dans le salon en songeant tout à coup que l'instrument se dresse entre le monde et moi; que je me suis noyé en lui et ai à peine survécu à cette noyade, moi qui suis censé transmettre un message important sans pour autant que je sache tout à fait si le message de la musique est important. Je suis pour la énième fois saisi par une soudaine incertitude quant à la justesse de mon choix: je me demande à nouveau si je veux vraiment devenir musicien, si je peux avoir aux yeux des gens autant d'importance que Marianne en a eu pour ses patientes parce qu'elle est, elle, en permanence impliquée corps et âme dans ce qu'elle fait, parce qu'elle a un devoir social et une vision politique.
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Le public ne l'oubliera pas, tel un cauchemar, un souvenir qu'ils auraient préféré ne jamais avoir vécu. Ceux qui se réjouissent du malheur des autres voient leur perfidie revigorée par le gadin d'un patineur, la critique incendiaire d'un roman, la démission d'un ministre.
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Je songe à la musique, à elle et à elle seule, comme étant la seule possibilité qui s'ouvre à moi dans cette vie. La musique représente le plus grand cadeau que maman m'ait offert, et je me fais dès à présent la promesse de jouer Debussy pour elle, où qu'elle soit, lors du concours de l'année prochaine.
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Deux personnes gentilles et désespérées, qui pensaient trouver l’amour dans le mariage mais n’arrivent pas à vivre sous le même toit. Sans oublier deux enfants anxieux, incapables de gaieté même quand ils sont gais. La voici, la famille Vinding.
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Ce que nous pouvons être pathétiques, me dis-je, à attendre que les morts continuent de nous porter secours dans nos vies bien terrestres.
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La mort n'apporte jamais de réponse, mon garçon. Mais elle apporte une chose : la paix. Pour certains d'entre nous, c'est suffisant.
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Tout ou presque a été nettoyé, comme souvent dans cette vie. Tu ne trouves pas ça bizarre, toi, que la vie finisse systématiquement par détrôner la mort ? Des arbres poussent désormais à Waterloo. Des gens riches à millions habitent dans l'enfer indien du Connecticut. Et je parierais que si tu vas à proximité d'Auschwitz- tu trouves deux ou trois excellents restaurants.
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Chaque seconde passée sur scène est un moment supplémentaire durant lequel la catastrophe ne cesse de te frôler. Elle n'attend que la première fausse note.
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Maman lève le bras gauche, elle me fait au revoir elle aussi. Oui, telle est la dernière image que je garde de ma mère vivante, avant qu'elle ne dégringole dans la cascade, qu'elle ne s'écrase la tête contre les rochers tranchants, avant les pompes funèbres et l'horreur. Elle me fait au revoir, mourante.
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Qui est capable de nous expliquer notre dépendance à la musique?
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En tout cas elle s'est retournée. Elle m'a salué d'un petit mouvement de la main. A l'instar de maman avant qu'elle ne tombe dans la cascade. Et moi, dans mon ivresse et ma fatuité, là ou je me trouvais sur scène, je n'ai pas vu qu'il s'agissait d'un adieu. Je croyais que c'était une promesse, qu'elle tendait le bras en l'air, pour me dire qu'elle serait près de moi dans un instant, qu'elle allait s'élancer dans l'entrée principale, contourner le bâtiment au pas de course, afin de m'attendre dans la loge des artistes dès que je redescendrai de scène, après un dernier rappel, dont aujourd'hui encore je ne me souviens pas le morceau.
Mais le souvenir que je garde d'elle est celui-ci :
Si enjouée, si juvénile, et avec un enfant dans le ventre. Elle avait l'air tellement soulagée, songé-je aujourd'hui, car c'était terminé, car la souffrance allait enfin cesser. Elle était tellement soulagée que la vie s'épuise à s'habituer à elle. Elle était tellement soulagée car enfin ça allait marcher pour moi. Et peut-être, songé-je également aujourd'hui, tandis que le dos courbée j'écris tout ceci et me sens épuisé, éreinté, peut-être y avait-il une joie, dans ces tout derniers instants. Une attente, malgré tout. Peut-être se rappelait-elle, aux dernières minutes de sa vie, lorsqu'elle s'est à nouveau tenue sur le tabouret, dans la cave, qu'elle s'est étirée vers elles, vers ces ultimes secondes, oui, peut-être se rappelait-elle les phrases que je lui avait citées quand, jeunes mariés, étendus dans le lit, quelques semaines plus tôt seulement, à l'Hôtel Sacher, à Vienne :

" Le chagrin dit : Passe et finis! Mais tout désir mérité éternité. Mérite une profonde, une très profonde éternité." Nietzsche , Ainsi parlait Zarathoustra.
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Nous rencontrons des gens, nous nous attachons à eux, nous nous lions à eux de peur de passer à côté de quelque chose. Mais c'est peut être justement en faisant çà qu'on passe à côté de quelque chose. Quelque chose d'autre. Qui aurait pu être plus juste pour nous.
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Vous rangez les gens dans des cases, c'est ça ? Ceux qui se sont pendus ? Ceux qui se sont ouvert les veines ? Ceux qui se sont défenestrés ?
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Il était fou de moi, il aurait fait n'importe quoi pour moi. Tu ne peux pas imaginer l'impression que ça a eu sur moi, après toutes ces années ici, à la maison. C'était d'une telle force car enfin quelqu'un me voyait, me comprenait, m'appréciait. J'étais prête à tout lui donner, tout, hormis un enfant. Mais ça, tu n'en sais rien, n'est-ce pas ? Tu ne sais pas ce que c'est, toi, quand, en un clin d’œil, le sexe devient une fixation, la seule chose que tu aies en tête ; quand, dans un accès d'amour ou de folie, tu te mets à vivre uniquement pour ces courts instants qui n'appartiennent qu'aux deux partenaires, ces moments délictueux qui font que tu te sens plus forte que le monde entier, oui, que tu te sens imbattable. Le plaisir est colossal. Plus rien ne te menace, personne ne te rabaisse. Pourquoi ? Parce que quelqu'un te désire et que tu peux rendre ces sentiments, même si tu ne crois pas avoir en face de toi l'amour de ta vie et tout ce qui s'ensuit. Le plus important c'est que tu te sens jeune, vivante, et que cette sensation, tu l'as pour la toute première fois.
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C'est l'automne. Des nuits froides jonchées d'étoiles. Les lumières artificielles de la ville ne se sont pas encore approprié la phosphorescence de Vénus.
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Les morts vivent avec nous, que nous le voulions ou pas. Parfois, je me prends à penser que ce sont eux qui décident du temps qu'ils vont passer auprès de nous, eux qui sont morts auprès de nous qui sommes vivants.
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« J’ai une peur panique des bagarres qui sont le lot quotidien des garçons. Je préfère m’installer au piano et jouer aussi longtemps que possible »
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En tout cas elle s'est retournée. Elle m'a salué d'un petit mouvement de la main. A l'instar de maman avant qu'elle ne tombe dans la cascade. Et moi dans mon ivresse et ma fatuité, là où je me trouvais sur la scène, je n'ai pas vu qu'il s'agissait d'un adieu.
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P116 : "maman m'a toujours dit : "Que peut-il t'arriver de pire ? Songes_y, mon chéri. Après tu te sentiras mieux.
Sauf que c'est toujours l'inverse qui se produit : je songe au pire. Je me dis que je vais perdre le concours alors qu'on attend justement de moi que je le gagne. Et ce sans parler de ma mère morte que je traine comme un boulet auquel se surajouteront la compassion et, consécutivement, le fardeau que mes épaules auront peine à porter si jamais je ne remporte pas le titre de jeune maestro du piano 1968."
P388 : "Mais je ne peux me départir du sentiment subi d'être face à une oeuvre totalement étrangère, et ce tant qu'Anja, grave et maigre dans sa robe noire, jouera le plus beau thème du monde, rien que pour moi, en ce qui constitue sans doute le jour le plus important de sa vie. Est-ce ainsi que va l'amour ? Insensé, impossible, parsemé de détours ?"
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