LES SOeURS TRAGIQUES
Léon Groc, EDITIONS JANICOT, Collection Rouge, 1944.
Quand son ingénieur de fiancé, André, en déplacement professionnel près de Bordeaux pour des travaux d'électrification, cesse de lui envoyer une lettre quotidienne et que cela dure depuis 15 jours, inquiète, Claudine décide d'aller sur place, accompagnée de sa mère.
Rendues chez les deux vieilles filles qui logeaient l'ingénieur dans une de leurs chambres, elles apprennent qu'André a bien disparu, mais aussi, le même jour, la cadette des logeuses. On dit qu'ils sont partis ensemble et le fait qu'il avait sur lui le salaire mensuel des ouvriers n'est pas fait pour repousser cette hypothèse, au contraire. La logeuse ne tarit pas d'indignation contre ce séducteur de sa soeur ! Claudine ne peut croire à l'infidélité de son fiancé malgré le flirt patent remarqué par ses collègues. Ni à l'idée qu'il soit parti avec la caisse ; son chef la rejoint dans cette confiance lui qui n'a pas porté plainte pour la grosse somme ainsi soustraite. Quant à la jeune et séduisante logeuse disparue, elle semblait bien de moeurs assez libres vis-à-vis du personnel de l'usine à électrifier, un autre ingénieur en l'occurrence ayant été auparavant son amant.
Heureusement pour Claudine, dans une rue de Bordeaux, elle rencontre le commissaire Prosper Furet à la retraite et qui a été jadis l'ami de son père.
Il va ainsi reprendre l'enquête bâclée par la police sur cette double disparition, vite rejoindre Claudine sur le fait que le fiancé n'était pas quelqu'un à se déshonorer pour les beaux yeux d'une péronnelle et exploiter le système de Bertillon qui dit que deux personnes ne peuvent avoir une forme d'oreille strictement identique, même deux soeurs…
A partir de là, on imagine le scénario qui transforme une femme en apparence éprise d'activités charitables, notamment confectionneuse de tricots dans un ouvroir pour les nécessiteux de la ville, en une dangereuse trafiquante de stupéfiants.
Le commissaire Prosper, particulièrement téméraire, risque même de rejoindre l'ingénieur dans le cachot souterrain d'où ce dernier va ressortir amaigri mais avec l'argent en poche.
Comme de coutume avec
Léon Groc, tout se termine bien et Claudine pardonne à son fiancé ses écarts de conduite avec la jeune logeuse dont on comprend bien qu'elle n'était pas celle qu'on croyait.