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Citations de Lilia Hassaine (511)


La (deuxième) scène se passe dans l’Auditorium de Radio France. […] C’est un jour historique. Ce 26 octobre 2029, on fait le procès de la Justice.
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Nico a décidé d’oublier et de vivre. Moi je n’y arrive pas, et je me demande encore comment les choses ont pu déraper à ce point.
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Un poème est plus grand qu'un livre
chaque espace entre les mots est chargé de songes
de promesses
d'une nostalgie qui n'appartient qu'à soi.
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Ce jour-là, Sheila était allée chez le coiffeur, pour gonfler encore son carré bouffant, et elle avait commandé dans le catalogue La Redoute la même robe rouge que celle portée par son idole. 62 francs. En bas de page, il était précisé : Voilà une petite robe gentiment délurée qui a séduit Sheila par sa simplicité charmante. Le côté gentiment délurée avait fini de la convaincre, ce qui signifiait simplement que la robe lui arrivait à mi-cuisses. La chanteuse l’avait portée dans l’émission de Guy Lux, avec des cuissardes vernies de la même couleur. Elle osait les minijupes, les minirobes, et avait lancé la mode du « sexy sage » : si on dénude les jambes, on couvre les bras, et vice versa.
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Tu remarqueras, plus tard, que ceux qui parlent le plus sont ceux qui en disent le moins.
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Les mains de Horowitz ne bougeaient presque pas
et ses doigts qui visitaient chaque touche
allaient se promener, et ne couraient jamais.

Quand il commençait à jouer
que la musique l’hypnotisait
ses épaules seulement respiraient.

La mélodie était en lui
dans ce corps vieux et fatigué
elle gambadait, elle bondissait
puis l’accalmie l’envahissait
son âme entière se reposait.

Quand Horowitz jouait Schubert,
les Impromptus devenaient solaires
la tristesse renvoyait au ciel
les fleurs d’automne les fleurs d’hiver.

Quand Horowitz jouait Schubert,
l’ombre des dieux planait sur Terre.
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On devrait apprendre à aimer les traces du passé, les rides qui ressemblent à des larmes, celles qui témoignent d’un caractère anxieux et marquent le front. Les visages qui vieillissent le mieux sont ceux qui ont vécu.
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INFLUENCEUSE

Le bonheur est mon métier

Chaque jour,
J'explique à des jeunes filles
comme elles devraient
se maquiller
s'habiller
manger
pour être belles
et en forme
deux critères essentiels à leur survie
dans nos zoos contemporains.
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« Le seul trait d’union entre les hommes c’est la culture, cette culture qu’on dit élitiste mais qui est universelle car elle a traversé les siècles. »
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Si je ne parle pas, c'est que je suis complice.
Et si tu parles, tu seras coupable.
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Avec le temps, on ne sait plus faire semblant. Croire qu’on apprend avec l’expérience est une vue de l’esprit : on apprend surtout à désapprendre, on se débarrasse, on se dépouille.
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Le seul trait d'union entre les hommes c'est la culture, cette culture qu'on dit élitiste mais qui est universelle car elle a traversé les siècles.
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Pour qu'il vive encore, j'ai laissé ma colère au quartier de mon adolescence, j'ai laissé les regrets, je me suis foutu la paix. Je suis devenu un homme, c'est-à-dire un enfant conscient de son impuissance.
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Le souffle de son fils, endormi dans ses bras, la caressait comme une brise légère, et elle songeait que le bonheur était contenu dans de si petites choses. Elle voulait se réfugier dans ces instants, elle les fixait pour se souvenir : "Un jour, j'ai ressenti l'absence de douleur, le vide des pensées et la présence au monde. J'ai été ici et maintenant cette femme au visage lisse, ce coeur qui bat si lentement qu'il pourrait s'éteindre."
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Notre mémoire ne devrait pas devenir une pierre qui nous tire vers le fond, mais une vie contenue dans la nôtre qui, par un jeu de poupées russes, donne de l’épaisseur au temps et de la perspective aux choses. 
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Elle n'était pas française, car elle était née en Algérie. Le seul à être français, c'était Amir, né ici, dans ce pays qu'elle avait peur d'aimer. Elle disait qu'il n'y avait rien de pire qu'aimer sans être aimé.
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L’institutrice s’arrêta dans sa dictée : « Il n’y a plus de place… Dites-lui que vous l’aimez ? »
Naja lui arracha la lettre des mains : Non, madame. L’amour, c’est pour les Français.  
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D'un côté il se disait fier de ses origines et de sa culture, de l'autre il espérait se fondre dans le paysage français. D'un côté il désirait rentrer au bled, de l'autre il rêvait que ses enfants s'intègrent. Il oscillait entre deux pays, entre deux projets, et élevait ses enfants dans la même dualité. La dualité comme identité, c'était déjà une contradiction, il n’existait pas de mots pour dire " un et deux" à la fois. Le langage échouait à décrire sa réalité. Alors devant la faillite de la langue, on le renvoyait à son étrangeté : dans le regard des Français, il était l'immigré ; en Algérie, il s'en était aperçu au mariage de Maryam, il était aussi devenu l’immigré. On ne veut pas de celui qui arrive, on ne veut pas de celui qui nous quitte. Il appartient à un ailleurs, à un espace qu'on tient à distance.
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Sonia était devenue la tortionnaire de son propre corps. Voyant ses seins grossir, elle les enveloppait avec des bandes de tissu. Elle mangeait moins aussi, pour que ses hanches restent celles d'une enfant, repérait chaque centimètre de peau qui gonflait et en ressentait un profond dégoût. Son plaisir était de se sentir flotter dans des vêtements trop larges, sentir qu'elle pourrait finir par disparaître au regard des autres, ne plus être considérée comme une femme, comme une fille, comme un être de chair.
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C’était une maladie sans nom, une vague hurlante, un tsunami. Personne n’osait en parler, mais elle se propageait dans les quartiers à vive allure, emportant toute une génération sur son passage. Dans les banlieues, ce fut une hécatombe. Ils mouraient par centaines, dans le silence des médias et des politiques. Aucun chiffre, aucune statistique ne témoignait de ces morts en série. A la télévision on parlait des acteurs homosexuels, des stars d’ Hollywood, des écrivains à succès, mais la maladie se répandait aussi dans les périphéries urbaines, là où le chômage rampant et la misère avaient déjà fait des ravages.
Nordine, le fils de Nora, fut la première victime de ce mal. Il avait grandi dans la haine de lui-même, dans la haine de son sang. Il s’était perforé les veines avec des seringues usagées. Sa petite amie, Aïcha, enceinte de trois mois, était touchée aussi. Il l’avait contaminée, et c’était peut-être cela le vrai drame, celui des jeunes filles contaminées par amour, pour n’avoir pas su que l’amour tuait.
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