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Citations de Liliane Wouters (74)


Ma ville

Ô ma ville, dans le ciel,
au bord de la voie lactée,
et l’Escaut aérien
près des clochers en prière.
Il n’est plus de cimetière,
les nuages dans le vent,
à ceux que l’on croyait morts
versent le lait des vivants.
Les bourdons au mufle d’ombre
flairent la dernière étoile
à ma lucarne éveillée
dans l’air des processions
où les figures vont, passent.
puis doucement se retracent…

(Géo Libbrecht)
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En mon pays presque de France

En mon pays presque de France
entre Allemagne et Néerlande
avec mon patois paysan
ma langue issue du vieux latin
je reste debout comme un chêne
et ceux qui viennent des USA
veulent me faire oublier mes plaines
et mes collines et mes bois
et la Semois et puis la Meuse
et la brume e le plein brouillard
et la pluie qui est amoureuse
de mes toits qui s’endorment tard

(Julos Beaucarne)
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Journal du scribe

... Mon royaume n'est pas d'ici.
Pourtant, je l'ai conquis de haute lutte
par les plaquettes de mon sang, par les tablettes
de ma mémoire. Légions
valant bien celle de Cyrus. J'ai pris
ma place à moi, sous l'implacable vieux soleil.

Mon royaume n'est pas d'ici.
Il est tout entier dans ma tête, j'y
trace des routes, construis des palais
plus durable que ceux de Pharaon.
Mes pyramides sont plus hautes que les siennes,
mes tombeaux plus profonds.

Pauvre et mortel, je suis le souverain
de mon domaine intérieur. Seul j'y détiens
le droit de respirer, l'espace de
ma liberté...
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Mon maître est le vanneur de vent…



Extrait 2

Mon maître est le vanneur de vent.
Il garde les mains vides, il secoue
la poussière de ses souliers.
Jamais il ne s’arrête, en aucun lieu
ne s’établit.
Heureux les pauvres en esprit, dit-il, et :
tiens-toi prêt.

Seigneur, je l’ai toujours été.
Moi qui reste attaché
à tout, comme la chèvre à son lopin de terre,
tu sais que, pourtant, je suis prêt.
Je te suivrai quand s’ouvrira la porte.
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les jours passés que je n’ai pas vécus,
les jours vécus près desquels suis passée,
le temps mortel à quoi j’ai survécu,
l’heure éternelle et pourtant effacée ;

l’amour jeté dont j’ignorais le prix,
l’amour donné à qui ne sut le rendre,
l’amour offert qu’aussitôt je repris,
l’amour perdu qu’on voit dehors attendre.
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BAILLY : - Je me suis peut-être mal expliqué. Je voulais dire... qu'il m'est pénible de donner des ordres, de prendre des sanctions, d'user d'autorité...

ADAM : - Envers des gosses de huit ans ?

BAILLY : - Je comprends leurs erreurs, je répugne à sévir, j'ai peur de les traumatiser.

ADAM : - Voyez-vous ça. (Pause.) Et eux, pensez-vous qu'ils aient peur de vous traumatiser ?
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Qu’un palmier sorte de ta bouche :
j’y chercherai mon ombre.

Qu’une rivière coule entre tes seins :
j’y lirai mon visage.

Qu’une vallée apprenne à vivre dans ton ventre :
j’y creuserai mon lit.
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Pour vivre, il faut planter un arbre, il faut
faire un enfant, bâtir une maison.

J’ai seulement regardé l’eau
qui passe en nous disant que tout s’écoule.

J’ai seulement cherché le feu
qui brûle en nous disant que tout s’éteint.

J’ai seulement suivi le vent
qui fuit en nous disant que tout se perd.

Je n’ai rien semé dans la terre
qui reste en nous disant : je vous attends.
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Pas rien, pas rien, le petit vent de l’aube,
le petit rose du petit matin,
changé en pourpre, en noir, en nuit de taupe.
Je suis la taupe et le ciel est lointain.

Pas rien, pas rien, les flaques sur la plage,
la dune blonde et la blonde clarté,
la mer sans fin et les vagues sans âge.
Nous n’y aurons dansé qu’un seul été.

Pas rien, pas rien, même si l’on décompte
les vaches maigres, les années de chien.
J’aurai vécu tel jour, telle seconde.
C’était trop peu, mais ce ne fut pas rien.
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LE BOIS SEC


Brûler Je songe à ma cendre
quand m'appellent des forêts
Ô feux Mais à leur voix tendre
répond votre chant secret

Je suis né pour cette fête
barbare ces rites purs
ce mortel assaut de bêtes
contre le défi des murs

J'aime la gloire soudaine
des flammes j'aime le bref
sursaut de passion de haine
du feu saluant son chef

Brûler Mon sang me calcine
Pas un coin de chair ombreux
Et si pourtant mes racines
trouvaient un sol généreux

un peu d'eau de sable Le sable
d'où je sors verrait des fruits
Non De cette paix durable
la fin seule me séduit

Je ne porte ni lumière
ni chaleur en mon corps mais
ce n'est qu'au centre des pierres
qu'on trouve un feu qui dormait

Verdoyez branches dociles
aux commandements des dieux
Je montre mon bois fossile
C'est lui qui flambe le mieux.
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Automne

Nul soleil
au jardin,
sauf dans l’arbre
et sa fanfare de feuilles.

Nul mouvement
au jardin,
sauf les gestes légers du vent
dans l’accomplissement de la lumière.

Nulle parole
au jardin,
sauf un murmure de papier,
l’aumône des feuilles
vers le sol pauvre.

(Marie-Claire d’Orbaix)
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Quand il eut dessiné

quand il eut dessiné sur le sol
un grand cercle

certains virent un soleil une lune
d’autres la terre
d’autres une pomme de terre
d’autres encore un cercle
et d’autres rien
que la poussière

il avait le gros doigt du pied droit tout sale
il alla se laver à la source

il regarda son visage dans l’eau
un cercle lui aussi
un soleil une lune
la terre
ou une pomme
ou rien qu’un peu d’eau
agitée

(Yvon Givert)
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Bruxelles

Bruxelles lance au gré des courbes ses tramways
Et ses piétons et ses autos et leur tourmente
Au travers des quartiers établis sur des pentes
Et cousus par les fils conducteurs du trolley.

La foule emplit les cinémas et les tavernes —
Mais les vieux brabançons, l’entendement troublé,
Longent en hésitant, comme des exilés,
Les pignons découpés et les bétons modernes.

(René Verboom)
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Le Pic

Dans l'arbre de mon corps c'est
lui qui sans relâche cogne.
Je ne l'entends pas, je sais
pourtant qu'il fait sa besogne.

Obstiné marteau-piqueur
du tronc et de ses ramures,
l'oiseau qui me sert de cœur
frappe le bois en mesure.

Je ne l'entends pas mais si
ma sève soudain s'éveille
le bruit du bec, sans merci,
résonne dans mes oreilles.

J'ai froid jusque dans les os
en songeant que s'évertue
en moi ce tranquille oiseau
qui me fait vivre et me tue.
(Naître pour mourir)
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Poésie

... La poésie, d'ailleurs, montre-la moi.
Où donc est-elle, parmi ceux que je fréquente ?
Dis-moi comment la reconnaître, à quoi ?
Non, ce n'est pas cette personne languissante
qui vit sur un nuage et choisit avec soin
des mots qui ne servent à rien,
ni l'aristocratique dame remontant à pas comptés
des boulevards trop balisés,
ni ce tendron cultivant une écharde
à hauteur de poitrine, non.
De leur fade langage Dieu nous garde !
La poésie à d'autres vœux répond.
(Cruauté de l'art)
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Mais le temps, niveleur d'élite, finit toujours par remettre les choses en place. Il abat les châteaux de plâtre, épargne la pierre noble. "Ne désespérez jamais, faites infuser davantage" dit quelque part Henri Michaux.
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Pour étrange que cela paraisse, le faiseur d'anthologies part généralement de noms. Il ne juge pas l'arbre à ses fruits, il décide des fruits à partir de l'arbre. Il oublie, bien sûr, que le chêne donne des glands : c'est le chêne. Voilà pourquoi, des années durant, tels poètes mineurs - pour ne pas dire minables - apparaissent régulièrement dans tous les florilèges - au détriment d'autres plus authentiques.
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Lorsque Jacques Antoine m'a demandé de composé une anthologie, je crains bien, au départ, avoir eu l'intention de cueillir des myrtilles. Les spécialistes le savent : un bon cueilleur de myrtilles n'a guère de raisons pour lever les yeux. Mieux vaut les garder au ras du sol. De même le faiseur d'anthologies : il doit pencher le front pour déchiffer les pierres tombales. Ce qui lui permet ensuite d'élever un nouveau mausolée, en tous points pareil aux précédents.
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Je ne cherchais qu'une poignée de myrtilles, mais en levant les yeux, j'ai découvert toute la foret : que l'on comprenne mon embarras.
Marcel Havrenne
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Je viens d’avant le souffle du commencement…



Extrait 3

Je viens d’avant le souffle du commencement.
Je n’aurai pas de fin.
Je, c’est-à-dire le
principe qui m’anime
et qui poursuivra son
voyage en me quittant.
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