Lauren DeStefano

"Je n'ai jamais voulu vivre indéfiniment. Je voulais juste avoir assez de temps."
# Cecily

Nous allons grandir jusqu'à être courageux. Nous allons grandir jusqu'à ce que nos os soient douloureux, notre peau ridée et nos cheveux blancs, jusqu'à ce que notre coeur décide, enfin, qu'il est temps de s'arrêter.

L'espoir, c'est une illusion dangereuse. Il aurait dû être éteint aujourd'hui, mais nous le gardons en vie. Les filles qui disparaissent mais respirent encore. Celles qui réussiront à rentrer chez elles. Celles qui éhoueront. Nous espérons en e que nous ne verrons peut-être jamais, et nous nous y accrochons de toutes nos forces car c'est l'une des rares choses qu'on ne peut pas nous enlever.

- Ces gens ont été soignés? demandé-je.
Ai-je vraiment dit cela?
Le sourire de Vughn se reflète sur la vitre, par-dessus le parfait océan.
- Non, très chère, répond-il. ces gens en bas n'ont jamais entendu parler du virus.

Selon mon frère jumeau, la présidence est une tradition inutile qui avait peut-être une fonction précise autrefois, mais qui se limite aujourd'hui à un apparat de pure formen destiné à accréditer la thèse d'un retour possible à l'ordre ancien.

La crémation est le moyen le plus pratique de disposer des corps. Nous mourons à un rythme si soutenu qu'il n'y aurait pas asse de place pour nous enterrer tous, et selon certaines rumeurs, le virus contaminerait les sols.

C'est l'une des Rouges, dit-elle, probablement Ecarlate. Elle tient absolument à ce que le monde entier sache qu'elle est une putain.

Le mariage aura lieu dans la roseraie. Il se déroulera par ordre d'âge, la plus jeune épouse en premier. Une passera avant vous, et l'autre après. Evidemment, il y aura l'échange des voeux, mais on les dira à votre place : vous n'aurez pas à parler. Ensuite, ce sera l'échange des alliances

Je fini par comprendre que je m’agrippe à lui tout autant qu’il s’agrippe à moi. Nous voici tels qu’en nous-mêmes, deux petites choses mourantes, dans un monde finissant comme tombent les feuilles à l’automne.

Il s'installe à côté de moi, veillant à éviter mes cheveux, étalés tel du sang. Une balle en plein front, "boum", des vagues dorées partout.

Tout cela est arrivé bien avant ma naissance, et pourtant ma vie a été envahie, détruite. Je distingue encore des éclats et des scintillements de ce qu'elle était, mais jamais les morceaux ne seront recollés.

J'ai été la fille de quelqu'un, autrefois, puis la femme d'un autre. Aujourd'hui, je ne suis plus rien de tout cela. Ce garçon au visage sombre devant moi n'est pas mon mari, et la fille pour laquelle il s'inquiète n'est pas moi, ne sera jamais moi.

Il n'y a aucune hostilité dans ses yeux. Aucune gentillesse non plus. Il n'y a rien d'autre que du vert.

Il s'installe à côté de moi, veillant à éviter mes cheveux, étalés tel du sang. Une balle en plein front, "boum", des vagues dorées partout.

Il s'installe à côté de moi, veillant à éviter mes cheveux, étalés tel du sang. Une balle en plein front, "boum", des vagues dorées partout.

Plutôt mourir dans cette ville que vivre un siècle avec des tuyaux dans les veines.

Et après le temps, toujours le temps, car c'est à cela que l'on revient, n'est-ce pas ? Le temps gaspillé au manoir. Le temps à attendre une jumelle qui ne rentre pas à la maison. Le temps qui me reste à vivre.

Lors de l'année écoulée, on m'a attribuée bien des surnoms. Mon coeur, bouton d'or, impératrice, et maintenant princesse. Autrefois, je n'avais qu'un prénom; et il voulait dire quelque chose.

Pendant que je gaspillais ma vie dans le pays des rêves de Linden, le monde poursuivait son inexorable rotation. Du temps s'est écoulé. Mon espérance de vie a diminué [...] mon sablier personnel se vide petit à petit.

Pendant que je gaspillais ma