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Citations de Kjell Westö (99)


Si je vous dis que j'ai vu un homme se pencher pour ramasser un mégot de cigarettes et l'instant suivant avoir la tête explosée par un coup de fusil si bien qu'il n'en restait que la moitié du crâne et que le cerveau dégoulinait au bas du mur d'une resserre comme de la bouillie grise ? Si je vous dis que j'ai vu un bébé naître à même un sol asphalté plein de crasse et mourir quelques heures plus tard après avoir été balancé sur la plate forme d'un camion comme une vulgaire bûche de bois ?
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Pourquoi vous ne vous intéressez pas aux gens ordinaires, comment ils sont et comment ils vivent ? Pourquoi est ce que nous tous ici, on ne se soucie jamais des pauvres ? Pourquoi est qu'on fait comme s'ils n'existaient pas ?
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Il avait dépeint le nazisme comme l'idéologie la plus maléfique d'entre toutes : "nous avons lâché la bête il y a de nombreuses années. Et maintenant plus personne ne parvient à la remettre en cage. Elle se contente de rire à la face de son dompteur, de se moquer tant du fouet que de l'appât."
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Parfois, certains slogans portaient l'empreinte d'un désir extatique de pureté, un désir si abstrait que les individus qui en étaient la proie se montraient incapables de décrire ce que cette vie pure devait censément contenir, et encore moins de définir ce qu'ils voulaient purifier. Ou alors, ces slogans portaient l'empreinte d'un désir tout aussi impérieux d'assister à des victoires parfaites et incontestables, dont la nature, à différentes époques et circonstance de notre histoire, avait fourvoyé l'être humain en l'incitant à abandonner ses instincts démocratiques et à se mettre à haïr et mépriser son prochain.
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Pourquoi ne comprenaient-ils pas qu'on gagne en finesse en faisant preuve de discernement? Et non en pérorant à tort et à travers, en s'amourachant de sa propre voix, en ressassant éternellement les mêmes sujets.
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À cet instant, il pensa que Kuortti avait raison. Violoniste ou pas, il devait trouver une femme qui veuille bien coucher avec lui, et il devait le faire vite. Il n’y avait pas d’autre façon de redevenir vivant.
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Il avait fait remarquer qu’ils écoutaient du Mahler, le premier mouvement de la cinquième symphonie, et il avait ajouté que pour comprendre l’oeuvre de Malher, il fallait comprendre la Vienne du début du XXème siècle, il fallait avoir perçu la folie latente dans les peintures de Schiele et de Kokoschka, il fallait avoir vu les façades surchargées, pompeuses, neurasthéniques qui bordaient le Ring, et identifié la pourriture qui recouvrait, tel un brouillard pollué, l’Europe centrale d’avant guerre. Lindell avait essayé de suivre les raisonnements de Brander et les avaient trouvés touffus, mais ensuite il avait pensé que c’était comme la naissance du blues. Ceux qui ne connaissaient pas les conditions de vie des Noirs sur les plantations de coton du vieux Sud ne pouvaient pas non plus comprendre les blessures d’un Robert Johnson ou d’un Muddy Waters.
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Tero Kallasmaa était un spécialiste de Mahler. […] Et tout en dirigeant, il adressait des clins d’oeil discrets aux musiciennes qui lui plaisaient - il était connu pour ça. Il avait des liaisons avec des membres des orchestres qu’il dirigeait et on disait qu’il avait un faible pour les violoncellistes car, contrairement aux violonistes, elles n’avaient pas la marque rouge sur le cou.
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Impossible d'anticiper ces moments là, ils ne dépendaient pas du niveau de préparation. C'étaient des instants de grâce qui venaient selon leur bon vouloir et s'en allaient de même, comme si un oiseau chanteur nommé hasard volait sans trêve à travers le monde, se posant ici où là, partout où des êtres humains quêtaient désespérément un moment de liberté, un répit dans la noirceur.
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J’ai toujours pensé que la sensation de déjà-vu n’est qu’une sorte d’angoisse face à l’irréalité de la vie. Comme le hiraeth. Nos souvenirs sont des fragments de rêves.
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Notre foi était insensée. Ces années avaient un vernis bigarré : la pop music et les voyages dans l'espace, la télévision en couleurs et les tenues psychédéliques , sans parler des coiffures encore plus farfelues. Mais derrière cette parure, le monde ployait sous les guerres, les intrigues et le terrorisme-comme d'habitude.
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Il avait dépeint le nazisme comme l'idéologie la plus maléfiques d'entre toutes : "Nous avons lâché la bête il y a de nombreuses années. Et maintenant, plus personne ne parvient à la remettre en cage. Elle se contente de rire à la face de son dompteur, de se moquer tant du fouet que de l'appât."
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Kjell Westö
Je lisais et j'écrivais (ce que j'avais fait toute ma vie) et pourtant je savais peu de choses comme j'avais peu de choses à dire.
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Kjell Westö
Puis pendant quelques semaines grises d'automne, nous avons perdu notre foi l'un en l'autre. Oh nous avons continué de nous aimer et nous sommes restés ensemble pendant de longues années. mais ce que nous avons perdu alors, nous ne l'avons plus jamais retrouvé.
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J'ai ce problème,tant avec papa qu’avec maman:j'ai appris très tôt à les lire,tout comme plus tard je serais capable de lire les gens,bien que j'ai toujours toutes les peines du monde à me comprendre moi-même;
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- La pureté de l’âme n’existe pas. Et je vais répondre à ta question première : pour moi, il est complètement il est complètement indéfendable de tuer. Mais un pasteur d’un autre genre te dirait que nos actions nous poursuivent. Si j’ai fait telle ou telle chose plein d’une arrogance juvénile ou en obéissant à un désir carriériste, je n’obtiendrai pas l’absolution sous prétexte que je suis devenu vieux et faible.
Il s’est tu un instant, m’a regardé dans les yeux et a ajouté :
- Je suis mes actions.
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J'ai rêvé d'une vie sans toit ni murs et tout ce que j'ai eu, c'est un foutu marécage dans lequel je me suis enlisé.
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Aux habitants de Helsingfors,
Ceux qui y ont vécu, ceux qui y vivent actuellement
Et ceux qui y vivront par la suite.
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Je ne pouvais plus ignorer que maman ne se sentait pas chez elle à Skogstorpet: plus les semaines passaient, plus elle dépérissait. Elle semblait chaque jour plus triste dans sa cuisine plongée dans l’obscurité du soir, elle servait la saucisse et le lait fermenté avec un dégoût tout aussi croissant – et je suppose qu’elle pensait aux cafés et aux cinémas qu’elle adorait à Helsinki, à tous ces lieux qui se transformaient en un manque quotidien. Ma mère était une femme rêveuse et contemplative; elle avait été une jeune fille d’une grande beauté, courtisée par de nombreux hommes avant de finir par choisir papa. Alors forcément, une telle jeunesse laisse des traces car l’être humain est un paon, une créature vaniteuse avec un panache doré aussi immense qu’imaginaire, logé au même endroit que l’âme et l’amour-propre. Sors de ton antre, avais-je envie de lui dire, oublie ce qui a été, viens plutôt dans la cour, viens avec nous regarder le coucher de soleil, viens respirer l’air du soir, sens combien il est âpre, frais et humide. Seulement voilà, ces mots, je n’arrivais pas à les prononcer. J’ai ce problème, tant avec papa qu’avec maman: j’ai appris très tôt à les lire, tout comme plus tard je serais capable de lire les gens, bien que j’aie toujours toutes les peines du monde à me comprendre moi-même; mais je n’osais pas leur raconter ce que je voyais car j’avais peur qu’ils ne m’aiment plus, j’avais peur qu’ils ne sachent plus que faire ni comment se réjouir d’un individu comme moi, qui regardait les gens aux rayons X, qui détestait le scoutisme et l’esprit de sacrifice, qui méprisait Dieu et le football.
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J'ai toujours pensé que la sensation de déjà-vu n'est qu'une sorte d'angoisse face à l'irréalité de la vie. Comme le hiraeth. Nos souvenirs sont des fragments de rêves.
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