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Citations de Lola Nicolle (54)


Nous avions la chance – le privilège – inouïe de la liberté. Mais, comme pour l’amour, nous avions rêvé d'un travail qui nous définirait, nous rendrait heureux. Profondément heureux. Dans lequel nous aurions pu pleinement nous réaliser. Mais cela, évidemment, n’était pas advenu. Nous étions en quête d’un absolu. Dans la recherche d'un sens que l’entreprise ne semblait guère pouvoir nous offrir. Nous l’avions remarqué: cette poursuite s'annonçait tout à fait illusoire. Alors, nous avions commencé à nous faire une raison. Et se faisant, on s’était demandé qui avait bien pu nous mettre cette idée en tête – que le travail avait un lien quelconque avec le bonheur. Qu’il s’obtiendrait contre une rémunération? p. 143
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« Tomber-amoureux, verbe du premier groupe : avoir la sensation que la conversation avec une autre personne est illimitée, et souhaiter que la discussion, sans cesse, se poursuive. Apprécier les silences, les chérir. » (p. 60)
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nous vivions ,en somme ,une grande fuite en arrière qui nous protégeait de cette époque incertaine sur laquelle,ivres et élégants,nous dansions
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Je t'ai attendu longtemps, et comme deux ans plus tôt ton téléphone n'avait plus de batterie.
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Jamais tu n'arrêtais de lire. Tu achetais les livres par cinq, dix, de poche et d'occasion, chez les revendeurs qui bordaient le boulevard. Lorsque nous croisions une librairie, c'était plus fort que toi ; tu entrais, embrassais du regard l'ensemble des rayonnages. Tu aurais aimé avoir tout lu. Tu imaginais tout ce que tu avais à rattraper, les textes merveilleux manqués. Ceux dont tu ignorais l'auteur, le titre, l'existence. (p57)
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La nuit tombait et dans nos corps, tu excellais. Tu anéantissais mes préjugés. Tu me cueillais là où jamais personne n’avait été, me dominais. Tu jouais avec mon désir comme un chat avec une pelote.
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La vie ressemble à une feuille de papier. Parfois, pour avoir moins mal, on voudrait en effacer les plis. Les souvenirs comme des origamis. Puis, on voudrait retrouver une surface vierge, prête à prendre une nouvelle forme. On a beau tenter de l’aplanir, il reste toujours les marques des pliures anciennes.
Heureusement.
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Je gravis une rue, tu marches dans celle d'à côté. La porte de la boulangerie est encore battante : tu viens d'en sortir. Je m'installe en terrasse, tu payes au comptoir. Nous vivons en parallèle. Parfois, je prends une rue que je n'emprunte jamais normalement dans l'espoir de te croiser. Maus ça n'arrive jamais.
Ces allers simples ressemblent à nos vies.
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Lola Nicolle
Jamais tu ne t’arrêtais de lire. Tu achetais les livres par cinq, dix, de poche et d’occasion, chez les revendeurs qui bordaient le boulevard. Lorsque nous croisions une librairie, c’était plus fort que toi ; tu entrais, embrassais du regard l’ensemble des rayonnages. Tu aurais aimé avoir tout lu.
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J'ignore le plafond, le plancher. J'ignore jusqu'à ton nom et plus encore le mien. Nos corps s'étirent dans un ciel mat et opaque. Mais, par vagues, des pluies de lumière se déversent autour du lit. C'est diluvien. Et nous, au milieu, on bouge à peine. On dirait que chacun de nos gestes est universel.
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Lorsque tu quittas la rue de C., lorsque nous nous séparâmes une première fois comme pour célébrer bien sombrement cette première année ensemble, lorsque l’air m’avait manqué, que les murs avaient semblé se rapprocher chaque jour davantage, ne laissant plus de place à notre bien jeune amour, tu n’eus plus qu’une obsession: retrouver un appartement dans le quartier.
Si je ne jurais que par lui, alors peut-être que t’y installer te rapprocherait de moi. Ou plus encore, que le quartier me remplacerait. À moins que, craignant l’inconnu, tu choisisses de rester dans cet univers confortable que nous avions dompté, te le réapproprier. Mais plus vraisemblablement, tu aimais simplement y habiter. Tu cherchas longtemps un lieu idéal, préférant le canapé d’un ami à un endroit que tu n'aimerais pas, qui ne serait pas ici. Et tu finis par trouver. p. 35
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Je ramasse les morceaux. Je fais des effort qui n'en sont pas vraiment. Les gestes reviennent. Comme une personne âgée qui déciderait de ranger son appartement ; l'unique projet de sa journée qu'il faudrait étirer, faire durer encore pour ne pas céder le reste du temps à l'ennui. Je prends très doucement chaque objet pour le remettre au bon endroit. Je fais la poussière. Voilà.
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Sans le savoir, tu gis là, innocent dans mon regard. Comme par le trou d'une serrure, j'observe la vie que nous n'aurons jamais. Les choix qui font bifurquer. Cette case de notre passé dans laquelle je t'avais rangé.
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Sans le savoir, tu gis là, innocent dans mon regard. Comme par le trou d'une serrure, j'observe la vie que nous n'aurons jamais. Les choix qui font bifurquer. Cette case de notre passé dans laquelle je t'avais rangé.
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Pour la première fois en France depuis longtemps, sans nouvelles d’un proche, on peut supposer sa mort. Et on attend. Dans la nuit hachée de sirènes, on attend avec cette sensation étrange de voir l’histoire devant nous se faire. De l’observer se déplier, dansante et vénéneuse. De vivre un événement qui fera date.
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J’ai pensé à Jeanne, Benjamin, Axelle. Pour ceux de notre génération (et de celles qui nous avaient précédés), le couple était devenu une église, un serment, une religion. Nous ne croyions plus au lien sacré du mariage mais nous cherchions l’amour comme une marchandise par laquelle nous réaliser, plus que tout posséder. Quelque chose dont nous pouvions à loisir disposer, quelque chose qui serait assez solide pour nous définir. Que la personne avec qui nous partagions notre vie soit à nous, et plus encore qu’elle parle à notre place. Et moi, je t’avais possédé jusqu’à t’acheter. Et toi, piégé, tu n’avais souhaité alors qu’une Chose, m’acheter en retour. Et alors que j0étais là, sur les épaules du dragon endormi de la ville, il m’apparut que la solution était là, juste sous nos yeux.
Il nous fallait réinventer la fête. » 139
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Tout était devenu lumineux, fluide. Les nuits semblaient claires et débordaient de sons merveilleusement électroniques. Nous allions au club. Nous écoutions de vieilles chansons, celles de Niagara, celles de Rita Mitsouko lorsque tu entendais Marcia Baila tu te précipitais vers moi: C’est une chanson tellement triste, personne n’écoute jamais les paroles, mais ça parle d’une fille qui a un cancer. Tu le savais?
Et tu me prenais la main pour que nous dansions ensemble, comme pour conjurer le sort et éloigner le malheur de la maladie qui rôdait trop souvent autour de ta maison. La scène se répétait à chaque soirée. À mesure que le taux d’alcoolémie augmentait, la playlist se révélait de plus en plus nostalgique. Marcia Baila arrivait toujours au moment de la rupture, où, titubant, tu pouvais abandonner ces minuscules émotions dans le puit d’une nuit qui paraissait ne pas trouver sa fin.
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[...] on s'était demandé qui avait bien pu nous mettre cette idée en tête - que le travail avait un lien quelconque avec le bonheur? Qu'il s'obtiendrait contre une rémunération?
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Lola Nicolle
sans même que je m'en rende compte, ma curiosité ( pour l'univers d'Antoine) s'étiola.
Comme si les engrenages que notre amour avait un temps fait taire s'étaient lentement remis à grincer, se réactivant pour nous faire progressivement regagner les lieux que la société nous avait, depuis la naissance, assignés
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> C'est lorsque les projets n'ont de sens que pour ceux qui les conçoivent qu'on peut voir une complicité se nouer, un monde intime s'ériger.
> Parfois, le bonheur revient à ça : n'être plus tout à fait soi.
> Disait qu'il fallait commencer par se respecter si l'on voulait être heureux. Et que le début du respect se trouvait dans une assiette.
> La vie ressemble à une feuille de papier. Parfois, pour avoir moins mal, on voudrait en effacer les plis. Les souvenirs comme des origamis. Puis, on voudrait retrouver une surface vierge, prête à prendre une nouvelle forme. On a beau tenter de l'aplanir, il reste toujours les marques des pliures anciennes.
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