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Citations de Laurent Pépin (110)


Il faut bien reconstruire le monde à sa façon, on ne peut quand même pas le prendre tel qu’il est.
(p. 78)
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Parce que, si l’on y réfléchissait, même juste un peu, on comprenait que l’esprit n’était qu’un caméléon qui se teintait des mille nuances du désir de l’Autre, afin de rêver du corps d’une femme comme d’un ciel en forme de parapluie où les étoiles tombent par les petits trous qui laissent filtrer quand même un peu de poussière de monde.

(p. 66-67)
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Les Monuments, la plupart des gens ne savent pas que ce sont des poètes. Quand ils délirent, on appelle ça des « décompensations psychotiques ». Je remplace par « poétiques », je préfère.
Je trouve que ça évoque mieux le poids du Verbe chez ces gens qui ont dû décider en urgence d’un truc inaugural afin de pouvoir se tenir debout face aux vivants.
Mais il faut les protéger, les Monuments.
Pas vraiment contre leur folie – parce qu’au fond la plupart d’entre eux savent mieux y faire que nous, à condition qu’on les entende –, mais contre ce qu’on peut leur vouloir. Cette façon de prétendre édulcorer la maladie mentale au nom d’une inclusion dont la définition même passe par le rejet de ce qui les caractérise.
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Comment faire pour empêcher les Monstres de me hanter ? Comment faire pour ne pas être malheureux maintenant que tu ne penses plus à moi ?
En fait, je ne sais même pas si je suis fou ou si je suis juste stupide. De toute façon, c’est vrai, je suis stupide. Il y a toutes ces choses dans ma tête.
Des Monstres, des Elfes, des Monuments. Mais en vrai, il y a du vide, un vide effroyable qui détruit tout ce que j’aime…
Je ne t’ai pas menti, jamais. Même si je sais que mes histoires sont un peu… Mais ce ne sont pas des mensonges. Ce sont des métaphores. C’est mon histoire, c’est moi qui raconte. J’ai le droit de faire des métaphores. Je n’ai pas le choix de toute façon. Il y a des choses qu’on ne peut pas raconter autrement. Et puis je ne veux pas. Ce n’est pas la direction que j’ai choisie. Il faut bien reconstruire le monde à sa façon, on ne peut quand même pas le prendre tel qu’il est. C’est trop triste. Prends le ciel, les nuages, les oiseaux, ce que tu voudras, ça n’a aucun sens si on n’y invente pas autre chose avec, un peu d’accent dans le regard qu’on y met. C’est vrai, c’est nul la nature naturelle…
Et puis, c’est à ça que ça sert de raconter des histoires depuis des milliers d’années. Il faut bien s’en servir. Ça étoffe. Et ça brouille les cartes.
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Et j’étais fier à son bras. Un vrai homme. Je veux dire : cette paroi de verre que je peux sentir entre moi et le monde sensible quand le trou noir m’absorbe, cette paroi de verre disparaissait et je me voyais avec le regard doux et déterminé qu’elle jetait sur moi.
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Elle n’est pas prête pour la poésie, ma psychiatre.
Mais je ne peux pas lui en vouloir.
Ne devient pas fou qui veut.
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Je voulais lui en parler. Ça me fait toujours bizarre de ne pas savoir comment l’appeler. Elle disait qu’elle n’avait pas de nom mais que je pouvais l’appeler comme je voulais. Ce soir-là, j’aurais voulu qu’elle ait un nom. Parce qu’elle n’était pas là et que je voulais l’appeler.
Souvent, quand je ne la voyais pas, je commençais simplement à lui parler comme si elle était dans la pièce et elle apparaissait. Je ne me suis jamais vraiment demandé comment elle faisait.
C’était une Elfe, après tout. C’est ce qu’elle m’avait dit. Je n’avais pas de raison de ne pas la croire.
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Les bords du Monde, c’est juste un fin rideau peint
aux couleurs d’un ciel étoilé.
Quand on le soulève, en tirant dessus par la languette,
il n’y a rien derrière.




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👁‍🗨 👁‍🗨





La vérité, c’est pareil.




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Alors j’ai choisi de revenir. Pour être vivant.
Je ne vais pas abandonner sous prétexte que j’ai été élevé
par des gens morts...
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Et on ne peut pas se retrouver car sa chambre est à l'intérieur des murs sans portes et il n'y a pas d'entrée. Maintenant, je dois sortir du lit et hanter les couloirs en criant la nuit pour chasser les démons, et je ne peux pas dormir, et après je suis fatiguée, et je suis énervée. Je sais que Colombe-Blanche a peur, elle aussi. Mais parfois, j'oublie qu'elle existe et elle n'existe plus. Alors
je suis seule. Pour de vrai. Et je meurs tout le temps..
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le vent balayait les flocons, qui remontaient sous son souffle,
comme en apesanteur, avant de redescendre en dansant,
sans vraiment se poser.
Alors, je courais en agitant les bras, pour attraper les flocons en
forme de notes , --- je voulais entendre ce que la neige avait à dire.
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Parce que nous ne sommes plus des inventeurs de mondes et que nous errons en regardant se dissoudre la langue les paroles écroulées, abattues comme des oiseaux morts à nos pieds…
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Elle m’a dit tout de suite qu’elle était là parce
qu’elle voulait vivre avec les Monuments,
qu’elle avait compris que c’était le dernier lieu
où l'on pouvait trouver des humains poètes.
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Mais je ne mens pas. Parce que parler, ça veut dire porter un masque. Et quand le vide revient et me laisse exsangue, j'en change ou j'en mets un autre par-dessus.On porte tous des masques. Il faut bien. Simplement, les autres ne le savent pas. Et c'est quand même la vérité puisque c'est moi qui raconte en dessous...
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Mon activité inutile creusait comme une rigole de pas perdus derrière moi.
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J'y construirai une maison nomade posée sur rondins de bois qui rouleront sur les vagues de sable. Il y aura une salle des machines et un gouvernail. Il n'y aura pas de canon, car les Monstres n'existeront plus.
Ce sera gai. Je n'aurai plus besoin de mourir tous les huit jours pour me sentir moins seul, car il y aura des gens qu'on pourra rencontrer. Et on entendra le désert chanter, la nuit.
Alors mon corps se soulèvera, comme une montagne qui s'amuse. Et je jouerai à la marelle avec les zéphyrs et les alizés.
En plissant les yeux, à cause des grains de sable.
Je serai vivant.

Et alors, peut-être, elle reviendra.
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On aimait bien ça, jouer aux Monstres dans le noir:
on prenait des airs d’écoliers, les yeux baissés, tout penauds,
et on les regardait s’agiter et rugir
en nous livrant leurs récits. (*)

On se mettait au lit, à n’importe quelle heure,
du moment qu’il n’était pas encore minuit.
Alors, on faisait une cabane avec la couette
et une lampe torche et on se racontait des histoires
en frissonnant délicieusement
et en regardant les Monstres en colère sous le faisceau lumineux.

Puis, L.(---) entrouvrait très légèrement les bocaux
– pas assez pour qu’ils s’enfuient et me terrorisent à nouveau,
mais suffisamment pour qu’ils puissent diffuser leur halo blême
qui venait s’étaler contre les murs de la chambre transformés
en écrans de cinéma.

(*) On aimait bien ça, jouer aux Monstres dans le noir:
on prenait des airs d’écoliers, les yeux baissés, tout penauds,
et on les regardait s’agiter et rugir
en nous livrant leurs récits.

- Lucy -

Lucy in the sky with diamonds
https://www.youtube.com/watch?v=O4hTUPFBaaQ

Picture yourself in a boat on a river
With tangerine trees and marmalade skies
Somebody calls you, you answer quite slowly
A girl with kaleidoscope eyes

Cellophane flowers of yellow and green
Towering over your head
Look for the girl with the sun in her eyes
And she's gone

Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Ah

Follow her down to a bridge by a fountain
Where rocking horse people eat marshmallow pies
Everyone smiles as you drift past the flowers
That grow so incredibly high

Newspaper taxis appear on the shore
Waiting to take you away
Climb in the back with your head in the clouds
And you're gone

Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Ah

Picture yourself on a train in a station
With plasticine porters with looking glass ties
Suddenly someone is there at the turnstile
The girl with the kaleidoscope eyes
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Par exemple, j'ai toujours considéré que mon métier de psychologue consistait, en quelque sorte, en un poste d'assistant auprès d'inventeurs. Cela me semblait le seul positionnement défendable. Mais aujourd'hui, ce n'est plus cela qu'on nous demande. On attend du psychologue qu'il entrave l'avènement de la pensée singulière. On nous impose même des outils de mesure : on estime la quantité de pensée singulière d'une personne par rapport à une norme établie par des experts. Ensuite, en fonction des résultats, on la filtre à l'aide des nouvelles méthodologies en vigueur.
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Un cercueil en verre, il trouvait ça mieux : ça offre une meilleure visibilité, quelques perspectives d’avenir.
(p. 39)
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Les Monuments, la plupart des gens ne savent pas que ce sont des poètes. Quand ils délirent, on appelle ça des "décompensations psychotiques". Je remplace par "poétiques", je préfère. Je trouve que ça évoque mieux le poids du Verbe chez ces gens qui ont dû décider en urgence d'un truc inaugural afin de pouvoirse tenir debout face aux vivants.
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Heureusement à l'heure des ombres, les cachettes se faisaient innombrables. Son habitat se déformait : les plafonds se surrélevaient, les meubles devenaient gigatesques et je pouvais à présent me loger en entier sur l'une des étagères des garde-manger ou des placards, dans lesquels j'aurais pu avec peine passer les épaules en plein jour.
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