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Critiques de Kyle Higgins (98)
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

En 1881, deux demi-frères architectes, financés par les principales familles de Gotham, entament des aménagement majeurs dans la ville, en particulier la construction de ponts qui permettront à la ville de connaître son rayonnement actuel. De nos jours d'importantes quantité d'explosifs ont été volés et sont utilisés dans la destruction des dits ponts. Batman, qui n'est autre que Dick Grayson, mène l'enquête aidé de Red Robin, Robin et Black Bat.



Les événement relatés dans ce premier hors-série de Batman Saga, légèrement antérieurs à la Renaissance DC (The New 52), offre un divertissement de qualité. Au travers des yeux de Dick Grayson le lecteur explore l'histoire de Gotham. Scott Snyder, aidé de Kyle Higgins, forge véritablement une âme à la ville la plus obscure de l'univers DC. Les deux auteurs ont également eut à cœur de marquer les contrastes entre les traits de caractère des différents membres de la Bat family, démarche idéale en introduction de la Renaissance DC.



Trevor McCarthy qui exécute la grande majorité de planches dispose d'un trait précis et riche. La première de ses qualité nous permet de distinguer sans mal les différents membres de la Bat family, ce qui est loin d'être toujours le cas chez ses coréligionnaires. La multiplicité de son trait, la constance de son épaisseur sont autant de rappel à l'Art nouveau qui habillait les salons de la fin du XIXème siècle. L'ambiance steampunk, omniprésente de part les nombreux flashbacks et la tenue même de l'adversaire de Batman, s'en trouve renforcée.



En proposant ce comic gratuitement à l'occasion des 48h de la bande dessinée, les éditions Urban Comics s'inspirent de l'esprit du Free Comic Book Day. Sans être luxueuse, la parution est soignée. Comme à l'habitude chez l'éditeur, les premières pages proposent, de manière très pédagogique, d'éclairer le contexte du récit. Loin d'infantiliser le lecteur, ces précisions sont appréciables dans le cadre du comic, en particulier concernant l'univers foisonnant de Batman. La gratuité n'entame en rien la volonté de l'éditeur de proposer à son lectorat des lectures de qualité portées par des supports de qualité. Le résultat est une réussite, une parfaite introduction aux récits portés par la Renaissance DC.
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Complètement largué le gars. Voilà ce que c'est que d'avoir bouffé du super-héros pendant des lustres pour finalement avoir super arrêté, d'où ce léger sentiment de perdition à la lecture de ce nouveau Batman.

Batman n'est plus Bruce Wayne, parti sauvé la veuve et l'orphelin sous d'autres latitudes, mais désormais Dick Grayson. Premier choc ! Faut prévenir les gars...

Si le fidèle Robin me rassure deux secondes, Red Robin et Black Bat, illustres inconnus, finissent de m'achever. La famille est cependant au grand complet. Tremblez vils vauriens vagissant et autres vains voleurs vilipendeurs, ça va latter sévère...



Est-ce que j'y ai pris du plaisir ? Aucun doute là-dessus !

Quelqu'un s'évertue à faire sauter tous les ponts financés par les clans fondateurs de Gotham ce qui aurait tendance à foutre le bourdon à notre chauve-souris préférée. Le chaos est en marche, la Bat Family itou. Un super salopiot revanchard et quelques pains généreusement distribués à son encontre plus tard, je referme ce DC comics conquis, totalement subjugué par un récit original, un graphisme totalement abouti, une mise en page nerveuse et un encrage soigné même si un peu sombre à mon goût. Comme bien souvent, présent et passé finissent par se confondre histoire d'expliciter un tel bordel ambiant. Dans leur grande bonté, les auteurs se fendront ici d'un historique passionnant, véritable fil rouge finalement révélateur. Top à la vachette Léon !

Deux récits parallèles totalement imbriqués, du super vilain de compétition, de la baston de concours et de l'intelligence scénaristique à revendre, cet opus, sans véritablement surprendre quant à son issue, aura pris le parti de divertir tout en instruisant et rien que pour ce ressenti inespéré, j'applaudis des trois mains !

Par contre, concernant les textes finement imprimés en caractères lilliputiens, merci de penser à tous ceux ne possédant pas 30/10 ! Plisser ses super yeux de myope, tendance canne blanche, ça va un moment...
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L'Héritage de Deathstroke

Bof !



Le personnage de Deathstroke est suffisamment mystérieux et charismatique pour mériter un comics pour lui tout seul. Cet ennemi intime des Teen Titans bénéficie en outre d’une sacrée publicité dans les séries DC. J’ai donc tenté cette mouture qui correspond à l’avant-dernière refonte de l’univers DC comics, en 2011.



Ben en fait de charisme, il s’arrête au niveau de son masque. Ce gars n’a aucune conversation. Il est froid. Il n’est pas drôle. Il aligne trois mots uniquement quand c’est nécessaire, passe son temps à buter des gens, à engueuler son fils et se préoccupe avant tout de sa réputation.

Ce comics est donc privé de l’humour second degré qui animait la super série Deadshot et les Secret Six. Ce qui est très nuisible. Les histoires ne sont réhaussées par aucun exotisme.



Seul point positif : le dessin de Joe Bennett assez sympa dans les scènes d’action. J’aime bien la façon dont le sabre de Deathstroke découpe proprement la tête de ses adversaires, juste sous le nez, sans effet sanguinolent, comme s’il avait découpé une brioche.



A oublier donc.

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Nightwing, tome 1 : Pièges et trapèzes

Difficile pour Dick Grayson, alias Nightwing, de se faire une place lorsque l’on évolue pendant si longtemps aux cotés de Batman.



Il ne faut pas les comparer l’un et l’autre, ils ont un caractère bien différent et des attitudes qui leur sont propres. J’ai donc fait abstraction de cela, pour découvrir le Robin adulte, évoluant en solo.



Mais là ou ça coince, c’est au niveau de son histoire. Un ennui total, les choses se passent beaucoup trop vite, je n’ai pas réussit à plonger complètement dans son histoire qui aurait pourtant put être intéressante. J’ai trouvé les personnage fades, creux et j’ai vu venir le rebondissement final bien trop vite.



Après un excellent premier tome de Wonder Woman, les excellents tomes 1 et 2 de Batman, le tome 1 de Fables, de The Sixth Guns et East of West, Nightwing est trop en dessous pour que je continue l’aventure avec lui. C’est dommage, mais il me faut faire des choix, et étant donné la qualité des comics édités chez Urban Comics, la moindre faiblesse est sanctionnée.
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Nightwing, tome 1 : Pièges et trapèzes

J’avais déjà découvert Kyle Higgins sur Gates of Gotham, en collaboration avec le désormais fameux Scott Snyder, et j’avoue que ce premier tome de Nightwing me confirme dans l’idée que ce scénariste connaît sur le bout des doigts le Bat-Universe.



Ce Nightwing mêle idées neuves (dues au Relaunch de DC Comics et aux « New 52 ») et influences anciennes. Simple exemple : les origines de Dick Grayson sont conservées (mort de ses parents dans un accident de trapèze ! puis adoption par Bruce Wayne), mais lui est offert un nouveau costume, rouge et noir, qui le rapproche du milieu du cirque, évidemment, même si je préfère le noir et bleu foncé, personnellement. On trouve ici et là quelques défauts certains, dans le dessin comme dans l’écriture : pourquoi faire encore apparaître un démon dans le Bat-Universe ? ça me dépasse. Ou bien quelques scènes d’action qui font passer Nightwing pour un clown plus que pour un acrobate. Cela est d’ailleurs sûrement dû au fait que pas moins de quatre dessinateurs se succèdent ici ! Le point faible de ce volume assurément.

Toutefois, il est intéressant de découvrir un héros moins connu que les autres (position de side-kick oblige, et surtout d’une pointure comme Batman), et surtout de le voir s’émanciper autant de son traditionnel mentor. Paradoxalement, l’histoire s’emballe de manière plus intéressante quand l’histoire de Nightwing rejoint celle de Batman ! La Cour des Hiboux frappe ici aussi et je me félicite (et donc Urban Comics aussi par la même occasion, même si nous n’avons pas ici une édition pleine de bonus pour autant) d’avoir lu ce Nightwing après la Cour des Hioux, premier tome de Batman, paru, en français, en avril 2012.



Une bonne surprise donc que ce Pièges et Trapèzes, qui fait plaisir à voir, qui flirte sur notre curiosité envers un personnage captivant, et qui offre quelques bons passages d’action et des révélations au compte-gouttes mais utile pour la suite des événements à Gotham. Espérons simplement que la Nuit des Hiboux, puis Death of the Family, permettront malgré tout à Nigthwing de se différencier des aventures de Batman.



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L'Héritage de Deathstroke

Il est le plus grand assassin du monde de DC Comics, il a fait son grand retour dans le cœur du grand public grâce à l’interprétation de Manu Benett dans la série Arrow, j’ai nommé... Deathstroke !



Urban Comics profite de son année 2014 spéciale vilains pour enrichir sa collection DC Némésis des huit premiers épisodes de la série Deathstroke de 2011 (au moment de la refonte de l’univers DC Comics autour des New 52) réunis ici en un volume cohérent correspondant à un seul et même arc. C’est Kyle Higgins (déjà scénariste de Nightwing au même moment) qui officie au scénario, pendant que Joe Bennett travaille le dessin, sauf pour le huitième chapitre dont se charge Eduardo Pansica. Ces auteurs nous livrent là un Deathstroke particulièrement robotique, voire tiré d’un manga tant les combats font presque Dragon Ball Z par moment. Du mouvement dans l’action, des répliques bad-ass qui fusent, c’est certain ce Deathstroke retrouve l’aspect « Terminator » qui l’a fait naître.

Du point de vue de l’angle scénaristique choisi, nous sommes bien dans un « Héritage » pour deux raisons majeures. Non seulement nous abordons la question de la légitimité de Deathstroke maintenant qu’il se fait vieux (et pourtant, il est clair qu’il est encore le meilleur assassin du monde), mais surtout, rapidement, se pose la question de sa filiation très problématique (ses difficiles relations avec ses fils avant qu’ils ne meurent ou qu’ils ne soient blessés, notamment). Cette double entrée est facilement renforcée par le nom de l’adversaire récurrent de Deathstroke dans cet arc, un dénommé « Legacy »...



Pour présenter Deathstroke parmi la collection DC Némésis, nous n’avions pas forcément cet arc comme attente première (plutôt les aventures et les origines du personnage résumées dans l’avant-propos de l’éditeur) ; cela se lit plutôt bien, malgré un fort accent sur le combat à outrance, mais du même coup, il ne faut pas trop s’attendre à voir la suite, écrite par Rob Liefeld, arriver tout de suite en version française.



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Radiant Black, tome 1

Une saveur différente dès le premier tome

-

Ce tome est le premier d'une série indépendante de tout autre. Il regroupe les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2021, écrits par Kyle Higgins, avec la collaboration de Cherish Chen pour l'épisode 6, dessinés, encrés et mis en couleurs par Marcelo Costa pour les épisodes 1 à 4. Rod Fernandes a apporté son assistance à la colorisation pour l'épisode 4. L'épisode 5 a été dessiné et encré par Eduardo Ferigato, et mis en couleurs par Natália Marques. L'épisode 6 a été dessiné et encré par Darko Lafuente, et mis en couleurs par Miquel Muerto. Les couvertures ont été réalisées par Costa. Le tome se termine avec la reproduction de 46 couvertures variantes, à raison de 4 par page.



Nathan Burnett est au volant de sa voiture, en pleine conversation, au téléphone, avec son banquier. Celui-ci répond à chacun de ses arguments qu'il ne peut pas lui accorder de crédit supplémentaire, que Nathan est déjà au maximum de ses cartes de crédit, et de son taux d'endettement. Il a beau argumenter qu'il est tout près d'obtenir une avance d'un beau montant sur le livre qu'il est en train d'écrire, son conseiller bancaire ne peut rien faire pour lui. Après avoir raccroché, Nathan se rend compte qu'il a épuisé toutes ses possibilités et se met à verser quelques larmes. Ses clients s'apprêtent à monter à l'arrière, mais lui demandent s'il est en mesure de réaliser la course pour laquelle ils ont payé sur l'appli Drivr. Il répond que tout va bien et qu'ils peuvent monter. Une semaine plus tard, Nathan est rentré habiter chez ses parents à Lockport dans l'Illinois. Il est accueilli à bras ouverts par ses parents. Son copain Marshall est également très content de voir revenir, et le salue alors que Nathan sort ses cartons du coffre de sa voiture pour les amener dans sa chambre.



Le soir, Marshall invite Nathan au bar du coin. Ce dernier raconte à son copain qu'il ne sait pas trop quoi faire. Ses dettes s'élèvent à trente-huit mille dollars. Il n'a jamais dépassé les premières lignes de l'écriture de son livre. Il ne peut pas avouer à son père, qu'il est parti à Los Angeles pour devenir le prochain Raymond Chandler, et qu'il a tout raté. Marshall lui fait remarquer que Chandler est mort ivre et sans le sou. Il est tard dans la soirée quand ils sortent du bar, et Marshall titube un peu. Il neige doucement. Alors qu'ils s'apprêtent à monter dans la voiture, Nathan remarque une petite sphère noire avec un anneau argenté, flottant dans les airs au-dessus de la voie ferrée. Il la touche et la sphère déploie des vrilles noires d'énergie, puis elle fusionne avec lui au niveau de son torse. Lorsque la noirceur se dissipe, il est habillé d'un costume juste-au-corps, noir et blanc, avec un casque recouvrant toutes la tête, sans ouverture pour la bouche. Marshall tapote du poing sur le casque qui est bien solide. Nathan sent qu'il va vomir, il se penche et une ouverture se forme au niveau de sa bouche lui permettant de cracher sa bile. Deux policiers arrivent pour s'enquérir de ce qui se passe, en leur demandant de s'écarter de la voie ferrée car un train arrive. Marshall refuse.



Pas sûr que l'enthousiasme du lecteur soit très élevé à l'idée de commencer une série de superhéros de plus. En fait, DC et Marvel sont les deux principaux éditeurs de superhéros aux États-Unis : leurs séries ne sont pas parfaites, mais quel est l'intérêt d'encore une autre série de superhéros qui reparte de zéro, sans le bénéfice de la richesse d'un univers partagé ? Il y a bien sûr eu quelques exceptions : la plus fameuse est la série Invincible de Robert, Kirkman, Cory Walker et Ryan Ottley, avec une riche saga de 144 épisodes. Sans surprise, le responsable éditorial y fait référence en quatrième de couverture pour mettre l'eau à la bouche du lecteur potentiel. Sans surprise, ils font également référence à la série comics des Mighty Morphin Power Rangers, également écrite par Higgins à l'époque. D'un autre côté, Kyle Higgins est un scénariste assez régulier et agréable à lire. Les dessins sont dans un registre descriptif, avec des formes légèrement simplifiées et agréables à l'œil, un niveau de détails assez élevé et assez régulier, et une mise en couleurs séduisante, alors pourquoi pas ? Le premier épisode présente le personnage principal, son meilleur ami. Il acquiert ses pouvoirs dans le même numéro, et Radiant Red sur la dernière page est certainement son ennemi. Rien de révolutionnaire, mais un personnage principal agréable, une situation de jeune adulte en situation d'échec professionnel, et un ennemi qui vole des banques (bon, pas très original, voire limite ringard pour ce dernier point).



C'est parti : la narration visuelle est agréable à l'œil, avec une vague évocation manga pour les épis de la coupe de cheveux de Nathan, et l'utilisation de ligne de vitesse quand Radiant Black s'élance en avant. Nathan apparaît comme un homme plus dans sa vingtaine que dans sa trentaine, avec une énergie de jeune homme, mais aussi des expressions de visage attestant d'un mal-être compréhensible du fait de son échec de projet de devenir écrivain, et ses dettes qu'il ne se voit pas avouer à son père. Il s'habille de manière simple et décontractée, ce qui est en cohérence avec sa situation et son caractère. Marshall présente un caractère plus affirmé, en particulier parce qu'il est plus prompt à répondre du tac au tac, en particulier à toute personne représentant l'autorité, comme des policiers par exemple. Il s'habille lui aussi avec des vêtements décontractés. Les parents de Nathan portent les marques du temps sur leur visage, sans exagération. L'artiste a conçu un costume de superhéros très classique, en jouant sur le noir & blanc, avec un casque comme les Power Rangers. Le lecteur comprend avec la dernière page du premier épisode que ce design présente l'avantage de pouvoir être décliné avec des couleurs comme les Power Rangers. Les décharges d'énergie sont prises en charge par le coloriste sous forme d'effets spéciaux très pétants.



Le lecteur remarque que l'artiste privilégie les traits de contour un peu fins pour détourer les formes, avec parfois une épaisseur plus appuyée pour ajouter un peu de relief. Il apprécie qu'il prenne le temps de représenter les décors en arrière-plan avec une bonne régularité, et qu'il sache les rappeler en toile de fond sous forme de camaïeu rappelant leurs axes principaux. Il note que le dessinateur doit utiliser un logiciel de modélisation 3D pour obtenir des formes très nettes et un peu géométriques. Le lecteur peut ainsi se projeter devant un pavillon de banlieue résidentielle, dans un bar calme et spacieux, le long des rails de la voie ferrée traversant la ville de Lockport, sur le toit conique d'un silo à grain, en survol du centre-ville de Chicago avec ses gratte-ciels, dans la modeste cuisine des parents Burnett, dans une grande libraire aux rayonnages interminables, sur la voie d'arrêt d'urgence d'une autoroute, au milieu d'arbres faméliques (manquant de substance et de crédibilité) dans une zone boisée, etc. Les combats physiques sont spectaculaires, avec la mise en valeur du pouvoir de vol autonome, des décharges d'énergie et des coups de poing et de genou. Le lecteur se dit que la différence esthétique n'est pas si notable que ça en passant à l'épisode 5 et à un autre dessinateur. Eduardo Ferigato parvient à conserver la saveur de la narration visuelle de Marcelo Costa. La différence est plus notable pour l'épisode 6 avec des dessins plus aérés et une mise en couleurs avec des teintes moins vives. D'un autre côté, c'est cohérent avec la nature de cet épisode, puisqu'il se focalise sur Radiant Red et son origine, laissant de côté Radiant Black.



Au bout de quelques pages du premier épisode, le lecteur se prend au jeu de suivre ce pauvre jeune homme à la vie peu engageante, contraint de revenir habiter chez ses parents et de faire le taxi par le biais d'une appli. L'acquisition de ses pouvoirs repose sur un coup de chance, sans besoin d'une démonstration de courage de sa part. Il ne cherche pas à se battre contre Radiant Red qui a pillé une banque, mais juste à le retrouver pour savoir s'il en sait plus sur leurs pouvoirs. Il essaye de faire un bon usage de ses pouvoirs, en réalisant des bonnes actions, pas toujours de manière habile. Puis à la fin de l'épisode 4, le scénariste change un élément fondamental de son intrigue de manière organique, laissant le lecteur étourdi. Ce dernier se dit que la suite promet d'être différente et c'est le cas. Puis vient le dernier épisode dans lequel Higgins présente l'identité civile de Radiant Red jusqu'à temps que cette personne acquiert son pouvoir, et là encore ce n'est pas ce que croyait le lecteur. Il laisse également planer la menace d'un autre individu disposant de pouvoirs similaires avec des intentions pour le coup vraiment destructrices, et Nathan est en contact à deux reprises avec l'entité qui lui a conféré ses pouvoirs. Autant de mystères qui accrochent le lecteur qui se dit qu'il reviendra pour le tome 2.



Encore une nouvelle série de superhéros indépendant. Scénariste et dessinateurs effectuent un solide travail de bons artisans, contentant le lecteur avec un premier tome agréable, sans être révolutionnaire. Le dessinateur principal sait insuffler un réel dynamisme à a narration visuelle, et le scénariste prouve qu'il n'est pas là pour rentrer dans le train-train classique d'un superhéros affrontant ses ennemis mois après mois.
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Avec ce premier numéro hors-série de Batman Saga, Urban Comics nous propose de contempler un prélude de très bonne qualité à la série actuelle de Batman.



Urban Comics nous propose ici de rattraper notre retard sur la période pré-Renaissance de l’univers DC Comics avec la mini-série « Gates of Gotham ». Après Sombre Reflet et avec La Cour des Hiboux (puis la Nuit des Hiboux), Scott Snyder (connu pour American Vampire) scénarise sa deuxième aventure du Chevalier Noir de Gotham. Sa marque de fabrique est déjà d’ancrer les enquêtes et les aventures de Batman dans l’histoire et les traditions de Gotham. C’est là le principal intérêt de cette histoire des Portes de Gotham avec l’Architecte comme ennemi. Un nouvel ennemi dans l’univers de Gotham, un ajout significatif à l’histoire de la ville : Scott Snyder impose sa marque en un scénario fort et marquant. Tout cela est d’autant plus riche qu’il n’est pas tout seul à écrire cette histoire : Kyle Higgins lui prête main forte et sa connaissance de la « Bat-family » se fait agréablement sentir. En effet, l’arrière-plan de cette mini-série est assez compliqué pour un débutant dans cet univers. Dick Grayson, ancien Robin, actuel Nightwing, a temporairement repris le masque de Batman pendant que Bruce Wayne est en affaire à l’étranger. Autour de lui, s’agitent trois alliés habituels de Batman : Robin, très bien personnalisé avec un Damian Wayne en jeune terreur adolescente ; Red Robin avec un Tim Drake des plus compétents ; et enfin une Black Bat, moins mise en avant mais campée par une Cassandra Cain très concernée malgré tout. Une fois dit cela, on comprend pourquoi il était nécessaire d’avoir deux scénaristes talentueux au moins pour dénouer tout cela, Kyle Higgins aura d’ailleurs à cœur de reprendre la série Nightwing parmi les New 52 (les séries post-Renaissance DC Comics).

L’avantage de cette édition par Urban Comics est au moins de nous donner toutes les clés pour comprendre ce méli-mélo scénaristique pour apprécier à sa juste valeur cette histoire plus si tordue que cela, une fois ces jalons acquis. De plus, nous avons droit évidemment aux différentes couvertures américaines en bonus, et comme à son habitude, Urban Comics ajoute dans son édition à la fois des dessins préparatoires toujours captivants et des résumés partiels en début de chaque chapitre pour aider la compréhension du lecteur.

Pour dire quelques mots sur l’aspect graphique, les passages dans le présent sont plutôt réussis, même si évidemment la carrure de Dick Grayson fait qu’on ne reconnaît pas le côté baraque habituel de Batman (il suffit de voir la couverture d’ailleurs). À l’inverse, les passages dans le passé de Gotham sont plus délicats pour moi, c’est évidemment un avis personnel… bref, je suis pour l’instant réservé sur le talent de Trevor McCarthy.



Un premier Hors-série plus qu’utile donc, qui nous permet d’assister aux prémices de La Cour des Hiboux une fois de plus scénarisés par Scott Snyder et Kyle Higgins, spécialistes de Batman et de la Bat-family. Un opus de qualité donc, sans grandes conséquences, mais parfaitement divertissant.



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L'Héritage de Deathstroke

• « L'Héritage de Deathstroke » de Kyle Higgins et Joe Bennett, publié chez Urban Comics Editions.



• Je connais surtout Deathstroke pour sa relation de haine envers les Teen-Titans, équipe dont la version de 2003 est l’une de mes séries de comics préférés chez DC Comics. Je ne porte pas un grand intérêt pour ce personnage en dehors de ce contexte, mais la curiosité m’a décidée à tourner les pages de cet album..



[La bande-dessinée]



• Une histoire qui démarre très mollement, j’ai eu un certain mal à accrocher à cette intrigue. Les chapitres entre le premier et le dernier se ressemble beaucoup dans leur mécanique, ce qui rend l’ensemble un peu redondant.. Deathstroke part en mission, il rencontre des gens, leur défonce méchamment la gueule sans réelles difficultés et repart dans sa traque. En plus de cela, je n’ai pas été surpris par le dénouement de cette aventure, qui est une sorte de réécriture sans grandes modifications de l’histoire de Deathstroke et de son fils Ravager. Les passages retraçant la relation du mercenaire avec son père apportent un peu de nuance au personnage, dommage que le reste de l’histoire ne suive pas cette ambiance.



• Graphiquement, l’ensemble est très correct, pas de quoi être époustouflé, mais les traits sont propres, un style relativement classique de chez DC. La colorisation est du même acabit, si ce n’est des pages bien moins jolies, notamment celle de l’équipe commando en avion qui s’inspire des films d’action avec une colorisation verte. Concernant les personnages secondaires, le charadesign manque de personnalité à mon goût.



[La petite voix de la fin]



• Une histoire passable, qui fera l’affaire de celui qui veut se divertir sans trop d’attentes. Je préfère voir le personnage en confrontation avec les Teen Titans.



Les actes du mercenaire sont parfois un poil abusif, même dans le contexte du métier et de l’univers super-héroïque.. Choqué.

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Radiant Black, tome 1

Une saveur différente dès le premier tome

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Ce tome est le premier d'une série indépendante de tout autre. Il regroupe les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2021, écrits par Kyle Higgins, avec la collaboration de Cherish Chen pour l'épisode 6, dessinés, encrés et mis en couleurs par Marcelo Costa pour les épisodes 1 à 4. Rod Fernandes a apporté son assistance à la colorisation pour l'épisode 4. L'épisode 5 a été dessiné et encré par Eduardo Ferigato, et mis en couleurs par Natália Marques. L'épisode 6 a été dessiné et encré par Darko Lafuente, et mis en couleurs par Miquel Muerto. Les couvertures ont été réalisées par Costa. Le tome se termine avec la reproduction de 46 couvertures variantes, à raison de 4 par page.



Nathan Burnett est au volant de sa voiture, en pleine conversation, au téléphone, avec son banquier. Celui-ci répond à chacun de ses arguments qu'il ne peut pas lui accorder de crédit supplémentaire, que Nathan est déjà au maximum de ses cartes de crédit, et de son taux d'endettement. Il a beau argumenter qu'il est tout près d'obtenir une avance d'un beau montant sur le livre qu'il est en train d'écrire, son conseiller bancaire ne peut rien faire pour lui. Après avoir raccroché, Nathan se rend compte qu'il a épuisé toutes ses possibilités et se met à verser quelques larmes. Ses clients s'apprêtent à monter à l'arrière, mais lui demandent s'il est en mesure de réaliser la course pour laquelle ils ont payé sur l'appli Drivr. Il répond que tout va bien et qu'ils peuvent monter. Une semaine plus tard, Nathan est rentré habiter chez ses parents à Lockport dans l'Illinois. Il est accueilli à bras ouverts par ses parents. Son copain Marshall est également très content de voir revenir, et le salue alors que Nathan sort ses cartons du coffre de sa voiture pour les amener dans sa chambre.



Le soir, Marshall invite Nathan au bar du coin. Ce dernier raconte à son copain qu'il ne sait pas trop quoi faire. Ses dettes s'élèvent à trente-huit mille dollars. Il n'a jamais dépassé les premières lignes de l'écriture de son livre. Il ne peut pas avouer à son père, qu'il est parti à Los Angeles pour devenir le prochain Raymond Chandler, et qu'il a tout raté. Marshall lui fait remarquer que Chandler est mort ivre et sans le sou. Il est tard dans la soirée quand ils sortent du bar, et Marshall titube un peu. Il neige doucement. Alors qu'ils s'apprêtent à monter dans la voiture, Nathan remarque une petite sphère noire avec un anneau argenté, flottant dans les airs au-dessus de la voie ferrée. Il la touche et la sphère déploie des vrilles noires d'énergie, puis elle fusionne avec lui au niveau de son torse. Lorsque la noirceur se dissipe, il est habillé d'un costume juste-au-corps, noir et blanc, avec un casque recouvrant toutes la tête, sans ouverture pour la bouche. Marshall tapote du poing sur le casque qui est bien solide. Nathan sent qu'il va vomir, il se penche et une ouverture se forme au niveau de sa bouche lui permettant de cracher sa bile. Deux policiers arrivent pour s'enquérir de ce qui se passe, en leur demandant de s'écarter de la voie ferrée car un train arrive. Marshall refuse.



Pas sûr que l'enthousiasme du lecteur soit très élevé à l'idée de commencer une série de superhéros de plus. En fait, DC et Marvel sont les deux principaux éditeurs de superhéros aux États-Unis : leurs séries ne sont pas parfaites, mais quel est l'intérêt d'encore une autre série de superhéros qui reparte de zéro, sans le bénéfice de la richesse d'un univers partagé ? Il y a bien sûr eu quelques exceptions : la plus fameuse est la série Invincible de Robert, Kirkman, Cory Walker et Ryan Ottley, avec une riche saga de 144 épisodes. Sans surprise, le responsable éditorial y fait référence en quatrième de couverture pour mettre l'eau à la bouche du lecteur potentiel. Sans surprise, ils font également référence à la série comics des Mighty Morphin Power Rangers, également écrite par Higgins à l'époque. D'un autre côté, Kyle Higgins est un scénariste assez régulier et agréable à lire. Les dessins sont dans un registre descriptif, avec des formes légèrement simplifiées et agréables à l'œil, un niveau de détails assez élevé et assez régulier, et une mise en couleurs séduisante, alors pourquoi pas ? Le premier épisode présente le personnage principal, son meilleur ami. Il acquiert ses pouvoirs dans le même numéro, et Radiant Red sur la dernière page est certainement son ennemi. Rien de révolutionnaire, mais un personnage principal agréable, une situation de jeune adulte en situation d'échec professionnel, et un ennemi qui vole des banques (bon, pas très original, voire limite ringard pour ce dernier point).



C'est parti : la narration visuelle est agréable à l'œil, avec une vague évocation manga pour les épis de la coupe de cheveux de Nathan, et l'utilisation de ligne de vitesse quand Radiant Black s'élance en avant. Nathan apparaît comme un homme plus dans sa vingtaine que dans sa trentaine, avec une énergie de jeune homme, mais aussi des expressions de visage attestant d'un mal-être compréhensible du fait de son échec de projet de devenir écrivain, et ses dettes qu'il ne se voit pas avouer à son père. Il s'habille de manière simple et décontractée, ce qui est en cohérence avec sa situation et son caractère. Marshall présente un caractère plus affirmé, en particulier parce qu'il est plus prompt à répondre du tac au tac, en particulier à toute personne représentant l'autorité, comme des policiers par exemple. Il s'habille lui aussi avec des vêtements décontractés. Les parents de Nathan portent les marques du temps sur leur visage, sans exagération. L'artiste a conçu un costume de superhéros très classique, en jouant sur le noir & blanc, avec un casque comme les Power Rangers. Le lecteur comprend avec la dernière page du premier épisode que ce design présente l'avantage de pouvoir être décliné avec des couleurs comme les Power Rangers. Les décharges d'énergie sont prises en charge par le coloriste sous forme d'effets spéciaux très pétants.



Le lecteur remarque que l'artiste privilégie les traits de contour un peu fins pour détourer les formes, avec parfois une épaisseur plus appuyée pour ajouter un peu de relief. Il apprécie qu'il prenne le temps de représenter les décors en arrière-plan avec une bonne régularité, et qu'il sache les rappeler en toile de fond sous forme de camaïeu rappelant leurs axes principaux. Il note que le dessinateur doit utiliser un logiciel de modélisation 3D pour obtenir des formes très nettes et un peu géométriques. Le lecteur peut ainsi se projeter devant un pavillon de banlieue résidentielle, dans un bar calme et spacieux, le long des rails de la voie ferrée traversant la ville de Lockport, sur le toit conique d'un silo à grain, en survol du centre-ville de Chicago avec ses gratte-ciels, dans la modeste cuisine des parents Burnett, dans une grande libraire aux rayonnages interminables, sur la voie d'arrêt d'urgence d'une autoroute, au milieu d'arbres faméliques (manquant de substance et de crédibilité) dans une zone boisée, etc. Les combats physiques sont spectaculaires, avec la mise en valeur du pouvoir de vol autonome, des décharges d'énergie et des coups de poing et de genou. Le lecteur se dit que la différence esthétique n'est pas si notable que ça en passant à l'épisode 5 et à un autre dessinateur. Eduardo Ferigato parvient à conserver la saveur de la narration visuelle de Marcelo Costa. La différence est plus notable pour l'épisode 6 avec des dessins plus aérés et une mise en couleurs avec des teintes moins vives. D'un autre côté, c'est cohérent avec la nature de cet épisode, puisqu'il se focalise sur Radiant Red et son origine, laissant de côté Radiant Black.



Au bout de quelques pages du premier épisode, le lecteur se prend au jeu de suivre ce pauvre jeune homme à la vie peu engageante, contraint de revenir habiter chez ses parents et de faire le taxi par le biais d'une appli. L'acquisition de ses pouvoirs repose sur un coup de chance, sans besoin d'une démonstration de courage de sa part. Il ne cherche pas à se battre contre Radiant Red qui a pillé une banque, mais juste à le retrouver pour savoir s'il en sait plus sur leurs pouvoirs. Il essaye de faire un bon usage de ses pouvoirs, en réalisant des bonnes actions, pas toujours de manière habile. Puis à la fin de l'épisode 4, le scénariste change un élément fondamental de son intrigue de manière organique, laissant le lecteur étourdi. Ce dernier se dit que la suite promet d'être différente et c'est le cas. Puis vient le dernier épisode dans lequel Higgins présente l'identité civile de Radiant Red jusqu'à temps que cette personne acquiert son pouvoir, et là encore ce n'est pas ce que croyait le lecteur. Il laisse également planer la menace d'un autre individu disposant de pouvoirs similaires avec des intentions pour le coup vraiment destructrices, et Nathan est en contact à deux reprises avec l'entité qui lui a conféré ses pouvoirs. Autant de mystères qui accrochent le lecteur qui se dit qu'il reviendra pour le tome 2.



Encore une nouvelle série de superhéros indépendant. Scénariste et dessinateurs effectuent un solide travail de bons artisans, contentant le lecteur avec un premier tome agréable, sans être révolutionnaire. Le dessinateur principal sait insuffler un réel dynamisme à a narration visuelle, et le scénariste prouve qu'il n'est pas là pour rentrer dans le train-train classique d'un superhéros affrontant ses ennemis mois après mois.
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Winter soldier : Second chances

Ce tome contient une histoire complète pour laquelle une connaissance superficielle du personnage Winter Soldier suffit. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Kyle Higgins, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rod Reis. Il comprend également les 2 couvertures alternatives réalisées par Bill Sienkiewicz, Butch Guice.



À Chicago dans l'Illinois, le policier Arthur Hayes se retrouve embringué par un collègue véreux, dans une affaire frauduleuse où il doit retirer de la drogue dans les pièces à conviction entreposées au commissariat. En fin de journée dans la voiture de patrouille, ses deux collègues lui donnent ses dernières consignes pour la journée du lendemain. Alors que l'orage éclate, Arthur Hayes rentre chez lui, ouvre la porte de son appartement et se rend compte qu'il y a quelqu'un dans la pièce : Bucky Barnes, aussi connu sous le nom de Winter Soldier. Ce dernier enjoint au policier de prendre un sac et de le remplir d'affaires, car ils partent tout de suite. On toque à la porte. Il s’agit des 2 policiers ripoux, et l'un d'entre eux dispose de superpouvoirs. Winter Soldier réussit à les neutraliser, mais de vrais policiers arrivent : lui et Hayes sautent par la fenêtre pour leur échapper. De retour à sa base, un pavillon à l'écart proche de Shelbyville dans l'Indiana, Bucky Barnes fait réparer son bras par Tony Stark. En même temps, il lui explique, avec l'aide de Sharon Carter, son nouveau boulot : effectuer des exfiltrations de personnes qui vont être placées dans un programme de protection, avec nouvelle identité, etc.



Alors qu'il est en train de méditer en position du lotus, Bucky revit le moment où il a été sorti de la chambre cryogénique, par un médecin russe souhaitant l'aider à passer à l'Ouest, et où il l'a pris à la gorge et tué parce qu'il était encore sous l'emprise de l'endoctrinement des services secrets de l'URSS. Sharon Carter entre la pièce rompant sa concentration, mais il lui indique qu'il avait quasiment terminé. Alors qu'ils papotent, il reçoit un appel de Terry, un autre individu bénéficiant du programme de changement d'identité. Il se rend dans la ville du Wisconsin où il a été placé et le rencontre dans un bar, très inquiet de savoir si Hydra a retrouvé la trace de Terry. Ce dernier se plaint de sa situation : sa perte d'identité, son boulot à emballer des commissions, son absence d'ami, la perte de sa copine Amy. Bucky lui explique qu'il devrait peut-être consulter un thérapeute. Terry lui répond que c'est aussi ce que lui a conseillé Amy. Bucky réagit immédiatement en comprenant que Terry a pris contact avec elle… mais un peu trop tard : quelqu'un a déjà commencé à les canarder.



Le personnage de Bucky Barnes est apparu pour la première en 1941 dans le premier épisode de la série Captain America. Quand Captain America est ramené à la vie en 1964 dans Avengers 4, il est établi que Bucky est mort à la fin de la seconde guerre mondiale. Ce n'est qu'en 2005 qu'Ed Brubaker et Steve Epting ramènent Bucky à la vie sous le nom de Winter Soldier. Après avoir repris un temps le costume de Captain America, Bucky Barnes est retourné à son identité de Winter Soldier au fil de plusieurs séries et miniséries : Winter Soldier by Ed Brubaker: The Complete Collection (2012/2013), Winter Soldier: The Bitter March (2014) par Rick Remender & Roland Boschi, Bucky Barnes: The Winter Soldier (2014/2015) par Ales Kot & Marco Rudy. La dernière était la plus originale mais elle n'a duré que 11 épisodes. Avec cette nouvelle minisérie, le lecteur voit revenir le personnage en se demandant si ces auteurs vont réussir à l'établir dans une situation plus pérenne. Kyle Higgins et Rod Reis ont déjà travaillé ensemble : Hadrian's Wall,C.O.W.L. avec Alec Siegel. Ici, le scénariste a choisi de continuer à positionner Bucky Barnes comme un agent du gouvernement, mais avec une mission différente de d'habitude et clairement définie : exfiltrations et protection. En plus, il l'extrait de l'environnement de New York, surpeuplé en superhéros pour le baser dans l'Indiana. Néanmoins, le passé de Bucky le rattrape très rapidement puisque dans la dernière page du premier épisode il voit apparaître un jeune garçon en costume de Bucky, avec des intentions franchement hostiles. L'enjeu de l'histoire devient alors de sortir ce garçon de l'endoctrinement qu'il a subi et des griffes de l'organisation criminelle qui le manipule, et de savoir ce que veut son père Richie Boyle.



Le lecteur retrouve avec plaisir les dessins peints (vraisemblablement à l'infographie) de Rod Reis qu'il avait déjà pu apprécier dans certaines pages de Secret Empire (2017, écrit par Rick Remender), ou dans ses collaborations précédentes avec Higgins. Ses pages présentent une apparence très distinctive, avec des traits de contour encrés d'une couleur en harmonie avec le reste de la mise en couleurs, jamais en noir, avec un rendu similaire à de la couleur directe. Du coup, ses dessins semblent être une étrange combinaison entre des croquis vite réalisés pour le détourage, et une apparence parfois quasi photographique grâce aux couleurs. Il reste toutefois dans un registre majoritairement descriptif, ayant abandonné les effets à la Bill Sienkiewicz très perceptibles à ses débuts. Du coup, le lecteur observe des individus réalistes évoluer devant lui, que ce soit le garçon RJ qui a vraiment la morphologie de son âge, son père un peu empâté, Bucky qui semble avoir une trentaine d'années, ou encore Sharon Carter qui semble avoir dépassé la cinquantaine. L'artiste combine avec malice des expressions de visage un exagérées et une mise en peinture plus terne, pour rendre ses personnages très expressifs, sans pour autant donner l'impression d'être dans une comédie parodique ou une comédie de situation bon marché.



Grâce à cette approche graphique, les différents protagonistes semblent plausibles et leur personnalité s'exprime dans leur expression de visage et dans leurs gestes. Le dessinateur se sert de la couleur pour installer une ambiance lors d'une séquence, ou pour appuyer une émotion ou un événement par une couleur différente qui tranche avec les autres, et bien sûr pour combler les fonds de case quand ils sont vides. En fait, il représente les décors très régulièrement. Leur apparence est elle aussi un peu déconcertante car il réalise également des traits de contour simplifiés, mais habillés par des couleurs élaborées. Le résultat est à nouveau troublant, entre perception naïve et endroit très consistant : les gouttes quasi photographiques qui s'écrasent sur la fenêtre de l'appartement de Hayes, sa porte d'entrée semblant presqu'en carton-pâte, la maison de Bucky semblant tirée d'un prospectus publicitaire d'agence immobilière, les fumigènes très artificiels autour de la chambre cryogénique, la superbe autoroute traversant le désert sous le soleil couchant, l'apparence ahurissante de Spot (Johnny Ohnn).



Contre toute attente, la narration visuelle présente pourtant une bonne cohérence que ce soit pendant les moments calmes ou les affrontements. Rod Reis sait transmettre l'impression des impacts de balle dans un corps humains, avec le sang maculant les vêtements, l'horreur de la boucherie perpétrée par le garçon ayant massacré 2 individus au couteau, la brutalité de l'accident à moto de Bucky, les flammes dévorant le blouson de monsieur Colt, la fureur avec laquelle Bucky s'acharne sur monsieur Colt à terre, la bizarrerie à la fois loufoque à la fois terrifiante du superpouvoir de Spot. Le lecteur se retrouve donc très efficacement entraîné dans cette aventure sortant de l'ordinaire des superhéros, tout en respectant ses conventions principales comme les superpouvoirs et les affrontements physiques. Au début du deuxième épisode, le lecteur a bien compris le principe de l'histoire : le scénarise introduit un garçon lui aussi endoctriné pour tuer, comme le fut Bucky Barnes. Il se produit donc une mise en abyme, Barnes ne pouvant que se reconnaître dans RJ qui lui voit ce qu'il peut devenir. Bien sûr tout n'est pas si simple : RJ est embrigadé par une organisation criminelle, et Bucky Barnes porte encore les stigmates psychiques des crimes qu'il a commis quand il était sous l'influence des services secrets de l'URSS. Kyle Higgins surprend son lecteur en intégrant une variable supplémentaire : le père de RJ qui sort de prison et qui souhaite renouer sa relation avec son fils. Cette situation fait également écho avec les missions de Winter Soldier : mettre à l'abri des individus en danger, et pour certains leur offrir la possibilité d'une rédemption. La mise en abyme est juste et présente plusieurs angles, mais le scénariste préfère jouer sur le drame que la dimension morale ou philosophique.



Même si Bucky Barnes a été créé en 1941, le personnage du Winter Soldier est encore récent et neuf dans l'univers partagé Marvel. Le lecteur est curieux de savoir si Higgins & Reis vont réussi à l'installer dans une dynamique pérenne. Il constate que le scénariste s'attèle à la tâche d'étoffer ses propres personnages secondaires, et que le dessinateur réalise une narration visuelle claire pleine de personnalité. Malgré tout, la fin ouverte privilégie une situation dramatique facile à une peinture psychologique plus nuancée.
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Hadrian'S Wall, tome 1

Ce tome contient la première partie d'une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 4 de la minisérie, initialement parus en 2016/2017, coécrits par Kyle Higgins & Alec Siegel, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rod Reis, avec l'aide d'Eduardo Ferigato. L'histoire se termine dans Hadrian's Wall, tome 2. Ce commentaire porte sur l'histoire entière.



En 1985, la guerre nucléaire a éclaté : Moscou et New York ont été rasées par les bombes. Durant les décennies suivantes, les deux supers pouvoirs ont travaillé ensemble sur un programme de conquête spatiale. Un siècle plus tard, une nouvelle guerre froide pointe le bout de son nez, entre la Terre et la plus grande des colonies Theta. L'astronaute Edward Madigan a effectué une sortie dans l'espace, à l'extérieur du vaisseau Hadrian's Wall. Il est en train de le contempler quand la visière de son casque se fissure soudainement. Les fissures se propagent, l'air commencent à s'échapper. Soudain les visières cèdent complètement et il meurt sous l'effet de la décompression. Sur Terre, en 2085, à Seattle dans l'état de Washington, Simon Moore fait la queue dans une pharmacie pour obtenir ses médicaments. Il commence à se disputer avec le pharmacien sur la somme qu'il lui a rendue. Derrière lui dans la queue, les autres clients commencent à s'impatienter. Il cède à la pression et accepte le montant de monnaie. Il rentre chez lui sous la pluie. Dans la rue, il est accosté par Marshall Cameron qui lui conseille d'avoir les mains sèches pour ouvrir son tube de médicaments. Moore l'invite à monter chez lui en s'excusant du fait qu'il n'a rien à lui proposer à boire. Ils papotent : Moore explique qu'il est sous fort dosage d'antidouleurs depuis son divorce. Il demande à Cameron ce que lui vaut sa visite.



Marshall Cameron annonce à Moore qu'Edward Madigan est mort. Il ajoute que cela s'est passé durant une sortie dans l'espace, et que la compagnie Antares souhaite qu'il y ait une enquête, le montant de la mission étant de cent mille dollars. Moore indique que c'est hors de question : le défunt est celui qui lui a tiré dessus à quatre reprises, et en plus il a épousé son ex-femme. Il se souvient encore du temps où il était avec Annabelle Madigan à chanter à l'unisson les chansons de la radio en conduisant en bord de mer. Pendant la nuit, il reçoit un appel d'Annabelle qui se trouve à bord du vaisseau Hadrian's Wall : elle a appris que Cameron a proposé à Moore d'enquêter sur la mort de son mari, et elle lui demande expressément de ne pas venir. Quelques jours plus tard, il est à bord d'une navette qui l'emmène vers le vaisseau. Il a relu plusieurs fois le dossier et il l'a mémorisé. L'équipage se compose de quatre américains, deux russes, un japonais, un français et un autre né sur la colonie Theta. Cameron explique que les vaisseaux comme Hadrian's Wall effectuent des sauts dans l'espace et recherchent des ressources naturelles dans le système solaire où ils arrivent. Le voyage se termine. Une fois à bord et les présentations faites, Simon Moore va interroger un à un les membres de l'équipage pour essayer de reconstituer les faits : Atsuto Drekker le capitaine, Leonid Kharlamov (chercheur en médecine), Selina Laurent (astrophysicienne), Lillian Philson (botaniste), Franklin Gilbert (biologiste), Annabelle Madigan (chimiste), Tania Chelomey (spécialiste de mission), Gustiv Peloman (spécialiste en chef).



La couverture et la séquence d'ouverture établissent clairement le genre du récit : de la science-fiction, à une époque où les voyages spatiaux sont possibles, mais pas la norme. Le court texte introductif évoque une guerre nucléaire, mais en fait sans incidence sur le déroulement du récit. Le lecteur est fortement impressionné par cette séquence d'ouverture : le rendu mélange une technique de couleur directe avec quelques surfaces détourées par un trait encré. Il est probable que le tout ait été fait à l'infographie avec un outil permettant de reproduire à la perfection l'effet de la peinture et d'intégrer des effets spéciaux pointus, comme le verre de la visière se fendillant suivant de nombreuses lignes de rupture. L'artiste n'opte pas pour un rendu flambant neuf avec des surfaces rutilantes et polies, des couleurs chatoyantes avec des dégradés progressifs, mais pour des coups de pinceau visibles par endroit, des surfaces plus ternes, un éclairage plus dur. Cette séquence d'ouverture est une très grande réussite, tant visuelle qu'horrifique quant aux conditions de la mort de cet homme. Puis les auteurs entrent dans la phase narrative principale : suivre Simon Moore, ancien policier, dans une enquête sur la mort de cet astronaute, a priori un simple accident. L'ambiance sur Terre est plus proche de la réalité contemporaine, sauf pour ce qui est de l'intérieur de l'appartement de Moore, totalement immaculé.



Le principe d'une enquête policière est souvent délicat à mettre en scène dans une bande dessinée car elle conduit souvent à des scènes où les personnages ne font que parler pour échanger des informations ou pour des interrogatoires, et leur nature artificielle ressort plus fortement avec des dessins montrant les protagonistes en cadrage assez serré dans une suite de case avec des têtes en train de parler. L'artiste ne parvient pas totalement à échapper à ces mises en scène, mais elles sont assez espacées, avec un jeu d'acteur adapté pour que la narration visuelle n'en devienne pas pesante. En outre, l'intrigue est telle que les démarches de l'enquête sont régulièrement contrariées par des événements extérieurs qui ont une nature plus visuelle. Le lecteur prend donc patience car lesdits événements apportent également des informations sur la situation globale, sur le contexte. Le scénario est bien ficelé et le lecteur ne peut pas s'empêcher de supputer sur la culpabilité de deux ou trois membres de l'équipage, voire sur la fiabilité des observations de Simon Moore qui traverse une phase de sevrage sévère. Sur ce plan-là, l'histoire s'avère prenante et elle relève d'une forme de polar assez déstabilisante. Effectivement l'enquête fait ressortir des conflits d'intérêt personnels, mais aussi politiques, et économiques, ainsi qu'une forme de terrorisme. Le lecteur peut s'interroger sur l'effet d'une telle mise en lumière systémique qui s'applique sur un univers fictionnel, et pas sur la réalité.



Le récit comprend également un mystère sur la mission réelle du vaisseau d'exploration à la recherche de ressources minières, ainsi qu'une dimension mélodramatique. Ces deux composantes apparaissent progressivement. En effet le décès de l'astronaute est lié à la mission de l'équipage. Cette facette du récit s'accompagne de visuels du vaisseau, et de quelques éléments extérieurs. Le lecteur voit bien que l'artiste se sert des camaïeux pour nourrir ses cases, en particulier celles où il ne représente pas le décor en arrière-plan. Pour autant, la sophistication de ces camaïeux évoque le travail de Bill Sienkiewicz dans les années 1980, dans ce qu'il avait d'audacieux, à un degré moindre, et ça fonctionne très bien pour installer une ambiance, ou souligner un état d'esprit. En outre, l'aspect apporte de la consistance et de la matière à chaque surface. Le dessinateur sait rendre compte de la volumétrie de chaque partie du vaisseau, des éléments techniques, de la froideur de ce milieu stérile, de la froideur hostile de l'espace. Chaque séquence dispose de son ambiance lumineuse spécifique, et Reis prend soin de concevoir un plan de prises de vue adapté pour chacune d'entre elles. Le lecteur se retrouve vite pris dans cette narration, avec une forte sensation d'immersion dans un immense vaisseau spatial, pas inquiétant, mais très fonctionnel.



Cette histoire est également celle de Simon Moore. Le scénariste explique d'entrée de jeu qu'il est sous traitement médicamenteux, et que quelque chose s'est mal passé quand il était policier. Il révèle petit à petit d'autre informations comme le fait que l'astronaute défunt lui avait tiré quatre balles dessus. La direction d'acteurs donne à voir un individu mal dans sa peau, un peu vaseux quand il a pris ses médicaments, très nerveux et anxieux quand il ne les a pas pris. Le jeu d'actrice d'Annabelle Madigan permet également de se faire une bonne idée de ses émotions, de son ressenti vis-à-vis de son ex-mari. Le lecteur sourit devant la réaction du capitaine Atsuto Drekker quand Moore impose un confinement provisoire à tous les membres de l'équipage en attendant qu'il les interroge. La narration visuelle donnant ainsi vie aux personnages, le lecteur éprouve de la sympathie pour le pauvre Simon, vu son état de dépendance, ainsi qu'avec les éléments d'information qui apparaissent progressivement sur son passé. L'enquête devient alors aussi une démarche cathartique qui n'a rien de banale ou de téléphonée, un processus d'évolution, de deuil complexe et adulte.



La couverture annonce une aventure dans l'espace sans en préciser la nature. Le lecteur découvre un polar, avec une dimension thriller politique, et un mélodrame. Rod Reis dessine et peint, mêlant les deux techniques pour un rendu très tactile, des sensations froides restituant bien l'ambiance spatiale, et sa direction d'acteurs donnent vie à des personnages complexes générant un bon degré d'empathie chez le lecteur. Les trois composantes du récit s'avèrent réussies et prenantes, s'entremêlant de façon organique, se renforçant les unes par les autres.
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Nightwing, tome 1 : Pièges et trapèzes

Hormis le final attendu qui fait un lien avec la Cour des Hiboux, ce premier tome demeure trop inégal (tant en termes de rythme, que de dessins ou d'intérêt pour le récit) pour être pleinement satisfaisant. Ainsi les premières pages réussies évoquant l'enfance de Dick sont occultées par des aberrations. Batgirl débarque à l'improviste tel une mouche sur l'oreiller, et un démon du passé est invoqué, tout en muscles, force et puissance, avant de retomber comme un soufflet.

Si la suite joue autant avec les montagnes russes, je la laisserai de côté.

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Nightwing, tome 1 : Pièges et trapèzes

J'ai bien fait d'acheter ce comic, j'ai passé un agréable moment en le lisant.

Surtout que le personnage de Dick Grayson m'a toujours intéressé. Même du temps où il était Robin.

J'ai hâte de lire le prochain tome.
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Nightwing, tome 3 : Hécatombe

Comment dire... J'adore le Joker ! Surtout sous cette forme ! Et j'avoue que j'avais trop hâte de voir leurs visages sans les bandes. Mais bon, ce n'était pas horrible en fin de compte.

Surtout je suis ravie que le Joker ait pris la fuite ! Je l'aime avant tout pour sa folie et Batman ne peut exister sans le Joker donc il ne peut pas mourir !

Pour en revenir à Nightwing bah j'adore Dick Grayson donc il n'y a rien à ajouter.

Hâte de lire le tome suivant.
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Hadrian's Wall, tome 2

Ce tome contient la deuxième partie d'une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 5 à 8 de la minisérie, initialement parus en 2017, coécrits par Kyle Higgins & Alec Siegel, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rod Reis, avec l'aide d'Eduardo Ferigato. La première partie de l'histoire se trouve dans Hadrian'S Wall, tome 1 (épisodes 1 à 4). Ce commentaire porte sur l'histoire entière.



En 1985, la guerre nucléaire a éclaté : Moscou et New York ont été rasées par les bombes. Durant les décennies suivantes, les deux supers pouvoirs ont travaillé ensemble sur un programme de conquête spatiale. Un siècle plus tard, une nouvelle guerre froide pointe le bout de son nez, entre la Terre et la plus grande des colonies Theta. L'astronaute Edward Madigan a effectué une sortie dans l'espace, à l'extérieur du vaisseau Hadrian's Wall. Il est en train de le contempler quand la visière de son casque se fissure soudainement. Les fissures se propagent, l'air commencent à s'échapper. Soudain les visières cèdent complètement et il meurt sous l'effet de la décompression. Sur Terre, en 2085, à Seattle dans l'état de Washington, Simon Moore fait la queue dans une pharmacie pour obtenir ses médicaments. Il commence à se disputer avec le pharmacien sur la somme qu'il lui a rendue. Derrière lui dans la queue, les autres clients commencent à s'impatienter. Il cède à la pression et accepte le montant de monnaie. Il rentre chez lui sous la pluie. Dans la rue, il est accosté par Marshall Cameron qui lui conseille d'avoir les mains sèches pour ouvrir son tube de médicaments. Moore l'invite à monter chez lui en s'excusant du fait qu'il n'a rien à lui proposer à boire. Ils papotent : Moore explique qu'il est sous fort dosage d'antidouleurs depuis son divorce. Il demande à Cameron ce que lui vaut sa visite.



Marshall Cameron annonce à Moore qu'Edward Madigan est mort. Il ajoute que cela s'est passé durant une sortie dans l'espace, et que la compagnie Antares souhaite qu'il y ait une enquête, le montant de la mission étant de cent mille dollars. Moore indique que c'est hors de question : le défunt est celui qui lui a tiré dessus à quatre reprises, et en plus il a épousé son ex-femme. Il se souvient encore du temps où il était avec Annabelle Madigan à chanter à l'unisson les chansons de la radio en conduisant en bord de mer. Pendant la nuit, il reçoit un appel d'Annabelle qui se trouve à bord du vaisseau Hadrian's Wall : elle a appris que Cameron a proposé à Moore d'enquêter sur la mort de son mari, et elle lui demande expressément de ne pas venir. Quelques jours plus tard, il est à bord d'une navette qui l'emmène vers le vaisseau. Il a relu plusieurs fois le dossier et il l'a mémorisé. L'équipage se compose de quatre américains, deux russes, un japonais, un français et un autre né sur la colonie Theta. Cameron explique que les vaisseaux comme Hadrian's Wall effectuent des sauts dans l'espace et recherchent des ressources naturelles dans le système solaire où ils arrivent. Le voyage se termine. Une fois à bord et les présentations faites, Simon Moore va interroger un à un les membres de l'équipage pour essayer de reconstituer les faits : Atsuto Drekker le capitaine, Leonid Kharlamov (chercheur en médecine), Selina Laurent (astrophysicienne), Lillian Philson (botaniste), Franklin Gilbert (biologiste), Annabelle Madigan (chimiste), Tania Chelomey (spécialiste de mission), Gustiv Peloman (spécialiste en chef).



La couverture et la séquence d'ouverture établissent clairement le genre du récit : de la science-fiction, à une époque où les voyages spatiaux sont possibles, mais pas la norme. Le court texte introductif évoque une guerre nucléaire, mais en fait sans incidence sur le déroulement du récit. Le lecteur est fortement impressionné par cette séquence d'ouverture : le rendu mélange une technique de couleur directe avec quelques surfaces détourées par un trait encré. Il est probable que le tout ait été fait à l'infographie avec un outil permettant de reproduire à la perfection l'effet de la peinture et d'intégrer des effets spéciaux pointus, comme le verre de la visière se fendillant suivant de nombreuses lignes de rupture. L'artiste n'opte pas pour un rendu flambant neuf avec des surfaces rutilantes et polies, des couleurs chatoyantes avec des dégradés progressifs, mais pour des coups de pinceau visibles par endroit, des surfaces plus ternes, un éclairage plus dur. Cette séquence d'ouverture est une très grande réussite, tant visuelle qu'horrifique quant aux conditions de la mort de cet homme. Puis les auteurs entrent dans la phase narrative principale : suivre Simon Moore, ancien policier, dans une enquête sur la mort de cet astronaute, a priori un simple accident. L'ambiance sur Terre est plus proche de la réalité contemporaine, sauf pour ce qui est de l'intérieur de l'appartement de Moore, totalement immaculé.



Le principe d'une enquête policière est souvent délicat à mettre en scène dans une bande dessinée car elle conduit souvent à des scènes où les personnages ne font que parler pour échanger des informations ou pour des interrogatoires, et leur nature artificielle ressort plus fortement avec des dessins montrant les protagonistes en cadrage assez serré dans une suite de case avec des têtes en train de parler. L'artiste ne parvient pas totalement à échapper à ces mises en scène, mais elles sont assez espacées, avec un jeu d'acteur adapté pour que la narration visuelle n'en devienne pas pesante. En outre, l'intrigue est telle que les démarches de l'enquête sont régulièrement contrariées par des événements extérieurs qui ont une nature plus visuelle. Le lecteur prend donc patience car lesdits événements apportent également des informations sur la situation globale, sur le contexte. Le scénario est bien ficelé et le lecteur ne peut pas s'empêcher de supputer sur la culpabilité de deux ou trois membres de l'équipage, voire sur la fiabilité des observations de Simon Moore qui traverse une phase de sevrage sévère. Sur ce plan-là, l'histoire s'avère prenante et elle relève d'une forme de polar assez déstabilisante. Effectivement l'enquête fait ressortir des conflits d'intérêt personnels, mais aussi politiques, et économiques, ainsi qu'une forme de terrorisme. Le lecteur peut s'interroger sur l'effet d'une telle mise en lumière systémique qui s'applique sur un univers fictionnel, et pas sur la réalité.



Le récit comprend également un mystère sur la mission réelle du vaisseau d'exploration à la recherche de ressources minières, ainsi qu'une dimension mélodramatique. Ces deux composantes apparaissent progressivement. En effet le décès de l'astronaute est lié à la mission de l'équipage. Cette facette du récit s'accompagne de visuels du vaisseau, et de quelques éléments extérieurs. Le lecteur voit bien que l'artiste se sert des camaïeux pour nourrir ses cases, en particulier celles où il ne représente pas le décor en arrière-plan. Pour autant, la sophistication de ces camaïeux évoque le travail de Bill Sienkiewicz dans les années 1980, dans ce qu'il avait d'audacieux, à un degré moindre, et ça fonctionne très bien pour installer une ambiance, ou souligner un état d'esprit. En outre, l'aspect apporte de la consistance et de la matière à chaque surface. Le dessinateur sait rendre compte de la volumétrie de chaque partie du vaisseau, des éléments techniques, de la froideur de ce milieu stérile, de la froideur hostile de l'espace. Chaque séquence dispose de son ambiance lumineuse spécifique, et Reis prend soin de concevoir un plan de prises de vue adapté pour chacune d'entre elles. Le lecteur se retrouve vite pris dans cette narration, avec une forte sensation d'immersion dans un immense vaisseau spatial, pas inquiétant, mais très fonctionnel.



Cette histoire est également celle de Simon Moore. Le scénariste explique d'entrée de jeu qu'il est sous traitement médicamenteux, et que quelque chose s'est mal passé quand il était policier. Il révèle petit à petit d'autre informations comme le fait que l'astronaute défunt lui avait tiré quatre balles dessus. La direction d'acteurs donne à voir un individu mal dans sa peau, un peu vaseux quand il a pris ses médicaments, très nerveux et anxieux quand il ne les a pas pris. Le jeu d'actrice d'Annabelle Madigan permet également de se faire une bonne idée de ses émotions, de son ressenti vis-à-vis de son ex-mari. Le lecteur sourit devant la réaction du capitaine Atsuto Drekker quand Moore impose un confinement provisoire à tous les membres de l'équipage en attendant qu'il les interroge. La narration visuelle donnant ainsi vie aux personnages, le lecteur éprouve de la sympathie pour le pauvre Simon, vu son état de dépendance, ainsi qu'avec les éléments d'information qui apparaissent progressivement sur son passé. L'enquête devient alors aussi une démarche cathartique qui n'a rien de banale ou de téléphonée, un processus d'évolution, de deuil complexe et adulte.



La couverture annonce une aventure dans l'espace sans en préciser la nature. Le lecteur découvre un polar, avec une dimension thriller politique, et un mélodrame. Rod Reis dessine et peint, mêlant les deux techniques pour un rendu très tactile, des sensations froides restituant bien l'ambiance spatiale, et sa direction d'acteurs donnent vie à des personnages complexes générant un bon degré d'empathie chez le lecteur. Les trois composantes du récit s'avèrent réussies et prenantes, s'entremêlant de façon organique, se renforçant les unes par les autres.
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Nightwing, tome 5 : Dernier envol

Ce cycle des New 52 s'achève pour Nightwing dans ce tome inégal. Les adversaires et intrigues se succèdent les unes après les autres pour clore le chapitre de Chicago. Avant l'irréversible révélation de l'identité de Nightwing lors d'une séquence absente de ce tome.



Les dernières pages résument brièvement ce qu'il est advenu de Dick Grayson et notamment sa mort aux yeux du monde et de sa famille. L'occasion pour Batman de lui confier une mission très spéciale que la série "Grayson" va raconter.



Un peu dommage que tout se termine d'une manière aussi abrupte et éclatée. Cela transparaît jusque dans le visuel puisque les illustrations des différents numéros sont l’œuvre de divers artistes ce qui souligne encore plus l'aspect "disruptif" du présent opus.
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Quel secret sombre datant du début de Gotham se cache derrière son architecture. c'est ce que doit découvrir Batman aidé de Robin, Red Robin et Black bat pour endiguer une série d'attentat autours des ponts principaux de la ville.



J'ai reçu ce comics lors des 48h bd et j'en suis très contente. L'histoire est prenante et les passages entre l'époque actuelle et les débuts de Gotham sont bien agencé. J'ai par contre été largué au début car si je m'y connais bien dans le manga et la bd franco belge je suis encore novice dans le comics. Hors ici, Bruce Wayne est en voyage et c'est le 1er Robin, Dick Grayson qui reprend le flambeau. On y retrouve le fils de batman (j'ignorais qu'il avait un fils), Damian dans le rôle de Robin. A part ce petit détail auquel il faut s'habituer, ce comics vaut vraiment la peine d'être lu.
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Nightwing, tome 3 : Hécatombe

Le Joker est de retour à Gotham City ! Une mauvaise nouvelle dont Batman s'occupe probablement, en tout cas Batgirl n'y est pas insensible… Mais Nightwing a une autre affaire en tête en la personne de Lady Shiva, une assassin redoutable qui sème la mort dans les rues.



Le Joker étant ce qu'il est, il ne tarde pas à mettre le bat-verse sans dessus-dessous en s'attaquant directement à la "famille" de Batman. Blague après blague, le Joker chamboule la vie de Dick Grayson et le conduit tout droit vers les abysses.



Un tome sombre qui fait le lien avec les autres séries liées à Batman et ses compères. Il est clair que je n'aurai jamais vraiment une vision d'ensemble de cet évènement étant donné que mes tomes des New 52 se limitent à quelques héros seulement.



Un tome légèrement gore bien qu'il soit difficile de se laisser totalement avoir par certaines situations extrêmes tant on se doute que la suite les résoudra nécessairement. A deux pas de la fin de ce cycle, je reprends mon élan et poursuit l'aventure aux côtés de Grayson.
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Nightwing, tome 2 : La république de demain

Tout comme le précédent j'ai beaucoup aimé celui-ci. L'action est toujours excellente et les dessins magnifiques.
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