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Critiques de Liliane Wouters (11)
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Paysage flamand avec nonnes

Récit plus que roman, au parfum d'antan et au son des chants religieux. Liliane Wouters évoque pour nous son adolescence, la découverte de sa vocation de femmes de lettres, l'éveil de sa sexualité et ses premiers questionnements, avec en toile de fond la campagne flamande après la deuxième guerre mondiale dans un pays à (re)construire. De temps à autre, elle en profite aussi pour donner son avis sur l'éducation de nos jeunes, la formation actuelle des profs, … Un petit côté donneur de leçon (c'est une ancienne institutrice) qui m'a exaspérée.



À conseiller aux amoureux de cette grande poétesse belge. Les autres passeront leur chemin et regretteront que les recueils de poésie de Wouters ne soient plus réédités (en poche). Je pense à « L'aloès », à « le bois sec », … Il reste aux lecteurs curieux à écrémer les anthologies – avec parfois de bonnes surprises, à visiter les bouquineries et à sillonner les brocantes - toujours en vain pour ma part, ou à supplier sa bibliothécaire d'acquérir l'un ou l'autre livre de Liliane Wouters en seconde main à un prix souvent rébarbatif en regard de leurs maigres finances …

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La salle des profs

Douze scènes dans la salle des profs d’une école primaire, sans doute inspirées par les trente années d’enseignement de l’auteure. Confrontation de jeunes et d’anciens, d’hommes et de femmes, d’enthousiastes et d’aigris, le texte fluide et vivant donne des tableaux très réalistes. La pièce a eu un grand succès à sa sortie en 1983. Une oeuvre gréable à lire, pour le texte en lui-même, et pour voir qu’avec le temps qui passe… rien ne change, fondamentalement!



Je découvre Liliane Wouters avec ce texte. Née en 1930 à Ixelles, elle y a été institutrice de 1949 à 1980, tout en écrivant des poèmes et des pièces de théâtre; elle a aussi traduit des poèmes depuis le néerlandais.



« La salle des profs » est sortie en 1983. À l’époque, elle a connu un vif succès. Incontestablement, le texte le méritait. Mais si j’ai bien compris, c’était également une période de grogne sociale pour les enseignants, qui ont probablement été heureux de voir la mise en scène d’une partie de leur quotidien.



Au premier degré, sans se poser la question de savoir si le récit colle ou pas à la réalité, on prend plaisir à les lire la douzaine de scènes. C’est amusant, enlevé, on passe un bon moment !



Dans un deuxième temps, bien sûr, on peut faire comme si les douze scènes étaient tirées de la réalité. Là, deux aspects m’ont frappé. D’une part, même si j’ai senti que les différents enseignants aiment leur métier et qu’aucun (sauf peut-être le débutant) ne voudrait pour rien au monde en changer, j’ai trouvé que l’impression générale, qui restait dans mon souvenir à la fin de la lecture, était davantage teintée d’aigreur que d’enthousiasme.



D’autre part, j’ai souri en réalisant que, depuis 1983, et probablement depuis plus longtemps, rien n’avait fondamentalement changé dans les sujets qui minent les enseignants: les élèves immaîtrisables, les parents qui délèguent à l’école la totalité de l’éducation de leurs enfants, l’administration… Alors, était-ce vraiment mieux avant ? J’en doute. Dans la forme, peut-être, les comportements ont évolué, mais fondamentalement, y a-t-il tant de changement ? Voyez les citations que j’ai publiées en marge de ce commentaire.



Bref, je vous recommande ce texte à succès. Plaisant comme une comédie de boulevard au premier degré, intéressant témoignage et source de discussions sans doute passionnées dans un deuxième temps !
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La salle des profs

Préambule : La pièce se déroule en Belgique où le système d'enseignement diffère de celui de la France. Il y a six années en primaire et six en secondaire. La 1ère primaire est l'équivalent du CP, la deuxième primaire c'est le CE1, la troisième le CE2, la quatrième le CM1, la cinquième le CM2, et la sixième n'a pas d'équivalent en France.



Ils sont six. Deux institutrices et quatre instituteurs. A différents moments de la journée, ils se retrouvent dans la salle des profs placée entre la cour de récréation et la cantine… Histoire de permettre aux « forces de l'ordre et des premiers secours » d'intervenir en cas de pépin.



Présentation des protagonistes :



ADAM Joseph, 55 ans, instituteur de sixième primaire ET directeur de l'école. Il fait figure d'homme sage et expérimenté, pondéré, respecté. Il est le digne représentant de l'institution « enseignement ».



JAUMAIN Mimi, 34 ans, célibataire, institutrice de 5e primaire. Elle a tendance à voir les choses positivement. Cela déroute complètement son collègue de 4e, monsieur VANDAM, qu'elle ait de l'autorité sur ses élèves sans distribuer de punitions ou presque. Et le plus perturbant pour monsieur VANDAM, c'est qu'elle puisse s'amuser en classe ! Les élèves rigolent, s'amusent ! Pour monsieur VANDAM, c'est complètement indécent !



VANDAM Robert, 56 ans, fils d'adjudant, instituteur en 4e primaire. Pour lui, l'école doit être un lieu de discipline, d'ordre. Il fait les choses avec peine et ne supporte pas que d'autres les fassent avec amusement. L'effort et la répétition sont tout ! Avec lui, pas de familiarités. Même pour ses collègues, il est MONSIEUR VANDAM, pas question de l'appeler Robert ! Tout était bien mieux avant, au début de sa carrière. D'ailleurs, il ne comprend pas que les femmes puissent enseigner… Leur place n'est-elle pas à la maison ?



BAILLY Daniel, 22 ans, instituteur en troisième primaire. Il n'arrive que le lundi 21 septembre à 15 :05. Il remplace monsieur Martens qui ne reviendra pas de sitôt. Monsieur Martens qui a craqué. Daniel BAILLY est pétri de bonnes intentions et d'idées nouvelles. Fier de la « distinction » obtenue à l'école normale, il compte enseigner sans recourir à l'autorité, sans imposer ses idées. C'est son premier poste.



DINI Marco, 38 ans, instituteur en deuxième primaire. C'est le comique et le sportif de la bande. le débrouillard aussi. Petit-fils de mineur italien, élevé par son grand-père, il aime chanter. Il aime courir. Il n'a pas l'air de prendre grand-chose au sérieux. Il aime faire enrager monsieur VANDAM. Débrouillard ? … Ah, ça, il sait jouer du piston, monsieur DINI. Il connaît la musique…



FIRQUET Denise, 48 ans, institutrice en première primaire. Son mari adore le sport… à la télévision. On devine que c'est elle qui effectue toutes les tâches ménagères à la maison.



Critique :



TOUT EST VRAI ! Pour caricaturaux que puissent paraître à certains les six personnages qui jouent ce mélodrame, ils sont bien réels pour qui fréquente un studio des profs depuis près de quarante ans. de même, les situations, les allusions aux changements de programmes et de doctrines pédagogiques, les différences de vues entre l'école normale qui forme les instits et l'école primaire où ils exerceront, tout cela est authentique. Qu'est-ce qui a changé depuis les années quatre-vingt ? Peu de choses en réalité : les francs belges ont été remplacés par les euros et la télé a perdu la première place dans les centres d'intérêt des élèves au profit des smartphones et des consoles de jeu, mais à part ça…



« La Salle des Profs » est un travail de commande. C'est la ville de Mons qui a demandé à Liliane Wauters d'écrire une pièce de théâtre avec des exigences très précises : six acteurs, quatre hommes et deux femmes, un lieu unique, création en février 1982. Elle a tout de suite pensé à des instituteurs. Enseignante pendant plus de trente ans, elle a tout tiré de son vécu. Chacun de ses personnages est le condensé de trois ou quatre collègues rencontrés au cours de sa carrière. L'auteure a déclaré : « Une pièce que je n'aurais pas écrite si je n'étais restée si longtemps dans l'enseignement. C'était le trop-plein qui débordait. » Seul(e) un(e) instituteur/trice pouvait parler ainsi du monde de l'enseignement, avec autant de dureté, de vérité, mais aussi de drôlerie et de tendresse.



A lire, que vous soyez profs, parents d'élèves, ou étudiants… Lecture indispensable pour tout futur instituteur, pour toute future institutrice car pour eux, ce serait plutôt « Salle des Profs, mode d'emploi » ou «Guide de Survie en Salle des Profs » .

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Poésie 1950-2000 : Changer d'écorce

« Changer d’écorce » est une anthologie d’une poétesse belge, Liliane Wouters. C’est un recueil qui m’a charmée et bousculée. Des émotions multiples m’ont accompagnée tout au long de ma lecture. Il y a du feu dans cette femme (malgré son décès en 2016). Elle questionne Dieu, la foi, les doutes. Parfois, la colère explose. Son écriture est riche. Elle combine les mots, elle tresse des phrases qui mis bout à bout offrent une poésie lyrique qui souffle un vent de modernité. Elle utilise l’alexandrin ou le décasyllabe pour mieux échapper aux règles en modifiant l’organisation ancienne des mots. Liliane Wouters est effrontée dans la fréquentation de l’histoire et la culture européenne. Elle ressuscite certains acteurs de la Bible. Elle compare le corps mais aussi l’esprit à l’écorce d’un arbre. Les images sont magnifiques.

« Dix Jean me pourraient-ils consoler de Judas ?

C’est pourtant lui le traître.

Il fit tinter la bourse et mena les soldats

Vers l’homme à reconnaître. »

Liliane Wouters n’a rien d’une femme ordinaire. Ses vers m’ont émus. J’ai des affinités avec son écriture même si parfois, j’ai dû sortir le dictionnaire. Elle réinvente une perception du temps et de la vie qui recèlent une dimension souvent métaphysique. Ce n’est pas une poésie qui enferme. Au contraire.

La semaine précédente, j’avais lu « L’arbre philosophe » de Luciano Melis. Ce recueil de poésie a une résonnance avec cet autre recueil de textes dont l’arbre était le démiurge. Pour conclure, Liliane Wouters m’a fait forte impression.

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Ça rime et ça rame : Anthologie thématique des p..

Ils étaient dix et marchaient vite, en rang serré... Mes doigts de pied... A peu de chose près c'est tout. Ah et une histoire de Louis aussi, ceux qui ne compte pas jusqu'à 20. Enfin bref, la fête de notre enseignant, on lui avait préparé plusieurs saynètes basées sur ces poèmes. Tout le monde a ri, nous aussi.

Ce recueil, j'ai lu et relu plus tard, des textes dont je ne me souviens pas toujours mais des histoires entre douceur et folie, des auteurs que j'avoue ne pas vraiment connaître mais qui ont toujours touché le mille, à la fois typiquement belges mais aussi universels que tous les enfants sommeillant dans le cœur des adultes.
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Panorama de la poésie française de Belgique

Panorama de la poésie française de Belgique de Liliane Wouters m'a été offert à la fin de mes études secondaires (prix de français). Je n'en finis pas de le lire et de découvrir à chaque poème la richesse des lettres belges. La découverte d'un poème incite à chercher des livres rares, si pas introuvables dans les bibliothèques ou les brocantes.
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Paysage flamand avec nonnes

La petite Liliane à quatorze ans quitte son école paroissiale pour suivre une formation d'institutrice. Elle rentre donc au couvent des soeurs de la charité niché au coeur de la campagne belge et en sortira diplôme en poche. Les débuts sont difficiles: la seconde guerre mondiale va se terminer et le pays continue à subir des restrictions : les pensionnaires souffrent du froid et de la faim mais malgré la rudesse des conditions elles ne sont pas trop malheureuses. La jeune fille semble bien supporter l'enfermement et la monotonie de la vie conventuelle rythmée par les prières et le travail. Le quotidien est parfois égayé par de petits événements inattendus : l'arrivée de soldats écossais, d'une nouvelle enseignante ou d'une nouvelle élève, la découverte d'une histoire d'amour entre professeurs .... Elle s'épanouit au contact de ses éducatrices, noue de solides amitiés, se découvre un goût pour la littérature et réussit quand même à s'amuser un peu. Et surtout la petite citadine découvre les beautés de la nature dans le jardin du couvent et lors des promenades dans l'austère mais superbe campagne flamande. Dans ce récit autobiographique l'auteur se remémore son adolescence avec beaucoup de tendresse . Liliane Wouters n'a rien oublié des sensations, des émois, des élans et des éblouissements propres à cet âge que sa jolie plume fait resurgir presque intacts. Un belle découverte.
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La salle des profs

Cette pièce nous offre un regard en même temps précis, perçant et drolatique du monde des enseignants à travers cette figure du repos du guerrier que constitue la salle des profs. Ce qui me plaît davantage dans cette pièce, c'est la diversité et la complétude du traitement des personnages, aucun type de prof n'est épargné.



Liliane Wouters a eu le trait de génie d'exploiter chacun des ces types de professeur au plus profond de son être. de plus, au-delà de la psychologie professorale, chaque découpage scénique évoque une préoccupation différente de la vie de professeur, afin, je crois, de déjouer toutes les caricatures qui entourent le métier. Liliane Wouters a aussi coeur à critiquer l'enseignement tel qu'il est pratiqué aujourd'hui et les donneurs d'ordre inconscients qui le régissent.



En résumé, une pièce qui oscille entre la partie drôle de chaque situation que rencontrent les profs et le sérieux du traitement et de la critique du monde de l'enseignement tel qu'il était dans les années 1970 et qu'il est je pense encore aujourd'hui.
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Le livre du soufi

Un très bon livre qui réduit l'ignorance et efface les préjugés, une réelle découverte pour moi.
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Paysage flamand avec nonnes

Livre de grande originalité partagé entre le récit autobiographique d'une part et une étude de ce récit comme de la personnalité et le parcours de Liliane Wouters par Pierre Piret.

Troublant récit très émouvant à caractère autobiographique que ce livre de la poétesse, dramaturge et auteure de théatre ; Liliane Wouters. Récit de ses années d'adolescente de préparation à une future carrière d'enseignante entre octobre 1944 et juin 1949 sous l'égide d'une congrégation religieuse au fin fond d'un village des Flandres.

Années d'adolescence et d'apprentissage à de nombreux points de vue, les années de formation, l'éveil amoureux, la culture, le bilinguisme, la guerre et les nonnes....Une galerie de portraits plus piquants les uns des autres mais aussi beaucoup,de sensibilité.

Ce qui démarque ce livre d'autres œuvres c'est la sensibilité artistique de Liliane Wouters, son œil de poétesse, une sensibilité à fleur de peau et l'approche très documentée et vécue de cette période de guerre et des mœurs religieuses de cette époque troublée.

Liliane, de milieu social très modeste, en ces temps troublés, n'a que la perspective de rentrer à Giesland chez les religieuses pour parfaire son éducation et se trouver une vocation. Ce passage dans une école au fin fond des Flandres, va lui permettre de sceller ses amitiés à vie, de découvrir son attirance pour une de ses condisciples, se forger une solide culture générale, poétique et historique, s'orienter vers une carrière d'enseignante, Description d'un milieu de religieuse fermé où chacune des enseignantes va tenter de forger chez ses élèves une identité religieuse, d'encourager ou de détourner les élèves de leur vocation ou de leur mœurs. Tout un contexte historique et une changement de mentalités, le passage de l'enfance à l'adolescence et les bouleversements d'une Belgique en rupture de royauté et déjà tiraillée par la distinction entre wallons et flamands.

En plus d'une chronique de son époque, ce que l'on retiendra c'est un certain talent pour le rendu des émotions, transformer des paysages les plus ternes en tableaux mais aussi l'éblouissement de la narratrice par ces textes classiques et poétiques que l'on lui fait partager.



Oeuvre sensible donc, récit autobiographique, base probable de tout ce que sera son orientation et son écriture.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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La salle des profs

AUTEUR: Liliane Wouters.

TITRE : La salle des profs.

EDITIONS : Espace Nord.

PAGES : 145

SYNOPSIS :

De quoi peuvent bien parler des enseignants dans la salle des profs? De tout et de rien , de la pluie et du beau temps . Du gout du café comme des vacances, des bulletins comme de la discipline .

Dans un style vif et humoristique , Liliane Wouters a su croquer , à l'heure où ils s’interrogent tant sur leur sort et leurs conditions de travail , cinq instituteurs et institutrices , tantôt jeunes et pleins d'idéal , tantôt en bout de course et désillusionnés.

MON AVIS :

Ce livre humoristique tire plus vers une pièce de théâtre.

Cela m'a bien fait rire.

Des souvenirs ont surgi . Je me revoyais autour de la photocopieuse ..Un bon moment !
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