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Citations de Kiyoko Murata (35)


Plus nous avancions plus les quenouilles vert foncé gonflaient comme des panaches de fumée qui se rejoignaient. Le ciel était calme comme celui dune caverne, la montagne silencieuse comme un décor de théâtre.
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Elle n'était pas laide malgré ses yeux fins et ses lèvres minces, mais sa mine revêche, ou plutôt son arrogance, déplaisait aux clients. Elle n'acceptait pas qu'il y ait au sein du genre humain des êtres qui doivent se vendre à d'autres qui les achetaient.
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L’ambition de Hajima Mohei était de former des prostituées de classe supérieure, capables de conduire leurs clients au septième ciel grâce à leurs techniques secrètes et de les charmer, hors du lit, par leurs talents dans tous les domaines, de la lecture à la cérémonie du thé en lassant par la poésie et la danse.
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Le corps de Hanaji valait cinq cent soixante-dix yens.
- Le plus terrifiant dans la vie, ce sont les parents, dit Hanaji. Vous nous enseignez le respect pour eux, maîtresse, mais mes parents à moi me dévorent vivante. Ils vont me vendre et me revendre tant qu'ils le peuvent. Même si je m'enfuyais, je m'en sortirais pas. Je voudrais pouvoir leur échapper.
La voix de Hanaji paraissait lointaine aux oreilles d'Ichi.
Elle imagina les parents de Hanaji. Son père avait une tête de tigre, sa mère, celle d'un chat maléfique.
Ceux d'Ichi étaient des êtres humains. Elle voulait les revoir, pleurer dans leurs bras, et reprendre un jour sa vie avec eux.
- Pour échapper à tes parents, il te faudrait t'échapper de la maison où tu travailles. Matsuyama Setsu, ne t'emballe pas. Même si tu arrivais à t'enfuir, comment ferais-tu pour vivre ensuite ? Une prostituée qui s'est évadée ne trouvera pas de quoi survivre dans ce monde.
Mlle Tetsuko tentait de raisonner Hanaji qui était sous le coup de l'émotion.
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La jeune fille déplia une feuille de papier qu'elle sortit de son kimono. Elle était entièrement couverte de chiffres.
Son montant, avec la dette additionnelle, était de quatre cent quatre-vingts yens. Le mois dernier, Ichi avait gagné dix-sept yens, ce qui la plaçait dans la moyenne basse des prostituées de la maison Shinonome, un niveau raisonnable pour son âge.
Le tenancier qui conservait une moitié de ses gains soustrayait de l'autre les montants dépensés pour sa vêture, sa nourriture, et diverses dépenses. Les cinq yens soixante-dix sens qui restaient constituaient le revenu mensuel d'Ichi.
- J'ai même calculé combien de temps il me faudrait pour rembourser toute ma dette en comptant cinq yens par mois.
Les doigts de
ses mains et les orteils de ses pieds n'avaient pas suffi. Comme l'année compte douze mois, elle avait écrit douze fois le chiffre cinq, et elle avait compris qu'elle pouvait rembourser soixante yens par an. Elle avait ensuite calculé qu'il fallait ajouter huit fois soixante pour arriver à quatre cent quatre-vingts.
- J'ai tout recompté plusieurs fois, ajouta-t-elle. Il lui faudrait donc huit ans, à condition de ne faire presque aucune autre dépense. Ce n'était guère vraisemblable.
- C'est sûr qu'il y aura des moments où je ne pourrai pas travailler parce que je serai malade.
Pour rembourser sa dette en huit ans, elle devrait avoir des clients tous les jours et être en parfaite santé.
- Il va falloir que je sois forte comme un boeuf pour y arriver, dit Ichi en massant vigoureusement de ses doigts courts le dos de Mlle Shinonome qui le supporta en grimaçant. Si je me débrouille mal, je n'aurai pas fini de payer à la fin de mon contrat de servitude.
Dans ce cas, elle aurait le choix entre rester dans la maison comme cuisinière ou aller travailler dans un "enfer", une maison de basse classe.
Ichi avait cru qu'elle pourrait un jour retourner sur son île et nager aux côtés des tortues. Elle comprenait à présent dès que l'instant où elle en était partie, cela n'avait été qu'un impossible rêve.
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Et elle restait prostrée sous le poids de cette eau qu'elle ne voyait jamais. Elle avait la sensation de s'y enfoncer. En rêve comme dans la vie réelle, elle s'empêtrait dans un monde d'obscurité profonde, à une distance infinie du ciel bleu.
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Je m'évaderai de cette prison du désir bestial. J'en suis certaine. Je fuirai cette geôle de la débauche. Dorénavant, ce sera mon but dans la vie.

[p203]
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Sa volonté de fer, son caractère affirmé, son orgueil, son goût du luxe, ses caprices, la méchanceté qu'elle montre parfois, sa générosité, sa gentillesse, son intelligence, sa finesse, ses médisances, son éloquence, tout cela et encore autre chose. Ichi ne la comprend pas. Melle Shinonome est une femme redoutable.
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Quatre cousins et cousines se retrouvent chez leur grand-mère pendant que leurs parents sont à Hawaï au chevet d'un grand-oncle.
Tami installe dans la cuisine et prépare les repas après avoir été dans le jardin avec sa grand-mère cueillir les légumes, Shinjiro son petit frère emporte ses livres de classe dans le jardin du temple et fait la sieste, Tateo le cousin joue de l'harmonium et passe son temps à dormir un livre sur le ventre, Minaka, la cousine pas très adroite de ses mains pour aider en cuisine maîtrise l'art de friser les cheveux.
Nous passons cette période estivale avec eux pendant que leur grand-mère au fil du roman reconstruit l'arbre généalogique et dévoile quelques secrets familiaux.

Au final, Le Chaudron est un roman agréable, simple mais il me manque quelque chose, j'ai le sentiment d'avoir survolé cette histoire, d'être restée à la porte de la maison.
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Les filles étaient arrivées de la mer, des montagnes et des rivières, dans les rues de ce quartier artificiel où la nuit n'existait pas.
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La terre s'était dérobée sous les pieds de cette fille de quinze ans qui l'avait découvert. L'institutrice savait ce qu'était ce monde sans fond. Elle se souvenait dans son corps et dans son coeur de ce lieu où les pieds ne trouvent plus le sol, où l'on ne peut ni avancer ni reculer, où l'on s'enfonce un peu plus à chaque pas, où il n'y a de place ni pour le corps ni pour le coeur.
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Parmi les êtres humains, il y avait des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes. Le quartier réservé où les hommes et les femmes avaient des relations était un lieu où l'on faisait commerce des plaisirs du sexe entre deux sortes d'êtres humains.
Elle demanda à ses élèves d'écrire au pinceau les caractères du tableau et leur fit noter les lectures. Le caractère de "bête" était difficile, mais elles devaient aussi le reproduire. Les signes faciles à écrire ne suffisaient pas à décrire le monde. Quand elle était jeune et que le quartier réservé de Yoshiwara l'avait engloutie, une amie qui était comme elle la fille d'un vassal des Tokugawa avait écrit un soir dans son journal :

"Je m'évaderai de cette prison du désir bestial. J'en suis certaine. Je fuirai cette geôle de la débauche. Dorénavant, ce sera mon but dans la vie."

C'est en lisant ces lignes que Tetsuko avait découvert la manière correcte d'écrire le caractère "bête", utilisé dans le mot "bestial". Cette amie avait remarquablement réalisé son serment, puisqu'elle habitait aujourd'hui avec son mari chercheur à Berlin en Allemagne. Tetsuko, elle, n'y avait réussi qu'à moitié, puisqu'elle vivait en enseignant l'écriture à ces femmes prisonnières du désir bestial.
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Livre plus intéressant que captivant car j'ai gardé une certaine distance, ce qui n'empêche pas une empathie avec les victimes de cette situation. Ces jeunes filles sont un peu des privilégiées par rapport aux autres pensionnaires des maisons de statut inférieur.
Pour moi c'est presque plus un essai qu'un roman
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Melle Murasaki s'était dédoublée, elle n'était plus seule, comme chaque fois qu'une femme accouche, mais cela reste un mystère. Le bébé ne venait pas de l'extérieur. Une femme peut vraiment devenir deux, se dit Ichi en marchant tranquillement à l'abri de son parapluie.
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Mademoiselle Murasaki s'était dédoublée, elle n'était plus seule, comme chaque fois qu'une femme accouche, mais cela reste un mystère. Le bébé ne venait pas de l'extérieur. Une femme peut vraiment devenir deux, se dit Ichi en marchant tranquillement à l'abri de son parapluie.
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