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Critiques de Lola Lafon (1371)
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Quand tu écouteras cette chanson

Une idée originale que de passer la nuit dans un musée alors je me suis laissée embarquée dans ce récit sans aune difficulté même avec une certaine curiosité. J'ai essayé de rechercher dans ma mémoire, mes souvenirs concernant ce musée visité il y a plusieurs années et j'ai tenté de faire ressurgir mes émotions et mon questionnement en lien avec le ressenti de Lola Lafon. Mais peu à peu je me suis lassée, l'histoire a pris une autre tournure plus en lien avec l'histoire personnelle de l'auteur et ça m'a moins intéressée. Jolie performance tout de même pour Lola Lafon que de nous immerger dans le vécu d'Anne Franck, jeune fille que je côtoie depuis de longues années, qui ne la connait pas mais s'en mettre particulièrement posée sur son vécu dans cette annexe. Nous restons bouleversés par son destin tragique mais nous en oublions toutes ces années d'espoir et de vie dans cette annexe. Merci à Lola Lafon d'avoir pris le temps de nous faire réfléchir à ce vécu si particulier de cette famille et l'idée originale de vivre une nuit au coeur même du récit est toute à fait intéressante et émotionnellement très forte.
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Mercy, Mary, Patty

Le livre pose la question de l'enfermement. Qui enferme les femmes ? Patty ressemble à d'autres femmes enlevées, Mercy, Mary, notamment par des tribus autochtones qui découvrent alors la liberté dans cet espace, plus que dans leur propre famille et ne veulent plus revenir chez elle.



De plus, le doute plane tout au long du livre. Qui lave le cerveau de la jeune fille ? Sa famille ou ses agresseurs ? Et toute cette idée de lavage de cerveau lui enlève toute possibilité qu'elle puisse penser par elle même et émettre ses opinions.



Le style est très étrange, le narrateur un personnage très effacé de l'histoire et qui du coup s'adresse à Gene Neveva en la vouvoyant tout au long du livre, comme si c'était une longue lettre. Ça donne un effet très artificiel et c'est dommage.



On ne s'attache pas aux protagonistes : la prof américaine est insupportable, Violaine est insipide et la narratrice arrive d'on ne sait où ni pourquoi, pour retrouver la prof américaine et ne rien lui dire vraiment… Alors que le sujet de l'histoire est passionnant, je suis restée un peu en suspens, avec une envie d'en savoir plus sur ces échappées de jeunes filles.
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Mercy, Mary, Patty

En 1974, Patricia Hearst, petite-fille de milliardaire, se range à la cause de ses ravisseurs d'extrême-gauche et va jusqu'à commettre avec eux une attaque à main armée.

Un très bon sujet de "roman/documentaire" que malheureusement Lola Lafon a choisi de traiter dans le mode "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" Une sophistication dans la construction du roman qui m'a rendu sa lecture de plus en plus lassante.

Le choix de la narratrice, Lola Lafon elle-même, de s'adresser, 40 ans après les faits, dans cet écrit embrouillé au possible, à la féministe américaine Gene Nenova chargée d'épauler l'avocat de "Patty", a de quoi interroger ... "Lorsque VOUS faites VOTRE entrée au café, les hommes installés au comptoir VOUS lancent des regards appuyés, Violaine VOUS suit, embarrassée d'être embarrassée de VOUS qui ne l'êtes pas du tout ..." Voilà le type de narration que l'on doit subir, la dénommée Violaine, qui a été l'enseignante de Lola Lafon et qui a apporté à 19 ans son aide à Gene Neneva, contribuant encore davantage à troubler l'évocation de la métamorphose de Patricia Hearst.

Une vraie déception alors que j'ai tant aimé il y a peu "La petite communiste qui ne souriait jamais".
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Chavirer

✍ LOLA LAFON

💬 CHAVIRER

🏠 ACTE SUD

📚 216 Pages

📆 2020

📈 3,5/5



Ce qui est bien avec cette auteure c’est que ses livres ne se ressemblent pas. C’est toujours nouveau, dans le fond et dans la forme. Et c’est toujours très intéressant.



Un phénomène que je ne connaissais pas, encore une révolte: des jeunes filles chassées par des femmes dans leur MJC de quartier, des jeunes filles piégées par leur passion, des jeunes filles traquées pour des pédophiles en quête de chair fraîche.



Des jeunes filles (comme Cléo 13 ans, un bébé) deux fois prisent au piège pour le même rêve , qui passent de chassées à chasseuses et qui ne s’en remettront jamais. Honte, culpabilité et incertitudes ravageront ces adolescentes.



Après la gymnastique de haut niveau dans #lapetitecommunistequinesouriaitjamasi on découvre le monde de la danse de revue dans les cabarets ou à la télévision. Toujours cette rigueur et ces souffrances infligés au corps pour un avenir souvent précaire, incertain et éphémère comme la jeunesse.



Petit bémol sur cette lecture: cette fois-ci, la construction choisie m’a souvent perdue, j’ai eu du mal à recoller les morceaux et mis du temps à me retrouver.

Mais comme toujours il y a de beaux moments poétiques très bien écrits.



#danse #passion #manipulation #predateur #mensonge #fondation #abussexuel #pedophilie #trahison #culpabilite



#chavirer

#lolalafon @lolalafonfiction

#editionsactesud @actesud

#babel



#livreaddict #book #livre #livres #bookstagram #livrestagram #bookaddict #ilovebooks #lirecestlavie #read

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La petite communiste qui ne souriait jamais

Excellent récit sur l'incroyable destin de Nadia Comaneci, le brillant comme les zones d'ombre, sur fond de régime communiste en Roumanie.

Quelques incongruités de style : pourquoi convoquer Simone Weil (pas Veil !) en parlant des jeunes américaines qui veulent imiter la vie ascétique de la championne après l'avoir découverte aux JO de Montréal 76 ? ... parce que Simone Weil était attirée par le marxisme ... comme elles ? bof... et quelques tournures de language parlé qui tombent comme un cheveu sur la soupe...

dans un texte pourtant passionnant et très documenté.



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Chavirer

Lu en 2021. Mon premier livre de l'auteure.

Un ressenti à la fois positif et mitigé, il m'avait autant touchée que déroutée, happée d'avantage par le fond que par la forme... Une narration parfois trop elliptique selon moi, avec un rythme qui s'essouffle dans les chapitres du milieu. Un ouvrage néanmoins nécessaire pour ce qu'il explique et dénonce.

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Quand tu écouteras cette chanson

Lola Lafon passe une nuit dans le musée Anne Frank.

L'occasion de découvrir une facette inconnue pour moi d'Anne Frank, celle de l'aspirante écrivaine.

L'occasion aussi, pour Lola Lafon, de se livrer de façon plus intime.



Ce court récit est un véritable coup de coeur.
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Quand tu écouteras cette chanson

Il m’est difficile de trouver les mots pour décrire ce que j’ai pensé de ce livre.

Il m’a envouté. Il m’a fait réfléchir à mes lectures du journal d’Anne Franck, livre que je vais certainement relire avec un autre regard maintenant. Bien évidemment l’idée d’aller visiter l’annexe et plus encore d’y passer une nuit me met mal à l’aise mais le questionnement , les réflexions, les liens qu’a fait Lola Lafont m’ont fait dépasser ce malaise .À lire absolument .
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La petite communiste qui ne souriait jamais

Ceci n’est pas une biographie … mais un roman mêlant fiction et enquête.

Le dialogue imaginaire entre la narratrice et Nadia donne beaucoup de rythme à l’histoire. C’est une façon originale de raconter la vie d’une sportive qui a marqué toute une génération et la manipulation politique dont elle a fait l’objet. Ce livre aborde aussi beaucoup d’autres thèmes : la guerre froide , la vie en Roumanie sous Ceausescu , le corps d’une enfant qui devient femme …

Je n’ai qu’une envie : lire l’autobiographie de Nadia Comaneci pour démêler ce qui est de l’imaginaire de @lafonlolafiction et ce qui s’est réellement passé
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Sororité

Un recueil sur le concept de sororité en France qui a le mérite d’exister et qui donne la parole à des femmes connues et moins connue dans le domaine artistique et intellectuel. Une certaine diversité dans le choix de ces femmes qui ont toutes droit à un chapitre sous forme de récit autobiographique, de chanson, d’opinions etc, sur la notion de sororitè. Cela manque, à mon avis, de diversité géographique et les points de vue ne vont pas tous résonner de la même manière en chacune d’entre nous. Grave à ce recueil, j’ai découvert Maboula Soumahoro que je prendrai plaisir à lire plus en profondeur.
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Quand tu écouteras cette chanson

Passer 10 heures dans un musée ? Pourquoi pas ? Oui, mais toute une nuit ? Un défi à relever, une performance à réaliser, une expérience intellectuelle à tenter ? Ok, mais un musée dans lequel le visiteur est confronté au vide et à l’absence, puisqu’on ne peut y admirer aucune œuvre d’art ? Ce début, un tantinet badin, ne sied guère au sujet. Lola Lafon choisit dans le cadre de la collection Ma nuit au musée de passer ce moment unique dans le musée d’Anne Frank à Amsterdam, un désir qu’à priori elle ne comprenait pas elle-même. Anne Frank vécut recluse dans l’Annexe du musée avec 7 autres personnes, du 6 juillet 1942 au 7 août 1944. 25 mois de vie cachée racontés dans son Journal avant d’être déportée et de mourir à Bergen-Belsen. « Son célèbre Journal que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment. »



Lola Lafon arpente sans relâche les 42 mètres carrés de ce célèbre lieu de vie. L’histoire d’Anne Frank ravive son propre passé : née juive comme elle, dans une famille exilée dont certains membres ont été exterminés à Auschwitz tandis que d’autres ont survécu, comme cette grand-mère qui offre à sa petite-fille Lola un médaillon renfermant le portrait d’Anne Frank avec ces mots « N’oublie jamais. » C’est aussi pour affirmer haut et fort la vérité de l’histoire de la jeune Anne dont l’existence continue d’être niée par les négationnistes et qu’un certain cinéma américain a présenté de façon trop lisse, romantique presque. Lola Lafon réhabilite une Anne Frank « piétinée« , censurée, édulcorée. Elle en fait une véritable écrivaine, c’était d’ailleurs le souhait d’Anne Frank d’être un jour publiée. Et c’est aussi, en faisant le parallèle avec un autre adolescent cambodgien, victime lui aussi de la terreur, celle des Khmers rouges, l’occasion de mettre en garde contre toutes les tyrannies.



Ce livre douloureux, bouleversant, intime et sincère est un hommage vibrant à une jeune fille morte à 16 ans de faim, de soif, de froid et de désespoir, aux propres aïeux de l’autrice et à tous les innocents immolés sur l’autel des dictatures.



PS : Lola Lafon donne envie de lire la version intégrale du Journal d’Anne Frank, publié en 1997.
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Quand tu écouteras cette chanson

Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon

Le livre de Poche



Nous connaissons tous Anne Franck.

Nous croyons tout savoir.

Elle est devenue l'emblème d'une jeunesse sacrifiée au nom de la guerre.

Et pourtant.

En participant au projet « Une nuit au musée » et en choisissant la maison d'Anne Franck, l'auteure exhume d'autres traits de caractères, d'autres préoccupations de la jeune fille qui au premier abord avait été soigneusement dissimulées. Une part d'ombre, plus triviale, est-elle plus humaine et un peu moins sainte ?

Au fur et à mesure que Lola avance dans cette nuit forcement crépusculaire, puisqu'au petit matin, elle aura franchi le seuil de l'Annexe et les Franck jadis terrés, là ne seront plus.

Une nuit propice à l'introspection, tandis que la vérité autour d'Anne se fait, c'est l'émotion qui gagne Lola, la surprise aussi quand ses propres fantômes s'invitent au bout du voyage.

Quelle expérience !

Le temps d'une nuit, j'ai quitté mes fantômes pour écouter les vôtres. J'ai adoré !

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Quand tu écouteras cette chanson

" Que fallait-il faire de ce qui nous était légué. Comment marcher sur des traces sans les effacer ? »

Dans le cadre de la collection Ma nuit au musée chez Stock, Lola Lafon s’est enfermée dans le musée Anne Franck, l’Annexe, à Amsterdam.

Elle contextualise l’œuvre de la jeune Anne Franck et se livre à des réflexions très personnelles.

L’autrice se confronte à son histoire familiale et aux fantômes de l’Annexe, le plus vide de tous les musées qui a abrité pendant vingt-cinq mois, Anne Franck, sa famille et quatre amis.

Comme des millions de lecteurs (et moi-même), Lola Lafon a découvert la jeune fille alors qu’elle était écolière. « Mes parents m’ont offert le Journal, j’ai commencé à écrire pour faire comme elle. »

« Je suis celle qui, depuis l’adolescence, détourne les yeux » de la Shoah, confie-t-elle. « Je ne voulais pas entendre, pas savoir. (…) Ce que je souhaitais, c’était faire partie d’une famille normale. »

Au cours de cette nuit, seule face à son histoire et à l’Histoire, Lola Lafon fait resurgir l’enfance de sa mère cachée durant la guerre, le souvenir de ses grands-parents venus de Pologne, ceux de son cousin, assassiné et d’un émouvant jeune homme en pull marin….

Lola Lafon nous offre ainsi une fin particulièrement touchante.



Ce récit m’a beaucoup émue.

Et vous ?





D'autres ouvrages chroniqués sur Instagram :

@victoriabonus_off
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Sororité

14 textes de différentes autrices, en ayant comme point commun la sororité. Les textes sont plus ou moins longs. Certains ne font qu’une pages ou deux et d’autres plus de 20 pages.

Chaque texte est fort et résonne de façon différente selon l’expérience de chacun. Il y a qu’un ou deux texte que j’ai un peu moins apprécié, mais dans l’ensemble ça fait réfléchir.

Maintenant, j’aimerais bien découvrir d’autres écrits des autrices qui font parti ce recueil.
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Quand tu écouteras cette chanson

Mais quelle déception... à laquelle je m'attendais en découvrant le résumé. C'est un projet louable que de vouloir mettre en lumière le journal d'Anne Franck comme oeuvre à part entière, de remiser la petite fille martyre au profit de l'autrice prometteuse au destin gâché. L'idée s'évapore bien vite et le roman laisse place à une accumulation de remarques égocentriques de la propre vie de l'autrice. Qu'on s'entende bien, sa vie et celle de sa famille après la Shoah auraient méritées leur propre livre, que j'aurais lu avec grand plaisir. Mais utiliser Anne Franck et sa mémoire comme levier de vente, c'est non !

Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2024 - le Livre de Poche
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Quand tu écouteras cette chanson

Dans le cadre de la collection Ma Nuit au Musée, Lola Lafon décide de passer une nuit au Musée Anne Frank dans l’Annexe.



J'ai adoré. Lola Lafon, tout en partageant le récit de cette nuit dans l'annexe et la tension qui y règne, nous raconte en parallèle son histoire familiale et l'histoire de l'adolescente qui a été enfermée dans ce lieu et de son journal si précieux, si important, si connu et si malmené.



Lola Lafon est à la fois dans son sujet de prédilection, le portrait d'une adolescente qui tente de nous dire des choses et que l'on entend peu ou pas correctement, et en même dans un sujet plus intime, plus difficile à aborder et sûrement plus douloureux.



L'histoire de sa famille juive, de ce grand-père silencieux, seul rescapé d'Auschwitz, de la difficulté de se vivre comme survivant, de l'antisémitisme et de la peur qui en découle, de l'injonction à s'intégrer, à se fondre dans la population.



Ce livre tout en finesse interpelle, questionne, et pour autant, il se lit facilement, sans être complaisant.
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Chavirer

Dans les années 80, Cléo qui aime la danse, rêve d'en faire son métier comme les danseuses qu'elle voit à la télé dans les émissions de variété. Mais difficile de se bâtir un tel avenir quand on vit en banlieue dans une famille modeste. Aussi lorsqu'elle est "remarquée" par Cathy, une femme magnifique, à la sortie d'un de ses cours de danse qu'elle suit à la MJC locale, elle ne se méfie pas et tombe sous le charme de tout ce qu'on lui propose. Elle va alors concourir pour une bourse d'étude offerte par une mystérieuse fondation, la Fondation Galatée. Elle pourra partir à New York pour poursuivre son apprentissage !

Bien entendu, au départ, Cloé est prête à tout pour réaliser son rêve et gagner le concours, mais aussi pour ne pas décevoir celle qui l'a recrutée. On l'invite au restaurant, on lui offre des cadeaux jusqu'au jour où elle doit faire ses ultimes preuves lors d'un repas carrément glauque.

Ce qu'elle ne sait pas c'est qu'elle est tombée dans le piège de dangereux prédateurs pédophiles. Cathy en effet, recrute de toutes jeunes filles pour des hommes d'âges mûrs qui se réunissent dans un hôtel de luxe, et que ces soi-disant repas dans lesquels la maturité des jeunes filles doit être être évaluée, vont très vite déraper sur un autre terrain.

Des années après, en 2019, alors qu'un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins pour retrouver toutes celles qui ont été victimes des actions de cette fondation. Cléo, devenue adulte et danseuse, réalise alors tout le mal qu'on lui a fait, et celui qu'elle a fait...



L'auteur a peut-être voulu surfer sur la vague Me-too, comme on le lui a reproché mais, même si c'était le cas, elle nous offre ici un très beau roman qui montre à quel point il était facile en ce temps-là pour ces prédateurs sexuels, de trouver des victimes "consentantes" (jusqu'à un certain point). En effet le charme des différents protagonistes que les jeunes préadolescentes admirent forcément, les promesses qui correspondent à plus que leurs rêves (vu leur milieu familial d'origine), et l'emprise des adultes sur ces jeunes filles à peine pubères, tout est décrit de manière très réaliste ce qui nous choque encore davantage. La honte éprouvée par la plupart est garante de leur silence.

Une fois choisies, les jeunes filles prennent confiance en elles. Une fois devenues victimes, elles seront congédiées et pour s'assurer de leur silence, on fera tout pour les rendre complices à leur tour...C'est vraiment abject.

Le roman suit la vie de Cléo raconté par les différentes personnes qui l'ont connue. Le drame de Cléo sera double car non seulement elle a vécu le pire et ne pourra pas pendant des années mettre des mots sur les événements qui se sont enchainés mais en plus, elle culpabilise d'avoir elle-même joué la rabatteuse pour eux, ce qu'elle n'avait pas du tout réalisé à l'époque. En parallèle, le lecteur suit la voie d'autres victimes.

Lola Lafon décrit les faits sans jamais porter de jugement. Elle nous décrit les jeunes victimes avec beaucoup de finesse, chacune ayant comme Cloé des raisons de succomber, et tout en révélant les dessous de l'histoire elle explore pour nous les conditions de travail des danseuses. Elles sont soumises à des cadences inhumaines pour amuser des spectateurs friands de jolies filles et ne reçoivent que très peu de reconnaissance au fil de leur vie.

J'ai préféré la première moitié du roman. Dans la seconde, de nombreux personnages nouveaux apparaissent, ce sont des témoins importants de toute cette affaire mais à moment donné, cela m'a un peu perdue. Heureusement j'ai vite retrouvé le fil mais j'ai ressenti moins d'empathie pour ces nouvelles personnes que pour Cloé qui est au centre du récit.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Sororité

Sororité, ce mot veut-il dire quelque chose pour vous ?

Voici comment le défini Chloé Delaume lauréate du prix Médicis 2020, :

« Le mot sororité vient du latin soror, soeur. C’est un lien spécifique, solidaire, horizontal, indéfectible, entre femmes. Il abolit la rivalité et peut s’avérer être un puissant outil pour lutter contre le système patriarcal. »

Mais elle rajoute :

« La sororité a toujours été présente, mais elle n’était pas nommée, le mot a disparu de l’usage entre la fin du XVIe siècle et les années 1970. Or ce qui n’est pas nommé n’existe pas. »

Pour moi, la solidarité entre les femmes se révèle être l’un des principes fondateurs du combat féministe.

Et dans ce bouquin chorale, le collectif inédit de 15 femmes appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité.

Car c’est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.

Toutes ces femmes ont accepté d’écrire autour de la notion de la sororité. Qu’elles soient actrice, chanteuse, musicienne, réalisatrice, comédienne ou journaliste, sous la forme de récits, de fictions, de poèmes ou de chansons, elle nous offre une réflexion collective sur la sororité.

Avec ce collectif, c’est là une véritable occasion de rassembler les femmes et de jeter les bases d’une révolution féministe.



Tous les textes n’ont pas résonné de la même façon en moi. Mais tous m’ont fait réfléchir. Réfléchir sur ma condition de femme, sur la société que je voudrais voir arriver, sur le féminisme aujourd’hui. Comme le vivre et la pratiquer…

Entre essais critiques, politique et philosophes, entre textes poétiques et autobiographiques, entre fictions et documents, c’est ma sororité que j’ai convoquée et interrogée.

Un livre qui n’a fait que raffermir en moi cette notion de sororité mais aussi de bienveillance et de diversité. Bref c’est simplement un ode à bien vivre ensemble loin de l’entre soi !

Dire que j’ai aimé ce collectif c’est un doux euphémisme. J’en redemande !!!
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Quand tu écouteras cette chanson

C’est un récit sensible et troublant qui nous plonge dans l’univers d’Anne Frank, l’annexe où elle a vécu confinée et recluse pendant deux ans environ. Lola Lafon est invitée à passer une nuit dans cet appartement chargé de l’histoire de la Hollande, de ses lois anti-juives, de l’arrestation de ses habitants. Cela fait écho à l’histoire de la famille de l’auteur, puis aux souvenirs d’enfance. Comme dans un tissage, tout se relie, tout se répète, on est bouleversés…
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Chavirer

L'écriture est belle, beaucoup de belles images poétiques. L'auteur sort des canevas des dialogues; ils ne sont pas directs. Cela donne un certain rythme à la lecture. Les flashback m'ont un peu perdu à un certain moment. Mais j'ai replongé assez vite dans l'horreur perfide à l'odeur de bonbons et goûts périmés.



Vraiment une chouette lecture avec laquelle je ne reste pas indemne.
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