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Critiques de Laura Alcoba (145)
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Le Bleu des Abeilles

Laura Alcoba est une romancière française, originaire d’Argentine et née en 1968.



Le bleu des abeilles est son quatrième roman et il est largement autobiographique puisqu’elle raconte son départ pour la France à l’âge de 10 ans.



Le roman débute durant ses huit ans, à la Plata. La petite fille apprend alors qu’elle va rejoindre sa mère à Paris. Mais, au préalable, elle doit apprendre le français. Très vite on apprend que son père est emprisonné et qu’elle est élevée par ses grands-parents.



En janvier 1979, elle retrouve enfin sa mère au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis. Ce n’est pas tout à fait Paris et ses voisins et camarades d’école sont souvent comme elle, pas tout à fait Français.



Aussi elle fera beaucoup d’efforts pour perdre son accent, améliorer sa prononciation. Sa mère, à l’origine de cette « obsession » appelle cela l’immersion.



On suit alors les semaines, les mois, ces premières années qui ont forgé l’individu. Entre ses journées d’école, ses amitiés parfois en querelles ou en non-dits, sa bataille contre une bibliothécaire, des vacances au ski, et sa correspondance hebdomadaire avec son père, Laura Alcoba dresse un portrait tendre de sa jeunesse où finalement la violence émergente semble être celle qu’elle s’est imposée à elle-même, pour ne pas être différente.



La peur de perdre définitivement son père n’est pas évoquée. Question de pudeur ou insouciance de l’enfance ? Peu importe, la mort en Argentine, les disparitions sont évoqués via une visite au Blanc-Mesnil d’expatriés, amis politiques de ses parents.



Ce roman est donc une suite de chroniques d’une enfance meurtrie par la dictature, et forgée par des efforts personnels pour s’intégrer, pour trouver une « normalité » protectrice, loin des combats politiques.



L’écriture, les dialogues de Laura Alcoba respire la tendresse et la naïveté de l’enfance. Seules les nombreuses descriptions de ses exercices linguistiques pour perdre son accent trahissent la maître de conférences en littérature espagnole qu’elle est devenue.



Au final ce petit roman se lit très facilement et il devrait plaire à un large public.





Olivier (Le Vésinet)
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Le Bleu des Abeilles

Belle description de la difficulté de s'adapter à un nouveau pays, une nouvelle culture,une nouvelle langue...
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Le Bleu des Abeilles

Le livre commence avec le départ de la toute jeune narratrice (âgée d'une dizaine d'années) vers Paris. Depuis quelques temps on l'avait préparé au français en lui inculquant des cours au pays. Son père est emprisonné tandis que sa mère a emménagé dans un appartement, avec une autre expatriée, au Blanc-Mesnil. C'est là que l'attend une nouvelle vie bien loin de son Argentine natale.



Quand elle arrive en région parisienne c'est la grande surprise car la petite fille s'était préparée à vivre et à parler de Paris. Mais la cité de la Voie-Verte, au Blanc-Mesnil, et loin de la carte-postale qu'elle se figurait. Dans le quartier c'est plutôt un melting-pot de populations avec des Espagnols, des Portugais et tous ces expatriés aux peu de moyens. L'appartement est petit, vide de meubles et le quotidien est difficile.



Ce qui m'a fait sourire dans ce témoignage c'est que l'auteur évoque la langue française avec une sorte de fascination mystique. Elle se prend d'amour pour les sonorités et récite les mots compliqués et les "u" qui lui résistent, devant son miroir. Peu à peu elle se met à avoir honte de son accent et conserve une discipline de fer pour se faire accepter et ne pas paraître "étrangère". Lorsqu'elle apprenait avec sa professeur de français d'Argentine, toutes les leçons étaient d'ailleurs assez archétypales. C'est ainsi qu'en arrivant en France le choc de la réalité a été rude.



J'ai beaucoup aimé ce court texte qui, à travers le découpage en épisodes distincts, relate la vie d'une famille dans un pays étranger avec la difficile épreuve de l'intégration. Mais il y a aussi dans le récit l'évocation de la correspondance de la fille avec son père, resté emprisonné en Argentine, qui reflète leurs lectures et c'est à travers elles que s'esquisse le titre (librement inspiré de Maeterlinck) ainsi qu'une incroyable discussion sur la couleur bleue.
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Le Bleu des Abeilles

Il y a longtemps que ce livre « Le bleu des abeilles » est dans ma PAL. Je ne sais plus trop ce qui m'avait attiré, le titre peut-être, et puis aussi que cela soit l'histoire d'une jeune Argentine exilée en France. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire,... quelques mois dans la vie de Laura, jeune fille d'une dizaine d'années qu'on découvre au départ en Argentine, son pays natal. Mais son papa est emprisonné pour des raisons politiques et sa maman est en France, car elle a réussi à fuir avant d'être emprisonnée également. Laura va voir chaque semaine son papa en prison, le jeudi, accompagnée de sa grand-mère. Elle commence à apprendre le français avec Noémie car elle doit rejoindre sous peu sa maman en France. Départ attendu, mais longtemps retardé. Puis vient enfin le grand départ et la découverte de la France, sa confrontation avec la réalité, assez éloignée de l'imaginaire qu'elle s'était créé. On suit son apprentissage de la langue, de sa nouvelle vie, son immersion. Elle garde le lien avec son papa via une lettre par semaine, le lundi, où ils échangent tous les deux, entre autres, sur la couleur préférée des abeilles, le bleu, conversation débutée oralement en Argentine. Laura est une petite fille attachante, touchante, courageuse, parfois naïve, mais qui apprend vite.

Très doux et agréable comme lecture, j'ai bien aimé.
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Le Bleu des Abeilles

En 1979, une fillette prépare son exil d'Argentine, où son père est emprisonné. Sa mère l'attend en France, où elle s'est réfugiée trois ans plus tôt pour fuir la dictature qu'elle a combattue.



Dans ce récit, la jeune narratrice expose sa découverte d'un pays connu jusqu'alors par ouï-dire, ses difficultés et ses espoirs. L'apprentissage et la pratique de la langue française sont une préoccupation majeure pour elle.

Le lecteur a un aperçu des conditions de détention en Argentine, grâce aux échanges épistolaires qu'elle entretient avec son père.



J'ai beaucoup apprécié la justesse du propos, émouvant sans être misérabiliste ni larmoyant, et empreint de la juste dose de naïveté pour rendre le récit très crédible (seul le terme roman laisse penser qu'il ne s'agit pas d'un récit strictement autobiographique). Le style est en outre agréable.
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Le Bleu des Abeilles

Le Bleu des abeilles, le quatrième roman plein de grâce de Laura Alcoba. Délicieux!


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Le Bleu des Abeilles

La narratrice,l'auteure elle-meme,à l'age de dix ans,quitte l'Argentine,laissant derrière elle son pére prisonnier politique à La Plata,pour rejoindre sa mére exilée à Paris.Avec le regard d'un enfant et la juste dose de naïveté,elle revient sur ses premiéres années à Blanc-Mesnil,évoquant ses difficultés avec son nouvel entourage et sa nouvelle langue.C'est un livre touchant,émouvant,écrit en courts chapitres,chaque chapitre racontant une anecdote de la vie d'expatriée de cette petite fille,qui a du changer de monde.Un roman plein de grace,à lire!
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Le Bleu des Abeilles

Très bon livre. Petite fille argentine d'une dizaine d'années, l'auteure a réussi enfin à rejoindre sa mère, réfugiée politique en France. Le père est en prison pendant la dictature du général Videla. Le livre est donc la chronique de la vie d'une petite réfugiée en France.



"Une voyelle muette ! Quand on ne connaît que l'espagnol, on ne peut imaginer que de telles choses existent - une voyelle qui est là mais qui se tait, ça alors ! J'étais plus que surprise - littéralement abasourdie. Et comme exaltée, soudain : je voulais tout savoir à propos de la langue qui était capable de faire des choses pareilles."
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Le Bleu des Abeilles

Ce roman, nous conte l'histoire, en partie autobiographique, d'une petite fille arrivée en France pour échapper à la dictature argentine. Sa vie modeste avec sa mère, ses démêlés avec le français, ses petits camarades avec leurs différences mal acceptées par les autres, la vie dans une cité de banlieu et le lien littéraire avec le papa, en prison en Argentine.

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Le Bleu des Abeilles

Un beau roman doux et naïf sur la découverte d'un pays bien éloigné des apriori, l'apprentissage d'une nouvelle langue compliquée, l'intégration...



Des chapitres courts sur des anecdotes qui parsèment cette nouvelle vie, les courriers hebdomadaires qui rythment les semaines.



C'est à travers les yeux d'enfants encore émerveillés que nous revivons dans les années 70 avec son papier peint caractérisées de ces années ou la mort de Claude François.



Une lecture fraiche et légère.
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Le Bleu des Abeilles

Un joli récit dans lequel Laura Alcoba raconte son propre parcours, celui d’une petite fille de 10 ans réfugiée en France et ne maitrisant ni les codes ni la langue de son nouveau pays.

Entre les lettres hebdomadaires qu’elle écrit à son père emprisonné à Buenos Aires et sa nouvelle vie en banlieue nord avec sa mère, Laura essaie de s’adapter à ce déracinement, au Blanc-Mesnil qui ressemble si peu au Paris des cartes postales.

Dans un texte très touchant, elle nous fait merveilleusement sentir la difficulté pour un enfant d’être différent des autres, de ne pas venir du même monde, de ne pas appréhender les choses de la même façon, de ne pas maitriser les subtilités de la langue.

Une trentaine d’années plus tard, c’est dans cette nouvelle qu’elle a écrit Le bleu des abeilles : bravo pour l’immersion Laura !

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Le Bleu des Abeilles

Souvenirs de fin d'enfance, de débuts d'adolescence pur cette jeune fille arrivée d'Argentine fin des années 70.

Description de petits moments suspendus. C'est doux, c'est tendre. Ce livre est une plume déposée délicatement dans nos mains. C'est une petite madeleine de Proust.

La découverte de la langue française comme la découverte d'une confiserie.

J'ai beaucoup aimé cette petite lecture. Un joli moment de pause. Ce n'est pas une histoire avec un début et une fin. C'est un moment partagé,une sensation, un vrai petit plaisir...
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Le Bleu des Abeilles



Laura a dix ans lorsqu’elle quitte l’Argentine où son père a été emprisonné. Nous sommes en 1979 sous la dictature argentine. Sa mère est partie en France en 1976 et Laura devait la rejoindre quelques mois plus tard mais cela n’a pas été si simple.

Elle réside à La Plata où elle apprend le français avec un professeur, Noémie. Elle promet à son père de lui écrire toutes les semaines, en espagnol, sans parler de politique ou de choses compromettantes. Ils vont donc parler de livre. Son père lui parle du livre qu’il est en train de lire et elle se le procure en français. Le premier sera « la vie des abeilles » de Maeterlink dans lequel l’auteur essaie de prouver que leur couleur préférée est le bleu. Laura et son père vont donc disserter sur ce thème.

Arrivée en France, elle découvre que les saisons sont inversées par rapport à l’Argentine et fait la connaissance d’Amalia l’amie de sa mère. La première semaine, elle suit sa mère qui accompagne des enfants handicapés mentaux ou moteurs de leur domicile à leur centre de soins, un univers qu’elle ne connaît pas : elle communique avec eux par le regard car ils ne parlent pas.

Ensuite, elle est admise à l’école et découvre les autres enfants pas toujours gentils, parfois même cruels avec les émigrés, heureusement trois autres enfants espagnol et portugais vont se liés d’amitié avec elle.

On assiste à ses progrès en français, à la façon dont elle doit expliquer les différences des saisons entre les deux hémisphères, mais aussi qu’elle vient de très loin, qu’elle a pris l’avion pour venir.

Elle croyait que sa mère habitait Paris mais en fait c’est à Blanc-Mesnil, donc pas de tour Eiffel mais les immeubles des banlieues.

On la suit donc dans ses progrès en français mais aussi dans sa vie de tous les jours et ses expériences que je vous laisse découvrir.



Ce que j’en pense :



Laura Alcoba nous raconte sa propre histoire, à la première personne, et on a vraiment l’impression que c’est l’enfant de dix ans qui s’exprime. Elle nous raconte la douleur de quitter son père, prisonnier de la dictature, la difficulté de parler en français car elle doit traduire dans sa tête avant, ses difficultés avec les moqueries des autres enfants.

Elle raconte très bien l’exil, la difficulté d’être émigrée, tous les efforts qu’elle fait pour s’intégrer à tout prix, elle veut parler la langue couramment aussi bien sinon mieux que les autres, elle doit tout faire pour ne pas être différente et attirer l’attention sur elle.

Le seul lien avec son père est l’écriture qui lui permet de s’exprimer en espagnol sur des livres qu’elle lit en français. L’épisode avec la bibliothécaire ne manque pas de sel et montre sa détermination : elle choisit un livre d’après son titre « les fleurs bleues », et elle s’obstine à le lire jusqu’au bout pour prouver qu’elle avait eu raison de le choisir à la place du « petit Nicolas » qui lui était conseillé.

Un autre moment extraordinaire est sa découverte des vacances à la neige dans une famille qui fait découvrir le ski aux enfants d’immigrés, et le pacte tacite avec l’autre enfant d’origine étrangère qui vient avec elle : quoi qu’il arrive on ne parlera qu’en français...

Elle me fait penser à ces étrangers qui mettent un point d’honneur à parler le français le mieux possible, parfois mieux que nous français d’origine, avec un vocabulaire très riche.

Elle m’évoque en cela Georges Semprun, alors élève à Louis le grand, d’où sont sortis pas mal érudits, et qui a toujours présent à l’esprit le regard méprisant de la boulangère qui se moque de son accent tous les matins quand il se présente dans sa boutique.

C’est dur d’être un émigré car on ne sait pas toujours où est sa place, dédaigné dans son pays d’origine où il est considéré comme un étranger et dans son pays d’accueil qui le traite aussi en étranger. Donc où se trouve l’identité ? Passe-t-elle par la maitrise parfaite de la langue ? A-t-on besoin de parler parfaitement une langue pour être intégré ? Est-ce qu’on doit abandonner sa culture d’origine pour s’intégrer?

L’amour pour le pays d’accueil ne passe pas forcément par l’excellence, ou la nécessité de se glisser dans un moule car l’enrichissement tient au mélange des cultures et non à l’exclusion de l’une au profit de l’autre.



Joli parcours Laura, et belle histoire qui donne envie d’aller voir vos précédents livres.


Lien : http://eveyeshe.canalblog.com
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Le Bleu des Abeilles

Un roman très court mais intense, il s'agit d'une autobiographie de l'auteure à l'âge de 11 ans lorsqu'elle quitte l'Argentine pour rejoindre sa mère, réfugiée en France car opposante à la dictature.



On retrouve les peurs et les doutes d'une petite fille qui découvre une langue et un pays, l'école, la lecture, les amis... Mais tout ça de l'autre côté de l'Atlantique.



Beaucoup apprécié!
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Le Bleu des Abeilles

Le bleu est décidément en vogue. Après Julie Maroh et son « bleu est une couleur chaude », c’est au tour du « bleu des abeilles » de venir nous émouvoir avec finesse et poésie.

1979, la jeune narratrice quitte La Plata et son père emprisonné dans les geôles argentines pour rejoindre sa mère réfugiée en France. Alors qu’elle découvre un pays fantasmé, c’est l’amour des mots et de la langue française qui émerveille la jeune fille. Tandis qu’elle entretient une correspondance épistolaire avec son père, elle découvre les joies de la démocratie, même si l’exil lui pèse énormément.

Un roman qui vous prend par la main et vous enveloppe dans sa bulle avec une délicatesse et une justesse très touchante. Laura Alcoba (car on imagine bien sur que ce sont en grande partie ses propres souvenirs) nous montre son amour des mots, des syllabes, des sons avec une innocence jamais naïve. Un roman bourré de charme dont le seul défaut est d’être trop court. Bien à vous et merci Laura.

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Le Bleu des Abeilles

Le bleu des abeilles du titre, c'est une référence à la couleur préférée de ces insectes, selon un livre qui a longtemps passionné la fillette, et dont elle discutait, par lettres interposées, avec son père. Lui écrire était le seul lien possible entre elle, réfugiée en France avec sa mère, et lui, emprisonné en Argentine.



Dans ce très court récit (120 pages à peine), l'auteur se replonge dans ses souvenirs d'enfance, lorsqu'elle avait une dizaine d'années. Elle revient sur les mois qui ont précédé son départ pour la France, où se trouvait déjà sa mère. Départ mainte fois reporté, ce qui lui permit d'apprendre le français avec une prof particulière. Cet apprentissage se faisait via des manuels présentant une vision de la France tellement cliché, qu'elle s'étonne à son arrivée de ne pas voir les bords de Seine et de rencontrer des chiens ne s'appelant pas Médor. Elle décrit avec son regard d'enfant l'immeuble de cité dans lequel elle vit, le papier-peint très seventies, les vêtements trouvés en seconde main, l'émerveillement devant la neige. Elle fait part de sa crainte d'être stigmatisée à cause de sa langue maternelle et de son accent, de ses efforts pour maîtriser le français, de son refus de parler espagnol avec d'autres enfants immigrés, de sa stupéfaction lorsque pour la première fois elle pense en français. Et c'est un régal, sur le plan de la langue, parce qu'elle a recours à quelques savoureux jeux de langue et de mots. Elle a ainsi peur, puisqu'elle suit les cours en français dans un soucis d'immersion, histoire de la "mettre dans le bain", qu'on ne décide finalement de la "sortir de la piscine". Elle dit sa volonté de maîtriser le français afin de s'intégrer, allant jusqu'à lire avec acharnement un livre totalement hors de sa portée, simplement pour prouver qu'il ne faut pas la cantonner aux livres pour jeunes enfants.



Elle n'aborde pas la situation en Argentine en tant que telle, mais les retrouvailles avec d'autres réfugiés, et les nouvelles parfois tragiques qu'ils échangent au sujet d'autres opposants autrefois fréquentés.



Surtout, elle parle de son père. Ce père avec qui elle décortique son livre sur les abeilles, se posant toujours les mêmes questions, échangeant des interprétations dont elle sait au fond qu'il ne s'agit que d'entretenir du lien, de parler avec lui. Ce père avec qui elle parle littérature, recopiant les extraits qui l'ont marquée, mais en espagnol afin de ne pas voir ses lettres refusées par les gardiens. Ce père qui lui réclame instamment une photo d'elle, qu'elle ne parvient pas à lui envoyer. Parce que cette photo doit respecter les conditions imposées par l'administration pénitentiaire tout en correspondant à ce qu'elle veut lui montrer, elle. Parce que cette photo est la dernière qu'il pourra afficher dans sa cellule et que la peur de faire le mauvais choix et de n'avoir pas d'autre chance la paralyse. Et ces doutes de petite fille, face à ce qui lui semble une si grande responsabilité, me serrent le coeur.



Un récit touchant, entre légèreté enfantine et difficulté d'être différent des autres, dans lequel l'amour des mots et de la langue rayonne, et que j'aurais souhaité un peu plus long, tant je me suis attachée à cette fillette déterminée à s'intégrer malgré le déracinement et les désillusions des débuts.
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Le Bleu des Abeilles



J’ai eu le plaisir de rencontrer Laura Alcoba au « Salon des dames » de Nevers. J’ai trouvé une personne charmante, souriante qui m’a gentiment dédicacé « Manèges » que j’ai voulu lire avant celui-ci pour suivre l’ordre chronologique.

Dans cet opus, la narratrice arrive en France, retrouver sa mère. En vue de cet exil, la petite fille a suivi des cours de français. Elle rêvait Paris et se retrouve en banlieue. Elle rêvait d’un tête-à-tête avec sa mère et la voici avec une colocataire en plus. Elle pensait maîtriser peu près le français, la voici en face de difficultés.

La voici mise dans le bain. Inscrite à l’école de la république, elle découvre la vie d’immigrée, qui n’est pas une sinécure ; accent, langage, cohabitation, la crainte de la différence, la peur d’être montrée du doigt. Par ailleurs, c’est une plongée dans les années 70 avec ce fameux papier peint « pop’art » qui tapisse les murs de l’appartement, les débats télévisés avec Georges Marchais, les meubles et bibelots suédois…

J’ai beaucoup aimé le passage concernant le e muet. Chose évidente pour nous, mais qui, pour Laura relève du mystère « une voyelle qui est là et qui se tait, ça alors ! ». Il y a « Magnolia for ever » et la tristesse de Nadine lorsqu’elle a compris que Laura est arrivée après la mort de son idole «Ses yeux semblaient une nouvelle fois humides, mais ce qui a rendait triste désormais, c’est que j’aie pu rater cette époque-là, le temps où Claude François était de ce monde. Que je sois venue après, trop tard. »

L’intégration prend des chemins de traverse ou, ici, de montagne. Imaginez Laura goûtant pour la première fois du Reblochon. Un très bon moment que je visualisais en souriant.

Avec une écriture très légère, pleine de pudeur, de délicatesse et d’humour Laura Alcoba parle de l’exil et de ses difficultés, et tout est dit. Ne nous y trompons pas, il y a toujours, en arrière-fond, l’absence du père, le lien qui les unit grâce aux lettres qu’ils s’écrivent, la prison, la difficulté de lui envoyer cette 5ème photo, qu’il voudrait punaiser sur le mur de sa cellule. La construction du livre permet une lecture ludique. Chaque chapitre est comme une saynète, un épisode du film de la vie de Laura.



Un livre aussi délicat que son auteur


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Le Bleu des Abeilles

Le bleu des abeilles est un roman écrit par Laura Alcoba en 2013 et édité par les éditions Gallimard. La biographie de l'auteur peut nous mener à penser que ce roman est autobiographique, la petite fille pourrait donc être Laura Alcoba. Cette dernière est une écrivaine et traductrice de romans espagnols. Elle a écrit de nombreux livres comme  Manèges ou Jardin blanc et traduit certains romans. Depuis le mois d'octobre 2013, elle est également éditrice aux éditions du Seuil, chargée du domaine hispanique.



Dans ce roman, Le bleu des abeilles, la narratrice a 10 ans lorsqu’elle parvient à quitter l’Argentine pour rejoindre sa mère, opposante à la dictature réfugiée en France ; tandis que son père, opposant lui aussi, est en prison à La Plata. Par ailleurs, elle entretient avec lui une relation épistolaire sur laquelle l'histoire repose. Lorsqu'elle arrive en France, elle s’attend à découvrir Paris, la tour Eiffel et les quais de Seine qui l 'émerveillaient lors de ses cours de français en Argentine. Mais Le Blanc-Mesnil, où elle atterrit, est totalement différent de ce qu'elle imaginait. Elle découvre alors un monde nouveau, une nouvelle langue, la démocratie, la tolérance et tente peu à peu de s'intégrer à cette nouvelle vie. Nous pouvons le constater lors de ses rencontres avec ses nouveaux camarades, certains la rejette mais d'autres viennent naturellement vers elle. Ou bien lorsqu'elle s'entraîne devant son miroir pour bien prononcer les « r » afin de parler couramment le français.





Dans ce roman, nous avons eu de belles surprises mais aussi quelques déceptions. Nous avons particulièrement apprécié le fait d'aborder un thème d'actualité , n'étant pas des plus faciles à proposer à un public relativement jeune : la terrible réalité des immigrés. Dans une histoire touchante, remplie d'émotions, nous suivons la jeune narratrice, séparée de son père mais qui garde un lien fort avec lui, avec ses nombreuses lettres et cette fameuse cinquième photo qui doit être parfaite. Par ailleurs, Laura Alcoba nous livre, dans une écriture claire et simple, les impressions de la jeune fille, que nous suivons pas à pas. Le récit ne tombe jamais dans le pathétique : le manque de la présence paternelle est constant, le déracinement aussi mais elle reste positive et ne s'apitoie pas sur son sort.

Mais comme aucun livre n'est parfait, nous avons bien évidemment été déçus par quelques détails. Par exemple, nous avons été frustrés par la présence uniquement épistolaire du père de la jeune narratrice. Malgré le fait que ce roman soit justement basé sur cette liaison, nous aurions au moins aimé voir cet homme énigmatique au début de l'histoire pour le rendre plus réel. Aussi, au début de l'histoire, la narratrice entretient une correspondance avec son amie argentine Julieta. Cette relation se perd un peu au fil de la lecture et mes camardes et moi avons été d'accord pour souligner l'intérêt que l'histoire aurait eue à mêler les deux correspondance (celle entre le père et sa fille et celle entre cette dernière et son amie argentine). Le lien avec son pays natal aurait peut-être pu être renforcé, en gardant ce contact avec une jeune fille du même âge qu'elle vivant encore en Argentine, Julieta pourrait par exemple lui raconter ce qu'il se passe à l'école, ce qu'elle vit au sein de sa famille, et, aussi, on aurait pu avoir le point de vue d'une enfant sur la dictature argentine. Malgré tout, les points positifs priment sur les négatifs et c'est globalement un livre qui nous a plu.



Pour conclure, nous avons eu des avis très partagés sur la question suivante : « A qui conseiller ce livre précisément ? ». Certaines personnes ont affirmé proposer cette histoire à des adultes matures, car derrière cette histoire se cache la dureté du quotidien des immigrés, leur intégration et la fuite de la dictature qui n'est pas facile à comprendre. D'autres ont proposé ce roman à des étudiants pouvant être touchés par l'histoire de la narratrice qui n'a que 10 ans et endure déjà beaucoup de choses et à la fois comprendre le message caché de l'histoire. Les points de vus ont divergé et c'est à vous de faire votre choix !





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Le Bleu des Abeilles

Ce livre m'a été offert lors de ma soutenance de thèse. En fait il s'agit du seul cadeau que j'ai eu. J'ai beaucoup aimé ce la lecture de ce livre car la relation de l'auteure avec le français m'a aussi aidé à comprendre ma relation avec cette langue qui est devenue ma deuxième voix pour m'exprimer.
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Le Bleu des Abeilles

Roman-récit plein de tendresse, d'anecdotes souriantes et d'émotion contenue, ce livre est aussi un éloge de la lecture qui sauve, protège et nourrit.
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