AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kiku Hughes (46)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les indésirables

Il est des livres que tu prends au hasard de tes errances dans les allées de ta bibliothèque. Pourquoi celui-là plus qu'un autre ? Parce qu'il est en tête de gondole ? Peut-être tout simplement parce qu'il t'appelle ?

C'est ce qui m'est arrivé avec les indésirables de Kiku Hugues. Et je me suis pris une grande claque dans la figure car j'ignorais totalement cette partie de l'histoire des États-Unis.

Dans ce roman graphique, Kiku Hugues mêle fiction et témoignage pour nous parler de l'histoire de sa famille d'origine japonaise mais aussi des japonais vivant aux U.S.A lors de la seconde guerre mondiale.

L'auteure rend un véritable hommage à tous ces hommes et femmes qui ont été mis au ban de la société américaine à cause d'événements qui se passaient au Japon. Pour certains d'entre eux, ils ne connaissaient même pas ce pays, n'y avaient jamais mis les pieds.

En parallèle, Kiku Hugues nous rappelle que l'histoire se répète sans cesse car l'histoire se passe également au moment de l'élection présidentielle où Trump a été élu.

J'ai été très touché et ému par ce témoignage. À cela, il faut rajouter un formidable graphisme.



Merci Kiku Hugues d'avoir relevé mon niveau d'histoire. Merci aux éditions rue de Sèvres de publier de si beaux romans graphiques.
Commenter  J’apprécie          50
Les indésirables

J'avais déjà lu un roman graphique (nous étions les ennemis) sur cette période sombre de la Seconde Guerre mondiale où le gouvernement des États-Unis a enfermé une partie de sa population sur des prétextes de race. Même si on est loin des traitements infligés aux juifs par les Nazis, les américains ont fait preuve à l'époque de méthodes contestables d'enfermement de la communauté nippone-américaine : emprisonnement sans jugement, détention longue durée, conditions de vie difficiles, suppression des libertés…

Cet ouvrage ne décrit pas tellement cette période (l'auteure a eu peu d'informations de sa grand-mère sur cette période - si vous souhaitez un témoignage plus important sur cette période, lisez l’ouvrage mentionné au début de ma critique) mais il témoigne d'agissements qui se répètent malheureusement (avec Trump qui promeut les camps de détention pour les musulmans, leur fichage…).

Le but est évidemment un devoir de mémoire pour que cet internement d'une partie de la population ne se répète pas à l'avenir.

Le ton est plutôt juste et le message est fort : ne pas répéter les erreurs du passé en stigmatisant une communauté qui risque d’être marquée pendant des générations…
Commenter  J’apprécie          30
Les indésirables

Une période peu glorieuse et assez méconnue de l'histoire des Etats-Unis.



Au lendemain des attaques aériennes de Pearl Harbour, en décembre 1941, 120 000 américains d'origine japonaise vont être considérés comme des ennemis de la nation. Ils vont être arbitrairement privés de leurs droits, arrêtés et envoyés dans des camps de détention aux conditions de vie effroyables.



Ce thème, auparavant occulté, est de plus en plus abordé dans la littérature américaine et exporté en Europe. J'avais découvert avec stupéfaction cet épisode historique dans Quand l'empereur était un dieu de Julie Otsuka, puis plus récemment dans Nous étions les ennemis écrit par George Takei.



Dans Les Indésirables la jeune autrice Kiku Hughes, elle-même d'origine nippo-américaine, revient sur le passé de sa famille : un héritage et une histoire dont à vrai dire elle sait peu de choses, comme s'il valait mieux ne pas en parler et oublier. Elle aborde le sujet de manière insolite, par un voyage dans le temps.



A 16 ans, au cours d'un séjour à San Francisco avec sa mère, la voici brutalement transportée dans les années 40 auprès de sa grand-mère, violoniste, dans les camps d'internement de Tanforan en Californie puis de Topaz aux fins fonds de l'Utah. Conditions sanitaires précaires, nourriture exécrable, promiscuité, angoisse, humiliations, brutalité, mais aussi révolte... tel est le quotidien. Tout comme sa grand-mère autrefois, Kiku va partager la vie des déportés, faire des rencontres, nouer des amitiés qui influenceront le cours de son existence.

Cette expérience spatio-temporelle extraordinaire va permettre à Kiku de se familiariser avec ses origines et de mieux les comprendre. Elle va se rendre compte combien la parole, les dialogues intergénérationnels et les efforts de mémoire sont primordiaux.



Les Indésirables est un très bon roman graphique, le sujet historique est sombre, révoltant, la narration y est simple, factuelle souvent poignante et les graphismes dans des couleurs assez froides, comme le récit.



Kiku Hughes est jeune, engagée, elle se bat contre toutes les formes d'intolérance et de discrimination. J'ai beaucoup aimé la façon dont, dans cet album, elle fait le rapprochement entre les événements des années 40 et la politique raciste et xénophobe menée par le président Donal Trump. Elle en est une farouche opposante et n'hésite pas, à juste raison, à l'attaquer personnellement dans son récit.



"La mémoire est une force". Ne jamais oublier le passé pour que l'histoire ne puisse plus se répéter.





















Commenter  J’apprécie          150
Les indésirables

J'ai choisi cette bande dessinée par sa quatrième de couverture et sa couverture qui m'intriguait. J'en ai appris un peu plus sur l'histoire des États-Unis. Je ne savais pas que des Japonais appelés nippo-américains étaient enfermés dans des camps au lendemain de Pearl Harbor. J'en ai appris un peu plus sur leurs histoires.

Les Américains avait peur que parmi les Japonais il y est des infiltrés ennemis parmi les citoyens. Entre réalité historique et fiction j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Kiku le personnage principal va découvrir son histoire de famille avec nous dans des conditions difficiles pour ces citoyens qui ont été rejeté de leur quartier d'habitations et que nous leur demandons de rejoindre leur pays d'origine qui n'est pas forcément leur pays de naissance qui est le Japon.
Lien : https://elleetsonavis.com/20..
Commenter  J’apprécie          30
Les indésirables

Malgré un trait assez impersonnel, la force du propos de ce roman graphique de presque 300 pages reste intacte. Le style enlevé, presque minimaliste pourra aussi séduire un jeune public parfois éloigné des problématiques évoquées ici. Si le principe du voyage dans le temps peut sembler, à première vue, « tiré par les cheveux », c’est aussi pour l’autrice une manière de signifier l’impact et le rôle de la mémoire face aux zones d’ombre de notre Histoire.

« La mémoire est une force » déclare l’héroïne à la fin de l’ouvrage, Kihu Hughes en fait une brillante démonstration dans ce récit érudit et profondément attachant. Indispensable !
Commenter  J’apprécie          80
Les indésirables

Une lecture très éclairante sur l'internement des personnes d'origine japonaise aux Etats-Unis dans les années 40. C'est seulement la deuxième fois que je vois ce sujet abordé dans une œuvre et je recommande vivement cette lecture à celleux à qui ça ne parlerait pas. La BD, semi-autobiographique, s'appuie sur l'expérience de la propre grand-mère de l'autrice-illustratrice. Elle est informative sans que son ton soit trop lourd et la narration suffisamment prenante pour ne pas en faire une "bd documentaire".

J'ai beaucoup aimé comment la narratrice relie l'expérience traumatique de sa famille aux discours de Trump précédent son élection, et sa façon de mettre en avant l'importance du devoir de mémoire et la continuité des luttes anti-racistes.
Commenter  J’apprécie          20
Les indésirables

Dans cet épais roman graphique, l'autrice revient sur un fait peu ou mal connu : l'internement des ressortissants japonais aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale.
Lien : https://www.actuabd.com/Les-..
Commenter  J’apprécie          00
Les indésirables

Kiku, Américano-japonaise de 16 ans qui ne connaît rien de ses origines nippones, à l'occasion d'un voyage à San Fransisco avec sa maman, sur les traces de ses aïeux, se retrouve propulsée dans les années 40, après Pearl Harbor, dans ces années où les Etats-Unis parquèrent les Nippo-américains dans des camps. C'est en partie le discours de haine tenu par le nouveau président du pays, tout juste élu en 2016 et qui parle de construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique qui réveille en Kiku et sa maman les blessures des Japonais venus vivre dans ce pays avant la guerre et désignés comme espions ou gens peu fiables pendant cette période.



Roman graphique de presque 300 pages qui mèle astucieusement fiction et réalité. La fiction est bien sûr la partie où Kiku se retrouve propulsée en 1940 dans les camps d'internement et où elle est la voisine de sa propre grand-mère, jeune fille, et de ses parents, les premiers immigrants de la famille. L'histoire n'est pas nouvelle, mais pas forcément très connue. Kiku Hughes parle de la promiscuité, des bâtiments à peine finis lorsqu'ils arrivent, des brimades, des humiliations quotidiennes (l'appel, la nourriture très mauvaise...), du sentiment profond d'être abandonnés de tous, d'être suspectés, de ne plus savoir à quel prix il faut rester dans ce pays sachant qu'il est impossible de retourner au Japon... et de l'adaptation pour améliorer la qualité de vie.



Le dessin est simple et se focalise sur les personnages, les décors sont tellement monotones qu'ils ne sont pas répétés. Les cases peuvent être muettes, ça n'est globalement pas un livre bavard, mais il raconte bien cette période. Très bel et bon album très coloré, ce qui tranche avec l'histoire racontée, qui fait le lien avec l'actualité. Et au vu des derniers événements aux Etats-Unis (la fin de mandat de Trump et l'entrée en force de ses partisans au Capitole), je ne suis pas certain qu'on aille vers du meilleur.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Les indésirables

Les indésirables mettent un coup de projecteur sur un pan de l'histoire nippo-américaine peu connu dans nos contrées tout en livrant un beau message pour que les nouvelles comme les anciennes générations ne laissent pas la peur de l'autre et la bêtise guider leurs pas.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00
Les indésirables

Je ne connaissais pas du tout l'histoire des camps d'internement japonais sur le sol américain au cours de la Seconde Guerre mondiale et j'ai beaucoup appris avec cette lecture.



Grâce à une sorte de voyage dans le temps effectué par l'héroïne, on est plongé au cœur de ces camps, on partage avec les personnages leur vécu de façon très vivante.



Mais le plus poignant avec cette bande-dessinée selon moi, c'est la manière dont l'auteure illustre le traumatisme générationnel causé par un tel événement. Se rendre compte que même deux générations plus tard, le sujet demeure tabou et fait l'objet de silence au sein de la communauté nippo-américaine était très fort.
Commenter  J’apprécie          30
Les indésirables

Les indésirables de Kiku Hughes met un coup de projecteur sur un épisode plutôt méconnu de la seconde guerre mondiale : le sort des ressortissants japonais sur le sol américain au lendemain de l’attaque de Pearl Harbour.



Avec quelques touches de fantastique, l’autrice et illustratrice retrace le sort des japonais déchus de leurs droits et parqués dans des camps tout en rendant hommage à sa grand-mère et à ses arrières-grands-parents, eux-mêmes détenus.



Un récit devoir de mémoire réussi et très intéressant sur cette déjaponisation par le pouvoir qui fait que les descendants de ces victimes sont tellement devenus américains qu’ils ne savent souvent pas parler japonais et ne connaissent rien de leur héritage nippon.



Je savais que l’on avait interné les japonais pendant la guerre mais j’ignorai tout de leur quotidien et du traitement dont ils avaient fait l’objet. Pour ne plus être considérés comme les ennemis de l’oncle Sam, ils ont du renié leurs origines, refusé que leurs enfants apprennent leur langue, leurs traditions… une effroyable perte pour ces descendants qui méconnaissent tout de leur héritage.



Tout au long du récit, l’autrice n’est jamais dans le jugement, elle rappelle les faits tels qu’ils se sont passés avec justesse et sans aucun pathos. Elle n’oublie rien de l’humiliation, de la peur, de l’indignation des prisonniers mais elle met aussi en avant toute la solidarité et l’entraide de ces hommes et femmes réunis malgré eux.



Kiku Hughes n’oublie pas non plus d’ancrer son récit dans la société américaine d’aujourd’hui et met en parallèle le sort de ces japonais avec ceux des mexicains du XXIè siècle et ce mur de la honte voulu par Trump.



Vous l’aurez compris, un roman graphique important par son travail de mémoire, qui aborde des évènements dont il faut continuer à parler, à mettre entre toutes les mains. Je compte bien pour ma part le faire découvrir à mes ados qui abordent la seconde guerre mondiale en ce moment dans leur programme d’histoire.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          00
Les indésirables

Kiku a 16 ans, c'est une jeune américano-japonaise. Elle est en vacances avec sa mère sur la côte Ouest à San Francisco. Sa mère veut retrouver la maison où la grand-mère de Kiku a grandi. Mais à la place de la demeure, il y une esplanade et un centre commercial. Une brume va se lever et Kiku va être transportée dans le passé, va assister à un récital donné par une jeune violoniste. De retour au présent, après avoir posé des questions à sa mère, Kiku découvre que la jeune artiste est en fait sa grand-mère qu'elle n'a pas connu. Kiku pense qu'elle a rêvé.



Par deux fois, la brume va revenir et plongé Kiku dans le sort réservé aux populations d'origine japonaise après décembre 1941 et l'attaque de Pearl Harbour par les avions de l'Empire du Soleil Levant. Son "voyage" sera prétexte à nous faire découvrir les conditions de vie dans les camps d'internement.



C'est une partie de l'histoire américaine que je ne connaissais que très peu. Kiku Hughes part à la recherche de ses racines, au moment de la montée en puissance du candidat extrémiste Donald Trump pour la magistrature suprême. Kiku va chercher à revivre ce que sa grand-mère a vécu mais dont elle a très peu parlé, elle part à la recherche de cette partie de son histoire familiale de peur qu'elle en soit perdue à jamais. Ce sera l'occasion pour elle d'en parler avec sa mère et d'établir ce lien avec le passé.



Kiku Hughes nous montre la diversité des sentiments des personnes internés vis à vis de l'état américain. Ceux qui se soumettent, ceux qui ne veulent pas oublier leurs origines, ceux qui résistent. Elle nous montre aussi la solidarité qui a pu exister, les gestes simples qui rendent la détention moins pénible.



C'est aussi une réflexion sur la politique protectionniste des USA à certaines périodes de son histoires et du traitement des minorités. C'est aussi une réflexion sur le revirement de cette même politique : les Américano-Japonais mis à l'indes en 1941 deviennent des modèles d'intégration et de réussite quant il est question de la situation des Afro-Américains.



Kiku Hughes insiste sur la nécessité du devoir de mémoire pour que chacun puisse se construire, en n'oubliant pas ses racines. Mais aussi pour éviter que les erreurs (ou horreurs) de l'Histoire ne se reproduisent.



Kiku Hughes a utilisé un trait graphique simple, clair. J'ai adoré son scénario et son découpage des cases des planches. J'ai aimé l'alternance des plans, alternance entre les plans rapprochés et les vues générales des camps. Certaines cases sont très "zen" dans leur conception graphique et leur mise en couleur. Le côté "magique" du voyage dans le temps ne m'a pas gêné au contraire.



C'est un beau roman graphique pour la qualité du trait et des couleurs, c'est aussi un moyen d'appréhender une période peu connue et peu glorieuse de l'histoire des USA. C'est aussi un moyen d'éveiller les consciences et de lutter contre le retour de l'obscurantisme. Il m'a donné envie d'en savoir plus sur le sort des Américano-japonais et grâce à d'autres lecteurs, j'ai pris des références. Merci à elles et eux.









Commenter  J’apprécie          132
Les indésirables

Kiku Hugues raconte avec ce récit une partie sombre de l’histoire américaine peu connu, probablement effacé par les atrocités vécus lors de la seconde guerre mondiale sur un autre continent.

A travers une fiction bien orchestrée tel un voyage dans le temps, elle nous détaille peu à peu cette période vécue par sa grand-mère maternelle.



Kiku Hugues, donc par un jeu de voyages dans le passé purement surnaturels mais à la technique bien rodée, conte l’histoire et le traitement de ce peuple nippon émigré, après la déclaration de guerre du Japon aux Américains par le bombardement de Pearl Harbor en 1941.

L’auteur insiste particulièrement sur les sentiments probablement ressentis par les captifs de ces tristes camps de détention (pour ne pas les appeler camps d’internement ou camps de concentration).

On y devinera ainsi entre autre de la peur, de l’humiliation, de l’incompréhension, de l’indignation, de l’indifférence, mais à l’inverse aussi de l’amitié, de la solidarité, de l’entraide, de la patience, de la résignation, de la tolérance etc…

Ce scénario révèle la magie de la conscience humaine, de sa psychologie et son cognitif, de la faculté à se reconstruire et refonder les communautés quand le malheur frappe.

Ce qui est aussi remarquable dans ce script, c’est que l’auteure n’accable en aucun cas les USA, elle se contente simplement de raconter ce que cette communauté a pu ressentir.

Cependant, habilement et discrètement, Kiku Hugues évoque tout de même en parallèle de son récit, certains discours du président Trump, pour éveiller les consciences et interpeller le lectorat sur l’impact d’une telle politique qui n’a rien de nouveau car elle fut appliquée par le passé à l’égard des Japonais et autres peuples...

De ce fait, à la réflexion, cela devient donc très critique et moralisateur mais toujours en faisant preuve bienveillance et surtout sans animosité.

Au-delà de la leçon d’histoire et de l'avertissement politique, cette œuvre est aussi une quête de sens de la part de l’auteur, sur ses origines et ses valeurs, une sorte d’introspection sur sa famille pour ainsi trouver sa place dans la société dans laquelle elle vit.

Elle porte une réflexion pertinente sur son vécu et notament sur ses faibles connaissances des traditions, de la culture ou de la langue de son pays d’origine.

Les tragiques évènements relatés y sont pour beaucoup car ils ont fracturé et dispersé la communauté nikkei.

Ils ont encouragé les anciens à ne pas se faire remarquer à trop exposer leurs ascendances et leur culture, ne pratiquer que trop peu la langue japonaise pour ne pas passer pour un conspirateur ennemi etc…

En bref, la résultante de ce traumatisme en est donc une perte regrettable d’un patrimoine populaire au gré des générations.

Le discours politique anti racisme prend donc encore plus de poids après cette analyse et le travail de mémoire semble donc absolument nécessaire pour éviter de commettre à nouveau les erreurs du passé, mais aussi d’affirmer positivement son identité et ses différences.



Coté dessin, Kiki Hugues reste synthétique.

Pas de chichi, elle va à l’essentiel.

Ce dessin que je qualifierai de moderne peut ne pas plaire.

Peu de détails dans les compositions, tout est simplifié, épuré, parfois géométrique, stylisé et à la limite du conceptuel mais le rendu est cependant fort et puissant.

Les pages sont ainsi aérées et donc très facilement lisibles.

Ce concept nous permet de nous concentrer essentiellement sur la narration et les expressions des personnages, afin de mieux saisir les faits exprimés et les émotions des protagonistes.

La projection devient alors très efficace, et nous voyageons dans l’histoire au même titre que l’héroïne.

Le travail essentiellement informatique des mises en scène, et mises en page, nous saute aux yeux.

Les cases sont régulières et linéaires, les aplats de couleurs tous presque remarquablement uniformes, les traits souvent trop rectilignes, les perspectives convergent impeccablement vers le ou les points de fuite, etc…

L'ensemble est presque trop "parfait".

On imagine alors l’énorme patience que la dessinatrice a dû déployer pour obtenir une netteté sans pareille.

Les couleurs sont neutres et plutôt très claires dans l’ensemble.

Elles correspondent incontestablement à ce besoin de bienveillance et de ne pas choquer le public.

Et cela est très équivoque en regard ce qui a été dit précédemment : le fait de ne pas vouloir trop se faire remarquer…



En bref, cette BD reste essentielle pour connaître encore une facette historique sombre d’un pays puissant qui se devrait d’être exemplaire aux yeux de la planète, en regard des évènements qui l’ont construit.

Mais apparemment la réalité nous montre qu’il en est tout autre, l’ignorance et la bêtise gagne du terrain partout, mais heureusement ce genre d’ouvrage effectue admirablement bien un devoir de mémoire indispensable.
Lien : https://www.7bd.fr/2021/02/l..
Commenter  J’apprécie          140
Les indésirables

Il suffit d’un ban de brume à San Francisco pour que Kiku soit embarquée dans le passé lointain de sa famille maternelle. Les Issei sont la première génération d’émigrants japonais sur le sol américain. Lors de la Seconde guerre mondiale, ils seront soupçonnés de mettre la nation en péril. Ainsi la mère de Kiku et ses parents seront arrêtés, puis enfermés dans un camp de détention au cœur des Etat-Unis.

C’est cette histoire gardée secrète que revit la jeune Kiku comme un trauma magistral.

Avec très grande sobriété stylistique et de ton, l’autrice s’attache à faire mieux connaître cette facette d’une « guerre intérieure » pour lever en partie une blessure invisible transmise sans le savoir de générations et générations.

La douceur des couleurs pastel viennent en contrepoint de violence vécue par les protagonistes pour la rendre encore plus poignante.

Commenter  J’apprécie          20
Les indésirables

Ce roman graphique fut une vraie belle surprise.

Vous le saviez-vous que suite à l’attaque de Pearl Harbor (en 1941) des camps d’internement pour les personnes d’origine japonaise avaient fleuri sur le sol américain ? Jusqu’à 1/16ème de sang japonais et vous étiez contraint de tout quitter pour rejoindre ces camps… Personnellement je ne le savais pas et j’ai donc trouvé ce récit, mélange d’histoire et de fiction très intéressant.

La grand-mère de l’auteure en effet a été un temps retenue dans l’un d’eux, le traumatisme a été si grand que la parole s’est fermée, la langue s’est perdue et les souvenirs se sont enfouis. C’est donc dans une sorte d’enquête qu’elle s’est lancée pour retrouver les traces de cette héritage familial et culturel afin de nous offrir cette histoire afin de « démontrer les dégâts conséquents et durables que peuvent avoir des traumatismes sur l’ensemble d’une communauté et combien il est vital de combattre ceux qui seraient prêts à les infliger à nos voisins les plus vulnérables ».

Une très belle lecture que je ne peut que conseiller.
Commenter  J’apprécie          90
Les indésirables

J’ai adoré cette lecture car elle m’a fait découvrir un fait historique que je ne connaissais pas. Cela a donc été une lecture riche en émotions. Le rejet qu’ont subi les Japonais de cet époque à cause de la guerre est tout simplement horrible. Il trouve d’ailleurs échos, dans le texte, à travers les propos de Donald Trump et son racisme même pas masqué envers les musulmans et tous les étrangers. L’histoire qui se répète, le devoir de mémoire, l’identité et la perte d’identité, autant de thèmes forts abordés par Kiku Hughes. Elle insiste d’ailleurs sur la volonté des Japonais des Etats-Unis d’effacer cet épisode tragique de leurs mémoires qui les a marqués à tel point, qu’ils se sont perdus au cours du chemin. On se retrouve avec une génération complètement intégrée certes mais qui ne sait pas parler Japonais, qui ne connait pas son passé et ni même ses traditions.



Ce roman graphique a été une très agréable surprise pour moi. Je me suis très vite attachée à Kiku qui ne comprenait pas pourquoi sa mère voulait à tout prix retrouver le lieu de la maison de ses parents. Elle ne s’intéressait pas au passé familial, ni à ses racines Japonaises. Ce voyage dans le temps va lui ouvrir les yeux sur l’importance du devoir de mémoire. Elle va rencontrer ses arrière-grands-parents et sa grand-mère. Ce qui lui permettra de comprendre sa propre mère. Elle fera également la connaissance d’autres personnages tout aussi marquants.



En somme, une excellente découverte qui lève le voile sur un fait historique méconnu et ô combien important. L’émotion est au rendez-vous au cœur de ce titre engagé. Une très belle qualité graphique, un côté fantastique très bien géré et un discours touchant qui appelle à la bienveillance pour combattre le racisme.
Lien : https://lesinstantsvolesalav..
Commenter  J’apprécie          10
Les indésirables

Mon avis :



Une bande dessinée qui permet de découvrir un pan de l'histoire japonaise méconnu (en tout cas pour moi). Les allers-retours passé-présent que connait l'héroïne plongent l'histoire dans un côté surnaturel, mais la vie dans les camps d'internement nous immerge bien dans la triste réalité.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
Commenter  J’apprécie          10
Les indésirables

C''est une page de l'histoire américaine que je ne connaissais pas et qui est franchement glaçante. Un travail de mémoire essentiel, d'abord pour l'autrice, mais aussi pour nous qui ne devons pas oublier ce genre d'événements et comment la peur peut nous faire prendre les pires décisions.



Il y a le début d'une romance avec une autre adolescente du camp, en tout cas pour ceux et celles qui veulent la voir, mais comme l'autrice défend les droits lgbt dans le reste de ses productions...



Bon, on ne croit pas trop au procédé des sauts temporels, mais la BD est tellement passionnante et bien construite, le passé éclairant le présent, les tabous familiaux se déconstruisant au fur et à mesure des sauts, qu'on oublie vite cet artifice.



Un grand grand coup de cœur 🖤
Commenter  J’apprécie          20
Les indésirables

Kiku est en voyage à San Francisco avec sa mère qui fait une sorte de pèlerinage dans la ville où est née sa propre mère. Inutile de dire que Kiku trouve le temps long...

Mais, alors qu'elle attend sa mère, elle se sent enveloppée dans une sorte de brouillard et catapultée dans une autre réalité, à une autre époque. Il semblerait qu'elle assiste à un concert donné par sa grand-mère quand celle-ci habitait à San Francisco !



Une façon originale de traiter un épisode peu glorieux de l'histoire des États-Unis : l'enfermement dans des camps des ressortissants japonais pendant la seconde guerre mondiale.

J'ai beaucoup aimé le dessin, très doux, très aéré.

Une chouette BD !
Commenter  J’apprécie          20
Les indésirables



J’ai vraiment été conquise par l’histoire retranscrite dans cette BD. J’ai vraiment trouvé ce récit très instructif. Je ne connaissais pas du tout le sort de ces japonais déchus de leurs droits et enfermés dans des camps de détentions américains après l’épisode de Pearl Harbor. J’ai beaucoup aimé le fait qu’on puisse voir l’impact qu’à eu cette « déjaponisation » sur les générations suivantes. Quand on parle de la guerre, on parle peut de ce qui se passe pour les descendants des victimes. C’est un très beau témoignage et un bel hommage que rend l’auteur à sa famille.

Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kiku Hughes (184)Voir plus

Quiz Voir plus

Trouvez le chanteur (une partie de la chanson et un indice).

Depuis que je suis loin de toi Je suis comme loin de moi Et je pense à toi tout bas Tu es à six heures de moi Je suis à des années de toi C'est ça être là-bas La différence C'est ce silence Parfois au fond de moi Indice : Goodbye Marylou

Michel Polnareff
Michel berger
Michel Sardou

13 questions
204 lecteurs ont répondu
Thèmes : hédonismeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}