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Critiques de Léon Groc (25)
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L'autobus évanoui

Demandez édition spéciale !

"La gazette de Paris"demandez !

Sensationnel ! Demandez ma critique !

L'autobus 519 s'est évanoui en plein Paris !

Demandez !

Que s'est-il passé entre Grenelle et Saint-Lazare ?

Un grand article de notre envoyé spécial Henri Henry, sensationnel !

Demandez, achetez la "Gazette de Paris" !

"L'autobus évanoui" est un livre de science-fiction écrit par Léon Groc, et paru en 1914 aux éditions "Pierre Lafitte et Cie".

Sur la ligne "Grenelle-Javel-Gare Saint Lazare", l'autobus 519 a disparu ainsi que ses huit passagers dont sept ont d'ores et déjà été identifiés :

- Jules Adolphe Muret, un ancien professeur de physique à la Faculté de Caen et Cécile Muret, sa fille

- Pierre Charon, un ouvrier typographe

- Juliette et Germaine Praline, toutes deux modistes chez Bricout, rue de la Paix

- Arthur Chalgrin, receveur de l'autobus 519 et Ernest Digeon, wattman de l'autobus ...

Ce forfait serait-il signé Furax ?

Ou pire, Serait-ce le retour de Fantomas ?

Dans les cafés luxueux, dans les salons élégants, dans les bars sordides et dans les logements ouvriers, on ne parle plus que de l'autobus 519.

C'est l'affaire la plus sensationnelle depuis celle de la disparition de la rame de métro 126 entre Barbès et Pigalle* !

Le commissaire de Police Brunnel, son adjoint Hector Mainfroy et le le reporter Henri Henry vont se lancer dans une enquête mystérieuse et pleine de dangers.

Il s'agit là de devenir célèbre ou de sombrer dans le ridicule.

Une femme est retrouvée pendue, un homme est mort de faim, deux policiers sont tombés d'un toit, la mort rôde et s'abat sans aucune pitié.

La piste de l'énigmatique huitième passager, André Gilbert, va mener jusqu'à la villa Cécile à Saint-Julien-de-la-Mer dans le Calvados ...

Ce roman, à la lisière du roman policier et du récit de science-fiction est prenant sans toutefois ne jamais parvenir à être passionnant.

De plus il est traversé par un racisme condescendant venu d'un autre âge, et tâché par des termes outrageants et insupportables.

Pourtant ce roman, même s'il comporte quelques gros défauts et plusieurs longueurs, possède aussi un certain charme.

Que se passe-t-il dans cet immeuble du 68 bis de l'avenue de Suffren ?

Quel est l'objet à base rectangulaire qui a été volé à la villa Cécile ?

J'avoue être resté accroché au récit pour le savoir.

Peut-être étais-je sous l'effet du "brancium" ?

Ou bien le cocktail de suspens, de burlesque, de mystère et de drame, est-il si savamment élaboré qu'il en deviendrait presque hypnotique ?

Quoi qu'il en soit, le bus a été retrouvé.

L'enquête a été confiée à Mr Legerbier, juge d'instruction ...

Mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus.

Il vous suffira de vous précipiter sur la prochaine édition de la "Gazette de Paris".

L'excellent grand reporter Henri Henry y relate les derniers rebondissements de l'affaire.

"La gazette de Paris"demandez !

Sensationnel ! Demandez ma critique !

On a retrouvé l'autobus 519, tous les détails !

Demandez édition spéciale !

Achetez la "Gazette de Paris" ...



* "Fantomas vole des blondes"
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La Planète de cristal

Ce livre, "la planète de cristal" est le récit de l'extraordinaire aventure vécue par l'équipage du "Bolide", la fusée interplanétaire conçue par l'ingénieur Pierre Savarine.

Car disons-le tout net, le canon de Jules Verne était une utopie !

Le narrateur de cette très cosmique aventure est un profane en matière scientifique, Maître Calais, un jeune avocat plus sancho Panza que Don Quichotte qui avait trouvé à se loger à deux pas de l'Observatoire de Paris.

Son premier client fût, René Lesmond, un extravagant jeune astronome qui prétendait avoir découvert un deuxième satellite à la terre, et désirait porter plainte contre l'Académie des Sciences pour son indifférence ...

"La planète de cristal" est un roman de science-fiction écrit par Léon Groc, et paru en 1944 aux éditions "Janicot" de Lille.

C'est un petit bijou, plein d'un charme désuet et d'une naïveté attendrissante.

C'est du plaisir de lecture à l'état pur.

Que Dieu me savonne, et que Stephen Baxter me pardonne !

Mais que les efficaces et les rationnels, les raseurs et les normatifs passent leur chemin, et s'en retournent à pleines navettes vers leurs spéculations mathématiques et technologiques ...

Rien dans le télescope !

Pourtant les calculs ne peuvent pas être faux.

Voilà donc un équipage de six personnes en route vers une planète invisible : Victor Grimaille un milliardaire capricieux et son valet retors Fernand Dubois, René un astronome incompris et sa soeur Hélène, un avocat suspendu pour un an et Pierre un ingénieur qui voulait être le premier à visiter un autre monde.

Cette planète, une autre lune, existe.

arrêtez de sourire, et notez que cela n'a rien d'inconcevable.

D'après certaines traditions, il fut un temps où notre globe eut deux satellites visibles.

L'un d'eux, le plus petit, en tombant sur la terre aurait provoqué le déluge ou englouti l'Atlantide.

Mais toujours rien dans le télescope, c'est à désespérer de faire de telles découvertes sensationnelles !

Et puis soudain, c'est l'aventure au coin de l'espace ...

Phoébé II apparaît, toute de cristal vêtue ...

Phoébé II existe-t-elle vraiment ?

De combien de dimensions est-elle composée ?

La vie y a-t-elle droit de cité ?

"Ainsi Jules Verne s'est trompé ?

Sur certains détails, certes ... Mais les détails n'enlèvent rien au don de vision prophétique du romancier".

L'hommage est ici en forme de clin d'oeil et de boutade.

Ce récit est issu d'une science-fiction qui n'avait pas encore trouvé son nom, et qui se présentait comme "roman fantastique".

Il y a dedans du danger, du suspens, de l'amour et de la jalousie, de l'animosité et de la trahison.

C'est de la SF à grand-papa, de la meilleure, de celle qui a fait les grandes collections du genre et ses plus belles couvertures ...

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Une invasion de sélénites

La pendule terrestre affichait six heures tandis que l'horloge sidérale inscivait onze heures, lorsque soudain un aérolithe a surgi en sifflant des profondeurs de l'infini pour venir s'écraser dans le jardin de l'Observatoire de Paris.

Armand Brissot, l'astronome adjoint, presque par hasard, a ramassé sur le lieu de l'impact un fragment vaguement cubique, noir et luisant, qu'il a enfoui au plus profond de sa poche sans plus y penser.

Armand Brissot soupire d'amour pour la jeune norvégienne, mademoiselle Edwige Frandt, espoir de la science scandinave

Mais la jeune femme ne semble avoir d'yeux que pour Robert Persan, cet habile et fouineur journaliste ...

"Une invasion de sélénites" est un livre de Léon Groc, paru dans la collection "Grandes Aventures - Voyages excentriques" des éditions "Tallandier".

Ce livre est un ingénieux roman à la frontière entre la science-fiction et le policier.

Melle Frandt va être enlevée ...

Un crime horrible va être commis ...

Ce récit est original et imaginatif.

Il ne dévoile qu'assez lentement, et fort à propos, les éléments constitutifs de son épilogue : l'amour et l'amitié, l'enquête et ses enjeux, puis finalement le grave péril que court l'humanité ...

Tout en étant très classique, dans sa forme comme dans le fond de sa narration, il a peu vieilli et reste, somme toute assez moderne pour être lu aujourd'hui encore avec plaisir.

Léon Goc savait manier le mystère avec ingéniosité et talent.

Un mystère entoure "celle qui vient de là-bas" !

Une indicible angoisse se fait jour ...

Paris est étreinte par l'épouvante !

Une partie du fronton de l'Opéra s'est écroulée ...

Une gargouille de Notre-Dame s'est arrachée ...

L'Obélisque, après avoir légèrement oscillé sur sa base, est venu s'abattre sur le Palais-Royal ...

Que Dieu me savonne et que le diable emporte Robert Persan !

Il ne pige absolument rien à cette fantasmagorie, à ces pierres vivantes, à cet autre monde dont nous avons, paraît-il, une clef ... mais dont nous ne connaissons pas la la serrure !

Alors que moi, j'ai compris, je connais maintenant le noeud de l'affaire.

Mais, contrairement à Robert Persan, j'ai lu ce livre, installé confortablement sur mon balcon, avec un oeil soupçonneux pointé sur le ciel, dès fois que quelque chose en dégringolerait ...

Ce roman est une série B, une sorte de petit "nanar" à déguster avec plaisir, et sans illusions.

Il ne renouvellera pas le genre, ne se positionnera pas en contrepoint de "La guerre des mondes" d'H.G. wells.

Mais il fait partie de ces vieilles choses dont on garde un vague, mais bon souvenir ...

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Stan Kipper, tome 6 : L'île de la peur

Je découvre ce détective avec cette enquête, qui n'est pas la première mais la sixième. Qu'importe pour moi, c'était le sujet qui m’intéressait.



Stan Kipper est le roi des détectives, il est de retour dans son pays natal, pour... eh bien pour se reposer, prendre des vacances, en quelque sorte. Il est là en famille, il dîne même paisiblement en compagnie de sa soeur, son beau-frère, ses neveux, évoquant la légende locale qui, il faut bien le dire, lui faisait peur étant enfant et continue à lui faire peur.



Enquêter ? Non, vraiment pas, même pas quand une série de braquage est commis et que son aide est demandé. Non, il n'a pas envie. En revanche, sa curiosité est titillée quand une comédienne dont il a fait la connaissance en France sollicite un conseil. Elle est française, cela veut dire beaucoup, et elle n'a pas eu peur de passer la nuit sur l'île maudite. Elle y a même très bien dormi, pas dérangée du tout par les fantômes des hommes, des femmes, des enfants qui y ont été massacrés. Pourquoi accepter de dormir sur cette île ? Parce qu'elle est française, on l'a déjà dit, et elle n'a pas grandi avec le souvenir du massacre commis sur l'île sous ses yeux. Elle avait aussi besoin d'argent, ayant épuisé tout l'argent qu'elle avait gagné - parce que sa tournée américaine a un peu tourné court. Seulement, le parieur l'a mis en difficulté, lui ôtant tout moyen de quitter l'île même une fois l'heure de la fin du pari terminé, et il l'a payé en fausse monnaie. Cela fait beaucoup !



Stan Kipper enquête donc, comme une manière de se détendre. La détente ne durera pas longtemps, et rester sur le qui-vive sera plus qu'important pour lui, et pour la jeune femme. On ne leur veut pas que du bien, et ce qui ressemblait à une plaisanterie n'en était pas forcément une. Il est des personnes qui sont très ingénieuses et ne reculent devant rien pour parvenir à leur fin. Se servir des peurs des autres, bien connaître l'histoire locale et pas seulement sa légende peut être vraiment très pratique.



Un bon moment de lecture.
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La cité des ténèbres et autres voyages excentri..

La science-fiction en s’intéressant à l’évolution future (ou parallèle) de la société en partant d’un point précis dans le temps et dans le développement technologique peut vite apparaître très datée et se retrouver dépasser quelques décennies plus tard. C’est, notamment, le cas de certains romans historiques du cyberpunk toujours passionnants, mais assez datés avec leurs câblages et leurs disquettes. Alors que dire d’un livre paru en 1926 ? Eh bien, si ce livre est La Cité des ténèbres de Léon Groc, il n’a pas tant vieilli que ça. Certes le point de départ semble assez peu crédible, comme celui du Monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle ou du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Mais le récit est plaisant et une fois admis le postulat de base, la cohérence est suffisante pour ne pas sortir une lectrice du XXIe siècle – certes bon public – de sa lecture.

Quel est donc ce postulat ? Un magnat de l’industrie corse ayant le mal des transport veut construite une route entre son ile natal et le continent, le tout en passant sous la Méditerranée. Les travaux vont se heurter à certaines difficultés et lui, sa fille, son ingénieur et quelques autres vont se retrouver prisonniers sous Terre avec la foreuse. Et ils découvriront que la vie sous la Méditerranée est aussi mouvementée qu’en surface.

Pensé au départ comme un feuilleton, La Cité des ténèbres sait tenir son lectorat en haleine. Et même si cette version a été retravaillée deux ans après sa première parution dans la presse, elle se révèle riche en rebondissements. Certes les technologies sont datées (qui utilise encore régulièrement du carbure de calcium de nos jours?) mais l’histoire elle-même a un ton plutôt moderne. Ainsi, même si les hommes font assaut de galanterie auprès de la seule femme du groupe, ils ne la traitent pas avec paternalisme (sauf… son père et même lui sait qu’il n’aura pas toujours le dernier mot) et elle prend un rôle actif dans l’expédition sans être réduit à l’état de potiche. Si l’on n’évite pas certains clichés sur les sauvages, l’écueil du racisme est évité en raison de la nature même des individus impliqués.

Bref, La Cité des ténèbres est un excellent roman d’aventure scientifique qui vous distraira quelques heures… C’est l’essentiel, non ?
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Stan Kipper, tome 3 : La momie qui tue

Rapide contextualisation du texte et de son auteur :



Léon Groc est un journaliste et écrivain qui naquit en 1882 et mourut en 1956.



Durant sa carrière, il s’essaya aussi bien aux contes, nouvelles, romans et séries, aussi bien dans les genres policiers, aventures, historiques, patriotiques, sentimentaux que fantastiques.



Si sa fibre patriotique s’exprima principalement, comme nombre d’auteurs de son époque, par l’intermédiaire de la mythique collection « Patrie » des éditions Rouff, dans le but de redonner force et courage à la population, à la fin de la Première Guerre Mondiale (1917), c’est avant tout par sa production policière et fantastique que l’auteur laissa une certaine trace dans la littérature.



Ne me concentrant que sur le genre « Policier », je mettrais en avant des titres tels « L’autobus évanoui », « L’assassinée du téléphone », « La grille qui tue », « Le bourreau fantôme »... mais il n’est pas rare que ces romans-là possèdent une aura quelque peu fantastique, si ce n’est dans la solution de l’affaire, du moins dans un certain aspect.



Moins connue, moins appréciée, peut-être, mais surtout moins plébiscitée par les lecteurs et éditeurs actuels, la série fasciculaire « Stan Kipper, le Roi des Détectives », une collection de fascicules de 24 pages, double-colonne contenant des récits d’un peu moins de 10 000 mots et rapidement avortée après le 8e épisode.



Si le contenu de la série, format, intrigue, personnages, diffère assez peu des autres productions du genre, on s’apercevra vite (du moins, maintenant) que la qualité est pourtant supérieure à ce que la littérature populaire avait coutume de proposer dans le genre.



« La momie qui tue » est le 3e épisode de cette série.



Stan Kipper, le célèbre détective américain exerçant en France est embauché par une jeune femme ayant accepté le poste de conservateur du Musée Gallois, un musée entièrement dédié à la momie Touth-Akim.



Si elle a eu la place, c’est que ses trois prédécesseurs ont été assassinés sauvagement, chaque fois par le couteau de Touth-Akim, disparu pour l’occasion, de l’étagère sur laquelle il était exposé.



Stan Kipper va donc placer ses deux fidèles assistants, le jeune Clément et la vieille Zénaïde, l’un comme gardien au Musée, l’autre comme secrétaire de la conservatrice.



En parallèle, il va enquêter sur les meurtres pour en trouver l’assassin...



Je parlais, dans la mise en contexte, d’un certain classicisme des personnages et du genre, on retrouve ce même classicisme dans le sujet de cet épisode.



Effectivement, depuis le premier quart du XXe siècle et la découverte du tombeau de Toutânkhamon, notamment, en 1922 et, surtout, le climat mystérieux enveloppant la mort de nombreuses personnes liées à cette découverte et que les médias de l’époque s’empressent de nommer « La Malédiction du Pharaon », les auteurs de la littérature populaire de quelque pays qu’il soit ne tardent pas à s’emparer du sujet pour leurs intrigues fantastiques ou policières.



Les plus grands d’entre eux (Agatha Christie avec « L’aventure du tombeau égyptien » dès 1923, Hergé et « Les cigares du Pharaon » en 1934) vont inspirer les moins illustres et l’on voit fleurir régulièrement, dans la littérature populaire, des récits s’ancrant réellement ou en apparence, sur ce genre de malédiction.



On notera « La Momie Rouge » de José Moselli, l’excellent roman-feuilleton paru en 1923, « Le manoir de la peur » de Henry de Golen, paru en 1937, par exemple.



Mais revenons-en à Stan Kipper qui, contrairement aux deux premiers épisodes, n’apparaît pas immédiatement, l’auteur préférant d’abord mettre en place le mystère qu’il va être chargé d’éclaircir.



Il est inutile de préciser que dans un format si court, l’intrigue ne va pas aller bien loin et il devient vite évident, du fait du personnage central, que le mystère va se révéler des plus cartésiens.



Si le journaliste Nérac n’est cette fois-ci pas présent, on retrouve un peu tous les personnages précédemment aperçus, Stan Kipper en tête, suivi de ses deux collaborateurs, la vieille Zénaïde (pas si vieille que ça) et le jeune Clément, mais également l’inspecteur Bézut...



Intrigue légère, donc, que l’auteur allège encore plus en livrant de réels indices en cours de route, indices pour le lecteur, sur l’identité du coupable, mais, surtout, indice que Stan Kipper avait démasqué celui-ci bien avant le lecteur lui-même.



Un peu de mystère, un peu de policier, des crimes, un peu d’humour, Léon Groc met tous les ingrédients qu’il peut dans un si court format pour apporter le plaisir au lecteur.



On peut lui accorder qu’il y réussit pleinement, du moins, pour peu que l’on goûte ce genre de format court sans être frustré par la concision du style et de l’histoire.



Mais il faut reconnaître également à Léon Groc qu’il parvient, tout en demeurant classique et concis, à épaissir suffisamment ses principaux personnages pour leur donner un attrait que n’ont pas forcément tous les personnages de ces mini-romans de moins de 10 000 mots.



Au final, plus on découvre cette série, plus on peut en regretter sa concision (en termes d’épisodes) tant celle-ci s’avère totalement maîtrisée et que l’auteur sait parfaitement tirer un maximum d’un format chargé de contraintes et d’écueils...
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La Brigade des 5, tome 5 : Les années 40

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son cinquième volume consacré aux années 1940.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, des personnages tous issus de pays anglo-saxons (Sherlock Holmes, Arthur J. Raffles, Le vieil homme dans le coin, La Machine à Penser ou encore Nick Carter), puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français (Arsène Lupin, Toto Fouinard, Allan Dickson, Florac et La Glu ou encore Marc Jordan), la collection traverse les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire notamment avec la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1927 proposa plus de 200 titres à ses lecteurs.



Après avoir mis en avant cette décennie fondatrice de la littérature populaire policière fasciculaire, « La Brigade des 5 » dévoile les décennies suivantes.



Et c’est des années 1940 qu’il est question dans ce volume 5.



Le volume commence avec du lourd, l’un des auteurs qui maîtrisaient le mieux le format fasciculaire et le genre policier : Maurice Lambert alias Géo Duvic.



En effet, rares sont les écrivains à être parvenu à exceller à ce point dans le monde du fascicule policier.



Et Maurice Lambert n’y est pas parvenu une fois, ni quelques fois, mais quasiment dans chacun de ses récits et ce quelque soit le personnage développé.



C’est de la « Collection Rouge » des éditions Janicot que nous parvient le premier « Brigadier » : l’inspecteur Machard.



Encore une fois, du fait de la concision du format, les personnages ne sont pas très développés, mais pour ce qui est du reste, le lecteur découvre toutes les caractéristiques d’un très bon roman policier.



Vient ensuite un autre auteur performant bien qu’ignoré : René Byzance.



Contrairement à son prédécesseur, l’auteur décide de privilégier son personnage à son intrigue et créé pour l’occasion « Le Professeur », Gonzague Gaveau, un inspecteur de Police qui doit son surnom pour avoir fait La Sorbonne.



L’intrigue n’est certes pas l’intérêt principal de ce récit, mais René Byzance et Gonzague Gaveau font preuve d’un humour assez rare dans ce format à cette époque.



Ce n’est pas un brigadier, mais deux qui prennent la relève puisque le prochain auteur, Marcel Priollet, nous propose un duo d’enquêteurs : Old Jeep et Marcassin. Le premier est un policier américain venu en France pour étudier la façon de faire de ses homologues de l’Hexagone. Le second est un commissaire de police français. Le premier est jeune, bien éduqué, beau, flegmatique. Le second est plus vieux, plus bourru, plus réactif…



Bref, Marcel Priollet nous propose les prémices du « Buddy Movie », mais sur papier et dans un format fasciculaire.



Le quatrième brigadier est Stan Kipper, un détective né de la plume de Léon Groc et qui vécut 8 enquêtes regroupées à l’origine dans une collection fasciculaire éponyme.



Et on découvre ici le personnage à travers sa troisième enquête, « La momie qui tue ».



Si Stan Kipper n’a rien de très original, ses aventures n’en demeurent pas moins plaisantes à lire, grâce, notamment à la plume alerte de son auteur.



Enfin, on clôt ce recueil avec un autre détective, Francis Bayard, né de la plume de Jean des Marchenelles.



Le parcours de Francis Bayard est plus chaotique puisqu’il œuvra aussi bien dans le monde du fascicule (une quinzaine d’enquêtes) que dans quelques romans.



L’humour ne manque pas dans les aventures de Francis Bayard et l’auteur le démontre dans cet épisode en se mettant en scène aux côtés de son héros.



Dans « La morte en robe blanche », le titre sélectionné pour le recueil, Jean des Marchenelles démontre qu’il maîtrisait à la fois le genre policier, l’humour, la narration et le format fasciculaire.



En effet, malgré la concision du texte, tous les éléments d’un bon roman policier sont présents pour le plus grand plaisir des lecteurs.



Au final, les années 1940 furent probablement celles qui délivra le plus grand nombre de fascicules policiers de qualité, notamment grâce à des auteurs qui maîtrisaient de mieux en mieux les éléments inhérents au genre et au format.



5 personnages ont été sélectionnés pour ce recueil, mais on aurait pu en proposer 10 ; 15 ; 20, tant la décennie fut riche en la matière
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Stan Kipper, tome 7 : Fred le Rouge

Léon Groc (1882 - 1956) est un journaliste et écrivain qui fit les beaux jours de la littérature populaire pendant quasiment toute la première moitié du XXe siècle.



À partir de 1910, l’auteur alimenta les différents genres à la mode (policier, sentimental, historique, patriotique, aventures, fantastique) pour les journaux et magazines, les collections fasciculaires et les collections de romans de forme plus classique.



Ainsi, si Léon Groc est encore reconnu, par les amateurs de paralittérature, pour sa production fantastique, il ne faut pas pour autant occulter toute la part policière de l’auteur, tant par son nombre que par sa qualité.



Si certains de ses romans policiers sont depuis peu de nouveau accessibles grâce à des rééditions modernes, il est une œuvre de l’auteur qui est toute aussi oublié que quasiment introuvable, une (la seule ?) série fasciculaire policière de Léon Groc : « Stan Kipper, le roi des détectives ».



Stan Kipper, un détective américain installé à Paris, a vécu 8 aventures (10 annoncées, mais les 2 dernières ne sont probablement jamais parues) sous la forme de fascicule de 24 pages, double colonne contenant des récits plus ou moins indépendants de moins de 10 000 mots (ici, à peine plus de 8 000).



Je dis « des récits plus ou moins indépendants », car, si le premier, « Le champion escamoté » présente une enquête complète, on constate que le second épisode, « La vengeance des Mains Brunes » s’avère être la suite directe puisque la vengeance de la bande est combattue par le détective dans le précédent opus.



Il en est de même, ici, avec « Fred le Rouge » qui conte la suite du combat débuté dans « L’île de la peur », épisode précédent, entre Stan Kipper et Fred le Rouge, le chef d’une bande de crapules.

Stan Kipper, après avoir démantelé la bande de Fred le Rouge, même si ce dernier est parvenu à s’échapper, s’apprête à rentrer enfin chez lui, à Paris, pour reprendre le cours normal de ses activités.



Mais le chef de la police locale vient demander au détective de bien vouloir rester encore, car Fred le Rouge a monté une nouvelle bande et n’hésite pas à descendre ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues.



Pis encore, alors qu’il a été arrêté par deux fois, il a réussi à s’échapper de façon mystérieuse.



Stan Kipper accepte d’aider la police et se relance à la chasse de Fred le Rouge sans se douter que celui-ci va s’en prendre à sa famille pour lui passer le goût du combat...



Difficile de juger une série si courte, surtout quand elle semble avoir été avortée faute de succès.



Cependant, à la lecture des 5 premiers épisodes, je n’hésitais pas à dire combien, dans ce format particulier du récit à moins de 10 000 mots, elle faisait pourtant preuve de qualités, de par la plume de son auteur, de sa parfaite maîtrise du format court et également de celui du genre policier.



Effectivement, Léon Groc parvenait à se sortir de la plupart des écueils inhérents à la grande concision nécessaire pour respecter le format et réussissait également l’exploit de conférer une aura, un passé à son héros tout en jouant avec le genre policier.



Cependant, force m’était de constater qu’avec ce retour aux sources du détective (puisque revenu dans son pays natal, la ville où il vécut jeune, dans sa famille) lui seyait finalement assez peu, du moins, tant dans le genre que dans le style adopté par l’auteur.



En devenant plus classique, de par sa plume, en adoptant une histoire qui s’ancrait plus, dans la forme et dans le genre, avec la littérature américaine de l’époque (ou celle des auteurs français singeant leurs homologues américains), et permettait moins à Léon Groc de jouer avec le roman policier.



C’est une nouvelle fois le cas dans l’épisode d’aujourd’hui. Normal, me direz-vous, puisque le contexte demeure le même, que le résultat ne change pas.



Je suis entièrement d’accord avec ce constat (en même temps, si je vous l’attribue, il est quand même mien à la base).



Moins enjoué, le personnage, moins joueur, l’auteur : le texte en devient moins intéressant, du moins, sort moins des sentiers battus et des normes proposées par les homologues de Léon Groc.



Cependant, il n’en reste pas moins appréciable à lire, bien qu’un peu court, mais fait naître la nostalgie des épisodes précédents et fait que le lecteur espère très vite un retour à Paris du personnage.



Malheureusement, après la bataille contre Fred le Rouge, il ne reste qu’une aventure publiée à l’époque, et même si on peut espérer que celle-ci retrouve les qualités des premiers épisodes, elle n’en demeurera pas moins la dernière à lire.



Au final, sans être désagréable, cet épisode possède les mêmes défauts que le précédent en mettant une nouvelle fois de côté les atouts qui faisaient le charme du début de la série.
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Stan Kipper, tome 2 : La vengeance des ''Ma..

Léon Groc est un journaliste et écrivain français qui alimenta la littérature populaire pendant près de 4 décennies à partir du début des années 1910.



Contes, nouvelles, romans, naviguant dans les genres policiers, sentimentaux, historiques, aventures, patriotiques, fantastiques, ses textes ont aussi bien été destinés aux magazines et journaux de l’époque qu’aux collections fasciculaires ou publiés sous la forme de romans.



Si Léon Groc ne fait pas partie des écrivains de la littérature populaire dont le nom parle encore au plus grand nombre des lecteurs comme Maurice Leblanc, Gaston Leroux et consorts, sa popularité lui permet tout de même de se démarquer du flot des auteurs totalement oubliés, voire complètement anonymes, de cette paralittérature.



En effet, principalement ses romans policiers et fantastiques lui permettent de sortir du lot, de par la qualité des intrigues, mais également et surtout de celle de la plume et de la maîtrise des différents formats.



Parmi sa bibliographie, l’amateur de récits courts et de personnages récurrents notera la série de 8 fascicules de 24 pages, double colonne (un peu moins de 10 000 mots), publiée à partir de 1944, contant les enquêtes du détective Stan Kipper, dont « La vengeance des Mains Brunes » est le second épisode.



Alors que le célèbre détective Stan Kipper assiste à une représentation d’une pièce de théâtre, il est accosté, à l’entracte, par le metteur en scène qui demande son aide, car la loge de l’artiste principale a été fouillée durant le second acte bien que rien n’ait été volé.



Stan Kipper, après avoir inspecté les lieux et interrogé le personnel du théâtre, conclut que la vedette n’est pas visée, mais que l’affaire concerne probablement l’actrice qui occupait la loge avant elle. Il se trouve que celle-ci a été retrouvée assassinée chez elle il y a peu.



Derrière le miroir, il découvre un énigmatique message qu’il parvient à décoder : il s’agit d’un rendez-vous dans une boîte de nuit...



On retrouve donc le détective Stan Kipper, personnage inventé par Léon Groc et qui ne vécut que 8 petites aventures.



On se souvient que dans la première, « Le champion escamoté », il s’était retrouvé aux prises avec une terrible bande de malfrats : « Les Mains Brunes » dans laquelle chacun des dix membres se faisait nommer par un des cinq doigts, droits et gauches. Un des membres, le boxeur, avait été éliminé et son chef, le manager, arrêté par Stan Kipper et condamné et guillotiné.



On se doute donc, vu le titre de cet épisode, que la terrible bande va chercher à se venger du détective...



Malgré la concision du texte (à peine plus de 9 500 mots), Léon Groc parvient à proposer une intrigue, certes, linéaire et simple, plus imprégnée d’action que de réflexion, mais qui n’est pas sans intérêt.



De plus, au contraire de beaucoup de ses collègues, Léon Groc n’hésite pas, malgré le peu de place qui lui est accordée, à distiller quelques détails ou descriptions dans son texte, ce qui lui confère une aura un peu plus romanesque qu’un fascicule de cette taille de coutume.



S’il est vrai que l’ensemble ne brille pas par une originalité éclatante, il faut reconnaître à l’auteur une réelle maîtrise de ce court format et une certaine aisance de plume qui font de cette série (du moins des deux premiers épisodes), une très bonne surprise dans un format aussi court qui pousse souvent les auteurs, par la concision inhérente au format, à désincarner un peu les actions et les personnages, notamment le héros des histoires.



Au final, après un premier épisode plaisant, le second confirme le bien que le peut penser de l’auteur et de la série même si celle-ci a été avortée bien trop tôt.
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Stan Kipper, tome 1 : Le champion escamoté

Léon Groc est un journaliste et écrivain français qui fit les beaux jours de la littérature populaire pendant la première moitié du XXe siècle à travers des contes, des feuilletons dans les quotidiens et magazines, mais également via des romans et des fascicules.



Ses nombreux récits s’ancrent dans les genres plébiscités à l’époque : sentimental, S.F., policier, aventures et également patriotiques (notamment les titres écrits pour la mythique « Collection Patrie » des éditions Rouff pendant la Première Guerre mondiale).



Parmi les rares personnages récurrents que l’auteur a développés, on peut noter celui du détective Stan Kipper, qui eut le droit à une série éponyme de fascicules de 24 pages avortée, faute de succès, au bout de 8 épisodes.



« Le champion escamoté » est le premier titre de cette série.



Tout le monde est surexcité à l’idée d’assister au combat de poids plumes pour le titre de champion de France entre Bob-le-Frappeur et Pierre Chevalier.



Parmi les amateurs impatients : Stan Kipper, le célèbre détective américain installé en France et Nérac, le journaliste.



Les deux hommes discutent de ce combat, avec d’autres amis, devant un repas chez le détective quand le manager de Bob-le-Frappeur vient voir Stan Kipper, qu’il connaît, afin de lui annoncer la disparition de son poulain.



En inspectant les lieux dans lesquels vivait et s’entraînait le boxeur, Stan Kipper conclut qu’il n’a pu disparaître que volontairement, avec la complicité de ses domestiques, aussi s’apprête-t-il à refuser l’affaire quand le commissaire de police de Saint-Germain débarque et lui annonce que le corps sans vie du boxeur a été retrouvé pendu à la branche d’un arbre de la forêt de Saint Germain...



Voici un premier épisode de série qui permet d’avoir plusieurs confirmations à propos de Léon Groc, mais également à propos des séries populaires, qu’elles soient littéraires ou télévisuelles.



La première sonne comme une évidence : Léon Groc savait manier la plume, mais, plus encore, maîtrisait parfaitement les formats dans lesquels il travaillait.



Si le roman de taille classique ne semblait pas lui poser de soucis, comme le démontre, par exemple, « L’autobus évanoui », on pouvait se demander ce qu’il en serait avec un format aussi court et contraignant que celui du petit fascicule.



Car, si les pages des fascicules de la série sont imprimées en double-colonne, ce qui est censé permettre de publier plus de textes qu’en simple colonne, les 24 pages, au final, ne contiennent guère que 10 000 mots, soit le contenu d’un petit fascicule de 32 pages classique.



Et je n’ai cessé de dire combien ce format était très difficile à gérer.



En effet, avec si peu de mots à disposition, il est difficile de présenter un personnage, développer une intrigue, offrir un rebondissement et une fin intéressante.



La plupart des auteurs se contentent d’à peine esquisser le personnage central puis de proposer une intrigue simple avec une narration linéaire.



Si, ici, l’intrigue demeure simple et la narration linéaire, c’est dans la présentation de son personnage que l’auteur devient intéressant.



C’est dans une simple conversation autour d’une table, en quelques questions de convives, quelques répliques, qu’il parvient, en peu de mots, à étoffer son personnage central en évoquant son passé, son présent et ses motivations.



Cela n’a l’air de rien, mais ce court passage permet de s’attacher plus vite et mieux au héros que ne le font d’ordinaire des récits aussi courts.



Quant au reste de l’histoire, Léon Groc offre un rebondissement final qui, plus encore, a été induit de façon judicieuse par l’auteur en cours de texte sans que le lecteur s’en rende compte sur le moment.



Bien évidemment, pour parvenir à faire tout cela, Léon Groc est obligé d’user de concision ailleurs et c’est dans la résolution de l’enquête, l’action et le danger inhérents à celle-ci, que l’auteur coupe à la hache par l’intermédiaire usuelle du passage où le héros raconte en quelques mots comment il a découvert le coupable...



Et à ce moment, le lecteur assidu de cette chronique se souvient que je parlais de plusieurs confirmations apportées par cet épisode alors que je n’en ai évoqué qu’une.



Voici la seconde : dans la littérature comme à la télévision, ce ne sont pas toujours les meilleures séries qui s’étalent et pas toujours les moins bonnes qui sont rapidement avortées.



On comprendra également que pour un éditeur il était, à l’époque, plus difficile de rentabiliser une collection dédiée à un personnage et ceci explique peut-être pourquoi tant de personnages récurrents voyaient leurs histoires se perdre dans des collections plus généralistes.



Au final, un premier épisode qui confirme tout le bien que l’on doit penser de Léon Groc et qui donne surtout envie de se plonger dans le suivant.
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La cité des ténèbres et autres voyages excentri..

3 romans d'un des pionniers de la science-fiction française. Le 1er (datant de 1926) est plus un roman d'aventure sous la Terre, le 2ème (1930) et le 3ème (1944) sont des romans de science-fiction avec extra-terrestres.



A la différence de Jules Verne, utilisant les progrès techniques de son temps pour écrire des romans d'anticipation sur le mode réaliste, Léon Groc utilise la science pour en faire des récits délirants.



"La cité des ténèbres" fait penser à un "Voyage au centre de la Terre", "La planète de cristal" à "De la Terre à la Lune" dans ce dernier, on est plus proche du "Voyage dans la Lune" de Mélies que de Jules Verne.



Le point de départ de "la cité des ténèbres" est le suivant : un milliardaire n'aimant ni le bateau, ni l'avion, décide de construire un tunnel pour relier sa villa italienne à sa future maison en Corse.

Pendant la construction, les travaux sont bloqués par un mur, le tunnel s'effondre. Au lieu de chercher à regagner la sortie, le groupe préfère continuer à creuser à travers ce mur.

A partir de là, ils vont faire de nombreuses rencontres (un peuple Chaldéen ayant créé une civilisation sous terre depuis plus de 2.000 ans, des singes sauvages, un lac de 3.000 km de long, des roches opaques à la pesanteur, des tricératops, ...). Les rencontres les plus improbables sont "expliquées" par des savants (ingénieur, linguiste, journaliste, ...). Cette logique particulière fait penser à un récit onirique.



"L’invasion des sélénites" est une course poursuite entre un groupe de 3 personnes (un astronome, un journaliste et un commissaire) à la poursuite d’un savant fou ayant réussi à faire tomber des météorites lunaires sur la Terre pour transporter un sélénite en 3 morceaux qu’il va tenter de rassembler pour son grand projet.



"La planète de cristal" est un chef d'œuvre de voyage spatial vers la 2ème lune de la Terre,

Un astronome découvre par ses calculs la présence d’une 2ème lune, moqué par l'Académie des sciences car il ne peut prouver sa découverte. Mais puisque ses calculs sont justes, c'est qu'elle existe même si elle ne peut être observée à la lunette. Il faut donc y aller pour le vérifier.

Coup de chance, un milliardaire est prêt à financer son expédition.

Re-coup de chance, l'astronome qui est aussi bricoleur a conçu une navette avec système de propulsion révolutionnaire par un explosif de sa composition.

La navette est recouverte d'un subtil mélange de peinture blanche et noire pour assurer une température de 20°C, car comme chacun sait, si uniquement noire, les rayons solaires auraient tous été absorbés et donc l'équipage serait mort de chaud, si uniquement blanc, les rayons auraient été réfléchis et l'équipage serait mort de froid.

Le problème de température étant réglé dans la capsule, comment se protéger du froid quand ils se baladeront sur cette lune. Il faudra se couvrir et rien de mieux que des vêtements polaires. Mais comme les gants ne facilitent pas la bonne saisie des objets, il suffira de les retirer, travailler à mains nus et avant de remettre les gants se frotter les mains pour les réchauffer. Bref, tout est expliqué, mais avec une logique bien particulière.



Ces brefs récits ne s'embarrassent pas de longs développements. La science ne sert que de point de départ pour un roman d'aventure, plein de péripéties et d'imagination. Les personnages sont monolithiques uniquement tournés vers l’action. Optimiste de nature, il n’y a jamais de problème, que des solutions. Comme le style est alerte, on ne s’ennuie pas une seconde.
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La grille qui tue

Chargé de mission dans le Nord canadien par la société française de Géographie, Marc Morènes, Français d’à peine trente ans, docteur es-lettres à la Faculté de Paris, sort de cette sorte de léthargie provoquée par un somnifère. Il reprend péniblement ses esprits et se rend compte que son guide, un Indien d’Amérique du Nord, l’a laissé seul dans la neige, lui laissant uniquement son sac de couchage et les précieuses notes recueillies au cours de son périple.



La neige alentour ne lui offre aucun repère et il se fie à la position du soleil pour regagner un lieu civilisé d’où il pourra rejoindre Québec. Il se rend bientôt compte qu’il tourne en rond. Alors qu’il arrive près d’un bosquet qu’il a déjà côtoyé auparavant, il entend des détonations. Il se précipite et parvient à mettre en fuite une demi-douzaine d’Indiens qui agressent Pierre, un homme blanc. Une jeune fille gît dans la neige. Elle est juste évanouie et lorsqu’elle reprend ses esprits, Sabine explique à Marc ce qui vient d’arriver. Un guet-apens minutieusement préparé mais heureusement Marc est arrivé au bon moment.



Sabine lui propose de les accompagner chez ses parents adoptifs, l’oncle Alphonse et la tante Sophie, car elle est orpheline. Presque. Alors que sa mère s’est noyée, son père a échappé à un naufrage en regagnant la France, son pays d’origine, et depuis il vit à Paris. D’ailleurs Sabine doit aller le rejoindre. Seulement, et bizarrement, sur sa dernière lettre, une inscription au crayon lui enjoint de ne pas effectuer le voyage. Quant aux Indiens qui l’ont agressée, ils étaient dirigés par un Blanc, un ouvrier des Beaumont, oncle et tante de Sabine. Muni de son revolver, Marc ne rate pas sa cible et l’homme est abattu. Il s’agit de Nicolas, l’un des employés à la ferme des Beaumont.



Nicolas recevait depuis quelques temps des lettres, dont il a dû se débarrasser car elles ont disparu, mais dans ses affaires figure Arcana, une revue datant d’un mois proposant des énigmes et éditée en France.



Bientôt majeure, Sabine espère se rendre en France afin de connaître de visu ce père qu’elle n’a pas vu, sauf en photos, depuis l’âge de ses trois ans. Mais Marc doit partir et Sabine en est malheureuse. Seulement elle reçoit une lettre de son père l’invitant en France et il en profite pour lui annoncer qu’il s’est remarié avec une jeune femme prénommée Suzanne. Mais bizarrement, sur la dernière page de la missive, figure une phrase étrange griffonnée au crayon : Sabine, ma petite Sabine, ne viens pas ! Il n’en faut pas plus pour inciter justement Sabine à effectuer ce voyage.



Elle embarque donc à bord du Montcalm et fait la connaissance d’un homme qui l’entraîne vers la rambarde et tente de la faire passer par-dessus bord. Heureusement un passager lui sauve la vie. L’homme se noie et le sauveteur n’est autre que Marc. Le détective du bord, Achille Croissy, dont c’est la dernière traversée, fouille la cabine de l’individu en compagnie de Marc et à nouveau celui-ci découvre dans les affaires de l’agresseur un magazine intitulé Arcana. Le même numéro que celui que possédait Nicolas.



Les deux jeunes gens arrivent sans encombre à Cherbourg et prennent le train devant les mener à Paris. En cours de voyage, Marc descend à Lisieux pour affaires familiales, mais il promet de retrouver Sabine à Paris. Pauvre Sabine qui se fait agresser à nouveau et est sauvée par Croissy et Bouteloup, un inspecteur de police qui se trouve dans la rame. Celui-ci est un ancien collègue de Croissy lorsque le détective travaillait à la Sûreté parisienne. Mais l’agresseur, qui prétend se nommer Blaise, parvient à fausser compagnie aux deux hommes lors de l’arrêt.



En gare de Saint-Lazare, personne n’est là pour réceptionner Sabine. Le temps que Sabine fasse sa déposition au commissariat de la gare, madame Surgères arrive enfin. Suzanne, tel est le prénom de cette femme qui se montre sympathique, mais d’une sympathie de surface, décide alors d’emmener Sabine au bureau où travaille, même de nuit, son mari, dans l’import-export. Seulement lorsqu’elles arrivent, c’est pour découvrir Surgères dans un triste état. Il a été poignardé dans le dos. Et dans sa main il tient un papier que Sabine reconnait immédiatement. Arcana ! Au même moment Croissy arrive dans l’immeuble, s’étant donné pour mission de protéger Sabine. Hélas, malgré tout, Sabine est enlevée.







Un roman enlevé justement, qui accumule les péripéties en tout genre, et qui ne se cantonne pas dans un seul domaine.



Roman d’aventures au Canada, roman maritime, roman ferroviaire, traque des ravisseurs de Sabine, roman jeu avec ce fameux périodique Arcana, roman médical également car Surgères n’est pas mort mais son état nécessite une intervention chirurgicale risquée pouvant s’avérer mortelle, et roman d’amour aussi car Marc prévenu, va se joindre à Croissy et Bouteloup pour dénouer cette affaire qui les entraîne jusque près de Gif-sur-Yvette, dans ce qui était à l’époque la Seine-et-Oise, où l’aide d’un vieux musicien sera prépondérante.



Donc plus qu’un roman policier, La grille qui tue joue sur plusieurs tableaux et le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer dans cette histoire qui doit parfois au hasard et aux coïncidences, mais offre de nombreux rebondissements en tous genres. Et l’action prévaut au détriment de l’aspect psychologique des personnages, mais c’est bien ce qui lui donne sa force, son intérêt, sa puissance, le lecteur s’emparant de cette histoire qui offre un bon moment de détente.







Ce roman a paru sous le titre Arcana en 1934 dans la collection Loisirs Aventures N°2 aux Editions des Loisirs.



Il fait actuellement l’objet d’une réédition aux Editions Les Moutons électriques en compagnie de cinq autres romans : L'Autobus évanoui, Le Disparu de l'ascenseur, La Cabine tragique, La Maison des morts étranges, La Grille qui tue, Les Jumeaux du Quatorze juillet, sous le titre : Six mystères. Un ouvrage de 818 pages au prix de 49,00€.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le Petit Roi d'Angkor

Je vais écrire, lorsque j'aurai un peu de temps, une critique sur ce roman qui avait commencé par me captiver, mais qui m'a ensuite un peu déçue. Ce n'est pas le style qui m'a déçue, mais bien le contenu, l'histoire en elle même.



De plus, si les opinions exprimées par les personnages (par l'auteur à travers ses personnages ?) s'inscrivent bien dans la mentalité de leur époque (années 30), et qu'il faut bien évidemment replacer ce roman dans son contexte (et il en devient à ce titre intéressant comme témoignage) certaines remarques ou prises de position sont devenue, de nos jours, dérangeantes.



Je dirais volontiers que ce roman pourrait entrer dans une catégorie nommée le "roman patriotique", même si l'expression du patriotisme n'en est pas le sujet ni son objectif principal.



La critique, ou plutôt mon point de vue de lectrice car je ne suis pas critique littéraire, pourra être lue sur mon blog :

http://suryalablogueuse.blogspot.co.uk/



J'espère pouvoir l'y écrire d'ici fin avril 2014. Je mettrai alors le lien ici.
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La cité des ténèbres et autres voyages excentri..

Tout en étant un des pionniers de la science-fiction française, Léon Groc n’a pas la notoriété d’un Jules Verne ou encore d’un René Barjavel. Il fait partie de ces auteurs brillants mais quelque peu oubliés tels que Jacques Spitz, Régis Messac, Alfed Jarry ou encore J.-H. Rosny aîné.

Les trois courts romans qui composent ce volume traitent de sujets fantastiques classiques tels que la découverte sous la Méditerranée d'une civilisation disparue, l'invasion de Paris par une forme de vie minérale extraterrestre ou encore la découverte d'un astre inconnu entre Terre et Lune. Si ces trois textes n'ont pas le souffle créateur des grandes œuvres littéraires du genre, ils sont plaisants, bien imaginés et de bonne facture. On pense bien sûr au fil de la lecture à "Voyage au centre de la Terre", "De la Terre à la Lune" ou même aux aventures du professeur Challenger avec lesquels on retrouve certaines analogies.

L’auteur ne s'encombre pas de laborieuses présentations, de longues mise en place ni d’exposés scientifiques alambiqués, la science ne servant que de prétexte à mettre en scène des aventures pleines de rebondissements, de rencontres improbables et de situations inimaginable. Les protagonistes sont dans l’ensemble très pragmatiques et pour eux, chaque difficulté à par définition une solution qui finira par se dégager au moment opportun. On peut regretter que les personnages soient uniquement abordés par le biais de l'action et la quête d’exploration et, en conséquence, ne soient ni approfondis ni dépeints plus que nécessaire. De fait, l’auteur va à l’essentiel sans s'étendre sur les détails en abusant de raccourcis faciles, de logique imparable et de hasard bienvenus dans un style un peu désuet, simple et sans fioritures scientifiques ou questionnements métaphysiques.

En dépit d’une technologie un peu datée, et d’une apparente naïveté il est intéressant de redécouvrir ces récits pittoresques, mais imaginatifs et novateurs pour l’époque.

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Stan Kipper, tome 1 : Le champion escamoté

Alors qu'il dine tranquillement chez lui avec des amis, paradant un peu et racontant ses exploits, le célèbre détective Stan Kipper reçoit un appel de l'entraineur d'un boxeur qui doit livrer le lendemain un combat très attendu. Bob, le boxeur a mystérieusement disparu. Stan Kipper se rend sur les lieux avec Clément son factotum et ami.



Léon Groc (1882-1956) fut journaliste et écrivain. Comme beaucoup de romanciers populaires de l’époque, il écrivit dans des genres très différents, mais surtout du policier et sous divers pseudonymes. Il fut assez prolixe et distingué par des prix. Et comme souvent dans ces années-là, les aventures de Stan Kipper parurent dans des journaux, sous formes de feuilletons et de fascicules (entre 1944 et 1946).



Je continue mon exploration de la littérature policière populaire du début XX° grâce aux éditions Oxymoron qui proposent des livres numériques et papier (certains numériques, souvent les premiers d'une série, sont gratuits). A l'instar de tous les flics, détectives et autres enquêteurs de cette période, Stan Kipper est brillantissime et sait déjouer tous les pièges et machinations. Ça va vite car le format est court et l’auteur ne s'embarrasse pas de détours ni de propos inutiles. Si le roman va au plus direct, il n'est pas pour autant bâclé et l'écriture n'est pas négligée, elle en remontrerait même à certains auteurs contemporains qui tombent assez facilement dans la facilité, même lorsqu'ils ne sont pas forcément populaires au sens littéral du mot.
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Stan Kipper, tome 6 : L'île de la peur

Au sein des innombrables auteurs de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle, il est quelques noms qui surnagent.



Si certains sont passé depuis à la postérité sans que le lecteur lambda soupçonne leurs participations à cette littérature souvent jugée bas de gamme (Georges Simenon, Frédéric Dard, Léo Malet...), d’autres demeurent dans les esprits des plus férus de cette paralittérature pour les qualités dont ils firent montre, soit dans leur production en général, soit dans un genre particulier (S.F., policier, aventures...).



Léon Groc (1882 - 1956) est de ces derniers.



Pas anonyme pour les amateurs de ces textes destinés au grand public, inconnu du lecteur béotien (contresens volontaire pour exprimer tout le bien que je pense de ces auteurs et de cette littérature aussi mal jugés par ceux qui se considèrent comme des esthètes).



Léon Groc, qui fit ses armes en tant que journaliste (comme beaucoup de ses confrères de l’époque), démontra durant sa carrière qu’il maîtrisait certains genres (S.F., Policier, patriotique) tout en domptant les différents formats de la littérature populaire, dont le plus ardu : le petit fascicule.



Si l’on peut se délecter de ses romans aussi bien fantastiques que policiers, en ce qui concerne sa production fasciculaire, elle semble bien plus réduite.



Alliant mon format (le fascicule) et mon genre (policier) de prédilection, il est à noter dans la bibliographie de l’auteur la série de fascicules de 24 pages, double-colonne contenant des récits indépendants d’un peu moins de 10 000 mots : « Stan Kipper, le roi des détectives », paru à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui ne compte malheureusement que 8 épisodes.



« L’île de la peur » en est le 6e épisode.



Stan Kipper est de retour chez lui, dans son Tennessee natal, à l’occasion d’une histoire de succession.



Il profite de ce repos loin des affaires policières et de la France pour se délasser sur la terrasse de la maison familiale habitée par sa sœur, son beau-frère, ses jeunes neveu et nièce.



Ainsi, au bord du Mississippi, il contemple une île nommée Fear’s Island (l’île de la peur), qui tient son nom d’un massacre de blancs y ayant été perpétré le siècle précédent par des Indiens.



Depuis, elle est considérée comme maudite et personne n’ose y mettre les pieds, surtout pas la nuit.



L’île a hanté l’enfance de Stan Kipper et, même maintenant, il n’irait pas y mettre les pieds à moins d’une bonne raison.



Mais cette bonne raison va bientôt s’annoncer sous la forme d’une actrice française qu’il connaît et qui, le soir anniversaire du massacre, va se rendre sur l’île afin d’honorer un pari dont l’enjeu est un billet de 1000 $.



Au petit matin, alors que celui qui a lancé le pari était censé venir la chercher, elle attend en vain. Rentré grâce à un badaud passant en barque, une fois à l’hôtel, quand elle réclame après le joueur, il a disparu. Mieux, quand elle récupère l’enjeu placé dans le coffre de l’hôtel, elle constate que le billet est faux.



Mais alors, pourquoi ce pari ? Pourquoi l’honorer avec un faux billet et, surtout, pourquoi a-t-elle la sensation qu’on a profité de son absence nocturne pour pénétrer dans sa chambre d’hôtel ? C’est ce qu’elle demande à Stan de trouver.



Ni l’un ni l’autre ne se doute des risques qu’ils vont encourir pour répondre à ces questions.



J’avais vanté, jusqu’à présent, les qualités des épisodes de cette série, expliquant à quel point Léon Groc maîtrisait le genre et le format au point de jouer avec l’un et avec l’autre pour le plus grand plaisir du lecteur.



Je me questionnais également sur les raisons de l’insuccès à l’époque de cette série et le fait qu’elle ait été stoppée au bout de seulement 8 épisodes.



Aurais-je les réponses avec « L’île de la peur » ? Peut-être bien.



Toujours est-il qu’il est curieux de se rendre compte que Stan Kipper, le détective américain exilé en France n’a jamais été si mal à l’aise (littérairement parlant) que dans son milieu naturel, c’est-à-dire, sur son lieu de naissance et de jeunesse.



On aurait pu s’attendre à ce qu’au contraire il s’y trouve à l’aise et que ces retrouvailles avec ses terres et sa famille soient l’objet d’un récit pittoresque mêlant à la fois action, aventure, mystère et plaisir.



Malheureusement, la quatrième part de cette attente manque quelque peu, du moins est-elle réduite par rapport aux aventures françaises de ce personnage américain.



Mais si le détective semble un peu contraint par ce retour aux sources, l’auteur, lui, semble gêné par les grands espaces qu’il déploie face à son personnage qu’il n’avait, jusqu’alors, fait vivre que dans des milieux plus urbains et plus clos.



Ainsi, sans être indigeste, on ne trouve pas dans le récit cet humour ou cette propension que l’auteur avait de jouer avec le genre policier.



De même, sa plume semble s’être quelque peu empâtée, comme prise par les eaux fangeuses du Mississippi.



L’intrigue elle-même semble ne pas coller au personnage, de la même façon que celui-ci se détache de l’affaire du vol de la banque qui constitue pourtant une tâche plus à sa mesure.



Il y a un je-ne-sais-quoi qui ne va pas sans qu’il soit possible de réellement le pointer du doigt.



Un peu comme quand le charme est rompu et que l’on est incapable de dire précisément ce qui plaisait avant et ce qui déplaît maintenant.



Mais ne soyons pas trop durs avec l’auteur et avec la série. Même si cet épisode est en deçà des précédents, il n’en demeure pas moins agréable à lire et, tout comme les deux premiers (« Le champion escamoté » et « La vengeance des Mains Brunes ») il semble que « L’île de la peur » et « Fred le Rouge » forment les deux pans d’une même lutte puisque l’aventure de Fear’s Island va faire se confronter, à distance, Stan Kipper et Fred le Rouge.



Notons qu’ensuite il ne restera plus que l’épisode « L’assassin est à bord » puisque les deux autres annoncés à l’époque (« L’homme sans tête » et « Deux morts sur le tapis ») semblent n’avoir jamais été publiés.



Au final, un épisode un peu décevant, mais bien au-dessus de la majorité de la production du genre.
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Stan Kipper, tome 5 : Meurtre au studio

« Meurtre au studio » est le 5e épisode sur 8 de la série « Stan Kipper, roi des détectives » de Léon Groc, parue vers la fin de la Seconde Guerre mondiale sous la forme de fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 10 000 mots.



Léon Groc (1882 - 1956), si le nom de l’auteur ne vous dit pas grand-chose, fut un journaliste et un écrivain de la littérature populaire.



Si sa production fut un temps dirigée vers les récits patriotiques, à partir de la fin de la Première Guerre mondiale, pour la collection « Patrie » des éditions Rouff, l’auteur a également beaucoup versé dans les genres policiers et fantastiques (c’est probablement pour ce second pan de sa littérature qu’il est aujourd’hui encore apprécié par certains).



S’il écrivit beaucoup pour les journaux (en dehors des enquêtes de fond), ses romans-feuilletons furent bien souvent, par la suite, réédités sous la forme de romans plus classiques.



Ses récits courts, eux, sont plus généralement demeurés perdus dans les tréfonds des pages des quotidiens de l’époque.



Mais, dans le genre policier, il est une série de courts récits ayant pour héros un même personnage : « Stan Kipper, roi des détectives ».



Malheureusement, si cette série était empreinte de qualités indéniables, le manque de succès fit qu’elle fut interrompue au bout de seulement 8 épisodes.



Décidément, il est dit que Stan Kipper n’arrivera pas à prendre du repos.



Chaque fois qu’il décide de se mettre au vert, un crime est commis et on lui demande de le résoudre.



Cette fois, c’est lors du tournage d’un film que le meurtre a eu lieu.



Une sombre histoire de vraie et fausse balle échangée afin de se débarrasser de sa partenaire et ancienne amante.



Mais la fiancée du suspect est formelle. L’homme qu’elle aime est innocent. D’ailleurs, elle pense même que c’est la victime, par vengeance et instinct suicidaire, qui aurait pu échanger les projectiles.



Au bout de 50 minutes d’entretien avec le journaliste, la comédienne et l’inspecteur Bézut, le policier chargé de l’enquête, Stan Kipper, convaincu de connaître le coupable, accepte de reporter ses vacances d’un jour ou deux, le temps d’apporter des preuves à la justice.



Devant l’incrédulité du policier, il s’amuse à écrire le nom du coupable sur un papier qu’il enferme dans une enveloppe cachetée et qu’il confie à Bézut.



Quand il aura apporté les preuves nécessaires, celui-ci aura le droit de lire le nom du coupable pour vérifier la véracité de l’accusation...



Raaa, qu’il est fort Stan Kipper. Résoudre un crime de chez lui, en quelques minutes, il n’y avait vraiment que lui pour ça (bon, si l’on excepte Sherlock Holmes et quelques autres).



D’ailleurs, le détective est joueur... très joueur, on le constatera tout au long de ce court roman.



Mais il faut avouer que Léon Groc n’est pas mal sans son domaine non plus.



Effectivement, on a déjà constaté que l’auteur aimait jouer avec le genre et maîtrisait ce format court.



Ce récit confortera le lecteur dans ces deux allégations.



On regrettera uniquement que Stan Kipper ne s’en tienne pas à ce qu’il avait dit : avoir deux heures à consacrer à son ami journaliste.



Car cela aurait été la cerise sur le gâteau, que le détective boucle son enquête en moins de cent vingt minutes et parte en vacances à l’heure dite.



Mais Léon Groc n’a pas osé, ou bien ne sentait-il pas avoir assez de latitude dans ce format court pour y parvenir ou, encore, s’est-il dit que les contraintes étaient déjà suffisantes sans en rajouter.



Aussi, le détective, même s’il résout le meurtre en 50 minutes, prendra une journée de plus pour trouver les preuves de ses accusations.



Cependant, là où Léon Groc est encore plus fort, c’est qu’il parvient à justifier un rebondissement usé jusqu’à la corde et que je condamne bien souvent pour rendre à chaque fois l’histoire invraisemblable à l’aulne de la révélation finale.



Et, d’ailleurs, j’étais prêt à fustiger Léon Groc (qui s’en fout royalement du fond de sa tombe) de s’être abaissé à cette grossière ficelle.



Et, pourtant, sur quelques mots, l’écrivain parvient à retomber sur ses pattes et à me faire taire (exploit s’il en est). Bravo, monsieur Groc, de parvenir à cette prouesse en même pas 8 000 mots (oui, l’épisode est encore plus court que les précédents).



D’ailleurs, cette concision est probablement due à des passages coupés (même si cela ne se ressent pas à la lecture), c’est du moins ce que mon instinct et le fait qu’un personnage soit nommé sans apparaître auparavant me laissent penser.



Pour ce qui est du reste, on notera que si l’auteur aime s’amuser avec le genre, ici, il le fait également avec la narration qui, d’une narration classique au passé, se transforme en narration au présent pour dynamiser un texte peut-être un peu moins rythmé du fait de sa grande concision.



Pour l’intrigue, l’auteur utilise une base assez répandue dans la littérature, le cinéma, la télévision, l’échange d’une balle à blanc par un vrai projectile, lors d’une scène de film (« Le drame du studio 5 » de René Duchesne, par exemple) ou dans la véritable vie (la mort de Brandon Lee sur le tournage de « The Crow » même si celle-ci fut accidentelle).



Léon Groc s’amuse donc en amusant le lecteur en proposant un récit agréable à lire même si l’on peut regretter la quasi-absence de son lieutenant Clément.



Au final, un sans-faute pour cette série alors que l’on aborde déjà, malheureusement, la pente descendante, puisqu’il ne reste plus que trois épisodes à lire.
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Stan Kipper, tome 4 : Le drame de la chambr..

Léon Groc (1882 - 1956) est un écrivain journaliste qui œuvra beaucoup pour la littérature populaire à travers des contes, des romans, des nouvelles, pour les journaux et les collections de son époque.



Il navigua dans différents genres (aventures, fantastique, sentimental, historique, patriotique, policier), mais c’est avant tout pour sa production policière et fantastique voire fantastico-policière, que l’auteur a conservé une certaine aura (surtout pour les amateurs de littérature populaire) auprès des lecteurs.



Si la majeure partie de son œuvre policière est constituée de romans (« L’autobus tragique », « La grille meurtrière »...), mais si la plupart ont également été publiés sous forme de feuilletons dans les journaux et magazines, il serait dommage d’oublier l’une de ses rares (unique ?) série fasciculaire : « Stan Kipper, le roi des détectives ».



Parue à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette série de fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’un petit peu moins de 10 000 mots ne compte malheureusement que 8 épisodes, faute d’avoir eue du succès à l’époque.



Elle conte les enquêtes de Stan Kipper, un détective américain installé en France qui, accompagné de son fidèle Clément et parfois de sa vieille secrétaire Zénaïde, combat le crime avec brio.



« Le drame de la chambre noire » est le 4e épisode de la série.

Stan Kipper veut aller à la pêche, mais une missive émanant de la fille d’une personne qu’il a bien connue et l’appelant à la rescousse, risque bien de changer ses plans.



Mais comme le château dans lequel il est convié pour découvrir le dessous des évènements étranges qui s’y déroulent et qui semblent coûter la vie aux proches de la jeune femme se situe au bord de la Dordogne, Stan Kipper pense bien pouvoir travailler et se détendre durant son déplacement.



Malheureusement, il n’a pas le temps de préparer ses cannes que la jeune femme est retrouvée morte dans son laboratoire photo, d’une piqûre dans le dos.



Problème, le laboratoire était fermé de l’intérieur...



Le genre policier est la matriochka des genres littéraires.



Effectivement, il est le mieux à même de renfermer, en son sein, un autre genre, qui, lui-même, peut renfermer un autre sous-genre... etc.



Les sous-genres du roman policier sont nombreux : humoristique, ambiance, historique, horrifique, thriller...



Difficile de penser que dans un tel format que celui de la série Stan Kipper (fascicule 24 pages double-colonne contenant un récit de moins de 10 000 mots), l’auteur puisse incorporer un sous-genre, encore moins deux, du fait des contraintes d’une telle concision et là où ses confrères ont déjà du mal à faire juste du « policier ».



Pourtant, même s’il ne fait que les survoler, Léon Groc va faire appel à deux sous-genres dans son court récit.



Le premier : le meurtre en huis clos ou meurtre en chambre close, si chère à Gaston Leroux et son Rouletabille qui résolut, en son temps, le « Mystère de la chambre jaune ».



Là, évidemment, on ne s’étonnera pas que cette apparence de meurtre en pièce close débouche sur une résolution bien plus simple (mais n’est pas le cas également de « Le mystère de la chambre jaune », et ce malgré sa longueur harassante ?).



Le deuxième genre est un genre qui apparaît à la toute fin du récit et qui est souvent lié à un crime en espace clos ou espace réduit et qui est l’apanage des auteurs britanniques et notamment d’Agatha Christie : le Whodunit.



Le Whodunit (qui l’a fait ?) est cette forme particulière dans laquelle le coupable ne peut être trouvé que dans un groupe réduit et qui est dénoncé à la toute fin par l’enquêteur en retraçant l’enquête devant tous les suspects possibles avant de pointer le coupable du doigt.



C’est ce que va faire ici Stan Kipper, en faisant réunir toutes les personnes présentes lors du meurtre de la jeune femme.



Entre les deux, le début en « meurtre en chambre close » et la fin en « Whodunit », Léon Groc s’amuse un peu avec les personnages principaux, mettant l’un ou l’autre (Clément fait partie du voyage) en danger.



Certes, le récit n’échappe pas aux écueils d’un format si court qui oblige souvent l’auteur à proposer une intrigue simple, une narration linéaire et une résolution contée, à la fin, par le héros, afin de condenser au maximum le texte.



Pour autant, il ne faut pas bouder notre plaisir, car Léon Groc démontre une nouvelle fois, comme dans les trois précédents épisodes de la série, qu’il maîtrise parfaitement ce format court et qu’il est capable, malgré les contraintes inhérentes à celui-ci, à proposer un récit agréable à lire, des personnages intéressants et attachants et, surtout, à éviter de donner l’impression d’avoir coupé son histoire à la hache pour entrer dans les clous...



Au final, « Le drame de la chambre noire » démontre que la série Stan Kipper aurait mérité une existence plus longue et que son auteur, Léon Groc maîtrisait à la fois sa plume, le format très court et le genre policier sous toutes ses facettes.
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L'autobus évanoui

Léon Groc (1882 - 1956) est un journaliste, grand reporter, et écrivain français dont la production fit les beaux jours de la littérature populaire à travers des récits fantastiques, d’aventures et policiers et des récits patriotiques.



À noter que Léon Groc, en plus de ses romans, est l’auteur d’une mini série fasciculaire policière de 8 titres de 24 pages : « Stan Kipper, le Roi des Détectives ».



« L’autobus évanoui » est un roman qui parut tout d’abord en épisodes dans le journal L’Excelsior à la fin 1913 et qui fût réédité en livre en 1914 aux éditions Pierre Lafitte, puis en 1931 par les éditions Cosmopolite, en 1949 dans la collection « La Cagoule »...

Avec un titre et une ambiance flirtant avec le fantastique, Léon Groc nous livre bien, pourtant, un roman policier d’aventures de bonne facture.



Le texte original date de 1913 et il est dans la pure veine de ce qui pouvait s’écrire de mieux dans le genre à l’époque.



Avec un peu d’humour, notamment à travers le personnage de Brunnel qui n’hésite pas à disserter longuement sur tout et n’importe quoi, lassant son auditoire, Léon Groc déroule une histoire promptement menée. Celle-ci contient tous les bons ingrédients des romans de ce genre et de cette époque : du mystère, de l’aventure, un brin de science, une pincée de sentiments, un peu d’exotisme, le tout distillé par une plume alerte.



On suit donc avec plaisir les multiples enquêtes : celle officielle, tout d’abord, puis celle officieuse de Brunnel rejoint par un journaliste curieux et celle de Mainfroy, de son côté.



La seule note discordante, mais qui est à mettre du côté de l’évolution des mentalités, c’est le rapport à l’étranger dans le récit, notamment aux personnages noirs, appelés nègres, et traités aussi mal dans la littérature qu’ils l’étaient dans la réalité.



Si l’histoire flirte sans cesse avec le fantastique, de par son mystère (la disparition d’un autobus en plein Paris), de ses protagonistes (des scientifiques travaillant sur une étrange invention) et sur l’invention elle-même (que je vous laisserai découvrir), l’auteur a le bon goût, du moins pour moi, féru de littérature policière, de faire en sorte de demeurer tout le temps dans ce genre sans jamais réellement basculer dans une dimension moins rationnelle.



Au final, un bon roman dont l’intrigue est certes, désormais, datée, et dont l’écriture est un peu surannée, mais qui conserver tout son intérêt grâce à des personnages bien sentis, une histoire intéressante, et un style alerte.
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Les soeurs tragiques

LES SŒURS TRAGIQUES



Léon Groc, EDITIONS JANICOT, Collection Rouge, 1944.



Quand son ingénieur de fiancé, André, en déplacement professionnel près de Bordeaux pour des travaux d’électrification, cesse de lui envoyer une lettre quotidienne et que cela dure depuis 15 jours, inquiète, Claudine décide d’aller sur place, accompagnée de sa mère.

Rendues chez les deux vieilles filles qui logeaient l’ingénieur dans une de leurs chambres, elles apprennent qu’André a bien disparu, mais aussi, le même jour, la cadette des logeuses. On dit qu’ils sont partis ensemble et le fait qu’il avait sur lui le salaire mensuel des ouvriers n’est pas fait pour repousser cette hypothèse, au contraire. La logeuse ne tarit pas d’indignation contre ce séducteur de sa sœur ! Claudine ne peut croire à l’infidélité de son fiancé malgré le flirt patent remarqué par ses collègues. Ni à l’idée qu’il soit parti avec la caisse ; son chef la rejoint dans cette confiance lui qui n’a pas porté plainte pour la grosse somme ainsi soustraite. Quant à la jeune et séduisante logeuse disparue, elle semblait bien de mœurs assez libres vis-à-vis du personnel de l’usine à électrifier, un autre ingénieur en l’occurrence ayant été auparavant son amant.

Heureusement pour Claudine, dans une rue de Bordeaux, elle rencontre le commissaire Prosper Furet à la retraite et qui a été jadis l’ami de son père.

Il va ainsi reprendre l’enquête bâclée par la police sur cette double disparition, vite rejoindre Claudine sur le fait que le fiancé n’était pas quelqu’un à se déshonorer pour les beaux yeux d’une péronnelle et exploiter le système de Bertillon qui dit que deux personnes ne peuvent avoir une forme d’oreille strictement identique, même deux sœurs…

A partir de là, on imagine le scénario qui transforme une femme en apparence éprise d’activités charitables, notamment confectionneuse de tricots dans un ouvroir pour les nécessiteux de la ville, en une dangereuse trafiquante de stupéfiants.

Le commissaire Prosper, particulièrement téméraire, risque même de rejoindre l’ingénieur dans le cachot souterrain d’où ce dernier va ressortir amaigri mais avec l’argent en poche.

Comme de coutume avec Léon Groc, tout se termine bien et Claudine pardonne à son fiancé ses écarts de conduite avec la jeune logeuse dont on comprend bien qu’elle n’était pas celle qu’on croyait.

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