AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Laura Ulonati (34)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Double V

C’est par le truchement d’une photo que Laura Ulonati fait la connaissance des deux sœurs Stephen. On les voit jouer au cricket « simplement deux filles d’il y a presque cent trente ans. L’une en avait alors douze, l’autre quinze. » L’aînée restera dans l’ombre de l’autre qui deviendra célèbre sous le nom de Virginia Woolf. Pourtant, Vanessa Bell avait tout pour devenir une peintre célèbre mais sa renommée sera de courte durée avant de sombrer dans l’oubli. Sa destinée artistique suit celle de sa vie qui se dilue, se perd au contact de Virginia, cette sœur trop présente et d’une grande possessivité.

Avec une enfance piétinée par les abus sexuels subis par leurs demi-frères, elles resteront toujours très proches, même si la rancœur, la jalousie parsèmeront leur relation. Dans une époque corsetée par les mœurs austères marquées par l’hypocrisie de la bourgeoisie Victorienne, les deux sœurs sauront s’inventer une vie indépendante et, au-delà de leurs mariages respectifs, vivront une sexualité très libre.

Virginia la passionnée, l’insolente, se jettera à corps perdu dans l’écriture, des tragédies qui seront l’autre face de sa folie, ses dépressions et ses insatisfactions. Possessive et excessive en tout, ses relations avec sa sœur seront assombries par la rivalité et la jalousie.

L’autrice a fait le choix de donner la parole à Vanessa, l’absente, la discrète qui tente de s’affranchir de l’amour possessif et destructeur de Virginia en se réalisant dans la peinture et la maternité. C’est un travail d’équilibriste que Laura Ulonati maitrise parfaitement en racontant le destin des deux sœurs empêtrées dans leurs sentiments contradictoires et c’est à travers les pensées intimes et l’œuvre picturale de Vanessa que l’on découvre Virginia.



« Je voulais que ma victoire sur elle soit totale. Ma sœur adorée. Je ne l’aimais plus car, en elle, je m’étais trop reconnue. Je lui opposais la défense absolue de mon regard, moi qui étais assez téméraire pour ne pas voir la force de mon orgueil, de sa possession maligne. »



Roman magistral, envoûtant, mêlant biographie et romanesque avec aisance. L’écriture troublante et sensuelle de Laura Ulonati vogue entre passé et présent pour nous révéler une biographie romanesque exaltée et tumultueuse qui nous bouscule et nous bouleverse.



Commenter  J’apprécie          652
Double V

Laura Ulonati signe avec « Double V » publié chez Actes Sud un roman proprement fascinant d’une écriture poétique et charnelle mais aussi âpre, rugueuse, sans compromission quand il s’agit de nous confier, tantôt comme un murmure soufflé au creux d’une oreille ou bien au contraire comme le cri de rage, de colère de deux sœurs : Virginia Woolf et Vanessa Bell. Il y a ce qui est écrit et ce qui se lit entre les lignes, un mélange de pudeur et d’effronterie, une histoire tragique concomitante d’un talent exceptionnel pour l’écriture de la cadette Virginia et d’une reconnaissance en pointillée pour Vanessa, la sœur aînée. Deux enfants marquées très tôt par la violence sexuelle de leurs deux ignobles demi-frères. Une tragédie qui hantera Virginia, qui accentuera sa sensibilité exacerbée, son mal-être, la dépression, les tentatives de suicide entrecoupées de séjour dans des asiles qui n’avaient de « psychiatrique » que le nom. Virginia est celle qui dira non et vivra sa bisexualité de façon libre et provocante aux yeux des bonnes consciences britanniques du premier tiers du XXème siècle. Une autrice exceptionnelle, une intellectuelle qui, dès la prime adolescence, dame le pion aux pédants et prétentieux savants des salons de la bonne société dont fait partie la famille Stephen. L’écriture est son bréviaire, son exutoire, le lieu où ses voix prennent une forme concrète débouchant sur des romans où la tragédie pointe toujours. L’écriture comme le prolongement de soi-même, une béquille pour soutenir, un manteau pour se réchauffer le cœur et les mains. Virginia et Vanessa, deux trajectoires intellectuelles et artistiques, deux caractères, deux visions mais une relation unique faite de braise et de souffre mais aussi de douces caresses et confidences, d’élan du cœur. Virginia Woolf connu un succès littéraire exceptionnel, une œuvre d’une modernité incroyable faite de combats féministes précurseurs, d’une vie sexuelle librement vécue, d’une bisexualité assumée en femme libre qu’elle était. Les relations entre Vanessa, l’ainée et sa cadette Virginia vont évoluer avec le temps. Vanessa souffre d’être l’éternelle absente, celle qu’on oublie, celle qui doit demeurer dans l’ombre du succès fulgurant des romans de Virginia. Un roman sur les relations intra familiales, la jalousie, la rancœur mais aussi l’amour et la tendresse. La rivière où s’écoule nos vies est rarement calme mais furieuse, en colère, tumultueuse et prête à l’insoumission dans une période de l’histoire britannique où le quand dira t’on et la bonne conscience, la bien-pensance, le patriarcat et la religion font offices de cloche recouvrant les aspirations émancipatrices des femmes. L’écriture sublime de Laura Ulonati se rapproche d’une autrice que j’apprécie beaucoup : Carole Martinez. Un roman poignant, envoûtant, c’est un des grands textes à découvrir en cette rentrée littéraire 2023 ! J’ai rarement lu un roman aussi puissamment évocateur, avec un souffle romanesque étourdissant.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
Commenter  J’apprécie          355
Une histoire italienne

Un premier roman réussi. J'avais sorti mon sabre, parée à l'éraflure. Car les Français qui parlent d'Italie peinent à sortir des clichés. Je pense notamment à « Le soleil des Scorta » de Laurent Gaudé ou à « Je cherche l'Italie » de Yannick Haenel. Mais il arrive aussi que nos jeunes auteurs tutoient le génie lorsqu'ils se frottent à la botte. Ce fut le cas de « La piste Pasolini » de Pierre Adrian et donc, aujourd'hui, d'une « Histoire italienne ». La principale qualité de ce roman est sa sincérité et son humilité. La petite histoire du héros, Attalo Mancuso, se confond avec la grande histoire de l'Italie fasciste dont Laura Ulonati examine avec malice tout le ridicule, à l'image de Benito Mussolini, acteur principal d'une représentation qui vire au tragique en Abyssinie. C'est un des mérites de ce livre : revenir sur cette antichambre des accords de Munich que fut l'abominable écrasement de l'Éthiopie. Et l'auteure de souligner qu'ils étaient bien loin les « Italiens, braves gens », ces soldats qu'on ne pouvaient pas prendre au sérieux. En Afrique Orientale, ils jouèrent une macabre comédie. Laura Ulonati a une écriture aérienne, servie par des formules qui font mouche. Elle expose les égarements du fascisme, sans voyeurisme ni sensationnalisme, avec l'absurde en ligne de mire : « Voilà comment s'égare un peuple : en étouffant sous des pampilles illusoires le sel de ceux qui sculptèrent patiemment, les terrasses sur la surface des montagnes, y faisant croître l'olivier, le blé, la vigne ». Ulonati malmène ses héros (Mancuso et l'Italie) avec intelligence et tendresse. Ce fut donc un très bon moment de lecture. Je ferais cependant deux reproches. Le premier, c'est l'usage excessif des mots italiens dans le texte, pas toujours nécessaires (ex : palazzo pour palais), et qui semblent là pour asseoir le pédigrée d'"italianitude" de l'auteure. Le second, c'est la fin, facile et paresseuse. Dernière recommandation : lisez la préface de ce livre après l'avoir terminé - il faudrait toujours procédez ainsi, d'ailleurs.
Commenter  J’apprécie          244
Dans tout le bleu

Il paraît que la misère est moins pénible au soleil. Pourtant, dans ce quartier pauvre de Nice sans vue sur la mer, les immigrés italiens ont vécu chichement, même si, en rentrant au pays pour quelques jours de vacances d’été, ils pouvaient jouer celui ou celle qui a réussi en France. Il sent bon l’Italie votre nom. Oui, il sent bon l’exil, l’immigration. Ariane a été élevée par cette mère, femme de ménage sans affection mais alors que la mère devient âgée, Ariane tente un rapprochement. C’est alors que survient la maladie d’Alzheimer. C’est l’histoire d’un rendez-vous raté, d’une mère incapable d’aimer, d’une fille qui aime tout comme elle hait cette mère et qui tente de reconstituer sa vie et de découvrir ce qu’elle a été. Sa mère va devenir inaccessible du fait de la maladie alors Ariane va tenter de l’accompagner au mieux.

“Le vent s’élève à nouveau jusqu’à ce château de nuages au-dessus de nous. Dans cet espace céleste où sont restés perchés mes rêves de petite fille, quand je voyais ma mère danser sur un pavé d’étoiles”.

Cette citation donne un bref aperçu de la poésie de Laura Unolati.

Un roman intimiste, d’une belle écriture qui aborde avec pudeur les relations complexes entre mère et fille, les carences affectives, particulièrement lorsque vient l’heure de la dépendance.



Challenge ABC 2022.

Challenge multi-défis 2022.

Challenge Riquiqui 2022.

Commenter  J’apprécie          200
Dans tout le bleu

Terminer un livre et se dire que les frissons qui nous dévorent lui sont dus. Le refermer, le rouvrir, relire au hasard quelques lignes, les mâcher, les avaler puis reprendre et recommencer. Des mots en écho, une histoire qui résonne, une fille et une mère.

Ariane voudrait l’étreindre cette mère qui lui échappe murée dans les silences et toute la dignité de son corps dont elle colmate la déchéance de l’âge. L’esprit s’égare, les souvenirs lointains accrochés au présent, le quotidien oublié. La fille pallie les manques glanant entre deux mots et un regard vitreux quelques bribes de l’histoire de celle qui fut dure et qui ne l’aimait pas, cherchant à comprendre pour mieux pardonner, espérant une caresse, un sourire, toujours en quête d’une reconnaissance jamais obtenue.

Ce roman est d’une justesse époustouflante. L’écriture magnifique. Il est un plaisir des yeux et des oreilles lors d’extraits à lire à voix haute. Poétique. L’amour filial nous éclate au visage dans toute la complexité de l’histoire qui constitue chaque âme. Il trace l’espoir et l’attente. Il raconte la vieillesse, l’amour, les rêves brisés. Il parle d’une fille et d’une mère.

Il est un coup de cœur.


Lien : https://aufildeslivresbloget..
Commenter  J’apprécie          160
Double V

Virginia Woolf, oui, elle est célèbre. J'ai déjà lu quelques ouvrages qui, de près ou de loin évoquaient sa vie. Mais sa sœur, Vanessa Bell, qui est-elle ? A part son nom, je ne connais rien d'elle.

Parmi les livres proposés par Babelio, lors de son opération Masse critique, je repère celui de Laura Ulonati. Ce qui m'a tout d'abord attirée, c'est la photo de couverture. Elle me semble assez mystérieuse avec ces deux adolescentes très chic de la fin XIXe siècle, en train de jouer au cricket. A l'avant-plan, c'est l'aînée, Vanessa, très concentrée sur sa batte. Mais la balle, c'est Virginia qui la tient. N'est-ce pas la métaphore de leur vie ? Virginia attirera à elle toute l'attention. Vanessa restera dans l'ombre.

Le roman de Laura Ulonati retrace, de façon très particulière l'univers des deux sœurs et leur relation très compliquée d'amour-haine.

Leurs parents sont deux veufs et ils ont déjà chacun des enfants de leur première union. Ensemble, Julia et Leslie Stephen auront encore deux filles et deux fils.

Je ne peux pas dire que Leslie Stephen soit un père très sympathique, vu son attitude odieuse avec sa première fille, attardée mentale, puis, avec celle de Julia après la mort de son épouse. Les garçons seuls sont considérés comme importants. Ils pourront faire des études. Vanessa et Virginia n'auront qu'à se débrouiller comme elles le pourront.

L'auteure adopte un style très particulier. Tantôt narratrice extérieure, tantôt intérieure, son « Je » est ambigu. Elle fait en sorte que le lecteur ne sache pas très bien quand elle parle au nom de Vanessa et quand il s'agit d'elle-même. Je ne la connais pas, mais j'imagine qu'elle a (au moins) une sœur et que leur relation est également compliquée. Souvent, elle s'identifie à Vanessa. Celle-ci se montre tantôt protectrice, tantôt jalouse, tantôt pleine d'amour et d'admiration, tantôt excédée et en colère (on la voit effacer les visages des portraits de sa sœur qu'elle a peints.)

Ce qui frappe dans ce roman, c'est d'abord l'écriture, pleine de finesse et de délicatesse. L'auteure use d'images très justes et originales. Elle excelle dans l'évocation des écrits de Virginia et des tableaux de Vanessa. Comme je ne les connaissais pas, je les ai cherchés sur le Net, et, pour la plupart, ils m'ont beaucoup plu.

Le livre est rempli d'implicite, ce qui complique la tâche du lecteur et lui demande un effort. Très souvent, Laura Ulonati fait allusion à des épisodes qui ne sont pas expliqués précisément. Il faut donc les imaginer. De cette manière, je pense, elle traduit les habitudes de l'époque, qui veut que l'on taise certaines choses, même (surtout) si elles sont graves. Il faudra donc lire entre les lignes les rapports malsains des fils aînés de Julia avec leurs demi-sœurs ou de Leslie avec sa belle-fille.

De même l'amour sans espoir que voue Vanessa au jeune peintre Duncan, qui lui préfère « Bunny » ou les regrets de Virginia :  « Sur le pont de la carence, c'est là que nous nous rejoignons ; celui du déni de nos corps par deux hommes. »

C'est un livre très exigeant, mais intéressant que je ne regrette pas d'avoir lu.

Aussi j'exprime ici toute ma reconnaissance à Babelio qui m'a permis de le gagner et aux éditions Actes sud qui me l'ont envoyé, accompagné d'un petit message très aimable qui m'a fait bien plaisir.
Commenter  J’apprécie          132
Double V

"Je ne vois plus qu'une nécessité, raconter Vanessa et Virginia."



Vanessa. Virginia. Le double V de ce titre.

L'une peint, l'autre écrit. L'une connaitra d'abord le succès puis sa sœur, plus tard, l'éclipsera.



Ce roman, car c'est un roman et non une biographie, est centrée sur Vanessa, la peintre, la sœur ainée, sur sa difficulté à se faire et à conserver une place auprès de Virginia Woolf qui va connaitre un succès grandissant.

C'est cette ambivalence amour/haine qui est au cœur du roman, cette rivalité féminine qui débute dans l'enfance, quand deux sœurs se disputent l'attention d'un père.



Laura Ulonati met en perspective sa propre histoire et ce bruit de fond fait résonner l'histoire de Vanessa et Virginia. On passe de Vanessa à Laura sans que l'intensité ne se perde. Les portraits de femmes, de sœurs, se confondent puis se définissent à nouveau.



Pour avoir moi aussi des sœurs, et des filles, je me suis souvent retrouvée dans ces sentiments ambigus, dans ce duel quasi-inévitable, ce besoin de se déterminer par rapport à l'autre.

La langue est riche, le texte est intense, et ce roman m'a beaucoup émue.



C'était ma première lecture de l'année, j'espère qu'elle augure bien des suivantes.
Commenter  J’apprécie          82
Double V

Commençons par le positif: je n'ai heureusement pas déboursé les 20€ que coûte ce petit livre puisque j'ai pu l'emprunter à ma bibliothèque...à laquelle je l'ai rendu très vite. D'après la responsable, c'est d'ailleurs exactement ce qui se passe chaque fois que quelqu'un emprunte ce livre dont on ne lui fait pas l'éloge, loin s'en faut. Comme les autres lecteurs qui m'ont précédé, je lui ai donné mes impressions que je partage avec vous. J'ai été attirée par la photo de couverture et intriguée par la 4ème de couv' mais après...quelle déception! J'ai lâché prise bien avant la fin, engluée par ce style qui se veut emprunté et supérieur. C'est long, très long, beaucoup trop long avec des descriptions à n'en plus finir et l'auteur semble bien s'écouter écrire, si j'ose dire... L'ensemble est ampoulé et prétentieux sans pour autant être abouti.

Je suis sûre d'une chose: ne plus jamais lire un écrit de Laura Ulonati !
Commenter  J’apprécie          73
Dans tout le bleu

Laura Ulonati dédie ce livre à sa grand-mère, qui est, ou pourrait être, l'héroïne de ce court roman. En peu de pages, l'auteure parvient à parler de l'exil avec la nostalgie refoulée du pays natal, du poids des traditions ancestrales, de la maternité, davantage subie que désirée, des rapports compliqués entre une mère et une fille dans un contexte de vie difficile, de l'homosexualité vécue au féminin, et pour finir, de la maladie d'Alzheimer survenue dans la vieillesse.

Un balayage de tous ces sujets forts en 150 pages, c'est assez réussi !

Par ailleurs sur la forme, l'écriture "coup de poing" et sans concession, ne manque ni de poésie dans l'évocation des lieux, ni de puissance émotionnelle.

une auteure à découvrir.
Commenter  J’apprécie          70
Double V

Le double V, c'est Vanessa Bell et Virginia Woolf.

Double portrait, deux existences et deux soeurs qui à l'aube des années 1900 jusqu'au début de la seconde guerre mondiale vont rejoindre

le cercle anglais "Bloomsbury", un groupe où tous les arts sont représentés.

L'ainée Vanessa est peintre et la plus jeune Virginia écrivaine en devenir.

Nous sommes au tournant de XXème siècle.

Les femmes artistes tentent de se faire une place dans la culture dominée par les hommes.

Les deux soeurs sont issues d'une famille de la haute société londonienne.

Un double décès va bouleverser leurs existences, la mère meurt en 1895 et le père en 1904.



De cette sororité omniprésente, l'autrice L.Ulonati évoque des mots, des émotions qui construisent ce récit.

C'est un sujet qui traverse le temps et les générations, la proximité et la difficulté d'être soeurs.

Des secrets, des non-dits, un pacte inévitable entre deux femmes de la même famille.



On connaît le déroulé et la trajectoire de ces deux V.

La cadette Virginia va se plonger dans une eau froide, disparaître et éclipser

son aînée Vanessa.

C'est un roman, pas une biographie.

Profonde réflexion au sein d'une fratrie.

Dans l'ère victorienne, deux soeurs presque siamoise ambitionnent un art

d'émancipation.



Dans ce contexte existe des rivalités, des jalousies et des liens tendus.

Vanessa, déjà reconnue pour sa peinture réaliste et abstraite devra laisser sa place à sa soeur Virginia qui va connaître un succès grandissant par son style littéraire.



L.Ulonati y met sa touche personnelle, celle de sa propre intimité de soeur ainée.

Curiosité incontournable.

Très belle écriture.

Lisez-le et allez voir les peintures de Vanessa Bell.





Commenter  J’apprécie          60
Dans tout le bleu

Ariane, responsable du Musée archéologique de Nice, œuvre à mettre en valeur ses collections antiques méconnues.



Ses parents ont émigré d'Italie dans les années soixante et se sont installés dans des bidonvilles puis dans des immeubles construits à la va vite à la périphérie de la ville. Son père est mort dans un accident de chantier et sa mère vit seule graduellement grignotée par la maladie d'Alzheimer qui lui ronge la mémoire mais fait remonter à la surface les souvenirs de sa vie en Italie qu'elle n'a jamais voulu évoquer auparavant.



A l'opposé des mammas italiennes, la mère d'Ariane n'a aucune fibre maternelle ; elle a scrupuleusement nettoyé les maisons de ses patronnes, leur accordant même des faveurs supplémentaires,selon les médisances.



Ariane, qui lui a sacrifié sa carrière et sa propre vie, l'accompagne dans sa decrépitude et découvre ainsi les souvenirs enfouis,l'enfance italienne heureuse jusqu'à l'accident qui a brisé sa vie, son mariage sans amour ni désir, sa vie imposée en France.



Un roman sensible et doux, sur l'amour filial, l'exil, la maladie, la solitude.



Encore une fois, mes challenges de lecture (ABC, ici), mont permis de redécouvrir un auteur !

Commenter  J’apprécie          60
Dans tout le bleu

Dans le bleu de la Méditerranée, dans quelques paroles d’une chanson de Celentano se dissolvent peu à peu le regard flou et le passé de la mère de la narratrice.

Directrice d’un musée d’archéologie à Nice, la narratrice porte, malgré elle, le poids de l’exil de sa famille sur ses épaules. Les espoirs d’une vie meilleure, plus facile de sa mère, rigide et distante, se perdent dans une démence sans fin.

Dans ce court récit à la première personne, se jouent autant la violence silencieuse qui sépare la mère de sa fille, que celle ressentie par cette dernière comme transfuge de classe mais aussi celle exprimée par sa mère ravagée par la maladie d’Alzheimer, que la force inaltérable de l’histoire. Celle qui se transmet à travers les générations, celle qui est conservée dans les musées et surtout, celle indicible que l’on ressent face au bleu de la mare nostrum

Commenter  J’apprécie          50
Double V

Le sujet était tentant : la jeunesse de soeurs dont l’une deviendra Virginia WOOLF, et l’autre peintre Vanessa BELL.



J’ai eu du mal dès les premières pages à cause du style ampoulé à souhait, et l’irruption de mot du langage commun au milieu de certaines phrases qui fait tâche.



Force m’est de constaté que ce roman ne dit rien, il est juste verbeux car je m’y suis perdue dès le départ : qui sont les demi frères et soeurs, parfois l’autrice parle d’elle-même en plein milieu….



J’ai trouvé ce roman brouillon et quelque peu auto-centré. Je l’ai donc abandonné.
Commenter  J’apprécie          40
Double V

Ce livre m’est tombé des mains. J’étais ravie qu’une auteure mette au premier plan la sœur d’une écrivaine à l’ombre gigantesque : Vanessa Bell. Cette peintre et architecte d’intérieur, peu connue outre-manche, faisait partie, à l’instar de sa sœur, du groupe Bloomsbury que j’ai découvert en visitant, il y a de nombreuses années, Charleston House.

Toutefois le genre de ce livre oscillant entre la biographie et l’autobiographie ainsi que l’écriture très singulière, entre la poésie et la prose m’ont beaucoup déconcertée jusqu’à me faire perdre l’envie de continuer ma lecture.

Commenter  J’apprécie          40
Dans tout le bleu

Ariane part à la recherche de sa mère alors que celle-ci commence à se perdre, touchée par la maladie d'Alzheimer. Ironiquement, c'est au moment où la mémoire de sa mère s'égare, qu'Ariane va découvrir les secrets de son passé.



L'histoire de la mère d'Ariane, c'est l'histoire de tous ces italiens qui ont immigré à Nice dans les années 1960. C'est aussi l'histoire d'une femme qui a vécu toute sa vie en cachant une partie de sa jeunesse et surtout d'elle-même.



L'écriture est très belle. J'ai relu de nombreux passages plusieurs fois pour en savourer toute la poésie. Laura Ulonati retranscrit les sentiments des personnages avec finesse et sensibilité. Mais, sans remettre en cause les qualités de ce roman, une scène malsaine me met très mal à l'aise, je ne sais quoi en penser.



Un roman délicat sur la perte de ses racines, les filtres de la mémoire, les secrets difficiles à assumer, la recherche de l'amour maternel et la complexité des relations familiales.
Commenter  J’apprécie          43
Une histoire italienne

Enfin un 'U' ... 



Il me manquait cett initiale d'auteur pour mon challenge ABC perso ! 



C'est maintenant lu avec ce premier roman de Laura Ulonati qui retrace la vie d'Attalo Mancuso, orphelin de père depuis la première guerre mondiale et qui éprouve une grande fascination pour Mussolini, grand-père des orphelins italiens 



Pour le Duce, il endosse l'uniforme ... qui lui permet de draguer les filles du village avant d'être envoyé à la conquête de l'Abyssinie.



Il y révèlera ses plus mauvais côtés, bagarreur, misogyne, raciste, pleutre, mauvais chef et larbin de ses propres chefs ... 



Un pauvre type mêlé à la grande histoire qui tourne court pour son pays 



Une écriture rapide et efficace, documentée et factuelle qui me donne envie de découvrir d'autres de ses œuvres.



A suivre donc, ... l'année prochaine ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          30
Double V

Très honnêtement, si ce livre n'avait pas été aussi court, je l'aurais clairement abandonné au bout de 40 ou 50 pages... J'ai eu énormément de mal avec la manière choisie par l'autrice pour retracer la vie de Vanessa Bell et Virginia Woolf, que ce soit dans l'alternance entre une langue et des tournures de phrases très (trop ?) élaborées et des mots hyper vulgaires qui tombent comme un cheveu sur la soupe, un passage pas toujours très clair d'un point de vue à un autre, d'une narration à la première personne à celle à la troisième personne... Bref, j'ai trouvé ce roman vraiment pas facile à aborder et à comprendre.



C'est vraiment dommage car il y a (à ma connaissance) peu de romans disponibles en français sur le groupe Bloomsbury et sur Vanessa Bell en particulier et je trouvais très intéressant ce choix de Laura Ulonati de proposer au lecteur un roman biographique sur Vanessa Bell qui s'attache principalement à sa relation avec sa soeur, Virginia Woolf.

Ayant visité Charleston (la demeure de Vanessa Bell et Duncan Grant), j'ai adoré les mentions qui y sont faites ici, mais aussi en apprendre plus sur cette femme, sa relation à son art, aux hommes, à sa soeur... Également la façon dont elle a surmonté (ou pas...) les traumatismes vécus dans son enfance et comment cela a influencé sa vie d'adulte.

La manière dont l'autrice présente la relation entre les deux soeurs, mélange d'amour et de haine, de solidarité et de rivalité, est tout autant intéressante et donne envie de poursuivre la lecture par d'autres romans ou essais sur Virginia Woolf et Vanessa Bell pour en apprendre plus.



Une demie déception donc pour un roman qui me conforte cependant dans mon envie de continuer à découvrir la vie et l'œuvre de Vanessa Bell.
Commenter  J’apprécie          20
Double V

Deux sœurs. Deux personnalités. Deux destins bien différents.

De façon romancée, Laura Ulonati explore au sein de ce livre les multiples facettes de la relation entre sœurs et plus précisément, celle qui unissait Vanessa et Virginia Stephen, dans le courant du 19ème siècle. Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, l’une devint rapidement une figure importante de la société anglaise, se démarquant par son comportement, ses opinions et ses écrits, aujourd’hui reconnus partout à travers le monde. L’autre, pour sa part, malgré une carrière prolifique en tant que peintre et des débuts prometteurs, tomba peu à peu dans l'oubli et surtout, dans l’ombre de sa cadette.

Leur relation, tantôt explosive, tantôt fusionnelle, tantôt étouffante, fut à la hauteur de leur renommée ; Vanessa Bell et Virginia Woolf, à la fois mystérieuses et inspirantes, semblent ici prendre vie sous la plume de l’autrice, afin de nous faire découvrir de nouvelles facettes de leur existence. Avec une certaine forme de poésie, l’autrice nous embarque ainsi dans un récit de l’ordre de l’intime, de la sororité et surtout, de l’amour, sans jamais manquer de justesse ni de douceur. A dévorer, littéralement.
Commenter  J’apprécie          20
Dans tout le bleu

Un petit livre plein d’amour non-dit ! L’histoire d’une fille italienne et de sa mère, immigrées, qui se retrouvent près de Nice. Elles vivent dans des conditions assez déplorables. Le père, ouvrier d’usine, est décédé. La mère fait des ménages. Quand Ariane qui a pu faire des études d’archéologie devient directrice d’un Musée, elle s’intéresse à la vie de sa mère à Montebello. Mais sa mère est très évasive, elle ne parle même plus l’italien. C’est seulement quand elle souffrira d’Alzheimer qu’Ariane apprendra tous ses secrets. Émouvant ! Et quelle belle écriture ! HS
Commenter  J’apprécie          20
Dans tout le bleu

Dans ce roman, il est question d'une mère âgée et de sa fille unique, la narratrice. De cette dernière, on ne sait pas grand-chose sinon qu'elle est très seule, qu'elle n'a jamais pu s'attacher longtemps à un homme. de la mère, on connait le cheminement, celui d'une immigrée italienne pauvre qui a fait sa vie à Nice un peu contre son gré. Le moins que l'on en puisse dire, c'est que cette mère n'a rien d'une mamma italienne telle qu'on se l'imagine. C'est une femme assez inclassable, froide, fuyante et désagréable, peu aimante et conciliante avec sa fille. On découvre peu à peu qu'elle a laissé beaucoup d'elle-même dans sa jeunesse italienne et qu'elle a caché un lourd secret qui a pesé sur sa vie et qui a ruiné sa relation avec sa mari décédé et sa fille.



Le style de Laura Ulonati est très littéraire, recherché mais accessible (sauf certains passages trop travaillés et un peu obscurs). Cet auteur est indéniablement doué et nous gratifie de magnifiques extraits, notamment quand la narratrice porte son regard lucide et désabusé sur sa génitrice si peu amène et maternelle. Certaines scènes où la fille est en demande d'amour sont poignantes, d'autres très crues.



La mère est le personnage principal de ce livre et quel personnage ! Avec l'âge et la maladie, son comportement est de plus en plus fantasque et illisible.

Quand la fille comprend enfin le secret de sa mère, elle en use pour tenter se rapprocher d'elle dans une scène surprenante, très dérangeante au point qu'elle est susceptible de heurter le lecteur.



Au final, un livre déroutant, très bien écrit qui laisse beaucoup d'amertume au lecteur. Le terrible portrait de la mère ne peut laisser indifférent, pas plus que le triste sort de la fille solitaire et mal aimée.

Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Laura Ulonati (130)Voir plus

Quiz Voir plus

Saba, l'ange de la mort

Comment s'appelle le frère de Saba

Lugh
DeMalo
Gale
Wellan

5 questions
21 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}