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Citations de Lidia Yuknavitch (98)


Elle devient une obsession qui remplace mon présent de l'indicatif.
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Mais tous les conflits finissent tôt ou tard par être ramenés à la violence humaine. C'était presque comme si les humains ne supportaient pas d'être loin de la boucherie. Du feu de l'action. Du théâtre de la guerre.
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Je passe beaucoup de temps à réfléchir à la manière dont nos désirs et nos peurs se manifestent dans notre corps, à la manière dont notre corps, en portant ces histoires, résiste aux schémas que notre culture cherche à nous imposer dès notre naissance. C'est notre esprit qui efface et réécrit tout, cet âne. Mais le corps, lui, a son propre point de vue. Il a ses propres secrets. Il raconte ses propres histoires. Par tous les moyens.
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C'est comme si je voulais désespérément donner vie à quelque chose : pas la vertu humaine, mais son contraire. Les appétits les plus inavouables de nos corps. J'ai perdu tout intérêt pour la raison depuis notre ascension, depuis que nous nous sommes libérés de la crasse et des tourments de l'humanité, depuis que nous nous sommes tournés vers nous-mêmes et que nous nous sommes divisés, dévoilant ce que nous étions depuis le début : des consommateurs immoraux, insatiables. Des dévoreurs de toute chose vivante, pourvu qu'elle porte en elle une histoire capable de nous donner du pouvoir sur la masse des autres, de ceux qui luttent.
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Depuis que l'humanité existe, nous avons toujours pratiqué ce type de rituel. Peu importe à quelle petite tranche de l'histoire vous préférez vous cramponner, aucunes facettes de l'expérience humaine n'exclut le spectacle de la mort : le recours à l’exécution, que ce soit pour la guerre, la "justice" ou la vengeance. Nous exerçons notre humanité d'une bien curieuse manière, nous autres humains.
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Je me souviens d'avoir eu l'impression, après un moment, qu'il était l'air dans mes poumons, les atomes qui me composaient, la pulsation des veines dans mes poignets et mon cou, le sang qui bourdonnait dans mes oreilles [...].
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On se dit toujours que l’impensable n’arrivera jamais : ce qui ne peut exister en pensée ne peut exister dans la réalité, c’est évident. Et puis… et puis en un clin d’œil, dans un moment de vulnérabilité, un personnage jaillit de terre pour forger son pouvoir sur nos échecs et sur la faiblesse de nos désirs. Jean de Men. Un curieux mélange de dictateur militaire et de charlatan spirituel. Un imposteur belliqueux. Comme nous sommes idiots de croire en notre capacité à évoluer ! Une fois de plus, nous nous sommes pâmés devant un gadget qui a fini par nous dévorer. Ce que nous créons, nous le consommons, puis nous le devenons. Les choses ont toujours été ainsi.
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Les membres des classes dirigeantes sont devenus des créatures grotesques, qui survivent en suçant les mamelles de la planète tels des porcelets goulus.
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De tous les animaux que j’ai vus dans les livres et les enregistrements historiques, ce sont les éléphants et les chimpanzés enfermés dans les zoos, ainsi que les dauphins dans leurs cages de verre, qui ont éveillé en moi le plus de compassion. Rien qu’en y pensant, je sens ma gorge se serrer. C’est insupportable. Le premier imbécile venu n’a qu’à ouvrir un livre pour comprendre que ces animaux sont intelligents. Ce que nous leur avons fait — et ce que nous avons fait à des humains jugés inférieurs… bon sang, comment peut-on pousser la brutalité et l’abomination jusqu’à rester sourd aux souffrances de la majeure partie de l’humanité en jugeant qu’elles sont nécessaires à la préservation d’une élite d’abrutis — est bien la preuve que nous ne méritons pas d’avoir un futur.
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Les crimes les plus graves dans le CIEL, ce sont les actes qui ressemblent à l’acte sexuel, l’idée du sexe, ou encore les marqueurs physiques de la sexualité. Le sexe est entièrement circonscrit au domaine textuel, et tous les textes prennent la forme de griphes. Nos corps ont vocation à être lus, consommés, débattus, échangés ou transformés, uniquement de manière cérébrale. Toute version de l’acte lui-même est un outrage à l’ordre social, et surtout un rappel inadmissible, car traumatisant, de notre incapacité à procréer.
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Toute notre vie, tous nos deuils, réduits à l’état de farce. La comédie et la tragédie qui échangent un long baiser.
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Je suis assez vieille pour avoir lu des livres. Vu des films. Étudié l’art et l’histoire. Je souris. Je me souviens de tout. Pourtant, cette histoire-là, celle d’une fille guerrière tuée avant même d’être devenue femme, et ce qui s’est passé ensuite, tout cela a fait basculer le monde, non ? Fait basculer la vie des habitants de la Terre, qui continue de flotter sous nos pieds. Fait basculer la vie de tous les corps blanchis agonisant dans le CIEL.
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 Les hommes comptent parmi les créatures les plus seules. Ils perdent leur mère, ils ne peuvent pas porter d’enfant, ils n’ont rien d’autre pour se consoler que leur vestige d’appendice biteux. C’est sans doute pour cette raison qu’ils cherchent toujours soit quelque chose à tuer, soit quelque chose à baiser. Et maintenant que leur pénis n’est plus qu’une larve ratatinée, ma foi, peut-on vraiment leur reprocher leur comportement ?
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 Les griphes sont des histoires inscrites sur la peau. Elles sont les lointaines descendantes des tatouages, les cousines dégénérées du braille. Bientôt, on a pu juger de la valeur et de la classe sociale d’une personne à la texture de sa peau. Les plus riches d’entre nous avaient la peau comme un énorme palimpseste de chair bouffie : leurs griphes s’empilaient et se chevauchaient, aussi profondes que des brûlures au troisième degré, les cicatrices formant des crêtes, des protubérances et des volutes blanches sur leur peau blanche.
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En fin de compte, ceux d’entre nous qui avaient survécu, ceux qui avaient réalisé leur ascension, ceux qui avaient accepté de voir leur espérance de vie raccourcie en échange d’un semblant de vie, le dernier souhait de ceux-là n’était pas le pouvoir, l’argent, les possessions ou la gloire. Leur dernier souhait à tous, c’était l’amour : faites que je me fonde dans la simplicité et la pureté d’une histoire d’amour, n’importe quel amour, amour bestial ou amour héroïque, amour interdit ou amour aveugle, minable, ridicule. Faites que je ne sois pas solitaire, célibataire, frigide, sans personne à aimer ou à qui parler. La soif d’amour avait remplacé la soif de Dieu et la soif de science. La soif d’amour était devenue l’opium du CIEL. Dans un monde qui avait perdu sa capacité de procréer, il était devenu essentiel de raconter l’amour.
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« Votre vie n’est pas pour eux, elle n’est pas pour ces déchets putrides qui tiennent tête au futur, qui se cramponnent à une Terre qui ne peut plus les nourrir. La Terre n’était qu’une étape avant notre ascension. Il vous suffit de rechercher une vérité plus grande, et votre vie prendra tout son sens ! »
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On se dit toujours que l’impensable n’arrivera jamais : ce qui ne peut exister en pensée ne peut exister dans la réalité, c’est évident. Et puis… et puis en un clin d’œil, dans un moment de vulnérabilité, un personnage jaillit de terre pour forger son pouvoir sur nos échecs et sur la faiblesse de nos désirs. Jean de Men. Un curieux mélange de dictateur militaire et de charlatan spirituel. Un imposteur belliqueux. Comme nous sommes idiots de croire en notre capacité à évoluer ! Une fois de plus, nous nous sommes pâmés devant un gadget qui a fini par nous dévorer. Ce que nous créons, nous le consommons, puis nous le devenons. Les choses ont toujours été ainsi.
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De toute façon, peu m’importe le public, je suis dévorée par un désir bien humain : raconter ce qui s’est passé.
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L'amour n'a jamais prétendu être plus que de simples impulsions électriques qui traversent la matière... mais ce n'est pas rien ! Le pouls de la Terre, les courants telluriques, ce n'est pas rien. C'est ce qui fait la vie. La vie dans l'univers, à l'échelle cosmique ou atomique. Mais nous, nous avons voulu nous l'approprier. Entre nous. Pour nous. Nous avons fait de cette énergie une chose petite, une chose privée, afin de nous démarquer des autres créatures. Nous l'avons enfermée dans un mot, puis dans une histoire, puis dans une excuse pour nous soucier de nous-même au détriment du reste de la planète. Nos raisons d'aimer étaient plus fortes que tout le reste.
Les étoiles n'ont jamais été là pour nous : ce n'est pas pour nous que brille le ciel nocturne.
Les étoiles, c'est nous.
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Et si, pour une fois dans l'histoire du monde, nous pouvions raconter la vie d'une femme sans en faire un récit destiné à flatter notre amour-propre ?
J'écrirai la vie de cette femme. J'écrirai la vérité. Je serai le contraire d'un apôtre. Les mots et mon corps seront le lieu de ma résistance.
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