Citations de Laura Berg (20)
- On a oublié l'obélisque!!
- Viens, on y retourne!
Ce monument a été érigé par le tsar pour rendre hommage aux Polonais qui ont rejoint ses rangs. C'est pour nous un objet de dégoût.
Comme le veut la tradition, nous crachons chaque fois que nous passons devant.
- A toi Maria!
Crash!
Française, je serai à l'initiative d'un service de radiologie mobile pendant la guerre de 14-18. J'équiperai des véhicules de tourisme d'appareils Röntgen, et je partirai sur le front avec Irène pour former les médecins à la radiologie. Plus d'un million de blessés seront secourus grâce à ces installations.
Française,
je serai à l'initiative d'un service de radiologie mobile pendant la guerre de 14-18 ... J'équiperai des véhicules de tourisme d'appareils Röntgen, et je partirai sur le front avec Irène [ma fille aînée, également scientifique] pour former les médecins à la radiologie.
Plus d'un million de blessés seront secourus grâce à ces installations.
Polonaise,
je verrai mon pays renaître en 1919. Je reviendrai à Varsovie pour inaugurer un Institut du Radium et faire mes adieux à la Vistule. Ce jour-là encore, Bronia [ma grande soeur, médecin] sera à mes côtés.
A la maison, nous parlons polonais, partout ailleurs, c'est interdit. (...)
Ma mère a quitté son poste de directrice. Elle nous enseigne à la maison ce que nous n'avons pas le droit d'apprendre à l'école.
(La mère s'adresse à ses 2 fils et à ses 3 filles)
- Voyez comme Victor Hugo défend la cause du peuple polonais.
- Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
- Rien de précis. Cela fait sept ans que j'ai quitté le lycée. Depuis, j'apprends la chimie dans les livres.
Il est temps de mettre ce que j'ai lu en pratique !
La nuit, quand tout est silencieux, je viens mener ici mes premières expériences.
Je suis encore hésitante, mais ...
Quelque chose en moi s'éveille.
2 des sœurs, Bronia et Maria (la future Marie Curie) :
- Les femmes polonaises n'ont pas accès aux études supérieures.
Elles sont peu nombreuses à aller dans les écoles publiques russifiées ...
Peu nombreuses également à pouvoir travailler.
- S'il faut y voir un avantage, disons qu'elles cultivent l'art de s'instruire en toute liberté, et d'éduquer leurs enfants hors du contrôle des autorités.
Bientôt, elles uniront leurs forces pour créer une université clandestine.
J'y reviendrai ...
Deux ans plus tard, ma scolarité s'achève.
- Cette médaille d'or récompense l'excellence de votre parcours parmi nous, Maria. Quels sont vos projets ?
- Continuer d'apprendre !
J'ai quinze ans. Je rêve d'aller faire mes études à Paris.
(Pierre s'adresse à Marie, une lettre à la main)
- Marie, on me décerne le prix Nobel avec Henri Becquerel !
Pourquoi n'es-tu pas nominée, toi aussi ?
Je vais écrire en Suède à Mittag-Leffler ... et en France à Henri Poincaré !
"Je désirerais beaucoup partager cet honneur avec Mme Curie et que nous soyons considérés ici comme solidaires, de même que nous l'avons été dans nos travaux.
C'est elle qui a eu le courage d'entreprendre la recherche chimique des éléments nouveaux, elle a fait tous les fractionnements pour la séparation du radium ..."
Le 12 décembre 1903, le prix Nobel de physique nous est officiellement attribué à tous les deux, ainsi qu'à Henri Becquerel.
Et Pierre obtient une chaire à la Sorbonne.
- Au radium !
- Au radium !
- Au radium, et à l'arrivée prochaine de notre deuxième enfant !
Les années passent, grises et mornes.
Où sont passés les rêves qui me mettaient le feu aux joues ?
J'avais l'ambition de travailler pour le peuple, avec le peuple ...
- J'adore la chimie ! Et toi, Maria, qu'est-ce que tu préfères ?
- Je ne sais pas, tant de choses m'intéressent !
Je lis Ernest Renan, Heinrich Heine, Louis Blanc, Alfred de Musset ...
Si je méprise l'autorité du tsar, cela ne m'empêche pas d'apprécier la littérature russe. Dostoïevski en particulier.
En quatorze ans, j’étais retourné trois fois en Pologne, et j’en gardais le même souvenir, vague, alcoolisé. L’odeur du brûlé dans les rues de Poznan, le crissement des tramways. La neige noire qui s’entasse dans le caniveau et le froid qui s’infiltre sous les portes, sous les vêtements.
(La mère, s'adressant à la grande sœur de Maria, surnommée Mania.
Elle a remarqué que Mania sait déjà un peu lire)
- Bronia ! Tu apprends à lire à ta sœur ! Mais elle n'a que quatre ans !
- C'était seulement pour s'amuser ...
- Mania a encore l'âge de jouer aux cubes et aux poupées, de nous chanter des comptines.
(puis la mère à sa fille, Maria, Mania, Manusia)
- Profite de tout cela tant que c'est de ton âge, Manusia.
On peut se demander si l’humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mûre pour en profiter ou si cette connaissance ne lui sera pas nuisible. Pierre Curie - Postface
Elle ferme les yeux, engourdie. Ils sont des zèbres venus s'abreuver à la rivière, dans le soleil couchant. Il n'est plus question de rester, de partir, peu importe l'avenir qui se profile, quelque chose de doux les avale"
On peut concevoir que dans des mains criminelles, le radium puisse devenir très dangereux.
On peut se demander si l’humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mûre pour en profiter.
Mais je suis de ceux qui pensent que l’humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles.
Le 12 décembre 1903, le prix Nobel de physique nous est officiellement attribué à tous les deux, ainsi qu'à Henri Becquerel. Et Pierre obtient une chaire à la Sorbonne.
Pensez, mesdemoiselles, à ces vers d’Adam Asnyk…
« Vous, prenez le flambeau du savoir, faites une œuvre neuve dans le travail des siècles et bâtissez le palais de l’avenir… »
(Le père)
- Maria Salomea Sklodowska
(un des frères, tout content de voir le bébé)
- Salomea, comme grand-mère !
(...)
- En 1867, je suis encore loin de m'appeler Marie Curie !
Ma mère est directrice d'une école de jeunes filles à Varsovie, mon père y est professeur.
Apprendre à bien se comporter sans y être contraint était la meilleure chose qui soit.
Suite au Prix Nobel de Pierre Curie, il écrit :
Je désirerais beaucoup partager cet honneur avec Mme Curie et que nous soyons considérés ici comme solidaires, de même que nous l’avons été dans mes travaux.