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Critiques de Kinga Wyrzykowska (75)
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Patte blanche

Voici un livre étrange mais habile. ( Lu dans le cadre du prix premières paroles)

Au début je m'agace du style. Un style parlé d'aujourd'hui avec des expressions parfois incompréhensibles, une immersion dans les réseaux sociaux avec leur mode de communication si spécifique, des acronymes et les images qui vont avec. Face jaune qui s'interroge. Les dialogues et pensées sont directement insérés dans le texte... Je rame à saisir ce que dit l'autrice, reviens en arrière et relis....puis, comme dans une langue étrangère, l'immersion fait son œuvre et je saisis les subtilités de l'histoire et la psychologie des personnages. Je suis embarquée par cette histoire folle et pourtant inspirée d'un fait divers réel, celle des reclus de Monflanquin.

" Ils ont mis leur intelligence en jachère " nous dit l'autrice, reprenant la plaidoirie de l'avocat défenseur de la famille escroquée pour expliquer comment un groupe de personnes cultivées peut se laisser totalement manipuler et dépouiller.

Dans ce livre l'autrice s'inspire de ce fait pour nous raconter une histoire d'emprise et de paranoïa collective qui s'alimente de la peur que génère notre société. Nous sommes dans le contexte des attentats de 2015 ( Charlie et le Bataclan), de la peur des terroristes qui peuvent se cacher derrière chaque migrant. Les réseaux sociaux sont une voie royale pour véhiculer les théories complotistes les plus extravagantes, qui pourront néanmoins être gobées sans discernement. Les commentaires des "influenceurs" font et défont les notoriétés : les avis se construisent sur du vide, nul besoin de connaissances, de faits vérifiés, l'important c'est d'être réactif et d'être "liké". Les différents personnages sont tous pris, d'une manière ou d'une autre, dans cette frénésie de reconnaissance. La mère qui a 70 ans veut rester jeune à tout prix! Samuel le chirurgien esthétique qui veut être reconnu par ses pairs pour une invention qui permet de faire des rhinoplasties parfaites. Clotilde, qui après avoir suivi son mari muté au quatre coins du monde, s'épanouit en partageant des recettes de cuisine sur des blogs. Paul, "youtubeur" en perte de vitesse qui s'imagine être un journaliste, fraie avec l'extrême droite. Un mail venu de Syrie, d'un demi-frère dont l'existence leur était inconnue est l'élément déclencheur de cette paranoïa qui va crescendo. L'insuffisance d'attention et d'amour dans l'enfance peut créer une fragilité psychologique, terreau propice à la manipulation. Les conjoints et enfants sont emportés eux aussi. C'est le confinement avant l'heure! Paul organise la protection de la famille, recluse à Yerville en Normandie.

Montrer patte blanche signifie prouver son identité pour rentrer dans un lieu. L'expression est attribuée à une fable de Jean de La Fontaine, Le loup, la chèvre et le chevreau. Et comme nous dit Kinga Wyrzykowska "les chevreaux s'affolent plus vite que les loups". Ils comprendront peut-être que le loup est dans la Bergerie.

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Patte blanche

Encore un roman qui fait écho à une célèbre affaire, celle d’une famille gardée recluse dans le château de Monflaquin. L’autrice, avec un talent fou et beaucoup de maîtrise, s’en est sûrement inspiré pour écrire un portrait au vitriol d’une famille bourgeoise mûre pour tomber dans les griffes du complot qui s’annonce progressivement.

Paul, ancien journaliste-star déchu, Isabella,la matriarche courant derrière la jeunesse éternelle avec l’aide de son deuxième fils, Samuel, chirurgien esthétique dépassé par les événements et Clothilde, la sœur à la candeur propre à ceux qui sont nés au bon endroit sont les personnages très bien troussés de ce premier roman que j’ai beaucoup aimé.
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Patte blanche

J'ai lu Diabolique que j'avais apprécié comme une histoire réelle. Donc là, voilà un roman qui s'inspire de cette histoire.

On imagine mal à l'époque d'internet que cela se produise mais cela me semble pourtant tout à fait possible.

Il y a effectivement ce Pol Pot qui m'a interpellé surtout que cette chaîne Youtube s'adresse plutôt à des personnes un peu intellectuelles, donc peu probable, et pourtant la culture même chez les journalistes semble totalement absente au-delà de 5/10 ans max en arrière.

Je ne peux pas dire que la fin m'a surprise mais il y avait plusieurs possibilités donc pas de reproche à ce niveau.

Si quelqu'un peut m'expliquer le dernier chapitre, le 0' n'hésitez pas car je n'ai pas compris.

Voilà donc un livre qui se lit facilement, ou on ne cesse de se dire "Mais c'est pas possible! Non mais comment peut-on être si crédule?!).

Donc sympa, vite lu et vite oublié.

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Patte blanche

Ce roman raconte l'histoire d'une famille aisée, les Simart-Duteil, de nos jours, Ils se partagent entre Paris et leur résidence secondaire en Normandie, "Le Clos".

Il ,y a Isabella, la mère fantasque, qui s'improvise vétérinaire-chirurgien dans la cabane de jardin et ses trois enfants.

Paul, le fils aîné, a quitté la famille en 1986 après avoir fait son coming out, est revenu à la mort du père, devenu influenceur, sur une chaîne Youtube, et proche de l'extrême droite.

Samuel est chirurgien à la tête d'une clinique de chirurgie esthétique et vient de se marier avec Monika. Tout va merveilleusement bien pour lui jusqu'à ce qu'une cliente juste opérée le descende en flêche sur les réseaux sociaux.

Clothilde, la fille, oisive, est mariée à Antoine qui est muté à Singapour.

Le père, magnat des autoroutes en Syrie est mort, leur laissant un bel héritage. Un frère caché leur envoie des mails de Syrie. Paul va entraîner le clan dans un repli sur eux-mêmes, au Clos, après les attentats terroristes de 2015.

Cette famille, privilégiée, bien intégrée, va basculer dans une folie paranoïaque, sous la houlette de Paul.

Ce roman rappelle l'affaire des "Reclus de Monflanquin", et m' aussi fait penser à "L'arrache-coeur" de Boris Vian où la mère enferme ses enfants pour les protéger de l'extérieur.

C'est bien écrit et se lit bien.J
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Patte blanche

Peut-être le style d’écriture ne m’a-t-il pas convenu, peut-être le sujet ne m’a-t-il pas intéressée, je n’ai pas apprécié ce roman quoique je reconnaisse la compétence de l’autrice.



L’action ? trop diluée dans un mélange d’informations en tous genres, depuis les petites culottes de la mère ou de la sœur, la constitution du sapin de noël, les préparatif des repas de famille, les soucis de santé et l’orientation sexuelle des uns ou des autres, les problèmes de couple …



J’ai bien perçu qu’un loup entrait dans cette bergerie bourgeoise et qui allait s’immiscer dans leur vie, mais les interventions trop ponctuelles et noyées dans le quotidien de chacun ne m’ont pas permis de prendre conscience du problème qui allait bouleverser chaque membre.



Les personnages, je n’ai pu m’y attacher, chacun trop personnel, trop individualiste, chacun vivant à côté de l’autre, chacun ses préoccupations, une vie de famille sans unité.



Je suis donc parvenue à la fin de ce roman, et je m’en félicite, mais j’ai certainement laissé passer trop d’information essentielle à la compréhension de ce récit. La fin m’a laissée de marbre.



Je vous livre mon ressenti sur ce roman, d’autres ont beaucoup aimé, lisez-le si vous en avez l’occasion.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Patte blanche

Dans la famille Simart-Duteil vous avez la mère Isabella, veuve, volage, courant derrière une éternelle jeunesse et regroupant son clan dans sa propriété de Yerville en Normandie. Paul, le fils ainé, le mal aimé le raté qui devient influenceur politique et chef de famille en cas de crise. Clothilde, la sœur, la maman de trois charmants bambins qui gère sa petite famille en bonne mère de famille et Samuel, chirurgien esthétique à la tête d'une clinique privée qui réussit aussi bien sa vie professionnelle que familiale.

Tout irait bien dans cette famille jusqu'au jour où Feras Ashour, un syrien , ne les contacte pour leur dire qu'il est leur demi-frère et qu'il sollicite leurs aides pour venir en France.

Un premier roman étonnant, pleins d'humour où l'on se fait "ballader" et manipuler pour notre plus grand plaisir final.
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Patte blanche

Dans la riche famille Simart-Duteil, il y a la mère Isabella, une flamboyante Italienne qui passe ses journées à lutter contre les marques du vieillissement.

Il y a Paul, l'aîné homosexuel et vilain petit canard, un influenceur politique qui peine à percer avec sa chaîne YouTube « Pol'Pot », Pot pour potins. Le quinquagénaire n'hésite pas à fricoter avec l'extrême droite pour développer ses projets.

Il y a Clothilde, desperate housewife hypocondriaque, mère de trois enfants, qui comble le vide de son existence en postant sur les réseaux sociaux des photos de plats qu'elle a réalisés et d'idées de décoration.

Il y a enfin Samuel, le cadet, chirurgien esthétique à la tête d'une clinique, qui n'hésite pas à rafistoler sa mère à coups de liposuccions quand sa peau fiche le camp. Il s'apprête à épouser une mannequin polonaise enceinte de ses œuvres.

Tout ce petit monde se prépare à fêter les soixante-dix ans de la daronne dans la propriété normande où celle-ci vit la moitié du temps.

Tout ce petit monde va jouer le jeu de l'entente familiale, sauf Paul, le mal-aîmé, qui excelle à mettre les pieds dans le plat.

Seul le patriarche manque à l'appel. Claude, magnat des autoroutes, est décédé quelques années plus tôt d'un cancer de l'œil. Isabella l'a remplacé par un certain Marco, « de quinze ans son cadet ».

En faisant du rangement dans les affaires de son père, Paul tombe sur une photo sur laquelle figurent une femme et un homme au visage indiscernable sur les genoux duquel un bébé est assis. L'individu au costume gris qui figure sur ce cliché pris à Damas, où Claude faisait du business, est-il son père ?

Nous le saurons rapidement. Le nourrisson a bien grandi. Il s'appelle Feras et annonce aux trois enfants « officiels » de Claude qu'il est leur demi-frère, qu'il souhaite quitter la Syrie pour rejoindre la France et, pour ce faire, qu'il a besoin d'aide.

Sur les conseils insistants de Paul, la fratrie décide de ne pas répondre à son appel au secours. Feras va alors se montrer menaçant, semant la paranoïa chez les Simart-Duteil qui se croient victimes d'un complot.

Contre l'adversité, il faut se serrer les coudes pense Paul qui transforme la maison familiale en bunker.

Premier roman déjanté et réjouissant faisant partie de la sélection 2023 du Prix Premières paroles, « Patte blanche » est un récit savoureux sur la comédie humaine qui sonde nos travers les plus minables.

Tous les personnages sont détestables et sont des miroirs de nous-mêmes avec nos petites lâchetés, nos trahisons, notre propension à médire, notre peur de l'étranger...

On rit beaucoup à la lecture de « Patte blanche » dont la narration est truffée de dialogues désopilants. Et la fin, modèle de twist, est surprenante.




Lien : http://papivore.net/divers/c..
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Patte blanche

« Gardez-vous, sur votre vie,

D'ouvrir que l'on ne vous die,

Pour enseigne et mot du guet :

"Foin du loup et de sa race!" »



Kinga Wyrzykowska dézingue la bourgeoisie dans ce premier roman explosif. Une fois passées les maladresses (un Pol'Pot osé) et malgré l'absence de sympathie de l'ensemble des personnages, l'intrigue prend. Là où parfois l'auteure nous en dit trop (et gomme l'effet de surprise de la fin, pourtant géniale), elle reste à la surface de certains membres de la famille (Antoine, Aurélien et Drisana) dont on ne sait presque rien...



Il y a donc ces petits défauts, mais ouaouh !

Kinga Wyrzykowska est une compositrice virtuose. La mélodie qui émane de cette écriture... Elle nous raconte avec modernité, un bon brin de folie et beaucoup de liberté comment une riche famille s'est retrouvée recluse dans sa maison de campagne.



Les dialogues sont fondus dans la narration, une narration intrusive, subjective, un poil manipulatrice et excessivement truculente.

C'est la première fois que je lis un roman pareil. J'ai ricané du ridicule de ces gosses de riches qui passent à côté de la vie, de la mécanique somptueusement huilée de celle qui écrit, du voile si fin de réel qui recouvre la fiction.
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Patte blanche

Vous connaissez la famille Simart-Duteil?eh bien voilà, je vous la présente :

-Le père, magma des autoroutes,décédé ,laissant à sa famille de quoi vivre très aisément,, vivre dans l'opulence.

-L'irrésistible Isabella,veuve joyeuse qui fêtera ses 70ans ,mais qui en paraît 20 de moins ,grâce aux nombreuses interventions de chirurgie esthétique ,opérée par son fils Samuel,et qui s'affiche sans complexe avec son jeune amant.

Et voici les 3 enfants:

--Samuel ,grand chirurgien esthétique,dirigeant une clinique privée, connu et reconnu mondialement,pour ses inventions d'instruments révolutionnaires pour ses opérations du nez.

--Paul ,youtubeur ,influenceur ,oublié du monde de l'audiovisuel ,déçu et terriblement aigri, qui par tous les moyens essaie de se faire une place ,dans ce monde de chacals.

--Et Clothilde ,la plus sympa ,pour moi ,très naïve, mère au foyer, mais qui s'ennuie ferme,un peu fofolle,toujours prête à se lancer dans de nouveaux défis,comme aller secourir des réfugiés à Paris.

Voilà le tableau,tableau presqu'idyllique d'une famille bourgeoise " bon chic bon genre"où le " paraitre" dans leur milieu occupe une place primordiale,jusqu au jour où : pavé dans la mare: En faisant du rangement dans un carton,Paul découvre une vieille photo et pas n'importe quelle photo : Son père assis à côté d'une belle femme portant un bébé dans les bras eh oui,vous l'aurez compris ce bébé est leur demi- frère syrien:Feras.

Alors là ,fini la belle vie personne ne rit plus et leur monde s'écroule.Car leur " fabuleux " héritage " devra être partagé non pas en 3 mais en quatre. A partir de cette révélation, une avalanche de malheurs va déferler sur leur monde bourgeois et va faire vaciller leurs convictions.Il aura suffi d'un petit grain de sable dans la machine pour que leur édifice se fissure.

J'ai beaucoup aimé ce roman,Kinga Wyrzykowska nous fait une analyse toute en finesse de ce monde ,ce milieu devrais-je dire.Elle porte un regard très objectif ,d'une grande acuité ," écorche" très élégamment avec dérision chaque personnage,beaucoup d' humour ,c'est jubilatoire: L'épisode du bridge et des deux dents d' Isabella au restaurant m'a fait rire..

Pour un premier roman,félicitations, gros coup de coeur en ce qui me concerne.A recommander +++++.

Lu dans le cadre des sélections 1er roman de terres de paroles.⭐⭐⭐⭐⭐



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Patte blanche

La famille Simart-Dutei qui comprend la mère, les trois enfants déjà adultes, les conjoints et les enfants se barricade dans sa demeure pour une durée indéterminée.

Ils se sentent traqués, menacés, on veut les dépouiller de leurs biens et peut être même les tuer.



Ce livre nous montre comment on peut en arriver là. Comment cette paranoïa se développe. Est-ce l'effet de groupe? Est-ce le fait d'une seule personne ?



J'ai beaucoup aimé et été prise dans l'intrigue et l'histoire de ce livre que je ne peux que recommander.







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Patte blanche

La vengeance est un plat qui se mange froid et ce roman comme Les Hauts de Hurle Vents ou le Comte de Monte-Cristo est une diabolique revanche.



Paul, héritier des Simart-Duteil, débute dans les médias sous le pseudonyme de Pol Sim, Son coming out, en mai 1986, est fort mal vécu par sa mère Isabella qui le traite de tous les noms et italien et en français. Son père joue l'indifférence et partage ses activités professionnelles entre la Syrie et la France … Paul quitte le confort familial et vit de prestations de gigolo et de piges médiatiques. Clotilde et Samuel, ses frère et soeur, s'épanouissent bourgeoisement.



Une génération plus tard, en 2014, Paul lance sa chaine Pol Pot (sic) sur YouTube et tente de rebondir professionnellement en se rapprochant des milieux d'extrême droite. Clotilde occupe son oisiveté en se projetant sur Instagram, Samuel se fiance avec un mannequin polonais. Isabella, veuve et septuagénaire, lutte désespérément contre l'âge. C'est alors qu'un courriel arrive de Syrie … un frère issu d'un second mariage de leur père défunt lance un appel au secours et réclame leur assistance pour trouver refuge en France …



Paniqués, les Simart-Duteil s'affolent, craignent de voir images et héritages menacés, se réfugient dans leur manoir de Yerville, lèvent le pont-levis numérique, se coupent du monde et se déchirent… jusqu'au final.



Ce roman de Kinga Wyrzykowska me laisse une impression mitigée.



La description de cette famille, où chacun vit dans sa bulle, parle sans écouter les autres, sans prendre du recul, est révélatrice d'un mode de vie où les uns et les autres sont esclaves des réseaux sociaux et cette photographie, assez caricaturale, est aussi amusante que pitoyable. Mais chaque personnage pris individuellement sonne faux, n'est pas crédible, se révèle, au fil des pages, antipathique, et éloigne donc le lecteur qui ne peut se reconnaitre en des héros qui confondent 9 heures et 11 heures ou la gare d'Yvetot avec elle de Bréauté-Beuzeville. Par ailleurs de multiples apparitions de personnes extérieures à la famille, qui disparaissent ensuite sans laisser de traces, dispersent l'attention et perturbent le narratif.



Le style de l'auteur est déroutant. La chapitre 0 (sic), commis en écriture inclusive, a failli stopper là ma lecture, puis phrases courtes et longues alternent en multipliant les allers retours dans le temps et l'espace en mélangeant foie gras et beau frère (page 135). Cette écriture décousue épuise au fil des pages et a peut être sa source dans les origines de la romancière dont la logique peu cartésienne fait penser à celle de Karol Wojtyla.



L'intrigue n'est pas plus crédible que l'espoir de montrer Patte blanche avec une chaine nommée Pol Pot (pourquoi pas Adolf Hitler ?) et, dès le chapitre 3, le lecteur devine l'embrouille finale. Ce manque de suspens est très regrettable et interpelle : quel message veut transmettre la romancière ?
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Patte blanche

Chez les Simart-Duteuil, on a la réussite dans le sang et la soif de perfection quasi obsessionnelle. La matriarche de cette illustre famille bourgeoise, Isabella, est la veuve d'un ancien magnat du réseau autoroutier du Moyen-Orient. Bien qu'âgée de 70 ans, cette femme cherche à tout prix à retrouver la beauté de sa jeunesse et heureusement, elle peut compter, dans cette quête d'éternité, sur son fils aîné, Samuel, maestro du bistouri, à la tête d'une clinique de chirurgie esthétique en vogue. Clotilde, la soeur, mariée et mère de trois enfants, passe quant à elle ses journées à transformer son vide existentiel en de très jolies photos sur Instagram. Seule ombre à ce tableau familial, Paul, l'autre fils du clan, loser invétéré, qui tente un come-back en tant qu'influenceur politique ancré bien à droite. Toute cette façade en apparence harmonieuse se fissure lorsque Feras, le fils caché de feu le père qui vit en Syrie mais aimerait rejoindre la France, se fait connaître. Progressivement, la paranoïa infuse cette famille tel un poison et fait tout vriller ! J'ai tout simplement adoré et dévoré ce premier roman de Kinga Wyrzykowska ! C'est jubilatoire, férocement drôle mais également très pertinent. Elle aborde avec beaucoup de justesse les questions liées à l'image, aux réseaux, aux préjugés, à l'individualisme, à la peur et prouve qu'aujourd'hui, il ne faut pas grand chose pour qu'une situation s'envenime et conduise au chaos. Cette famille nous apparait tantôt détestable de tant de superficialité et de médiocrité mais nous peine également. Inspiré d'un fait-divers, l'autrice nous propose ici un récit brillant, au final scotchant, sur une famille qui se délite, sur une société anxiogène et sur cette peur qui dévore tout !







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Patte blanche

Roman abracadabransteque, caustique et à la folie douce.



Ou comment une famille bourgeoise bien rangée se désintègre insidieusement et s’installe dans une paranoïa effrénée par le biais des réseaux sociaux et de la peur des autres.



Un premier roman fort réussi, une vision de l’ère contemporaine finement interprétée . Une auteur à suivre.
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Patte blanche

La famille Simart-Duteil est la parfaite illustration de la bourgeoisie flamboyante qui assume sans hésitation sa réussite sociale. A la tête de cette tribu, Isabella, rayonnante septuagénaire à qui le mari a laissé, à son décès, un capital conséquent dont elle profite aux côtés de son jeune compagnon. Elle est entourée de ses trois enfants, Paul, Clothilde et Samuel ainsi que de ses petits enfants. Même si les apparences sont flatteuses, les relations n’en demeurent pas moins « fluctuantes », influencées par les divers conflits qui ont perturbé l’entente familiale, souvent liés à la fortune ou aux décisions prises par le patriarche, en faveur ou en défaveur de certains enfants.

Cette parfaite image d’Epinal sera pourtant perturbée lorsque le fils aîné, Paul, découvrira une photographie ancienne, sur laquelle il reconnaît son père, en Syrie, en compagnie d’une jeune femme et d’un bébé qui semble être leur fils. Peu de temps après cette découverte que Paul a partagée avec sa famille, cet enfant « caché », devenu adulte, prend contact avec sa « fratrie », demandant leur assistance pour quitter la Syrie. Ce message sera le point de départ d’une descente aux enfers, matinée de vengeance et de machiavélisme.

La plume de l’auteure, parfaitement maîtrisée, parvient à capter toute notre attention, sans relâche, jusqu’au dénouement final. Au delà d’un récit bien mené, ce livre aborde adroitement différents problèmes de notre société et plus particulièrement les risques de manipulation, en surfant sur les angoisses et les psychoses de notre époque. Une belle lecture.

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Patte blanche

Quelle époque angoissante ! La menace vient de partout jusqu’à nous, indécelable. L’homme est un loup pour l’homme. Pour s’en protéger, mieux vaut se claquemurer, sauf à voir patte blanche, car l’on sait, depuis La Fontaine, que patte blanche est rarement en usage chez les loups… Voilà le parti peu à peu adopté par les Simart-Duteil, une famille française bien installée, bien comme il faut. Comment en sont-ils arrivés là ? Inspirée par un fait divers récent, Kinga Wyrzykowska dresse sa fiction.



Kinga Wyrzykowska. Un nom pas français, grogne-t-on sans doute dans des sphères qu’on évoquera. Née en Pologne, elle vit depuis l’âge de sept ans en France. École Normale Supérieure, agrégation de Lettres Modernes, elle parle et écrit le français mieux que vous et moi. Après quelques ouvrages destinés à la jeunesse, Patte blanche est son premier roman de littérature générale. Il est vrai que son nom est difficile à mémoriser, mais il est identifiable à l’instant où il apparaît. C’est un avantage.



2014. La famille Simart-Duteil est composée de personnages d’apparence respectable. Ils sont toutefois lotis de singularités truculentes, dépeintes avec une ironie cruelle. Ex-beauté parvenue à l’âge de soixante-dix ans, veuve plutôt joyeuse, Isabella est obsédée par la préservation de sa jeunesse. A trop vouloir paraître vingt ans de moins, ne risque-t-on pas de retomber en enfance ? Mais Paul, Clothilde et Samuel ne laisseront pas tomber leur mère.



Humoriste et commentateur politique, Paul a connu son heure de gloire à la télé. Disparu des radars depuis des années, ce quadragénaire homosexuel, solitaire et tortueux est en recherche d’un nouveau départ. Il s’est pour cela rapproché de milieux d’extrême droite où l’on se complaît à repérer ragots, complots et menaces. Clothilde a passé des années en Extrême-Orient auprès de son mari, Antoine, cadre supérieur expatrié. Dans l’attente d’un nouveau poste, le couple et leurs trois enfants font escale sur leur terre natale. Clothilde, qui s’ennuie en français et in english, se verrait bien en militante humanitaire. En attendant, elle traîne ses journées sur les réseaux sociaux. Samuel, en passe de se remarier avec une jeune beauté polonaise, est un chirurgien esthétique passionné par les nez et leur sculpture. La renommée et la rentabilité de sa clinique tiennent avant tout aux commentaires postés a posteriori sur Internet. Elles pourraient être mises à mal au moindre avis négatif.



Et justement, attention à cette nouvelle patiente nommée Yasmine Khoury, une jeune femme voilée au physique troublant, qui déclare être une influenceuse youtubeuse largement suivie. N’est-il pas étrange qu’elle sollicite une intervention chirurgicale, concomitamment à la réception par Paul, Clothilde et Samuel d’une série de mails émis depuis la Syrie en guerre par un certain Feras Ashour ? Un inconnu prétendant être leur demi-frère et revendiquant de trouver refuge en France auprès d’eux.



Chez les Simart-Duteil, on se crispe ; rien de tel pour faire des erreurs. Leur sentiment d’une attaque ciblée est même amplifiée par l’actualité. L’attentat de Charlie, en janvier 2015 ; le Bataclan, dix mois plus tard. Et tous ces migrants qui déferlent… Tout perdre ? Il est temps de se protéger !



L’ossature du roman s’inspire librement d’un fait divers qui défraya la chronique. Ne vous documentez pas trop tôt. Comme dans La trahison de Nathan Kaplan d’Alain Schmoll, fiction calquée elle aussi sur un fait divers, prendre connaissance de la source d’inspiration pourrait dévoiler prématurément un rebondissement qu’il est plus plaisant de découvrir au bon moment.



La construction de l’ouvrage est sophistiquée. Le vécu et le caractère des personnages se complètent au fil de la lecture, comme des pièces de puzzle sorties de façon aléatoire. L’écriture est à la fois percutante et harmonieuse. Alternance de phrases longues et courtes. Humour sous-jacent. A la narration classique, le texte intègre, sans ponctuation particulière, tout ce qui se dit et se pense au même moment : monologues mentaux des personnages, dialogues, descriptions et commentaires incidents s’enchaînent sans reprise de souffle. Un parti littéraire qui pourra au début en dérouter certains, mais le roman se lit facilement, très agréablement.


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Patte blanche



Librement adapté des « reclus de Monflanquin »affaire sordide et réelle ; ce roman met en scène une famille bourgeoise,la mère , ex veuve, qui va fêter ses 70 ans mais qui ne veut pas vieillir, son jeune nouveau mari, ses2 fils et une fille, des petits enfants , chacun a ses névroses , chacun se veut parfait dans son rôle, on étale sa vie sur Instagram, on travestit la vérité, enfin la vie actuelle quoi !

Et soudain un trouble-fête , un demi-frère que le père décédé aurait semé en Orient lors de ses nombreux déplacements professionnels s’annonce...

Un vent de panique secoue tout le monde, et le plus déjanté de tous , Paul échafaude des moyens de protection contre » l’ennemi «  de plus en plus fous.

C’est une fable universelle dans un monde totalement actuel  traitée sur un ton ironique, voire féroce, on croirait des mouches prises dans une toile .

Mais il y a un petit quelque chose dans l’écriture qui m’a fait parfois revenir en arrière, ( comme une écriture flottante) un choix de l’auteure je suppose.
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Patte blanche

Les relations intra-familiales évoluent de manière glaçante sous le vernis d’une famille bien comme il faut. L’auteur s’en prend également avec cynisme aux apparences souvent trompeuses, celles des réseaux sociaux qui servent à Clothilde à s’inventer une vie passionnante, à Paul à se donner une importance et une légitimité qui lui manquent dans sa propre famille, mais aussi qui détruisent la carrière de Samuel. Il y a aussi l’apparence physique tronquée avec la chirurgie esthétique, qu’exerce brillamment Samuel, amoureux d’une femme poupée et qui opère sa mère Isabella pour qu’elle reste une éternelle jeune fille. Bien sûr le vernis craque et tout s’effondre …

Même si ce n’était pas un coup de cœur, j’ai aimé suivre l’évolution des personnages dans ce thriller remarquablement bien écrit. Un premier roman prometteur !

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Patte blanche

Dans un style d'écriture parlé, l'auteure nous livre l'histoire atypique d'une famille, bien sous tout rapport, qui pourtant va faire parler d'elle.

Paul est journaliste, Samuel, chirurgien esthétique dont la clinique est réputée. Leur sœur Clothilde est mariée à Antoine. Tout va pour le mieux pour eux.

Mais un élément va venir perturber cette famille bourgeoise: l'apparition de Feras, un syrien, fils caché du patriarche Claude, décédé. Dans la France de l'année 2015, cette nouvelle a un effet dévastateur sur leur famille. La peur de l'autre, ce Feras qui va réclamer une reconnaissance familiale avec tout ce que cela implique, va les faire réagir de façon surprenante.

L'écriture de l'auteure m'a totalement happée par son style. L'histoire est passionnante et prenante.

Une belle découverte!
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Patte blanche

Je recommande ce livre mais il n’a pas été un coup de cœur pour autant. C’est un récit intéressant qui nous plonge dans les conflits familiaux. On se rend compte trop tard qu’on est déjà plongés dans l’angoisse et c’est ce qui rend ce récit intéressant. Le mode de narration est intéressant, quoique parfois ardu à lire. La fin du livre est déroutante, ingénieuse quant on y pense bien (avec la stratégie de Paul) mais cela aurait dû s’arrêter au départ du frère aîné.



J’ai aimé les aperçus sur les vies de chaque frère et sœur, leurs pensées crues, intimes et dérangeantes, égoïste.

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Patte blanche

Si les Simart-Duteil ont marqué notre esprit, c’est parce que cette famille est une caricature de la famille française vivant dans une maison bourgeoise. Elle cristallise à la fois nos ambitions et nos rêves. Et pourtant, si nous savions ce qui se cache derrière le vernis.



Chez les Simart-Duteil il y a Claude le patriarche, disparu depuis peu victime d’un cancer. Ce bâtisseur non pas de cathédrale mais d’autoroute, en particulier au Moyen Orient, a su mener sa famille à la baguette ; Isabella la mère, italienne belle et racée sur le retour ; Paul, Clotilde et Samuel, la fratrie pas toujours aussi solidaire qu’elle le laisse à penser.



Mais à la disparition du patriarche, un frère inconnu vient se manifester et réclamer sa place. Son étrange courriel arrive dans les boites mails de chacun, faisant planer une ombre malveillante sur la famille. Issu d’un mariage illégal en Syrie, il veut connaître ses frères et sa sœur. Tant qu’il vit en Syrie, tout va bien. Mais si les routes sont dangereuses et souvent mortelles pour les migrants, le chemin vers une famille parisienne aisée est bien tentant.



Commence pour Paul un véritable travail pour souder la tribu contre l’intrus. Paul qui avait été rejeté par tous du fait de son homosexualité devient l’unique conseiller et le soutien de la famille. C’est ainsi que chacun des membres de la famille va se terrer pendant des mois, loin de l’intrus, dans une résidence secondaire en Normandie.



Questionnements sur l’immigration, sur notre façon d’accueillir l’autre, celui que l’on ne connaît pas, mais aussi sur les attentats de 2015 et la façon dont ils ont transformé la société française, sur les relations parfois délétères des familles, le pouvoir de la séduction, de la manipulation, la jalousie, le pouvoir, le doute, les craintes, l’aplomb et l’assurance de certains et cette capacité à convaincre envers et contre toute logique.



Intriguant et perturbant, un roman qui se lit jusqu’au bout avec circonspection, puis à la fin avec comme une envie de tout reprendre depuis le début.



chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/11/13/patte-blanche-kinga-wyrzykowska/
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