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Citations de Lilia Hassaine (505)


 Naja aimait la France malgré tout. Elle répétait : L’Algérie et la France sont des sœurs empêchées. Elles n’ont pas réussi à vivre ensemble, mais n’ont jamais su vivre l’une sans l’autre. 
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Tu n’es pas obligé de parler, tu sais… surtout si tu as des choses à dire. Tu remarqueras, plus tard, que ceux qui parlent le plus sont ceux qui en disent le moins. 
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D’abord la lumière blanche, la ville nue, vestiges de silence. Des mosaïques pavaient l’entrée de villas dont il ne restait que les murs, les bassins avaient séché depuis longtemps déjà.
Les ruines de Djemila hébergent des fantômes, on les avait pourtant prévenus.
Mais les enfants revenaient chaque été, ils dépassaient le temple de Vénus, arpentaient les allées de la cité antique, réanimaient les statues.
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Je me suis souvent demandé à partir de quel âge on devenait vieux. Peut-être est-ce à partir du jour où l’on met en terre l’un des siens. On peut devenir vieux très jeune. À la mort de mon père, je n’avais que dix-neuf ans. J’ai dépassé cette année l’âge qu’il avait quand il m’a quittée. Ça non plus, on n’y est pas préparé. Les morts ont pour toujours l’âge qu’ils avaient au moment de mourir.
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Je sais que ce soir David sera là et qu’il fera comme si de rien n’était. Je sais aussi que je ferai comme lui. Je sais le mensonge de nos existences, l’image qu’on veut donner, parce que vivre en dehors du bonheur, c’est déjà être déclassé.
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Personne ne fait d’efforts ici. Rien ne nous y invite d’ailleurs. Ni l’école, ni la société, ni la technologie. J’allume mon smartphone, et je ne sais plus ce qui est vrai. Peu importe. Ce qui compte, c’est que ça circule. Les flux. Les tendances. Se laisser influencer par ses propres idées. L’algorithme nous approuve, entretient nos croyances, nous conforte dans nos choix. Je partage des articles, des posts, pour évangéliser mes amis, ma famille. Je partage, sans débattre. Ne pas communiquer, pour ne pas évoluer. Échanger, pour ne surtout pas changer.
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Voilà

Je te quitte
Ça t'apprendra à vouloir rester
avec moi.
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Un jour, elle demanda à sa mère si elle avait toujours voulu faire ça, couper des carottes, si c’était un genre de rêve de petite fille. Naja, habituée au cynisme de sa cadette, lui répondit : « Les seules émotions fortes que tu auras, ma fille, c’est de perdre ceux que tu aimes. Quand tu auras compris ça, tu trouveras de l’intensité jusque dans la main qui te permet de couper des légumes, ce membre perfectionné par des milliers d’années d’évolution humaine, dans ces doigts qui te servent à guider la fourchette jusqu’à ta bouche. »
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Elle lui expliquait les pouvoirs magiques des livres et de la littérature : « peu importe d’où tu viens, peu importe la tête que tu as, si tu connais la correspondance de Flaubert, quelques vers de Rimbaud et la musique de Proust, tu as les passeports diplomatique de toutes les sociétés et de tous les États. Le seul trait d’union entre les hommes c’est la culture, cette culture qu’on dit élitiste mais qui est universelle car elle a traversé les siècles. Les sonates de Beethoven sont arrivées jusqu’à nous parce qu’il y a dans cet art, comme dans la musique classique arabe ou le chant des oiseaux, une permanence du sentiment, une sorte d.âme supérieure. L’excellence de l’art dépasse les préférences, elle est la caisse de résonance de Dieu… »
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L’avenir était alors au métavers, on nous promettait que l’homme du futur s’échapperait du monde matériel grâce à des casques de réalité virtuelle.
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Elle s'occupait de son foyer comme on garde un mystère, s'épanouissait dans l'embellissement de son intérieur, commodes chinées qu'elle brossait, toiles de lin qu'elle peignait.
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Le like est l'équivalent numérique de la croquette pour chiens, me répétait mon père
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Avec le temps, on ne sait plus faire semblant. Croire qu'on apprend avec l'expérience est une vue de l'esprit: on apprend surtout à désapprendre, on se débarrasse, on se dépouille.
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Je ne sais même plus pleurer, ça ne sert à rien de pleurer quand il n'y a plus personne pour vous consoler.
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Souvent, on les trouvait blottis l'un contre l'autre, comme si leur corps avait conservé la mémoire du temps où ils flottaient en symbiose dans le ventre de la mère.
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Certains lieux parlent la langue des souvenirs. Vous n'y êtes jamais allé, et pourtant vous reconnaissez tout.
L'Algérie m'avait souvent visité. Elle était entrée dans mon cœur et y avait planté ses plantes vivaces et insoumises, capables de pousser sur la rocaille ou dans le sable. C'était mon pays intérieur, il me suffisait de fermer les yeux pour le retrouver : il y a tant de vérités dans ce qu'on invente. Je connaissais déjà le vent des oliviers, celui qui laisse la mer en paix mais secoue les villages, arrache les citronniers, déracine les cyprès, balaye la valériane. Ce vent, c'était l'idée intime que je me faisais de cette terre, marasme de sentiments qui s'affrontent, sans jamais s'annuler. L'Algérie était pour moi cette amante insupportable, de celle qu'on aimerait quitter, mais sans laquelle on ne peut vivre. On fantasme son mystère, elle est orientale l'Algérie, elle a la noblesse de la Rome antique et le sang des barbares, le rire des Andalouses, la musique des Touaregs. Elle a la nostalgie facile, cette manière de regarder vers le passé, pour ne pas s'inquiéter de l'avenir. C'est peut-être en cela qu'elle ressemble tant à la France. Les enfants d'immigrés portent en eux l'exil et l'ancrage. On les a perfusés à la mélancolie.
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Nour était à part, tant par sa beauté que par son caractère. On avait parfois le sentiment qu’une âme adulte s’était logée dans son corps d’enfant 
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Avec le temps, on ne sait plus faire semblant. Croire qu’on apprend avec l’expérience est une vue de l’esprit : on apprend surtout à désapprendre, on se débarrasse, on se dépouille.
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"Les seules émotions fortes que tu auras, ma fille, c'est de perdre ceux que tu aimes. Quand tu auras compris ça, tu trouveras de l'intensité jusque dans la main qui te permet de couper des légumes, ce membre perfectionné par des milliers d'années d'évolution humaine, dans ces doigts qui te servent à guider tes doigts jusqu'à ta bouche."
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Le like est l'équivalent numérique de la croquette pour chiens
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