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Critiques de Kyle Higgins (98)
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L'Héritage de Deathstroke

Une histoire pas forcément très originale, mais qui a le mérite d’être assumée. Dans L’héritage de Deathstroke, Kyle Higgins tente de rendre son héros un tant soit peu attachant. Malheureusement, si ce dernier est très habile, sabres à la main, lors de missions aussi explosives qu’expiatoires, force est de constater qu’il l’est beaucoup moins quand il s’agit d’exister en dehors de la poudre et du sang.
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L'Héritage de Deathstroke

Action et combats omniprésents, tueries en tous genres sont au programme de cette série écrite par Kyle Higgins (le scénariste de Nightwing, l'ancien élève de Batman) qui ne brille pas par sa finesse mais présente une nouvelle version du personnage manquant de subtilités mais parfaitement efficace dans ses résultats.
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C.O.W.L

Encore une lecture au hasard. Enfin, une lecture sous le charme de la couverture, ou plutôt intriguée par la couverture... qu'est ce que c'est que cet acronyme ?

Un comics, une histoire de super héros avec des super pouvoir, mais finalement avec une vie super ordinaire et des comportements, manigances et autres procédés politiques super humain.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce récit. Les super héros, ce n'est définitivement pas mon truc. Et dès les premières pages quand j'ai compris que j'allais avoir à faire avec eux pendant plus de 200 pages, tout à coup la lecture m'a semblé insurmontable.

Mais finalement, une fois reposée en fin de week end, dans ma chaise longue au soleil, j'ai plongée dans cet univers un peu sombre. Si je n'ai pas été emballée par l'histoire, j'ai adorée les dessins (même si je confondais certains personnages). Et j'ai même pris du temps pour feuilleter ce livre sans lire les lettres, juste en regardant ces images...
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Nightwing, tome 4 : Sweet home Chicago

Depuis les évènements tragiques de Gotham, Dick Grayson ne compte plus les pertes qu'il a subi, ni les échecs. Quoi de mieux que de prendre du recul pour repartir sur de meilleures bases ?



C'est à Chicago que Grayson enfile désormais son costume moulant pour lutter contre le crime. Mais il n'en a pas moins un objectif : retrouver le meurtrier de ses parents. Le choix de la Windy City est donc tout sauf une coïncidence mais les choses ne se passeront pas comme prévues.



Nightwing retrouve un ton plus souple et léger, à l'image de ses acrobaties, dans ce tome. La recentration sur l'ex-comparse de Batman permet également de simplifier la trame du récit qui n'est alors plus éparpillée dans diverses séries. Enfin, la nouvelle équipe d'illustrateurs à l'œuvre sur le présent opus délivrent un travail bien plus à mon goût que précédemment.
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The Dead Hand, tome 1 : Les reliques de la ..

D'aussi loin qu'il se souvienne Carter Carlson a toujours voulu être un super héros. Né au milieu des années 60, la guerre froide va lui permettre d'approcher son rêve en travaillant pour les forces spéciales. Mais depuis la chute du mur, il a fallu se recycler et les ennemis d'hier sont devenus les personnes avec qui il va devoir travailler dans la petite ville isolée de tout qu'est Mountain View dont il est le shérif. Une histoire qui commence très fort et avec un rebondissement final qu'on ne voit pas forcément venir. Un excellent début.
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

À l’image du « Free Comic Book Day » aux États-Unis, opération qui, comme son nom l’indique, permet aux libraires d’offrir un comic, « Les 48 heures de la BD » rassemble des éditeurs français qui proposent aux visiteurs d’une librairie participante de repartir avec un ouvrage gratuit durant le weekend du 16 et 17 Mai. Cette année, Urban Comics a également choisi de participer à l’évènement en offrant un récit déjà publié précédemment dans le premier hors série de Batman Saga. Mon libraire ayant eu la bonne idée de participer à l’évènement, je suis donc ressorti de chez lui avec les cinq épisodes de « Batman – Les portes de Gotham » sous le bras.



Ce récit écrit par Scott Snyder et Kyle Higgins et illustré par Trevor McCarthy et Dusting Nguyen se situe juste après « Batman – Sombre Reflet » et permet d’assister aux prémices de « Batman – La Cour des Hiboux ». À l’instar de ce « relaunch New 52 » de Batman, Scott Snyder et Kyle Higgins s’amusent à ancrer leur histoire dans le passé de Gotham City. Les deux imaginent un nouvel ennemi, qui s’évertue à faire sauter tous les ponts financés par les clans fondateurs de Gotham City en laissant un message indiquant que « Par les portes de Gotham, les familles tomberont ». Le commissaire Gordon et Batman se lancent alors dans une enquête dont les racines remontent à la fin du XIXe siècle et qui les oblige donc à fouiller dans le passé de leur ville afin de découvrir l’identité et les motivations du mystérieux commanditaire.



En multipliant les retours en arrière sur la construction de Gotham et de ses célèbres monuments, les auteurs mettent donc la ville sur le devant de la scène et proposent une histoire intéressante et divertissante, qui fait penser à l’intrigue de « Batman – La Cour des Hiboux », mais en plus léger. Je ne sais par contre pas si c’est la meilleure histoire à offrir gratuitement aux néophytes, vu les récents bouleversements au sein de la Bat-family. Batman n’est en effet pas Bruce Wayne, mais Dick Grayson, l’ancien Robin et l’actuel Nightwing, tandis que Damian Wayne a endossé le rôle de Robin et Tim Drake celui de Red Robin. L’avantage est par contre de proposer un nouvel ennemi au design steampunk, même si son passé invite à croiser le chemin de Theodore Cobblepot, l’ancêtre du Pingouin, et d’Edward Elliott, l’aïeul de Silence, deux vilains qui ont droit à un second rôle dans cette aventure.



Visuellement, le dessin de Trevor McCarthy n’est probablement pas ce qui ce fait de mieux dans les comics, mais son style colle finalement assez bien aux incursions dans le passé, qui sont d’ailleurs accompagnées d’une colorisation sépia très réussie.



Un bon album, divertissant… et gratuit !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie du même nom, parus en 2011. Cette histoire se déroule pendant la période couverte par Batman incorporated.



En 1881, les 3 familles les plus riches de Gotham travaillent ensemble pour développer et rénover la ville ; Alan Wayne assurant la coordination entre les différentes parties. Leur projet passe par la construction de 3 ponts permettant de relier le centre de Gotham aux terrains alentours. Le travail est confié à 2 demi-frères. De nos jours, Batman (Dick Grayson) est sur la piste d'un chargement d'explosifs (Semtex) introduit de manière illégale à Gotham. Il est en train de cuisiner un intermédiaire qui lui apprend que la cargaison a transité par les mains de Theodore Cobblepot (Penguin) quand une charge explose au pied de l'un des 3 ponts susmentionnés. Batman lâche le malfrat et il s'empresse d'aller aider les secours à sauver les victimes de la noyade. L'enquête s'annonce ardue et il va avoir besoin de l'aide de Red Robin (Tim Drake), Robin (Damian Wayne), et Black Bat (Cassandra Cain, ex- Batgirl)



Le scénario a été conçu par Scott Snyder (qui a repris la série Batman à partir de Sombre reflet) et Kyle Higgins, ce dernier assurant également les dialogues en collaboration avec Ryan Parrott. Les épisodes 1 à 3 et 5 sont illustrés par Trevor McCarthy ; l'épisode 4 est dessiné par Dustin Nguyen et Derec Donovan. Ce n'est pas la première fois que DC Comics essaye de mettre en perspective l'architecture de Gotham, l'historique de son développement urbanistique et l'influence correspondante sur Batman. Cette nouvelle variation est bien construite et captivante. La partie se déroulant à la fin du dix-neuvième siècle est racontée au travers du journal de l'un des 2 architectes, concepteurs des ponts et de quelques immeubles de grandes hauteurs. Son point de vue est assez original car il mêle à la fois l'évolution de la relation qu'il entretient avec son demi-frère, et la perception qu'il a de ses commanditaires. Pour ce qui est de la partie se déroulant dans le présent, Snyder et Higgins réussissent à faire passer le fait que Dick Grayson n'est pas Bruce Wayne. En outre ils construisent la recherche d'indices sur un travail collaboratif convaincant entre Batman, Red Robin, Robin et Black Bat. Cette approche change des histoires habituelles de Batman et la dynamique qui s'établit entre les 4 personnages est tout à fait organique, en rien artificielle.



Les 4 épisodes dessinés par Trevor McCarthy sont magnifiques. Il utilise un encrage assez soutenu avec une bonne maîtrise des aplats noir pour conférer une forte densité à chaque matière. Il n'hésite pas à se servir de formes abstraites pour figurer quelques décors, toujours à base d'aplats de noir, sans abuser de cette technique. Les décors disposent de détails qui assoient fortement l'ambiance et le lieu de chaque scène. Il choisit de rendre les visages dans un mélange de réalisme associé à une pointe de cartoon qui évite aux personnages de tomber dans une sinistrose déprimante : ils sont à la fois animés par une forte vitalité, tout en étant malgré tout sérieux (toujours grâce aux aplats de noir). Les visions du Gotham au dix-neuvième siècle sont enchanteresses car McCarthy dessine des tenues d'époque, dans des pièces meublées à l'avenant.



Cette histoire contient une forte teneur en divertissement grâce à un scénario qui sort des sentiers battus et des illustrations dotées d'une forte personnalité. Pour gagner une cinquième étoile, il aurait fallu une histoire qui ne serve pas qu'à développer un historique de Gotham dont la pérennité dans la continuité de Batman est sujette à caution (combien de scénaristes y feront référence ? et combien de temps restera-t-elle valide ?).
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

Premier comic de Batman que je lis, et surprise ce n’est même pas Bruce Wayne qui officie dans cette histoire ! mais bon on retrouve le thème du super-héros, les dessins sont très bien et l’intrigue sympa.

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Nightwing, tome 3 : Hécatombe

"Que se passe-t-il? où sont partis les gangsters?". D'ordinaire le retour du Joker à Gotham est un évènement propice pour que mafieux et malfrats en tout genre profitent de cette diversion pour vaquer à leurs activités sans risquer d'être dérangés par les membres de la Bat Famille. Mais cette fois "les rues de Gotham sont calmes. Calmes comme une tombe".

Dans les deux premiers chapitres "La Chasseresse" de ce tome 3 "Hécatome", Nightwing mène l'enquête. Le Joker n'est pas le seul tueur de retour. Lady Shiva, tueuse à gages et assassin d'élite est également à Gotham. Batman est à l'oeuvre pour découvrir les desseins du Joker après une année d'absence. Il revient donc à Nightwing de découvrir ceux de Lady Shiva, par qui a-t-elle été engagée et pour que travail? Dick Grayson doit faire face à cette nouvelle menace tout en menant à bien son projet personnel d'implantation du Cirque Haly dans le parc Amusement Mile en collaboration avec Sonia Branch qui n'est autre que la fille de l'assassin de ses parents.

Tom DeFalco pose un scénario quelque peu prévisible mais pas sans surprise. Les dessins de Andres Guinaldo illustrent parfaitement le rythme soutenu du récit de l'enquête, des combats et des scènes d'actions. Les dialogues manquent de dynamisme ce qui rend les autres scènes et les relations entre les personnages peu intéressantes. Une nouvelle enquête et aventure qui n'est guère palpitante mais pas déplaisante.



Les trois chapitres suivants "Hécatome" révèlent les raisons du retour du Joker à Gotham. Les deux premiers, orchestrés avec brio par Kyle Higgins et Eddy Barrows au dessin, relatent le plan machiavélique échafaudé par le Joker qui sèmera la mort et le chaos dans la vie de Dick Grayson. Ce cross-over au tome 3 de Batman renaissance "Le Deuil de la Famille" ne manque pas de mordant mais le troisième chapitre, qui vient en conclusion du récit, donne l'effet d'une histoire bâclée puisqu'il s'agit du chapitre principal du "Deuil de la Famille" de Scott Snyder et de Greg Capullo centré sur le personnage de Batman. Cette conclusion aurait donné une cohérence à l'ensemble si elle avait été exposée du point de vue du personnage de Nightwing. Une déception donc pour ce cross-over dans lequel j'avais mis beaucoup d'attentes suite à ma lecture de l'excellent tome 3 Batma renaissance.



Kyle Higgins signe également les deux derniers chapitres "Seul au monde" où Dick Grayson peine à se relever des terribles épreuves infligées par le Joker. Epaulé par Batman, qui l'incite à combattre Le Priseur, Robin et Sonia Branch, il parvient à ôter les doutes semés par le clown du crime dans son esprit et à savoir ce qui le définit. Une identité retrouvée qui va à l'aider à faire face, dans le prochain tome, à un fantôme du passé. Une histoire qui aurait eu son intérêt si les dessins de Juan José Ryp donnaient un peu d'envergure au récit simpliste de Higgins et retranscrivaient les émotions pour le moins nombreuses dans la conclusion de ce tome.



Un moment de lecture simplement agréable dont la déception n'est pas grande au point de ne pas me pencher sur les derniers et ultimes tome de Higgins consacrés au personnage de Nightwing.
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Nightwing, tome 1 : Pièges et trapèzes

Dick Grayson reprend son costume de Nightwing pour combattre le crime dans Gotham. Ancien acrobate, Dick et le Robin que je connaissais le mieux et donc l'intrigue autour du cirque n'a pas été une grosse grosse surprise. Malgré tout, c'était intéressant de découvrir ce personnage loin de l'ombre de Batman.

L'intrigue est plutôt prenante. On a envie de découvrir les tenants et les aboutissants de ce premier arc qui renoue avec le passé du jeune héros. Pour autant, quelques faiblesses scénaristiques apparaissent par moment.



Au niveau des dessins, c'est agréable à regarder et à suivre. Les acrobaties de Nightwing sont décomposés de telles sortent que l'on peut admirer la multitude de mouvements et de poses qu'il effectue lors de ses déplacements.



On appréciera la présence de quelques guests à travers notamment un crossover sympathique avec la série Batman.

Ne connaissant pas les histoires précédentes concernant ce personnage (comme les autres de DC Comics), je ne peux pas véritablement jugé de sa qualité. Malgré tout, pour les néophytes comme moi, c'est plutôt pas mal.
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Radiant Black, tome 2

Ce second tome de Radiant Black commence tambour battant avec des affrontements entre les radians et l'ennemi découvert précédemment. Cette partie est particulièrement rythmée et passionnante à suivre. Le calme vient ensuite avec des séquences entre l'hôpital et la vie ringarde de Marshal. C'est un peu long à suivre jusqu'à une révélation importante pour le récit. Les planches à partir du chapitre dix sont magnifiques et le voyage au sein de "l'existence" est original. Quelques belles doubles planches mais l'une d'entre elles est peu lisible car le texte est à la fois sur deux pages, les lettres sont, quant à elles, coupées en deux. C'est vraiment dommage de proposer ce genre de choses car ce n'est pas agréable à lire.

Comme dans le tome 1, les auteurs proposent de suivre le Radiant rose qui est cette fois-ci en compagnie de son homologue jaune. Le lecteur va découvrir sa vie et comment elle a obtenu son pouvoir. Une partie intéressante qui sert à comprendre des événements du récit principal.

Pour conclure, je dirais que je suis un peu déçu par ce second tome qui tergiverse un peu. En effet, l'idée de développer les personnages dans des récits à part est bonne idée mais c'est surtout l'histoire principale qui manque au récit. Hélas, c'est pourtant l'élément central même du livre.
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Radiant Black, tome 1

Nathan est un pseudo écrivain endetté jusqu'au cou qui n'a pas d'autre choix que de rentrer la queue entre les jambes chez ses parents. Un jour, un espèce de mini trou noir va s'approcher de lui, le Radiant. Un pouvoir cosmique qui va changer sa vie du jour au lendemain. Il se sent différent, il se sent unique. Enfin.. c'est ce qu'il croit ! 



Radiant Black est un mix entre Spiderman pour le looser obtenant par un heureux hasard des supers pouvoirs et des powers rangers pour la menace cosmique, les tenues et le côté coloré de la chose. Rien de bien neuf et pourtant, cela fonctionne à merveille ! Le récit est dynamique et donne envie d'en apprendre plus au vu des nombreux rebondissements. 



Côté graphisme, trois auteurs se partagent l'affiche (Marcelo Costa, David Lafuente et Eduardo Fegarito). Chacun dans leur style est agréable à visualiser mais c'est surtout la coloriste Natalia Marques qui excelle notamment sur les effets spéciaux des tenues qui éblouissent les yeux. 



Radiant Black est une bonne découverte qui donne envie de lire la suite à coup sur ! 
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C.O.W.L

L’idée d’un syndicat des super-héros était séduisante mais se trouve mal exploitée, et l’histoire semble se concentrer sur un polar aux twists déjà vus.
Lien : http://www.bodoi.info/c-o-w-l/
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C.O.W.L

Ce tome regroupe les 11 épisodes de la série, initialement parus sous la forme de 2 tomes en VO.



Tome 1 - Pinciples of power -

Premier tome d'une série débutée en 2014, indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5. Le scénario est de Kyle Higgins et Alec Siegel. Rod Reis réalise les dessins (avec l'aide de Stéphane Perger pour l'épisode 4), l'encrage et la mise en couleurs.



L'action se situe à Chicago en 1962. Le récit commence alors que Blaze (Reginald Davis) protège Alderman Lowe de l'attaque de Skylancer (un supercriminel). Ce dernier s'enfuit, mais il est pris en chasse par Arclight (Tom Haydn). Radia (Kathryn Mitchell) se joint à la poursuite et y met un terme final. Dans le cadre d'une autre intervention, John Pierce constate que des dossiers concernant d'anciennes armes pour l'organisation de superhéros COWL ont été dérobés et se sont retrouvés entre les mains de supercriminels.



À l'hôtel de ville de Chicago, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) négocie avec le maire et ses conseillers pour que COWL reste subventionné par la municipalité. L'enjeu est même plus radical : l'objectif est que la mairie finance COWL, en tant que opérateur de sécurité privé, employant du personnel doté de superpouvoir.



Encore une histoire de superhéros ! Certes, mais en feuilletant rapidement le tome, le lecteur constate que le dessinateur est sous forte influence de Bill Sienkiewicz, époque Elektra: Assassin. Il s'agit plus que d'un hommage, sans être un plagiat. Rod Reis a recours à des procédés graphiques qui sont la marque de fabrique de Sienkiewicz, sans pour autant donner l'impression d'une imitation servile et idiote.



Pêle-mêle, le lecteur reconnaît l'usage de la peinture (ici vraisemblablement à l'infographie) pour la trace enflammée des réacteurs d'un jet-pack. Il y a la façon caractéristique de représenter la ville vue du ciel, par le biais des lumières des rues sous formes de lignes jaunes entrecroisées. Quelques visages un peu figés et regardant directement le lecteur évoquent celui de Ken Wind. Comme Sienkiewicz, Reis utilise des modes graphiques très différents (du dessin figuratif détaillé à l'esquisse à gros traits de crayons), en fonction de la nature des séquences.



Rod Reis ne reprend pas l'ironie sous-jacente des images de Sienkiewicz ; ses dessins restent premier degré. Ils n'ont rien de fade pour autant. À chaque séquence, le lecteur a le plaisir de voir l'environnement, de manière à pouvoir s'y projeter, avec un ou deux détails discrets attestant de la période choisie par le scénariste, les années 1960. Les personnages présentent des morphologies normales, sans musculature exagérée, sans poitrine hors échappant aux lois de la biologie et de la gravité. Les postures et les expressions des visages rendent bien compte de l'état d'esprit de chaque individu, sans exagération, de manière naturelle. En particulier, le sérieux déterminé de John Pierce en impose par son intensité. Reis réussit un portrait tout en nuances et en contradiction de Kathryn Mitchell.



En effet, les scénaristes n'ont pas choisi cette période au hasard, et ils en tirent profit. En particulier les alpha-mâles que sont ces messieurs de COWL considèrent cette femme plus comme un faire valoir que comme un agent utile et efficace. Les dessins montrent à quel point Kathryn a du mal à réfréner l'énervement généré par ces attitudes condescendantes.



L'époque choisie alimente également la situation de cette équipe : Chicago Organized Workers League (en abrégé COWL, c'est-à-dire la cagoule en anglais). Kyle Higgins et Alec Siegel posent comme un fait établi que les individus dotés de superpouvoirs existent depuis avant la seconde guerre mondiale et qu'ils sont intervenus courageusement lors de ce conflit, avec l'aide de plusieurs agents sans superpouvoir. Ils ont eu droit à une reconnaissance bien méritée, qui arrive maintenant à sa fin. Fin d'autant plus inéluctable qu'il semble que COWL ait envoyé à l'ombre tous les supercriminels dignes de ce nom, devenant de ce fait inutile.



Geoffrey Warner (le patron de COWL) se trouve en état de faiblesse pour pouvoir négocier le renouvellement de leur contrat avec le maire de Chicago, afin de continuer à être financé par la municipalité pour assurer une mission de police, en tant que prestataires privés. Les auteurs savent installer une atmosphère de suspicion sur les motivations des uns et des autres. Ils montrent par insinuation comment chacun à ses propres convictions, ses propres objectifs. Il n'y a pas de personnage d'un seul tenant, complètement bon ou complètement mauvais.



Derrière l'apparence d'une dichotomie basique entre superhéros et supercriminels (avec affrontements physiques et décharges d'énergie), Higgins et Siegel montrent des personnages adultes, des enjeux corporatistes, l'obsolescence proche des superhéros en tant que sauveurs, et une société phallocrate.



Malgré cette approche adulte, à la fois pour la mise en image et le scénario, il manque un petit quelque chose. Rod Reis a du mal à trouver des mises en scène pour éviter les pages ne comprenant que des têtes en train de parler. La mise en couleurs sophistiquée a parfois du mal à cacher le vide des arrières plans ; il lui manque un peu de panache. Les composantes de l'intrigue sont résolument adultes avec des enjeux complexes reflétant des problèmes réels de société (en particulier une organisation se perpétuant, alors que sa fonction a disparu). Mais au fil des pages, le lecteur se demande si les agissements de Geoffrey Warner ne sont pas un peu trop transparents, un peu trop inspirés par un personnage de Watchmen, avec un objectif beaucoup plus mesquin.



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Tome 2 (épisodes 7 à 11)

Incroyable ! Dans un quartier de Chicago, un homme (Doppler) entre dans une épicerie, exige la caisse, et finit par utiliser ses superpouvoirs contre les gérants, comme le premier supercriminel venu. Pourtant, le maire de Chicago était convaincu qu'il n'y avait plus de supercriminels en activité. Voilà qui risque de peser lourd dans la renégociation du contrat avec COWL (le syndicat des superhéros de Chicago), alors que justement ils sont en grève.



De son côté, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) continue à maintenir le piquet de grève des superhéros, sans rien lâcher dans la négociation avec le maire. Reginald Davis (Blaze), Tom Haydn (Arclight) et Kathryn Mitchel (Radia) se retrouvent pour assister à l'enlèvement du cadavre de John Pierce (l'un des membres de COWL) par les services de police. Evelyn Marie Hewitt (l'officier de liaison) de Pierce décide de mener sa propre enquête sur les circonstances de ce meurtre.



Cette deuxième partie reprend là où la première s'était arrêtée en 1962, à Chicago. Dans son introduction Andreyko évoque la série Mad Men comme l'une des références. Certes, les coscénaristes glissent un ou deux détails qui attestent des particularités de la société de l'époque : Valerie Warner qui ne supporte pas d'être l'épouse faire-valoir, les hommes qui boivent de l'alcool avec libéralité, ou encore Kathryn Mitchell (Radia) qui refuse de se laisser cantonner au rôle d'exécutante. De son côté, Rod Reis fait scintiller l'alcool dans les verres, et montre madame Warner dans une pause très digne, en épouse compréhensive et attentive, mais un peu résignée et humiliée d'être asservie à son époux. Il se montre très impressionnant dans son rôle de costumier, avec des tenues vestimentaires plus authentiques que nature.



Andreyko évoque également des séries policières pour caractériser COWL. Les coscénaristes ont pris un parti un peu risqué. Ils ont dévoilé dès le premier tome les agissements réels de Geoffrey Warner, en coulisse du bras de fer avec le maire Chicago. Du coup l'intérêt du récit se déplace de l'intrigue et du suspense (puisque le lecteur sait ce qui se passe vraiment), vers les agissements de Geoffrey Warner et des autres. Tout l'intérêt se reporte sur ces magouilles, sur les choix moraux effectués par Warner et les autres.



Higgins et Siegel déstabilisent le lecteur en enlevant toute possibilité de voir un héros en Geoffrey Warner. Ce dernier monte de toute pièce une menace qui n'existe pas. Il n'hésite pas à utiliser certains superhéros comme des pions, il méprise les femmes. D'un autre côté, son objectif s'avère finalement justifié, sans compter que l'administration de Chicago traite également ces vétérans comme des pions, pouvant être jetés dès qu'ils n'ont plus d'utilité. De ce fait, l'intérêt principal du récit se trouve dans la réaction des autres personnages.



Les coscénaristes prennent le risquent de neutraliser le suspense lié aux combats, de rendre la plupart de leurs personnages antipathiques, et de déplacer l'enjeu de la grève, vers autre chose. Il faut pouvoir prendre un peu de recul pour se rendre compte que le plus déstabilisant est que ces personnages ne sont pas des héros. Le lecteur accepte qu'ils aient un passé de superhéros pendant la seconde guerre mondiale, mais les individus qu'il a sous les yeux ont perdu leurs principes et leurs valeurs morales. Que reste-t-il ?



Pour commencer, il reste une approche cynique mais pragmatique sur les superhéros. Ils ont su tirer parti (sous forme d'un emploi prestigieux) de leurs hauts faits pendant la guerre. Leur utilité n'étant plus manifeste, ils doivent choisir que faire. Finalement Geoffrey Warner fait le nécessaire pour pérenniser une structure qui n'a plus lieu d'être. C'est indéfendable d'un point de vue moral ; c'est compréhensible et presque louable dans la mesure où il assure la sécurité matérielle de ses collègues (et aussi la sienne). Le lecteur observe alors ce que font les autres superhéros, comment ils concilient leurs valeurs avec l'évolution de la situation, et ce qu'ils en savent (pas grand-chose, ou tout). Il apparaît alors que le thème principal du récit est celui de l'héroïsme, du courage et des valeurs morales.



Rod Reis avait fait une forte impression dans le premier tome, en utilisant avec adresse les techniques graphiques de Bill Sienkiewicz dans Elektra: Assassin. En fonction des séquences, il peut s'agir d'un lettrage intégré aux dessins, d'un visage ou d'un buste dessiné façon gravure de mode, de traits de crayon qui viennent griffer une case, ou d'un mur de briques d'un photoréalisme saisissant. L'impression de lire un comics à la manière de Sienkiewicz s'estompe dans ce deuxième tome, car Reis emprunte aussi un peu à Phil Noto, pour aboutir à une approche plus personnelle.



Les conversations restent le point faible de cet artiste. Il sait représenter des expressions variées et adaptées pour les visages. Par contre, il se contente souvent d'alterner champ et contrechamp pour toute mise en scène. C'est là le seul de ses points faibles, car pour le reste il crée des visuels mémorables. Il utilise avec parcimonie les exagérations, essentiellement cantonnées aux séquences où les superhéros utilisent leurs pouvoirs, soulignant ainsi leur dimension plus grande que nature.



Dans la scène d'ouverture, le lecteur voit donc ce supercriminel exiger d'un couple de propriétaires de superette de lui remettre la caisse. Devant leur refus, il utilise ses pouvoirs et Rod Reis intègre de grosses lettres peintes à même le dessin pour montrer le barouf ainsi généré. Il dessine les bordures de case de travers pour rendre compte de la force des impacts. Un peu plus tard Tom Hayden (Arclight) est en train de s'arsouiller consciencieusement dans un bar, et Reis utilise la couleur rouge pour montrer l'état d'esprit fiévreux du personnage, ainsi que son isolement total par rapport au reste des clients.



La scène d'enterrement de John Pierce reste dans les esprits, par le jeu des acteurs. Par le biais des expressions des visages, l'artiste montre que la veuve n'est pas dupe des condoléances qu'elle reçoit de certaines personnes. Tout est dit par les images, sans que les coscénaristes n'aient besoin d'ajouter un mot, ou une pensée. Dans la même séquence, Reis tente un découpage régulièrement utilisé par Sienkiewicz dans "Big numbers" : une unique image découpée en 9 cases (3*3) pour imprimer un rythme à la lecture. C'est un découpage très artificiel, qui semble souvent totalement superflu lorsqu'il est utilisé (le lecteur ne voyant pas l'intérêt du découpage, par rapport à la solution qui consiste à laisser l'image d'un seul tenant). Ici Reis réussit sa composition, guidant le lecteur dans l'ordre des phylactères, et montrant à quel point le personnage au centre de la composition est encerclé par la foule.



La scène d'ouverture de l'épisode 4 constitue également un tour de force graphique. Un individu avec des superpouvoirs s'en prend à un homme de main, alors que son collègue ne les voit pas, qu'il entend juste les propos du supercriminel, ainsi que les bruits correspondant aux coups portés. À nouveau, Rod Reis conçoit un découpage d'une efficacité terrifiante pour rendre compte de l'horreur éprouvée par le témoin, amplifiée par un recours à un lettrage s'apparentant autant à des lettres qu'à des éléments visuels.



En cours de lecture, cette deuxième partie déconcerte. Les coscénaristes sabordent eux-mêmes le suspense de leur intrigue en confirmant le pot aux roses, déjà évoqué dans la première partie. L'utilisation de superpouvoirs reste au second plan, la plupart des personnages se comportent en appliquant la maxime de Nicolas Machiavel : la fin justifie les moyens. Il n'y a donc pas de héros à proprement parler, mais une situation polémique, où plusieurs groupes d'intérêt essayent de défendre leur point de vue et leur avenir, comme des adultes. Ce n'est qu'une fois le dernier épisode terminé, que le lecteur prend conscience que le thème est bien celui de l'héroïsme (ou au moins du courage) appliqué à des individus qui ne peuvent plus se targuer de hauts faits. Les pages de Rod Reis restent influencées par Bill Sienkiewicz, et par un ou deux autres artistes, ce qui lui permet de s'émanciper en douceur de l'ombre tutélaire de Sienkiewicz pour acquérir plus de personnalité. 4 étoiles pour un lecteur attaché à l'intrigue, 5 étoiles pour un lecteur plus sensible au dilemme moral.
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C.O.W.L. Volume 2: The Greater Good

Ce tome fait suite à Principles of Power (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Ces 2 tomes forment une histoire complète et indépendante de toute autre. Le présent tome comprend les épisodes 7 à 11, initialement parus en 2014/2015, coécrits par Kyle Higgins et Alec Siegel, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rod Reis. Ce tome bénéficie d'une introduction de Marc Andreyko, d'une carte de Chicago situant les différents quartiers, et d'une page de rappel sur les 7 principaux personnages.



Incroyable ! Dans un quartier de Chicago, un homme (Doppler) entre dans une épicerie, exige la caisse, et finit par utiliser ses superpouvoirs contre les gérants, comme le premier supercriminel venu. Pourtant, le maire de Chicago était convaincu qu'il n'y avait plus de supercriminels en activité. Voilà qui risque de peser lourd dans la renégociation du contrat avec COWL (le syndicat des superhéros de Chicago), alors que justement ils sont en grève.



De son côté, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) continue à maintenir le piquet de grève des superhéros, sans rien lâcher dans la négociation avec le maire. Reginald Davis (Blaze), Tom Haydn (Arclight) et Kathryn Mitchel (Radia) se retrouvent pour assister à l'enlèvement du cadavre de John Pierce (l'un des membres de COWL) par les services de police. Evelyn Marie Hewitt (l'officier de liaison) de Pierce décide de mener sa propre enquête sur les circonstances de ce meurtre.



Ce deuxième tome reprend là où le premier s'était arrêté en 1962, à Chicago. Dans son introduction Andreyko évoque la série Mad Men comme l'une des références. Certes, les coscénaristes glissent un ou deux détails qui attestent des particularités de la société de l'époque : Valerie Warner qui ne supporte pas d'être l'épouse faire-valoir, les hommes qui boivent de l'alcool avec libéralité, ou encore Kathryn Mitchell (Radia) qui refuse de se laisser cantonner au rôle d'exécutante. De son côté, Rod Reis fait scintiller l'alcool dans les verres, et montre madame Warner dans une pause très digne, en épouse compréhensive et attentive, mais un peu résignée et humiliée d'être asservie à son époux. Il se montre très impressionnant dans son rôle de costumier, avec des tenues vestimentaires plus authentiques que nature.



Andreyko évoque également des séries policières pour caractériser COWL. Les coscénaristes ont pris un parti un peu risqué. Ils ont dévoilé dès le premier tome les agissements réels de Geoffrey Warner, en coulisse du bras de fer avec le maire Chicago. Du coup l'intérêt du récit se déplace de l'intrigue et du suspense (puisque le lecteur sait ce qui se passe vraiment), vers les agissements de Geoffrey Warner et des autres. Tout l'intérêt se reporte sur ces magouilles, sur les choix moraux effectués par Warner et les autres.



Higgins et Siegel déstabilisent le lecteur en enlevant toute possibilité de voir un héros en Geoffrey Warner. Ce dernier monte de toute pièce une menace qui n'existe pas. Il n'hésite pas à utiliser certains superhéros comme des pions, il méprise les femmes. D'un autre côté, son objectif s'avère finalement justifié, sans compter que l'administration de Chicago traite également ces vétérans comme des pions, pouvant être jetés dès qu'ils n'ont plus d'utilité. De ce fait, l'intérêt principal du récit se trouve dans la réaction des autres personnages.



Les coscénaristes prennent le risquent de neutraliser le suspense lié aux combats, de rendre la plupart de leurs personnages antipathiques, et de déplacer l'enjeu de la grève, vers autre chose. Il faut pouvoir prendre un peu de recul pour se rendre compte que le plus déstabilisant est que ces personnages ne sont pas des héros. Le lecteur accepte qu'ils aient un passé de superhéros pendant la seconde guerre mondiale, mais les individus qu'il a sous les yeux ont perdu leurs principes et leurs valeurs morales. Que reste-t-il ?



Pour commencer, il reste une approche cynique mais pragmatique sur les superhéros. Ils ont su tirer parti (sous forme d'un emploi prestigieux) de leurs hauts faits pendant la guerre. Leur utilité n'étant plus manifeste, ils doivent choisir que faire. Finalement Geoffrey Warner fait le nécessaire pour pérenniser une structure qui n'a plus lieu d'être. C'est indéfendable d'un point de vue moral ; c'est compréhensible et presque louable dans la mesure où il assure la sécurité matérielle de ses collègues (et aussi la sienne). Le lecteur observe alors ce que font les autres superhéros, comment ils concilient leurs valeurs avec l'évolution de la situation, et ce qu'ils en savent (pas grand-chose, ou tout). Il apparaît alors que le thème principal du récit est celui de l'héroïsme, du courage et des valeurs morales.



Rod Reis avait fait une forte impression dans le premier tome, en utilisant avec adresse les techniques graphiques de Bill Sienkiewicz dans Elektra: Assassin. En fonction des séquences, il peut s'agir d'un lettrage intégré aux dessins, d'un visage ou d'un buste dessiné façon gravure de mode, de traits de crayon qui viennent griffer une case, ou d'un mur de briques d'un photoréalisme saisissant. L'impression de lire un comics à la manière de Sienkiewicz s'estompe dans ce deuxième tome, car Reis emprunte aussi un peu à Phil Noto, pour aboutir à une approche plus personnelle.



Les conversations restent le point faible de cet artiste. Il sait représenter des expressions variées et adaptées pour les visages. Par contre, il se contente souvent d'alterner champ et contrechamp pour toute mise en scène. C'est là le seul de ses points faibles, car pour le reste il crée des visuels mémorables. Il utilise avec parcimonie les exagérations, essentiellement cantonnées aux séquences où les superhéros utilisent leurs pouvoirs, soulignant ainsi leur dimension plus grande que nature.



Dans la scène d'ouverture, le lecteur voit donc ce supercriminel exiger d'un couple de propriétaires de superette de lui remettre la caisse. Devant leur refus, il utilise ses pouvoirs et Rod Reis intègre de grosses lettres peintes à même le dessin pour montrer le barouf ainsi généré. Il dessine les bordures de case de travers pour rendre compte de la force des impacts. Un peu plus tard Tom Hayden (Arclight) est en train de s'arsouiller consciencieusement dans un bar, et Reis utilise la couleur rouge pour montrer l'état d'esprit fiévreux du personnage, ainsi que son isolement total par rapport au reste des clients.



La scène d'enterrement de John Pierce reste dans les esprits, par le jeu des acteurs. Par le biais des expressions des visages, l'artiste montre que la veuve n'est pas dupe des condoléances qu'elle reçoit de certaines personnes. Tout est dit par les images, sans que les coscénaristes n'aient besoin d'ajouter un mot, ou une pensée. Dans la même séquence, Reis tente un découpage régulièrement utilisé par Sienkiewicz dans "Big numbers" : une unique image découpée en 9 cases (3*3) pour imprimer un rythme à la lecture. C'est un découpage très artificiel, qui semble souvent totalement superflu lorsqu'il est utilisé (le lecteur ne voyant pas l'intérêt du découpage, par rapport à la solution qui consiste à laisser l'image d'un seul tenant). Ici Reis réussit sa composition, guidant le lecteur dans l'ordre des phylactères, et montrant à quel point le personnage au centre de la composition est encerclé par la foule.



La scène d'ouverture de l'épisode 4 constitue également un tour de force graphique. Un individu avec des superpouvoirs s'en prend à un homme de main, alors que son collègue ne les voit pas, qu'il entend juste les propos du supercriminel, ainsi que les bruits correspondant aux coups portés. À nouveau, Rod Reis conçoit un découpage d'une efficacité terrifiante pour rendre compte de l'horreur éprouvée par le témoin, amplifiée par un recours à un lettrage s'apparentant autant à des lettres qu'à des éléments visuels.



En cours de lecture, cette deuxième partie déconcerte. Les coscénaristes sabordent eux-mêmes le suspense de leur intrigue en confirmant le pot aux roses, déjà évoqué dans la première partie. L'utilisation de superpouvoirs reste au second plan, la plupart des personnages se comportent en appliquant la maxime de Nicolas Machiavel : la fin justifie les moyens. Il n'y a donc pas de héros à proprement parler, mais une situation polémique, où plusieurs groupes d'intérêt essayent de défendre leur point de vue et leur avenir, comme des adultes. Ce n'est qu'une fois le dernier épisode terminé, que le lecteur prend conscience que le thème est bien celui de l'héroïsme (ou au moins du courage) appliqué à des individus qui ne peuvent plus se targuer de hauts faits. Les pages de Rod Reis restent influencées par Bill Sienkiewicz, et par un ou deux autres artistes, ce qui lui permet de s'émanciper en douceur de l'ombre tutélaire de Sienkiewicz pour acquérir plus de personnalité. 4 étoiles pour un lecteur attaché à l'intrigue, 5 étoiles pour un lecteur plus sensible au dilemme moral.
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C.O.W.L. Volume 1: Principles of Power

Il s'agit du premier tome d'une série débutée en 2014, indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5. Le scénario est de Kyle Higgins et Alec Siegel. Rod Reis réalise les dessins (avec l'aide de Stéphane Perger pour l'épisode 4), l'encrage et la mise en couleurs.



L'action se situe à Chicago en 1962. Le récit commence alors que Blaze (Reginald Davis) protège Alderman Lowe de l'attaque de Skylancer (un supercriminel). Ce dernier s'enfuit, mais il est pris en chasse par Arclight (Tom Haydn). Radia (Kathryn Mitchell) se joint à la poursuite et y met un terme final. Dans le cadre d'une autre intervention, John Pierce constate que des dossiers concernant d'anciennes armes pour l'organisation de superhéros COWL ont été dérobés et se sont retrouvés entre les mains de supercriminels.



À l'hôtel de ville de Chicago, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) négocie avec le maire et ses conseillers pour que COWL reste subventionné par la municipalité. L'enjeu est même plus radical : l'objectif est que la mairie finance COWL, en tant que opérateur de sécurité privé, employant du personnel doté de superpouvoir.



Encore une histoire de superhéros ! Certes, mais en feuilletant rapidement le tome, le lecteur constate que le dessinateur est sous forte influence de Bill Sienkiewicz, époque Elektra: Assassin. Il s'agit plus que d'un hommage, sans être un plagiat. Rod Reis a recours à des procédés graphiques qui sont la marque de fabrique de Sienkiewicz, sans pour autant donner l'impression d'une imitation servile et idiote.



Pêle-mêle, le lecteur reconnaît l'usage de la peinture (ici vraisemblablement à l'infographie) pour la trace enflammée des réacteurs d'un jet-pack. Il y a la façon caractéristique de représenter la ville vue du ciel, par le biais des lumières des rues sous formes de lignes jaunes entrecroisées. Quelques visages un peu figés et regardant directement le lecteur évoquent celui de Ken Wind. Comme Sienkiewicz, Reis utilise des modes graphiques très différents (du dessin figuratif détaillé à l'esquisse à gros traits de crayons), en fonction de la nature des séquences.



Rod Reis ne reprend pas l'ironie sous-jacente des images de Sienkiewicz ; ses dessins restent premier degré. Ils n'ont rien de fade pour autant. À chaque séquence, le lecteur a le plaisir de voir l'environnement, de manière à pouvoir s'y projeter, avec un ou deux détails discrets attestant de la période choisie par le scénariste, les années 1960. Les personnages présentent des morphologies normales, sans musculature exagérée, sans poitrine hors échappant aux lois de la biologie et de la gravité. Les postures et les expressions des visages rendent bien compte de l'état d'esprit de chaque individu, sans exagération, de manière naturelle. En particulier, le sérieux déterminé de John Pierce en impose par son intensité. Reis réussit un portrait tout en nuances et en contradiction de Kathryn Mitchell.



En effet, les scénaristes n'ont pas choisi cette période au hasard, et ils en tirent profit. En particulier les alpha-mâles que sont ces messieurs de COWL considèrent cette femme plus comme un faire valoir que comme un agent utile et efficace. Les dessins montrent à quel point Kathryn a du mal à réfréner l'énervement généré par ces attitudes condescendantes.



L'époque choisie alimente également la situation de cette équipe : Chicago Organized Workers League (en abrégé COWL, c'est-à-dire la cagoule en anglais). Kyle Higgins et Alec Siegel posent comme un fait établi que les individus dotés de superpouvoirs existent depuis avant la seconde guerre mondiale et qu'ils sont intervenus courageusement lors de ce conflit, avec l'aide de plusieurs agents sans superpouvoir. Ils ont eu droit à une reconnaissance bien méritée, qui arrive maintenant à sa fin. Fin d'autant plus inéluctable qu'il semble que COWL ait envoyé à l'ombre tous les supercriminels dignes de ce nom, devenant de ce fait inutile.



Geoffrey Warner (le patron de COWL) se trouve en état de faiblesse pour pouvoir négocier le renouvellement de leur contrat avec le maire de Chicago, afin de continuer à être financé par la municipalité pour assurer une mission de police, en tant que prestataires privés. Les auteurs savent installer une atmosphère de suspicion sur les motivations des uns et des autres. Ils montrent par insinuation comment chacun à ses propres convictions, ses propres objectifs. Il n'y a pas de personnage d'un seul tenant, complètement bon ou complètement mauvais.



Derrière l'apparence d'une dichotomie basique entre superhéros et supercriminels (avec affrontements physiques et décharges d'énergie), Higgins et Siegel montrent des personnages adultes, des enjeux corporatistes, l'obsolescence proche des superhéros en tant que sauveurs, et une société phallocrate.



Malgré cette approche adulte, à la fois pour la mise en image et le scénario, il manque un petit quelque chose. Rod Reis a du mal à trouver des mises en scène pour éviter les pages ne comprenant que des têtes en train de parler. La mise en couleurs sophistiquée a parfois du mal à cacher le vide des arrières plans ; il lui manque un peu de panache. Les composantes de l'intrigue sont résolument adultes avec des enjeux complexes reflétant des problèmes réels de société (en particulier une organisation se perpétuant, alors que sa fonction a disparu). Mais au fil des pages, le lecteur se demande si les agissements de Geoffrey Warner ne sont pas un peu trop transparents, un peu trop inspirés par un personnage de Watchmen, avec un objectif beaucoup plus mesquin. Seul le tome suivant permettra de vérifier si les scénaristes sont plus malins que ça et ont bien caché leur jeu, où si le pot aux roses était trop évident.
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Nightwing, tome 5 : Dernier envol

Les intrigues de ce volume sont vraiment passionnantes.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

J'ai été super contente d'obtenir ce livre pendant les 48 heures de la BD. Car même si je ne m'y connais pas trop en comics, j'aime bien le style et surtout j'adore les histoires de super héros. Préférant celles de Marvel et n'ayant vu qu'une ou deux aventures de Batman, je ne savais pas exactement à quoi m'attendre.

J'ai beaucoup aimé les graphismes ainsi que l'histoire de la fondation de Gotham City mais j'ai dû revenir plusieurs fois au préambule expliquant le rôle de chacun puisqu'il n'est pas si facile de cerner les personnages (ce n'est plus Bruce Wayne qui est Batman mais Dick Grayson et c'est le fils de Batman, dont je ne connaissais même pas l'existence, qui prend le rôle de Robin...).

Les Portes de Gotham est utile pour mieux comprendre l'univers de Batman et très agréable à lire.
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Batman Saga - H.S., tome 1 : Les Portes de ..

une façon simple de découvrir le talent de Scott Snyder, le scénariste actuel de Batman.
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Nightwing, tome 2 : La république de demain

"La République de demain" est une déception. J'aime bien Nightwing, c'est même par le biais de ce personnage que je me suis lancé dans les DC Renaissance ou The New 52. Mais ce tome est trop convenu et trop superficiel.



Pas besoin d'aller chercher bien loin pour trouver l'origine du problème ! Ce sont les récits. En entrée, nous avons la partie se rattachant à l'arc sur "La Cour des Hiboux". Cette "société secrète" a pris racine dans les pages de "Batman" et se prolonge ici sous la forme d'une lutte plus intime puisque Dick va affronter ni plus ni moins que son aïeul.

J'ai bien aimé les flashback, c'est une chose que j'aime beaucoup en général dans les romans, fictions, etc. jeter un œil sur le passé, découvrir un autre temps, d'autres histoires, bref. Ici, ça permet d'alterner les points de vues, de faire rupture dans la colorisation, les planches et avouons-le, de faire durer l'affrontement. Mais cette intervention de La Cour des Hiboux reste brève et pas vraiment surprenante.



Vient le plat de résistance. Malheureusement, il se contente de nous présenter une maigre carcasse sans saveur voire insipide. Bon, tout n'est pas à jeter ! On peut garder les os pour le chien qui se régalera. Ouf ! Un nouveau "villain" sort de l'ombre de Gotham et d’auto-proclame seul véritable protecteur de Gotham. A la tête de son petit commando secret, il veut éliminer notre gentil Nightwing. Bon, le tout est assez caricatural (je ne parle pas de ma présentation mais bien des éléments du comics^^) et ne s'y attarde pas vraiment.

Le seul intérêt ici, c'est peut-être la vie de Dick Grayson. Cette fois, sa vie publique est mise en avant. Des projets se mettent en place et s'étaleront certainement dans les prochains arcs. Après s'être battu contre les fantômes de son passé, Dick essaye d'aller de l'avant en reprenant les rênes du cirque de son enfance. Ce cirque semble vraiment être le pilier central soutenant la "renaissance" de Nightwing et réserve probablement quelques surprises encore. D'ailleurs, cela continu ici par l'association de Dick avec Sonia Zucco, qui n'est autre que la fille du meurtrier de ses parents. Une fois de plus, on jongle avec le passé douloureux, bravant certaines limites pour amener des choses pas si inintéressantes que ça.

En revanche, niveau dessin, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. On retrouve même quelques horreurs comme le visage déformé de Dick par moment. C'est dommage...



Le dessert, enfin, revient carrément sur les origines de Nightwing. Bon, les néophytes comme moi y trouveront leur bonheur puisqu'on y voit, de manière rapide, la vie de Dick Grayson de son enfance avec l'assassinat de ses parents, sa prise en charge par Batman, son entrainement, sa transformation en Robin, à son incarnation de Nightwing. Bon, c'est très rapide, c'est du déjà-vu pour les connaisseurs de cet univers mais ça a le mérite d'être là et d'accompagner cette "renaissance". Ce récit à sa place ici d'autant qu'il introduit la suite des aventures de Nightwing par le biais d'un nouvel adversaire.



En fin de compte, on a l'impression que ce tome est un patchwork tentant maladroitement de faire le lien entre le tout premier arc qui s'attardait sur le cirque, la présence de la Cour des Hiboux dans le Bat-verse, et le prochain grand arc de Nightwing. C'est court, c'est banal, ça s'oublie aussi vite que ça s'est lu...
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