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Critiques de Laurie Lee (26)
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Un beau matin d'été

Voici un jeune homme de tout juste 18 ans qui, en 1935, quitte sa campagne anglaise pour voir le monde mais, aussi surement, pour ne plus être à la charge de sa famille.



Il va découvrir un monde de pauvres gens qui font la route pour trouver du travail et après avoir voulu voir la mer, il va finalement arriver à Londres. C'est une vision de la capitale anglaise depuis les bas-fonds qu'il nous décrit, l'auteur ayant trouvé un travail de manoeuvre dans le bâtiment, un des métiers les plus dévalorisés.



Après un an de dur labeur, il décide de partir et va choisir un peu par hasard l'Espagne. Son violon l'aidera à gagner quelques pièces pour vivre au quotidien.



Son récit, à partir de ce moment, devient presque historique car l'Espagne qu'il va traverser, n'existe plus et c'est fort heureux car ce pays vivait, comme le dit l'auteur, presque comme au Moyen-Age.



Il va rencontrer une misère terrible, un peuple qui a faim, des gens qui vivaient souvent dans des conditions insalubres, pour beaucoup illettrés, sans travail et sans beaucoup d' espoir. Mais toujours, malgré cette misère, il trouvera des gens bienveillants pour partager le peu qu'ils ont, pour l'aider, le soigner et lui permettre de continuer son périple.



Il assistera au début de la Guerre Civile Espagnole qui redonnera de l'espoir dans l'avenir à ce peuple si malheureux et pour qui, rien ne pouvait être pire que les conditions dans lesquelles il vivait.



On ne peut, dans ce type de récit, éviter un certain nombre de répétitions mais il n'en reste pas moins alerte et donne envie de découvrir la suite qui se déroule pendant la Guerre d'Espagne.



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Un beau matin d'été

Un dimanche après-midi de juin, Laurie Lee, quitte le cottage familial en emportant son violon, une couverture et quelques vêtements. Direction la côte sud et ses villégiatures victoriennes.



Mais au fait, pourquoi quitter une famille de la classe moyenne et une mère aimante quand on a 19 ans ? L'auteur évite d'en parler et avance plutôt le goût de l'aventure et l'envie exacerbée d'échapper à un destin tracé d'avance...



Musicien de rue menacé d'indigence, il parvient finalement au bord de l'Atlantique, mais s'y ennuie assez vite. Cap sur Londres où il espère se reposer dans la maison d'une petite amie.



Pourtant, rien ne se passera comme prévu et il décide de dépenser ses derniers shillings pour un aller simple en bateau vers Vigo au nord-ouest de l'Espagne. Sur place, c'est le choc, avant tout sociologique.

Le jeune Anglais se retrouve confronté d'emblée à une misère et un sous-développement économique digne de la Grande-Bretagne d'avant la révolution industrielle. Bienvenue dans un pays qui n'a semble-t-il plus évolué depuis la fin du siècle d'or (1492-1681).



« Vigo me fit l'effet d'une véritable apparition. Elle semblait surgir de la mer telle une épave dévorée par la rouille, aussi vieille et blanchie que la roche qui l'entourait. Il n'y avait ni fumées ni mouvements d'aucune sorte autour de ses maisons. On eût dit que, rongé par les bernacles (coquillage), tout mourait et pourrissait dans l'attente d'un deuxième Déluge. Des gens y dormaient étendus par terre ou en travers des portes ainsi que des cadavres que le flot aurait poussés sur la plage. »



Et c'est là, outre une indéniable qualité d'écriture, l'apport majeur de cette errance autobiographique: l'écrivain britannique y livre un portrait crû, mais empreint de bienveillance d'un pays à peine sorti du Moyen-Âge.



Or, en dormant dans les mêmes « auberges » que les Espagnols les plus humbles, en partageant avec eux le feu et le couvert, il sera mieux placé que n'importe quel journaliste pour discerner les fêlures sociales à l'origine de la terrible guerre civile qui allait ensanglanter le pays entre 1936 et 1939:

« L'Espagne était un véritable gâchis de terres qu'on négligeait, beaucoup de ces dernières appartenant à une poignée d'individus dont les vastes domaines n'avaient été qu'à peine réduits ou redistribués depuis l'époque de l'Empire romain. Il arrivait souvent qu'un fermier travaillât ces terres pour un shilling par jour et qu'après avoir sué pendant quatre mois, il crevât de faim le reste de l'année. C'était cette incongruité, et cette incongruité seulement que l'on espérait corriger (avec la victoire électorale de la gauche en 1936). »



Et, contrairement à ce que pensait l'élite occidentale de l'époque, pour le peuple espagnol dans son écrasante majorité, l'instauration du communisme n'était pas à l'ordre du jour. Les concitoyens d'Antonio Machado voulaient « juste » « assainir l'atmosphère, retrouver peut-être quelque dignité, raser au passage des montagnes d'ignorance aussi hautes que les Pyrénées », et basta.



Et Laurie Lee de poursuivre avec lyrisme : « Il faut dire qu'à cette époque-là, un instituteur espagnol en savait moins sur le monde extérieur que nombre de bergers du temps de Christophe Colomb. On osait croire que cette intolérable nuit intellectuelle allait prendre fin et que lire, écrire et parler pourraient se faire avec quelque liberté. Les hommes espéraient que leurs fils auraient la possibilité de devenir artisans au lieu d'être traités en serfs, et leurs filles citoyennes et non plus putains du foyer, que le soir enfin on pourrait entendre les enfants s'en revenir de leurs écoles neuves et étonner tout le monde avec leur savoir tout frais. »



Un amour de la terre ibérique et une empathie si puissants qu'il allait s'engager comme volontaire dans les Brigades internationales une fois celles-ci constituées. Il en parle longuement dans « Instants de guerre (1937-1938) que je me réjouis de lire à l'occasion.



Au final un récit lumineux, car dépourvu du souci de paraître et de plaire. Je le recommande à tous ceux qui ont envie de découvrir une période méconnue de l'histoire des descendants de Velasquez et Goya.
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Rosie ou Le goût du cidre

J'ai été ébloui par ce que Laurie Lee a fait de ses souvenirs d'enfance. Je ne sais pas pour vous, mais les miens sont très lumineux, comme des photos surexposées, un peu irréels. Pour filer la métaphore photographique, ceux de Laurie Lee sont juste bien exposés, très présents, très réels. Et en même temps terriblement intenses et poétiques. Je ne sais pas comment il a capté avec tant de finesse la découverte du monde que nous avons tous vécu, l'émerveillement tranquille de notre enfance.

Sur le papier, il n'a pas le meilleur des départs dans la vie : une famille originale, pauvre, qui se réfugie dans les collines encore un peu sauvageonnes de l'ouest anglais, les Cotswold. Ses terrains de jeux, ce sont ces collines et ces bois, le village vivant au rythme du pas des chevaux. Un monde si bien rendu qu'on aimerait un aller y faire un tour, avec des yeux d'enfant.
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Un beau matin d'été

Une découverte, mais quelle magnifique découverte.

Il a la jeunesse de ses 18 ans et soif d'aventures. Voilà comment je pourrais résumer ce livre merveilleux.

Un livre écrit avec ironie, humour et sincérité.

Un livre qui parle d'une Espagne qui n'existe plus.

Un livre unique.
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Un beau matin d'été

un livre pour les vagabonds, les bohèmes, les idéalistes qui donne foi en l'humanité et espoir... Un style frais et tout plein de poésie nous emmène auprès d'un gamin sans le sou qui a décidé d'être libre...
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Rosie ou Le goût du cidre

Laurie Lee évoque dans ce roman son enfance dans les Cotswolds . C'est une région rurale du sud de l'Angleterre réputée pour sa beauté naturelle exceptionnelle . Ses collines en pentes douces cachent vallées et rivières . C'est dans ce cadre enchanteur que vit le petit Laurie entouré des ses frères et sœurs . Ils sont pauvres , crasseux et dépenaillés mais pas malheureux pour autant . La campagne leur offre un fabuleux terrain de jeux et de découvertes Leur mère les élève seule , le père ayant déserté la chaumiére conjugale ( fort délabrée au demeurant ) Elle est fantasque , capricieuse mais aimante . On sent que pour l'auteur se sont des souvenirs heureux . Je n'ai pas été trop réceptive à la poésie de ce texte , dans le genre je préfère Colette . Je l'ai lu il y a quelques mois et je n'en garde pas un souvenir bien net .

Laurie Lee est un écrivain poète et vagabond ." Rosie ou le goût du cidre "est le premier volume d'une trilogie autobiographique , suivent " un beau matin d'été " puis "instants de guerre"
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Rosie ou Le goût du cidre

Rosie ou le goût du cidre est un livre placé sous le signe du souvenir, d'un temps enfui, avant que le fragmentation des terres, la libre pensée et la révolution des transport n'en emportent la saveur. Narré à l'imparfait et au passé simple dans une prose poétique et mesurée au métronome, Laurie Lee retrace la chronique d'un village des Cotswolds, pays de landes, terre de spectres et de légendes. Au passage des saisons s'ajoute la narration de la prime enfance nichée au fond de la vallée, fantasmagorique et tendre, riche en rêve et en épouvante, en menu méfait. L'auteur bat le rappel des figures familiales, des gens du village, pour en laisser un témoignage ému et plein de sensibilité. Un beau texte, poétique et portant le parfum délicieusement délicat des choses révolues.
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Un beau matin d'été

La quatrième de couverture était dithyrambique, la couverture était originale et jolie, je me suis laissée tenter par ce livre et cet auteur dont je ne connaissais rien. Dommage que la découverte n’est pas été à la hauteur de ma curiosité.

Ce livre retrace deux années de la vie d’un jeune garçon qui quitte sa famille pour d’abord travailler tant bien que mal à Londres puis ensuite pour arpenter les chemins d’Espagne, vivant de sa musique et de ses rencontres. En ces années 30 de profonde récession économique, une telle équipée était ou bien courageuse ou bien très naïve, et l’auteur, qui revient sur ses aventures trente ans plus tard n’hésite pas à nous faire penser que la seconde hypothèse est la bonne. Mais ce livre démontre que l’aventure était possible, dommage que je n’ai pas très bien vu ce qui avait poussé ce jeune homme sur les routes, ce qu’il cherchait, et surtout, ce qu’il y avait trouvé.

Ce livre finalement court pour les deux ans qu’il retrace est surtout une succession de tableaux, dans lequel la vocation poétique de l’auteur se fait sentir, car les descriptions manquent rarement d’être bien menées et manquent encore moins d’originalité. Mais ces descriptions ne prennent pas place dans un récit, dans un propos. Elle se succède au gré des aléas de la route, et doivent se suffire à elles-mêmes, ce qui m’a laissé sur ma faim.

Et pourtant, Laurie Lee a bien dû voir et apprendre plus qu’il ne le dit, car, évacué au début de la guerre d’Espagne, il retournera dans ce pays pour cette fois s’engager, bien loin de l’attitude contemplative du poète sans le sou qu’il prend pendant tout le récit. Et cette seconde aventure en Espagne ne semble pas avoir fait l’objet d’un autre livre, pas même dans ceux de l’auteur non traduits en français.

Dommage donc que cette lecture ne m’ait pas plus accrochée. Un livre plus destiné à ceux qui aiment les descriptions des villes chauffées à blanc de l’Espagne, ou à ceux qui ont tout autant les semelles que la tête ouvertes aux quatre vents.
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Un beau matin d'été

Un beau matin d'été/ As I walked out one midsummer morning 1969

Sur les chemins d'Espagne (1935-1936)

Laurie Lee

traduit de l'anglais par Robert Pépin, 1994

Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 262p





Récit autobiographique. Narrateur à la première personne. Un jeune garçon de 18 ans quitte son village du Gloucestershire, et s'en va sur les routes d'Angleterre avec son violon, pour en jouer et gagner ainsi quelque argent. Il se rendra dans la capitale et connaîtra la mer. Celui qui a choisi de vagabonder écrit aussi de la poésie et remporte quelques prix. Après une légère audace amoureuse, il travaillera sur un chantier et apprendra le monde et la solitude. Il a parfois le mal de sa famille, mais la vie indépendante lui plaît. le chantier terminé, il s'embarque pour Vigo, d'où il sillonnera l'Espagne. Pourquoi l'Espagne ? Parce qu'il connaît une petite phrase en espagnol.

En Espagne, il aura chaud, il aura soif et faim. Il verra toutes les couleurs et les lumières du pays, qui le changent du gris anglais. Ses jambes se fortifieront et deviendront expertes à la marche. Arrivé à Castillo en Andalousie l'hiver et s'y arrêtant un an , il connaîtra les débuts de la guerre civile.

Rapatrié, il se sentira coupable d'avoir abandonné ses camarades. Il retournera en Espagne.

Ce récit vaut pour sa fraîcheur, et pourtant c'est un quinquagénaire qui l'écrit. Il est abondamment émaillé de comparaisons, et toutes les scènes sont extrêmement vivantes. le jeune homme est observateur, et rien ne lui échappe. Il décrit un monde moyenâgeux, sans lumières pour l'esprit où la vie des pauvres, régie par la religion et les exploiteurs, est non seulement très rude, mais surtout désespérée. Quelques rares dandies à la ramasse traversent aussi ce monde. Cependant la révolte gronde, le Front Populaire est porteur d'espoirs vite éteints, la guerre civile suit. le récit est donc aussi un témoignage direct sur une époque révolue et rend hommage aux miséreux avec qui le narrateur a vécu et pour qui il éprouve plus que de l'affection .

Ce livre est le second d'une trilogie. L'auteur, né en 14 et mort en 97, est un poète, essayiste, nouvelliste.
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Rosie ou Le goût du cidre



Je dois dire que j'y allais à reculons, entre le titre un peu gnangnan et le Poulbot anglais de la couverture, mais je me suis absolument régalée à cette lecture. Ce livre raconte les souvenirs de l'enfance pauvre mais joyeuse de l'auteur, dans un village anglais, à partir de la guerre de 14 et pendant les 10 années qui suivent, un temps où le monde a complètement changé, alors que le village enclos dans sa vallée, vit encore à l'heure du XIXème siècle.



Le thème est donc des plus banals, avec une mère tendre et fantasque, des grandes sœurs attentives, tout ce qu'il faut de maîtres traumatisants, d'amitié fraternelle, de farces entre copains plus ou moins drôles, d' histoires pittoresques et de ragots villageois. Mais quand le préfacier, Patrick Reumaux, dit : « un livre qui aurait dû ressembler à d'autres livres, mais qui ne ressemble qu'à lui. » , il a tout à fait raison, ce livre est un enchantement de délicatesse, de poésie joyeuse, de nature enchanteresse, d'humanité partagée, un délice pour l'imagination, écrit dans un style éclatant qui captive et éblouit à la fois.
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Rosie ou Le goût du cidre

Tout d'abord, pour celles et ceux qui l'ignoreraient (comme moi avant de commencer ce récit, j'avoue ! ) Laurie Lee est un écrivain, poète et scénariste anglais (1914-1997). "Cider with Rosie" a été écrit en 1959.



L'homme de lettres nous livre ici sa prime enfance, dans le sud ouest de l'Angleterre dans la région des Cotswolds, plus précisément dans la vallée de Slad. Nous sommes au début du XXe siècle, juste après la Première Guerre mondiale. Laurie Lee nous prévient : "Ce livre est une remémoration de la première enfance ; le temps en a peut-être déformé certains épisodes". Mais en fait, peu importe. L'écrivain procède ici non par ordre chronologique mais plutôt par thématiques formant chacune un chapitre du livre. Une manière originale d'aborder un récit d'enfance. Quelques-uns ont attiré mon attention plus que d'autres. Notamment lorsque Laurie évoque ses deux grands-mères dans le chapitre "Deux grands-mères dans les lambris" : il y décrit deux vieille dames fortes en caractères, que tout oppose et qui se détesteront cordialement jusqu'à leur mort. Elles sont pourtant tellement liées l'une à l'autre par le fil de la discorde que la mort de l'une emportera l'autre !



"Grand-mère Trill et Grand-mère Wallon étaient deux vieilles ennemies vivant chacune sur les nerfs de l'autre". "Elles communiquaient à coups de sabots et de balai, sautant sur le sol et frappant au plafond."

"Grand-mère Trill avait un curieux sens du temps, qui paraissait obéir à un modèle dépassé. Par exemple, elle prenait son petit déjeuner à quatre heures du matin, déjeunait à dix, prenait un thé à deux heures et demie de l'après midi et se mettait à nouveau au lit à cinq heures."



Ces deux grands-mère sont attachantes de drôlerie, presque des personages de BD. Et quand Laurie Lee n'évoque pas sa famille (qui occupe évidemment une bonne partie du livre), il brosse une peinture magnifique de sa vallée dans les Costwolds :



"L'hiver, pas plus que l'été, n'était typique dans notre vallée, ce n'en était même pas le contraire. C'était simplement autre chose.(...)

- Fait mortel, dehors ! dit le laitier. Les freux sont après les moutons. Les cygnes gèlent sur le lac ! Et les mésanges tombent raides mortes en plein vol!"

"C'était un monde de verre, étincelant et immobile. Les brumes avaient gelé tout autour des arbres, les transformant en pains de sucre. Tout était raide, bouclé, scellé, et quand nous respirions, l'air avait une odeur d'aiguilles, nous piquaient les narines et nous faisait éternuer. (...) Sous le soleil faible et bas, les champs lointains étaient recroquevillés comme des huîtres."

"Le ciel s'était éclairci et des ruisseaux d'étoiles déferlaient dans la vallée jusqu'au Pays de Galles."



Mais l'été, "étourdi de senteurs et d'abeilles, le jardin partout brûlait de chaudes fleurs blanches, chacune d'une si aveuglante incandescence qu'elles faisaient mal aux yeux quand on les regardait.

Les villageois prenaient l'été pour une sorte de punition. Les femmes , qui ne s'y habituèrent jamais, déversaient des seaux d'eau dans les chemins, enlevaient la poussière en marmonnant, tandis que couvertures et matelas pendaient comme des langues aux fenêtres et que les chiens, babines pantelantes, s'abritaient sous les citernes à eau de pluie."



Enfin, le village du tout jeune Laurie est peuplé de personnages tout à fait étranges : Charlie-Trognon-de-Chou, Albert-le-Diable, Percy-de-Painswick ou Willy-le-Poiscaille... Tout un monde !



L'écriture de Laurie Lee m'a vraiment enchantée, par sa poésie mais aussi sa touche d'humour. J'ai lu le livre en version française dans une traduction remarquable. Par contre, j'ai, étrangement, eu du mal à m'attacher aux personnages qui peuplent le village (mis à part les grands-mères) et même à l'écrivain enfant.



Une lecture en demi-teintedonc, mais récit à découvrir malgré tout. Il constitue le premier volume d'une trilogie dont Un beau matin d'été (1969) et Instants de guerre (1991) constituent la suite de la vie de l'écrivain.
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Un beau matin d'été

Cette traversée de l’Espagne n’a rien à voir avec les balades du “Routardˮ ou du “petit futéˮ. Plongée dans la misère de l’Espagne d’avant la guerre civile. Passionnant et instructif. Tragique aussi et éléments de compréhension de la tragédie.
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Instants de guerre 1937-1938

Ce livre est le dernier d’une trilogie qui commence avec « Rosie ou le goût du cidre » des souvenirs d’enfance, se poursuit sur les routes d’Espagne « Un beau matin d’été » et se termine avec ces souvenirs de la guerre d’Espagne d’un jeune anglais de vingt ans.

Laurie Lee « gribouilleur de poésie », c’est lui qui le dit, reprend en 1937 la route de l’Espagne, la guerre civile tonne et le jeune anglais idéaliste veux payer une dette contractée sur les chemins ibériques quand jeune et sans le sou, il trouva toujours le vivre, le couvert et la chaleur humaine auprès des habitants

C’est en « décembre 1937, que je traversai les Pyrénées, depuis la France : deux jours à pied, à affronter les tempêtes de neige. Je ne sais pourquoi je choisis le mois dd décembre ; ce n’est qu’une des nombreuses absurdité que je commis à l’époque. »

Là il faut placer le petit couplet admiratif : quel courage que ce garçon qui vient se battre aux côtés des républicains !

Seulement voilà, les républicains en question ne l’entendent pas de cette oreille et un anglais qui voyage avec un violon, instrument qui l'avait accompagné sur les routes, en plein mois de décembre, cela sent l’espion à plein nez.

Par chance il n’est pas immédiatement exécuté mais est sous haute surveillance, durant tout son séjour en Espagne la suspicion ne cessera jamais.

On le fait rejoindre un groupe des Brigades Internationales, écossais, polonais, hollandais, toute l’Europe est là. Sans armes, sans munitions, mangeant au gré des trouvailles et bizarrement sans combattre mais invités à entendre le discours du chef du parti communiste britannique « Nous avions aussi chaque jour une faim de loup, aiguisée par le froid de l’hiver et l’oisiveté » « dans l’oisiveté froide de nos vies, tous accroupis dans nos ponchos, occuper à nettoyer sans fin nos fusils, nous songions aux cent mille hommes qui livraient bataille dans ces montagnes en nous interrogeant sur la véritable utilité de notre camp d’entrainement »

Laurie Lee va suivre les troupes républicaines au gré des combats, Albacete où il occupera à nouveau une cellule de condamné à mort, Tarazona, Madrid où on l’envoie pour participer à des émissions de radio à destination des USA, il y vivra ses premiers bombardements par l’aviation franquiste

Sa guerre d’Espagne va se terminer à Teruel, la ville prise par les républicains, est bombardée sans merci par les franquistes

C’est l’heure de la retraite, les républicains avaient espérés que la prise de Teruel serait décisive pour l’issue de la guerre civile « elle y apposa, au contraire, le sceau de la défaite »



Laurie Lee dans une confrontation violente et un corps à corps, se défend « chacun pour soi, à bout de souffle(...) j’avais tué un homme et ne pouvais pas oublier son regard attéré, débordant de colère »

C’est la fin, les Brigades Internationales dissoutes, Laurie Lee est renvoyé à Londres « Vous nous seriez plus utile là-bas. Après tout, vous ne servez pas à grand-chose ici. Vous pourriez écrire sur nous, composer des discours, peindre des affiches ou des choses comme ça... »



Tout au long du récit Laurie Lee a une parole libre, sa plume est sensible et parfois déchirante, il rend très fort la sensation de chaos, de folie, et dénonce les horreurs, les désolations et les absurdités de la guerre.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Rosie ou Le goût du cidre

La poésie permet de retrouver ses yeux d'enfant, c'est si rare et tellement précieux ! Et plonger dans la nature libère l'imaginaire... alors toutes les histoires se bousculent et revivent !

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Un beau matin d'été

UN BEAU MATIN D'ETE est un véritable "road movie".C'est avec une écriture simple et lumineuse que Laurie Lee nous décrit l'ambiance et les tensions de l'Europe à la veille de la seconde guerre mondiale. A la fois autobiographique et romanesque, ce roman, second d'une trilogie magnifique, nous ouvre les yeux sur toute une époque. C'est d'une manière différente des manuels d'histoire que nous appréhendons la vie des gens, de l'Angleterre à l'Espagne en 1936.
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Instants de guerre 1937-1938

Dernier volet de la trilogie autobiographique entamée avec "Rosie ou le goût du cidre" et "Un beau matin d'été" qui valent autant la peine tant le style est précis sans lourdeur avec un soupçon de poésie. Laurie Lee est un romancier et poète anglais vraisemblablement moyennement connu en francophonie.

Le premier ouvrage parle de son enfance tandis que "Un beau matin d'été" raconte un voyage de jeunesse plein de candeur dans l'Espagne profonde du début des années 30. Jeune insouciant, le violon sur l'épaule, il va côtoyer la pauvreté quasi moyenâgeuse de cette Ibérie.

A peine quelques années plus tard, toujours aussi naïf mais le cœur en révolte, il aura le souhait de rejoindre les Brigades Internationales pour apporter son pavé à la lutte antifranquiste. Il pénètre donc dans le pays déchiré par le guerre civile, prélude à la seconde guerre mondiale, en traversant les Pyrénées. Il sera ensuite pris pour un espion pour le compte des fascistes et soumis aux geôles les plus sordides. Heureusement il rejoindra quand même les troupes en attente d'action. Sans trop comprendre ce qu'il fait là, il sera bringuebalé dans un environnement de plus en plus hostile mais auquel il a l'impression d'être témoin passif. Le patriotisme de certains mettra de coté ces forces juvéniles venues de partout et la fougue s'éteindra peu à peu pour laisser place au dégout.

Il quittera donc finalement le pays pour une dernière fois subir une méprise quant à ses convictions avec comme seul souvenir le regard atterré débordant de colère du seul homme qu'il aura occis.

Belle et triste chronique d'une guerre pleine d'absurdité, d'horreurs et de contradictions que me rappelle "Hommage à la Catalogne" de Georges Orwell. J'ai lu cet ouvrage il y a une quinzaine d'année et je me rappelle surtout les guerre intestines entre communistes et anarchistes dont l'auteur avait été témoin et qui renforcèrent ses convictions libertaires.

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Rosie ou Le goût du cidre

C'est en préparant un voyage dans les Cotswolds que j'ai fait la connaissance de cet auteur. J'aime me plonger dans l'ambiance du lieu que je visite en lisant un roman qui s'y déroule. Et là, pour le coup, cela a été une immersion dans une vallée enchanteresse, la vallée de Slad. Evidemment, tout est vu au travers des yeux d'un enfant, avec la pureté et l'innocence qui caractérise l'enfance.

La campagne anglaise comme vous ne l'avez jamais lue !
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Un beau matin d'été

On retrouve quelques années plus tard le jeune garçon de Rosie, ou le goût du cidre. Le voilà à 20 ans, sac à dos et violon sous le bras, parti à pied à la découverte du Grand Monde, de ses chemins, de ses paysages, de ses habitants et de ses bars. Le sud de l'Angleterre et Londres d'abord, puis l'Espagne, pays torride où son chemin croise une grande pauvreté, mais aussi une chaleureuse hospitalité. Toute cette partie est un peu angélique, tant tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil. J'ai donc vu arriver avec plaisir la guerre (ce n'est sans soute pas une chose à dire!), dans les derniers chapitres, qui met un peu de tripes au récit. Mais il faudra attendre Instants de guerre pour savoir vraiment ce qui s'y passe.
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Un beau matin d'été

Avec la pauvreté comme terrain d'entente, on peut rencontrer bien du monde. C'est un peu ce que j'ai retenu de ce journal de voyage chargé de soleil. Cider with Rosy nous avait laissé dans les Cotswold, ce livre quitte l'Angleterre des années 30 et nous emmène en Espagne. La plume de Laurie Lee est ici encore sensible et fine. Avec son écriture épurée, très poétique, il m'a fait voyager sur ses épaules dans ce pays qui devait lui sembler profondément exotique : fruste, ancien, presque mythique, écrasé de soleil, et un monde sans doute disparu aujourd'hui. Un pays où il faisait bon cheminer avec pour bagage un violon.
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Un beau matin d'été

Lorsque Laurie Lee quitte son village du fin fond de l'Angleterre, il est très loin de se douter de ce qu'il va entrevoir au cours de son voyage. On est dans les années 1930, en Europe, et l'époque n'est plus à l'euphorie des Années Folles, mais à celle des désœuvrés et des chômeurs. Tout cela pousse l'auteur sur les chemins, mais aussi ses vingt ans, la poésie qu'il écrit et l'envie d'aller voir ailleurs pour tenter sa chance. C'est le cœur léger, rempli d'espoir en l'avenir et muni de son violon qu'il laisse mère et fratrie pour rejoindre Londres, première escale pour ce marcheur invétéré. La solitude des premiers kilomètres laisse vite la place à une longue colonne de déplacés économiques et involontaires. Apprenti-poète et musicien des rues, il survivra à Londres grâce à des petits boulots et divers travaux précaires sur des chantiers. Cela n'entame en rien son optimisme, puisqu'il se verra - dans le même temps - récompensé par un journal local qui éditera ses premiers poèmes.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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