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Citations de Linda Lê (324)


Tu ne tenais pas de discours grandiloquents sur la fraternité, mais tu portais toujours une attention aux obscurs, aux vulnérables, pas uniquement parce que toi-même tu te rangeais parmi ceux-là, mais parce que les puissants pleins de certitude, ceux qui veulent à tout prix attirer la lumière sur eux, te faisaient craindre que ce monde ne devienne vraiment irrespirable.
(p. 100)
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En amour, répétait-il, on est toujours la dupe de quelqu’un, surtout de soi-même.
(p. 42).
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Tu semblais si rompue la plupart du temps, je ne pouvais soupçonner que tu approchais de la fin, que tu allais mourir dans ton sommeil, aussi discrètement que tu avais vécu, sans faire de bruit, sans importuner personne avec des caprices de malade reprochant à ceux qui vont lui survivre de ne pas vouloir partager ses angoisses face au néant, tyrannisant son entourage, sous prétexte que son état requiert toutes les attentions.
(p. 35)
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Le jour où tu avais pour la première fois aperçu ton mari, c’était dans ce centre où les étrangers attendaient de savoir si une place leur serait faite sur cette terre qu’ils voudraient tant considérer comme leur nouvelle patrie, dans ce centre où tu te faisais l’interprète de tes compatriotes, leur traduisant ce qu’ils ne comprenaient pas, les aidant à mettre en forme un récit résumant toutes les épreuves qu’ils avaient traversées, un récit peut-être propre à émouvoir les demi-dieux, détenteurs d’un impérial pouvoir, celui de changer le cours de leur destin en leur accordant l’asile, à eux qui n’étaient que des vermisseaux, ou en rejetant leur demande, les demi-dieux donc qui daignaient entrouvrir une porte pour accueillir l’intrus ou bien n’hésitaient pas à le renvoyer vers ce néant dont il n’était sorti que pour troubler le sommeil des pays dits civilisés, partagés entre la crainte d’une invasion et des élans désordonnés de fraternité.
(p. 14)
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Jamais tu n’avais voulu admettre qu’une part de toi avait perdu ses illusions. Tu te répétais que tu étais à l’abri de toute menace. Tu quittais l’habit de la réfugiée pour revêtir celui de la femme presque ordinaire, que son mari avait dotée d’une maison, de tout ce qui lui était nécessaire pour s’imaginer qu’elle avait désormais ses racines dans la terre où elle avait été transplantée, qu’elle puisait sa légitimité dans sa nouvelle existence, si ordonnée.
(p. 46)
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C’était la phrase que tu répétais sans cesse l’année de ta mort. Je ne répondrai plus jamais de rien. Je t’avais emmenée au Danemark. Adrien avait accepté de quitter son refuge perché au haut des falaises normandes pour nous accompagner à Elseneur. La fin du printemps s’annonçait mais un vent glacial balayait les ruelles de cette petite ville aux maisons basses, dont nous avions pu faire le tour en une heure.
(p. 7).
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Une phrase, sortie des ténèbres de son esprit, l’obséda : « Il n’avait pas dormi de la nuit… » Serait-ce le début de son récit, le sien ? A quoi bon lutter pour la possession de cette œuvre ? Il n'avait pas le sens de la propriété. À quoi bon? Puisque Louis réapparaîtrait dès qu'il prendrait sa plume, et que l'écriture est toujours une imposture.

(p. 119, fin du roman)
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Linda Lê
Entrez, (m'sieur) dans l'humanité

Entrez, m'sieur dans l'humanité!
Gagnez la foire aux vanités
Hâtez-vous, préparez vos glandes
Bousculez femmes et enfants
Réclamez vos dividendes
Faites main basse sur les premiers rangs
Voyez-vous, j'aimerais mieux pas
Entrez, m'sieur dans l'humanité!
Les langes noués, les lits défaits
Amours de pissotière
Ou coeurs purs à la boutonnière
Vautrez-vous en simple appareil
Choisissez votre place au soleil
Voyez-vous, j'aimerais mieux pas
Entrez, m'sieur dans l'humanité!
L'échelle est mise, les crasses permises
Les dents longues, le sourire douillet
Laissez vos frères dans la mouise
Vous serez sans inconvenance
Tartempion, roi de la finance
Voyez-vous, j'aimerais mieux pas
Entrez, m'sieur dans l'humanité!
Le genou sur un prie-Dieu…

(chanson de Jacques Dutronc)
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Je me crois un écrivain dans sa tour d'ivoire, je ne suis qu'un minus habens perché sur son nuage.
(p. 31)
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la plupart de ce qui s'écrit de nos jours a fermenté dans des cerveaux qui n'ont jamais été aérés la plupart de ce qui s'écrit a proliféré dans des têtes engorgées la plupart de ce qui s'écrit a germé sous une pelote de nerfs que l'habitude a ramollis il n'y a plus de livres il n'y a que des berceuses et quand tu tournes les pages c'est le lait aigre la suerie des vieilles nounous qui te prennent à la gorge et t'asphyxient dit mon ami l'Homme célèbre pour qui le seul art qui vaille la peine d'être cultivé est l'art d'en rajouter c'est ce que nous faisons lui et moi quand le moral est au plus bas
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Comme les montreurs de foire qui ne sortent jamais sans leur perroquet juché sur leur épaule, l’homme qui quitte sa patrie est condamné à porter sur son dos un lutin chargé de lui rappeler sa trahison. Vient le jour où le mauvais esprit saute à terre pour désigner du doigt le renégat avant de disparaître en fumée. Privé du seul lien qui le rattachait à ses origines, l’exilé se laissera dépérir de remords.
(p. 53)
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Le rire de l'hérétique ressemble à ce stylet dont les chevaliers médiévaux se servaient par compassion pour achever ceux qui avaient été blessés à mort : c'est une mesirecordia.
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L'hérétique, auscultant les enfants malades du siècle, connaît le secret d'un possible guérison. Sa littérature est jugée nuisible parce qu'elle éradique les habitudes de pensée, elle lutte contre la loi de l'entropie par la loi de la révolution.
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Jésus sait la nécessité implacable qui doit faire de Judas un traitre et ce savoir le rend plus proche du " rouquin de Judée si laid, enfanté parmi les pierres " que des autres apôtres. judas se pend après la trahison pour rejoindre le Christ et pour qu'ensemble, "enlacés comme des frères", ils reviennent sur terre.
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L'apocalypse, vue par Andreïev, c'est la mort qui vient au pas de course dans un monde atteint par l'entropie. La lassitude a tout envahi, comme une mort avant la mort. Echec de l'amour et échec de la révolution.
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L'oeuvre de Collins, si ensorcelante qu'elle semble née de la rencontre du Démon de la perversité et de l'Ange du bizarre, est toute entière marquée par le thème de la bâtardise et de l'imposture démasquée. Enfants de personne, rejetons d'une race tarée vouée à l'extinction, héritières dépouillées de leur fortune et dépossédées de leur nom, les héros déshérités de Collins font de leur honte une gloire.
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En tout écrivain s'agite un fou qui ne le laisse pas en repos avant qu'il n'ait converti sa tragédie personnelle en fable universelle.
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La folie est soeur de la douleur. Les hallucinés, dans leurs imprécations et leurs divagations, disent la vérité sur le monde.
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On n'écrit que sur la perte.
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L'histoire de mon âme est celle de l'exil, du deuil et de la folie qui les accompagne. Je n'ai cessé de questionner ces déracinés qui n'ont pas apprivoisé le démon de la nostalgie. Inapte au bonheur, en quête d'absolu, ils sont déplacés dans cette vie.
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