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Critiques de Kinga Wyrzykowska (75)
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Patte blanche

Dans ce livre,l'auteure nous parle des conséquences extrêmes de la surinformation tous azimuts dans une société clivante, sur l'équilibre fragilisé d'une famille bourgeoise.

Se basant ( ou pas ) sur des faits divers,et l'attentat du Bataclan , elle aborde les notions d'emprise,de totalitarisme,de la peur de l'autre surmultipliée à en devenir une totale psychose,tout ça sur fond de mensonges ,de culpabilisation, de cocufiages XXL. Et vlan la belle petite famille modèle,petit col Claudine,petit col bateau,cheveux blonds et sourires figés disparus,envolés, brisés par le reflux du choc.

Une catastrophe? Non,un ras de marée où l'équilibre apparent est balayé par une folie collective.

Tout ça aurait pu faire un très bon roman si ça avait été plus fouillé, plus dense,plus analysé.

Mais cette belle promesse s'évanouit et je me suis noyée sous les personnages multiples,leurs vies embrouillées,qui du coup semblent être au premier plan,alors que c'est la montée de la peur et l'extrémisme des solutions qui devraient être le sujet numéro 1.

Bref,du coup ce qui aurait pu être passionnant est dilué et sans saveur,les personnages sont des stéréotypes,et c'est juste parce que le style m'a retenue que je suis allée jusqu'au bout du livre.

Je suis censée l'offrir à une amie, j'espère qu'elle sera toujours mon amie après l'avoir lu.

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Patte blanche

PATTE BLANCHE de Kinga Wyrzykowska



Tout à coup, alors que vous alliez déposer les armes, à la fois gavé-e et vide, quelque chose se met à vibrer à l'intérieur. p10



Ce genre d'écriture me gave en effet et ne fait rien vibrer à l'intérieur. Alors, je comprends vite qu'il me faut rapporter ce livre à la bibliothèque et en choisir qui me procurera du bonheur.



Comment les Éditions du Seuil peuvent-elles publier ces inepties ?
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Patte blanche

Lecture pour les 68premieresfois avec le premier roman de Kinga Wyrzykowska, Patte Blanche.



Le climat social de cette histoire est celui des années 2010/2015 qui sert de "fond d ecran" à l autrice pour construire la vie d une famille de "bo bo aisé" vivant entre Paris et La Normandie. Une fratrie de 3 enfants, une mère veuve, des petits enfants, un gendre, une bru...

Leur histoire est bien construite. Je me suis surprise à vouloir savoir assez vite ce qui allait tous leur arriver.



Neanmoins la construction des dialogues qui se suivent et se répondent sans retour à la ligne entre coupé de phrase posant la situation a géné dans ma lecture. Il a fallu que j en relise souvent plusieurs fois pour ne pas perdre le fil de l histoire.



Le final surprend un peu mais lorsqu on réfléchi à la personnalité de l aîné des enfants, on en comprend le sens.



La fiction frise le reel car j y ai cru à cette famille et au fils "batard" venu de très loin ! A tel point qu aprés avoir terminé la lecture de cette fable moderne, j ai cherché sur internet la famille Simart-Duteil. C est vous dire !



L autrice a obtenu le prix Françoise Sagan 2023 avec ce premier roman.

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Patte blanche

Bof, encore un fait divers pas palpitant, encore une écriture pas excitante mais qui s’imagine flirter avec une forme factice d’originalité. Beaucoup de je sais écrire, regardez-moi. Un manque évident d’humilité qui sert une historiette banale. Ringard et racoleur. Suivant!…
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Patte blanche

Huit clos saisissant, Kinga Wyrzykowska nous plonge dans les affres familiales, celles qui deviennent des secrets silencieux où les murmures de tout un chacun forment des légendes, des mythes, de ceux qui se racontent au coin du feu.





Deux frères, une sœur, une mère qui portent en eux les stigmates de la société. Des angoisses de réussite, de paraître. Des peurs qui bouffent les égos. Une famille dysfonctionnelle qui s’accroche à la moindre aspérité de l’apparence normalisée par une société élitiste.





Puis un secret éclate ébranlant le semblant de sérénité. L’insécurité partout, la peur de tout perdre apprivoisent chaque partie des âmes et des corps. Les coups du sort tombent anéantissant enfin la seule parcelle de sécurité.





L’exil, l’enferment, comme seule évidence. Le piège se referme sournoisement anéantissant tout espoir de retour à la réalité.





Kinga Wyrzykowska signe un premier roman puissant et intrigant. Elle décortique la toxicité, la manipule et le rendu est vraiment surprenant. Elle nous plonge dans la complexité humaine. Entre jalousie, manipulation, convoitise et vengeance, elle les passe à la loupe et les magnifie avec énergie et perversité. La plume de l’auteure est efficace même si j’ai eu du mal à me mettre entièrement dans la lecture. Je n’ai guère éprouvé de l’empathie envers les personnages et cette absence de sentiment m’a beaucoup manqué.





Un roman atypique pour un sujet mordant qui façonne notre société.
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Patte blanche

Claude (décédé depuis peu) et Isabella Simart-Duteil font partie des nantis de la grande bourgeoisie française.



Leurs enfants, Paul (l’ainé, le loser, l’homosexuel, rejeté à dix-huit ans par sa propre mère, ignoré par son propre père, méprisé par ses frère et soeur …) Samuel (celui à qui tout réussit, le médecin en chirurgie plastique et le beau gosse …) et Clothilde (la fille parfaite, fière de son mari et de ses trois enfants …) se retrouvent régulièrement dans la (coûteuse) propriété de Yerville, fief de la « matriarche » (qui commence à perdre la boule à soixante-dix ans …)



Et quand Paul trouve (en triant les vieux papiers de son défunt père) une photographie de l’irréprochable Claude, en compagnie d’un bébé et d’une femme inconnue, datée de 1988 à Damas, il exulte ! Son père, si formidable aurait-il eu une double vie ? … Ce qui pourrait du coup expliquer ses réguliers déplacements entre le Liban et la Syrie … Il a bien l’intention de se venger de cette famille « si parfaite », avec cette bombe à retardement ! Et d’en profiter pour se donner le beau rôle !



Un roman caustique, une famille déjantée, devenue paranoïaque avec la découverte plutôt embarrassante de ce demi-frère syrien (l’année 2015 se termine enfin, avec les terribles évènements que nous avons connus durant ces mois maudits …) Jusqu’au basculement final qui n’est pas sans rappeler les reclus de Monflanquin, ces aristocrates qui firent la Une des journaux au début des années 2000 …



Un roman à la fois drôle et touchant, une écriture sans filtre, parfois crue. Bref, un fort bon moment de détente littéraire !
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Patte blanche

Que j’ai eu du mal à venir à bout de cette lecture, longue et fastidieuse !

- Des personnages antipathiques

- Une histoire de manipulations

- Beaucoup de clichés et caricatures



Mais je me suis quand même accrochée : ce livre a quand même eu un prix littéraire et était le coup de cœur de mon libraire. Je voulais donc comprendre pourquoi.

Et bien j’ai compris… 😉 et je suis contente de l’avoir lu jusqu’au bout.
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Patte blanche

Faut vous dire, Monsieur, que chez ces gens-là, on n’vit pas Monsieur, on n’vit pas : on triche !



Vous avez aimé les Plessis-Vaudreuil (Au plaisir de Dieu) ? Les Rambal-Crochet (Le Jouet) ? Alors vous allez adorer les Simart-Duteil que Kinga Wyrzykowska met en scène dans Patte blanche ! Une famille de roman d’avant, comme on les aime.



Depuis la mort de son mari qui a consolidé les actifs familiaux dans le BTP en Afrique, Isabella sa veuve un peu barrée vit à Yerville, en pleine campagne cauchoise. Une retraite animée des visites ponctuelles de ses enfants et petits-enfants.



Y a Samuel, le chir’ esthétique que le tout Paris s’arrache ; Clothilde, la mère de famille a priori rangée ; et Paul, le cadet gay et fantasque revenu vivre chez maman en attendant le rebond de son nouveau projet médiatique qui - ce coup-là c’est sûr ! - va cartonner.



Mais en aménageant, une caisse s’ouvre, un document se découvre, et le passé ignoré refais surface : le père n’a pas laissé que des autoroutes en Syrie, mais aussi un fils caché qui revient réclamer sa part du gâteau. Et fait s’écrouler les équilibres d’un château de cartes familial déjà fragile…



S’appuyant sur un fait divers réel, Kinga Wyrzykowska décrypte sous forme de farce aux traits grossis les mécanismes d’une de nos plaies sociétales contemporaines : le repli sur soi. Suppositions, fake news, amalgame, théorie du complot, peur de l’autre… tout y passe, nous faisant sourire et grimacer en même temps.



Ça n’est pourtant pas vraiment leur faute aux Simart-Duteil, famille anachronique à qui on n’a pas pris le temps de dire que le code avait changé, biberonnés à la préférence familiale avant de passer à la préférence nationale, dépassés par une situation dans laquelle ils ont toujours un coup de retard. À moins que…



Un joli premier roman, drôle, grinçant et surtout, prometteur !

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Patte blanche

C'est dans le cadre du Prix Roman CSE Arquus organisé par mon entreprise que j'ai découvert Patte Blanche. Je vous avoue qu'il ne faisait pas partie de ma sélection de départ et qu'il ne m'inspirait pas forcément au premier abord… D'autant plus que les premiers retours n'étaient pas forcément enthousiastes.



Si j'ai ouvert ce roman de la rentrée littéraire dernière sans grandes attentes, j'ai été agréablement surprise par ce que j'ai trouvé entre ses pages.



Une ambiance à la fois particulièrement anxiogène et prenante. Kinga Wyrzykowska nous plonge dans l'intimité d'une famille nombreuse, père décédé et enfants adultes. Avec une écriture sans aucun dialogue matérialisé, elle nous permet de pénétrer l'esprit des différents membres de la famille qui, tous, présentent des névroses. A mesure que nous découvrons les peurs de chacun et certains éléments du passés, qui ont laissé une trace plus ou moins importante sur la psyché des personnages, un quatrième frère se manifeste. S'ensuit alors un bras de fer familial sur la conduite à tenir et sur les implications de cette nouvelle.



Qu'il est délectable de visualiser les changements de comportements qui s'opèrent au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue, les failles qui se creusent. L'image parfaite de la famille modèle vole en éclat, le père tout puissant est désacralisé et le vilain petit canard de la famille prend de l'assurance. De fils décevant, il devient l'homme sur qui on peut compter. Celui qui va tout résoudre et sortir la famille du mauvais pas dans lequel le père l'a plongée.



Malgré tout, on ressent un certain malaise à la lecture. Pour le destin qui semble s'acharner et les perspectives qui se ferment. Dans une intimité sans tabou, entre la mère vieillissante qui refuse d'en voir les signes et fait tout pour les effacer, le fils médecin esthétique qui voue une passion à son métier et ne sais pas parler aux patients, la fille mère au foyer, désœuvrée, en questionnement constant et Paul, le fils ainé, le sauveur, sûr de son talent que personne ne sait voir et dont la paranoïa grandissante n'a d'égale les injustices dont il est victime. A travers le frère caché, qui écrit de Syrie, mais aussi avec les attentats de 2015 qui sont évoqués dans Patte Blanche, l'autrice décrit la psychose née de l'incompréhension, la peur constante et l'influençabilité des gens.



Qu'il est intéressant de savoir que Patte Blanche est réellement inspiré d'un fait divers !



A la manière d'un quidam surfant sur internet, nous retraçons, au gré des publications, le parcours de la famille Simart-Duteil. C'est destructuré et pourtant admirablement bien construit, ça a l'allure d'un esprit en ébullition, d'une réunion de famille où tout le monde parlerait en même temps. Ce n'est pas forcément tout beau tout rose, mais c'est la vie, sa triste réalité, pas toujours juste. Quelques passages sont parfois un peu longs; mais pour un roman sans dialogue, il se lit étonnement bien ! D'autant plus que la fin est magistrale. Tellement inattendue que l'on est tenté de relire plusieurs fois la révélation qui nous scotche. Elle remet en perspective la totalité de l'intrigue la faisant passer d'une banale histoire de famille à tout autre chose. Elle nous laisse, aussi, des questions plein la tête, avec le besoin de relire certaines pages pour comprendre ou imaginer notre propre fin.



Patte Blanche est un roman qui trotte dans la tête une fois la dernière page tournée et ça, ça veut tout dire.
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Patte blanche

Roman proposé au festival littéraire de Seine-Maritime pour le prix Premières Paroles 2023 !



Le thème du roman m'a paru très banal et la multitude d'informations non hiérarchisées m'a englouti ; goûts et couleurs de chacun et de tout le monde, préparation du repas de famille, cuisson de la dinde à l'américaine, préférences sexuelles des protagonistes, phantasmes autoérotiques de Clothilde, vie des couples, vicissitudes de la vie professionnelle, réseaux sociaux conquérants, coming out de Paul, natation du lundi et du jeudi... la vie de famille décrite ici n'est qu'une juxtaposition d'individualités, les personnages sonnent faux, les relations sont indigentes. L'irruption d'un fils caché dans la famille explosée ne produira pas de suspense et fera dériver le récit dans l'absurde.



La structure du roman m'a dérouté : un chapitre s'essaye à l'écriture inclusive (pour nous dire quoi ?) ; des phrases courtes, des phrases longues, des phrases fragmentaires ; un vocabulaire imprécis et peu soigné ; l'action manque de cohérence , qui arrive, qui fait quoi, où va-t-il... j'ai l'impression d'entendre un soliloque, gloubi-boulga d'une pensée brute jetée sur le papier, sans relecture, ni correction, ni réécriture.



Je pense que le style "jardinier-explorateur" de l'auteur m'a rebuté !



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Patte blanche

Le roman s’articule en trois phases.

D’abord, la vie quotidienne, où l’on nous présente les protagonistes qui tentent de meubler la vacuité de leur vie.

- Qui en relançant sa carrière de polémiste.

- Qui en réalisant sa réussite professionnelle de chirurgien esthétique, fondant une clinique réputée.

- Qui en se la jouant branchée sur la cuisine et la déco sur les réseaux.

Et la matriarche qui a peur de vieillir.

Veuve d’un mari volage au proche Orient où il se serait converti et marié ?



Dans un second temps, un fils caché appelle depuis son Liban natal.

Des premiers mails quémandeurs, humbles, mais bientôt plus fermes et menaçants.



Pol, l’aîné, voit le danger : tests ADN, captation d’héritage.

Clothilde, sa sœur, lasse de poster les photos de ses plats, rêve de devenir militante humanitaire et s’émeut de cet appel.

En même temps, Samuel, le doc, est secoué par une cliente en hijab qui, d’abord enchantée de son nouveau nez devient hargneuse sur les réseaux. Jusqu’à ruiner la réputation du praticien.



Pol découvre qu’elle est en relation avec Feras, le soi-disant frère, et qu’il s’agit en fait d’une attaque jihadiste soigneusement planifiée.



La dernière partie, bien moins maîtrisée, file dans tous les sens, jusqu’au délire paranoïaque et l’enfermement protecteur.



Une lecture très agréable au début mais qui a tendance à faiblir au fur et à mesure qu’elle grossit le trait.

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Patte blanche

L’un a repris la clinique paternelle, son cadet fraie dans les médias, la sœur vivote et la mère un rien excentrique perd la boule. Chamailleries ordinaires, quand surgit du Liban un frère inconnu. Menace immédiate sur ces vies croisées qui va bousculer ce petit monde plus que de raison.
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Patte blanche

La quatrième de couverture de ce livre aux avis contrastés m'a attiré. J'avais envie d'être surprise et je ressors mitigée.



Certains aspects de cette lecture m'ont beaucoup plu : la description de chacun des membres de cette famille avec leurs fêlures et leurs pots cassés bien cachés derrière le vernis par exemple est un plus dans ce roman, l'auteure prend soin de nous brosser le portrait de chacun et c'est délicieux.



Par contre  je me suis un peu noyée dans le style d'écriture, parfois, je ne savais plus trop où en était l'auteure, où elle voulait m'emmener. Je n'ai pas été surprise par le dénouement mais complètement desarçonnée par le chapitre 0' en trop peut-être ? J'ai dû relire le chapitre 0 pour comprendre l'auteure.



Une lecture intéressante toutefois, un roman de la rentrée littéraire à découvrir.
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Patte blanche

Parfois les premiers romans sont des coups de maître. Celui-ci est d'un cynisme furieux, complètement déjanté et très drôle. Je ne sais pas comment @kingakowska réussit à camper des personnages aussi détestables et pourtant, malgré tout, attachants.



Elle nous emmène dans un huis-clos impitoyable. On voit venir le dérapage sans parvenir à le questionner. C'est énorme et pourtant c'est crédible.



Inspirée d'une histoire vraie, celle des reclus de Montflanquin, elle dresse le portait d'une grande famille bourgeoise, dysfonctionnelle comme elles le sont toutes et pétrie d'un mélange de complexes et de haute estime de soi.



Voici les Simart-Duteil.

Voici Isabella, la mère, ancienne beauté fatale, qui lutte contre les ravages du temps et règne sur ses enfants, maintenant que Claude, le patriarche, magnat des autoroutes, est décédé.



Voici Paul, l'aîné mal aimé, enfant jadis replet, dont le coming-out adolescent est accueilli avec consternation et qui depuis cherche l'amour en tant que journaliste, chroniqueur et influenceur d'extrême-droite. Il lui faut des likes, le respect des médias, il faut qu'il existe.



Voici Clothilde, la petite sœur, qui aurait pu devenir comédienne mais s'est mariée jeune, a eu 3 enfants et depuis s'emmerde.

Hypocondriaque, elle instagramme des muffins entre 2 séances de masturbation pour rester vivante, un peu.



Voici Samuel, l'enfant chéri, choisi par les parents, chirurgien esthétique fétichiste du nez.



Et voici un jour, Feras, le fils caché, syrien qui cherche à rejoindre la France et compte sur la famille.

A partir de là, ça déraille.



Paul se met en tête de lancer sa chaîne YouTube de potins politiques, Clothilde veut donner sa vie aux migrants de Lesbos et Samuel opère une Youtubeuse beauté en fantasmant sur son nez.

C'est le début de la fin.



Un portrait corrosif du poids de l'enfance, de la xénophobie confite, de la peur de l'autre et de la dictature de l'image.

La peinture acide d'une époque où l'intelligence est en jachère, ou l'analyse s'efface devant le buzz sur fond de 2015.



Jusqu'au huis-clos et au twist final qu'on ne devine absolument pas.



A lire, atterrée, comme une pièce de théâtre ou un très bon film.
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Patte blanche

Un très bon roman que je viens de lire avec grand plaisir. Très rythmé, avec des personnages hauts en couleur, au sein d'une famille à la fois déjantée et finalement banale dans sa folie douce qui la mène au pire ; des comportements contemporains observés avec acuité.

Bravo !! Lecture dans le cadre des @68premieresfois
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Patte blanche

Grandeur et décadence d’une famille française



Inspirée d’un fait divers – l’histoire d’une famille qui a choisi de se cloîtrer dans sa demeure, le premier roman de Kinga Wyrzykowska est un joyeux jeu de massacre au sein d’une famille bourgeoise. Vous allez vous régaler avec les Simart-Duteil !



Souvenez-vous, c’était avant le covid et avant la guerre en Ukraine. Mais le climat n’en était pas moins anxiogène. Nous étions en 2015 et la France était confrontée à une vague d’attentats. C’est dans ce contexte que Kinga Wyrzykowska nous offre un premier roman aussi corrosif que jouissif. Il met en scène une famille bourgeoise, les Simart-Duteil, qui décident de se cloîtrer dans leur maison de famille en Normandie. Héritiers d’une fortune amassée dans les travaux publics et plus exactement la construction d’autoroutes au Moyen-Orient, Paul, Clothilde et Samuel n’auraient pourtant guère de raisons de s’en faire, si ce n’est cette crainte ancrée profondément de ne pas être à la hauteur. Car ils ont tous espéré suivre la voie de la réussite et ont finalement dû se rendre compte que le chemin de la réussite était semé d’obstacles.

Paul aura été le premier à connaître son heure de gloire. Sous le nom de Pol Sim, il a travaillé avec Thierry Ardisson et s’est fait connaître par ses saillies féroces. Sa chaîne YouTube (Pol’pot) lui aura aussi permis d’asseoir sa notoriété, mais comme rien n’est plus éphémère qu’une carrière médiatique, il sent bien que sa chance est passée. Son réseau s’étiole, dans les allées du Racing-Club de France on ne le reconnaît même plus.

Samuel a longtemps pensé que son avenir était beaucoup plus solide. En ouvrant une clinique de chirurgie esthétique, il s’imaginait faire fortune en un rien de temps. Il a d’ailleurs très vite trouvé une clientèle, élargi son réseau et fait fructifier son entreprise. Mais dans ce milieu, la réputation fait tout. Alors quand les premières critiques – même infondées – ce sont fait jour, la confiance envers le chirurgien en a pâti. Si bien qu’il doit désormais penser à sauver les meubles. Ce qui tombe plutôt mal, car il a demandé Monika, rencontrée lors du tournage d’un film publicitaire pour vanter l’un de ses appareils censés faire rajeunir, en mariage. Une nouvelle qu’il compte annoncer à la famille réunie à Yerville. Quant à Clotilde, avouons-le, elle n’a pas eu à faire grand-chose, sinon un trouver un mari de son rang et lui faire trois enfants qui font sa fierté. Mais l’usure du couple est là, faisant croître les angoisses de Clothilde, toujours prompte à voir les choses en noir.

Et les choses ne vont pas s’arranger. Car de la Syrie en guerre leur parvient un message qui va les déstabiliser. Leur père menait une double-vie, de part et d’autre de la Méditerranée. Il avait une maîtresse qui lui donnera un fils. Ce dernier annonce sa venue, fuyant les combats via le Liban.

L’ambiance devient explosive, les vieilles histoires ressortent, la tension croit et le vernis de la bienséance se craquelle. Ce jeu de massacre auquel participent trois générations est servi par un style corrosif au possible. On se régale de cette descente aux enfers.

Kinga Wyrzykowska montre avec finesse combien les phrases convenues se vident de sens, comment les belles conversations basculent dans l’anathème et comment le bien-parler peut se transformer en blessures profondes. On imagine combien un Chabrol aurait pu faire son miel de ces dialogues tranchants et de ce huis-clos explosif. Et on jubile avec autant de plaisir qu’avec la prose de Stéphane Hoffmann, notamment dans On ne parle plus d'amour.


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Patte blanche

❝L’intelligence est toujours présente, mais comme en jachère. Elle est inhibée.❞

Christine de Védrines, Nous n’étions pas armés



❝Ils sont emblématiques d'ailleurs, entre parenthèses, de notre société abêtie, léthargique, qui a mis son intelligence en jachère pour se contenter de faux-semblants, de vérités idéologiques, qui refuse de regarder la réalité telle qu'elle est. ❞



Pour son premier roman, Kinga Wyrzykowska s’inspire d’un fait réel, celui des reclus de Monflanquin, quand la famille de Védrines, victime dix ans durant d’un escroc particulièrement retors, fut contrainte à la réclusion dans la demeure familiale lot-et-garonnaise. En reprenant presque à l’identique une citation que l’on trouve dans le livre de Christine de Védrines, l’une des onze reclus, Kinga Wyrzykowska ne s’en cache pas et dessine elle-même la filiation, même si la fin qu’elle choisit, astucieuse en dépit d’un suspens à mon avis pâlichon, n’a rien à voir avec le drame vécu par les de Védrines et donne un tour inattendu à l’histoire des Simart-Duteil.



❝Il faut confire, tous ensemble à l'intérieur, ça fait partie du jeu.❞



Mon entrée dans ce roman, au demeurant bien ficelé et d’une férocité enthousiasmante, n’a pourtant pas été facile. Un chapitre 0 (!), en écriture inclusive, a failli avoir raison de ma lecture. Un autre, 0’ (re-!), clôt le roman, mais à ce moment-là j’étais déjà conquise, bien que j’aie eu assez tôt une idée précise du retournement final dont je ne dirai rien bien sûr. De même, les dialogues insérés sans guillemets ni cadratins déconcerteront certains lecteurs ; et pourtant cette intrusion formelle dans le corps du texte est particulièrement bien vue ; on est immergés dans le flux, on se laisse porter, voire engloutir avant de se rendre compte que tout cela n’est que manipulation, le lecteur n'étant pas mieux loti que certains personnages.



L’un des intérêts est dans la bascule que le récit opère dans son dernier tiers.



❝Putain, grogne Paul, nous sommes une famille, nous sommes là pour nous épauler. Regardez tout ce qui menace autour de nous. Si tu ne comprends pas ça, Antoine, tu dégages. Si t’as pas envie de faire partie de notre cellule, notre cellule familiale, soudée et saine. Exactement, saine. Parce que le monde est malade et que nous développons des anticorps pour lutter. Tu es ivre, Paul, on en reparle demain. Je vais aller me coucher. Mais alors tu retires, Antoine, tu retires. Je retire, Samuel, et je vais me coucher.❞



Mais qui sont donc les Simart-Duteil ?

Ils sont les héritiers d’une fortune confortable que Claude, leur défunt père, a bâtie dans les travaux publics et la construction d’autoroutes, principalement au Moyen-Orient. Aujourd’hui reste sa veuve Isabella, une Italienne, qui livre une lutte sans merci contre les marques de l’âge grâce tant aux interventions de Samuel son fils chirurgien esthétique qu’à la présence de Marco, son amant de quinze ans son cadet. Outre Samuel sur le point d’épouser la mannequin polonaise qui porte son enfant, la fratrie compte aussi Clothilde, mère au foyer de trois enfants, dont le nombre de vues du compte Instagram tente de pallier la vacuité de l’existence ❝ça fait des années que je vis comme une morte❞ ; et Paul, l’aîné, Youtubeur qui a connu un éphémère moment de gloire à la télévision auprès de Thierry Ardisson, gloire si lointaine que les vieilles connaissances évitent de le croiser dans les allées du Racing-Club de France, le laissant quelque peu amer.



Ce petit monde se retrouve dans la grande propriété normande d’Yerville pour fêter les soixante-dix ans qu’Isabella porte avec beaucoup d’élégance et autant de Botox.



Quand Paul, faisant du rangement, tombe sur une photographie prise près de trente ans auparavant à Damas, sur laquelle leur père pose avec une inconnue et un très jeune enfant, le vernis des Simart-Duteil se craquelle.



❝Au dos de la photo, quelques mots, au crayon à papier :

Ma Chadia et Feras, Damas, automne 88.❞



Si son frère, sa sœur, Antoine son époux et leur mère ne prêtent que peu d’attention à cette photo et aussi peu de crédit à cette histoire rocambolesque, Paul n’en démord pas : Feras est leur demi-frère, l’enfant caché de Claude. Après tout, l’homme d’affaires ne passait-il pas beaucoup de temps loin de sa famille, au Moyen-Orient ? Qu’il y ait mené une double vie est-il à ce point inconcevable ? Peu à peu Paul met le vers dans le fruit.



Quand Feras, contraint de fuir la Syrie en guerre, leur envoie un message leur demandant de l’accueillir en France et de lui fournir une lettre à cette fin, ça en est bien fini de la belle assurance des Simart-Duteil, d’autant que le dénommé Feras se montre de plus en plus insistant, de plus en plus intéressé par sa part de l’héritage. Comme le disait Jacques Chirac coaché par Michel Audiard, ❝Les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille❞. Et voilà que Samuel est attaqué par une patiente, influenceuse maghrébine, insatisfaite du résultat de sa rhinoplastie ; qu’Isabella perd ses dents et est contrainte de fuir le beau et jeune Marco pour qu’il ne soit pas témoin de sa déchéance physique… Bref, chez les Simart-Duteil, tout part en quenouille. Pour se protéger de l’arrivée imminente de Feras, la seule solution qu’ils entrevoient, sur les conseils de Paul, est de se retrancher dans leur demeure d’Yerville pour n’en plus sortir.

Aux grands maux…



Commençant comme une critique de notre société, de la superficialité des relations à l’ère des réseaux dits sociaux, du marasme dans lequel s’englue notre gouvernance et, partant, le pays, de la peur de l’autre qui y fait son lit (le récit se situe au lendemain des attentats de 2015), Patte blanche finit par une destruction en règle des relations familiales mises à mal par l’avidité de quelques-uns. La chute de la maison Simart-Duteil est habilement orchestrée par Kinga Wyrzykowska. Leur repli sur soi s’écrit en miroir du repli de la société française sur elle-même, sonnée par les attaques terroristes contre le Bataclan et Charlie Hebdo, et depuis toujours rétive à l’accueil des réfugiés. Tout y est d’une stupéfiante clairvoyance, peut-être parce que l’œil qui regarde est étranger, né en Pologne et donc dénué de complaisance chauvine. L’autrice va à l’essentiel : les personnages sont brossés rapidement, on pourra au passage regretter que certains (les enfants, le mari de Clothilde, Marco par exemple) soient à peine esquissés ; les phrases sont courtes, d’une précision horlogère pour raconter avec un humour virulent la descente aux enfers d’une famille en apparence bien sous tous rapports qui va apprendre à ses dépens : primo, que la vengeance est un plat qui se mange froid ; secundo, que le pire des dangers ne vient pas toujours de là où on croit.



❝Souvent, celui qui découvre le pot aux roses, descelle le placard aux cadavres, soulève les draps incestueux, confesse avoir éprouvé, en dehors de la stupeur prévisible, une délivrance, la confirmation du fait qu’il n’était pas fou, que tout ce qu’il pressentait, imaginait — savait — était bel et bien, un jour, advenu.❞



Patte blanche est un réjouissant premier roman qui visite nos craintes contemporaines (immigration et complotisme en tête) avec férocité et humour, en même temps qu’il sonde les histoires nauséabondes qui empoisonnent lentement les familles. Alors oui, tout n’est pas parfait, telles ces quelques coïncidences qu’on dit heureuses qui m’ont mise assez rapidement sur la voie du dénouement, mais les boîtes du chamboule-tout sont suffisamment bien agencées et contiennent la bonne dose de critique sociale, de ridicule et de réalisme pour que l’on passe un très bon moment en compagnie des Simart-Duteil que l’on s’amuse à détester et dont on savoure la chute le sourire aux lèvres. ❝Rien de tel que la peur pour se sentir vivant❞, tenez-le-vous pour dit !



Premier roman, lu pour la sélection 2023 des #68premieresfois


Lien : https://www.calliope-petrich..
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Patte blanche

« Patte blanche » est la peinture d’une France conservatrice et passablement hors-sol qui croit à l’immuabilité de ses privilèges et qui découvre la peur de l’extérieur, immigrés en tête. Toute ressemblance avec des idées en cours etc., etc...



« Famille, je vous hais » prend tout son sens lorsque les personnages découvrent les jalousies intra-familiales, les liens filiaux qui se distendent, la peur irrationnelle, le naufrage de la vieillesse et autres joyeusetés de la vraie vie ; lorsque le complotisme leur dictera le choix de se cloîtrer pour se protéger de tous les changements, il sera trop tard pour revenir en arrière, tout sera déjà « parti en sucette » comme le dit si bien l’un des frères.



Avec un comique féroce noirci par un brin de cynisme, Kinga Wyrzykowska organise une narration maîtrisée ; il faut attendre quasiment le dernier 1/3 du livre pour qu’arrive l’emballement qui rend la lecture puissamment jouissive, que jusqu’alors j'avais trouvée surtout perturbante.



Lu dans le cadre des 68 premières fois, que je remercie pour tout ces premiers livres enthousiasmants, celui-ci par exemple.
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Patte blanche

Un récit très contemporain

L'histoire d'une famille avec son lot de secret, de déception, de ressentiment et de rancœur. Dans ce récit où l'angoisse monte crescendo, on assisté à une escalade de peur et de terreur qui vire à la paranoïa. Une question reste en suspens tout au long du récit : comment une famille peut en arrivé là et comment va-t-elle s'en sortir?

Dommage, le premier et le dernier paragraphe n'ont pas de sens dans le récit et gâche le plaisir du scénario.
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Patte blanche

Bien que nous offrant avec Patte blanche son premier roman, Kinga Wyrzykowska y déploie déjà toutes les aptitudes de la plus rouée des autrices, tendant sans vergogne à ses lecteurs les pièges subtiles dans lesquels ils prendron le plus grand plaisir à sombrer. Pourtant, gentiment, dès le début elle prévient qu’elle va nous entraîner du côté d’une histoire de « gens bien qui ont laissé leur intelligence en jachère », elle joue la naïve narratrice qui, achoppant sur un nom resurgi du passé va remonter le fil de sa mémoire. Elle nous présente, mine de rien, la famille Simart-Duteil, son patriarche, ex-roi du macadam, décédé, la mère, d’origine italienne, sensiblement cintrée et la nichée plus ou moins bien peignée, deux garçons, une fille, un gendre, une presque bru et une poignée de petits-enfants. Tout ce petit monde navigue plus ou moins au juger entre névroses et rancœurs, succession et déceptions, vérités crachées et non-dits mal digérés, tendant à la « normalité », la simulant si besoin, mais pas plus dépourvu d’une forme d’équilibre mental que la plupart de nos concitoyens. Alors, à quel moment tout cela vrille-t-il ? A quel moment finit-on par se rendre compte que le malaise enfle, que quelque chose, ne va pas, que la ligne rouge est franchie ? A quel moment passe-t-on du rire au sourire crispé, de l’effarement à la nausée ? Trop tard, c’est évident.

C’est là tout le talent de Kinga Wyrzykowska qui, maîtrisant l’art de la séduction, nous hypnotise de sa plume faussement légère pour mieux retirer sous nos pas le tapis moelleux que nous croyions fouler. Sans en avoir l’air, grain à grain, elle arrache à nos pieds le socle de discernement sur lequel nous pensions pouvoir compter et nous démontre en toute quiétude que la folie avance masquée, s’infiltrant sans vergogne dans la moindre de nos failles.

Un premier roman comme je les aime, qui m’a soufflée, cueillie et totalement emportée dans le plaisir d’une lecture de grande qualité !


Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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