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Citations de Lola Nicolle (54)


Mais c'est toujours trop tard. Les regrets ressemblent au sable qu'on rapport avec soi, après la plage du mois d'août.
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« La nuit tombait et dans nos corps, tu excellais. Tu anéantissais mes préjugés. Tu me cueillais là où jamais personne n’avait été, me dominais. » (p. 40)
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« Longtemps, nous sommes restés au milieu de l’appartement, dans le creux de nos bras et dans ceux de la nuit. » (p. 28)
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Lola Nicolle
Et aussi, pour toujours, il y aurait le premier baiser, les bateaux chavirés, l’ivresse des beaux jours… même si chacun s’était éloigné.
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Lola Nicolle
Je faisais des clichés de ton corps fragmenté. En gros plan, ta bouche. Tes merveilleuses lèvres. Les tâches de rousseurs constellant tes épaules. Tes pieds, lorsque tu étais allongé… Ton corps meuble-Ikea.
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Lola Nicolle
À cette époque, on encourageait les plus jeunes à intégrer des écoles de commerce, à se laisser des portes ouvertes : généraliste en rien, spécialiste en vide.
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Lola Nicolle
Impossible pour les jeunes Parisiens de choisir un quartier. Ce sont les quartiers qui les trouvent, en fonction de la somme de toute façon exorbitante qu’ils sont prêts chaque mois à débourser… Bientôt les grandes villes européennes ressembleraient à des halls d’aéroport. Le chant des valises à roulettes résonnant chaque matin, chaque soir, dans les rues bien endormies de la capitale.
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De nos corps, nous avions établi une cartographie. Après l’aventure, tu construisais distraitement des constellations en reliant mes grains de beauté. Alors, on s’allongeait sous le ciel. On contemplait notre bonne étoile. Elle veillait et ainsi protégé tu murmurais: Tu me fais penser à un peu de chance. 
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INCIPIT
Et il y a la fin de cette phrase. Ce complément manquant. Surplombée par ton corps-montagne, je te parlais. Que pouvais-je bien dire ? Quelque chose que je voulais compliqué. J’essayais de t’impressionner mais tu ne m’écoutais pas, je le voyais bien. J’ai parlé vite pour combler ma gêne, et de ta bouche, tu as mordu ma parole, coupé les mots en deux. Tu m’as embrassée.
L’histoire débute sur une phrase jamais terminée.

13 novembre. Balafre dans le calendrier.
C’est un anniversaire. Nous sommes dans un bar du dix-huitième arrondissement. Quelque chose se passe. Dans la nuit, une onde traverse Paris. Ni toi ni moi n’avons de batterie. Les autres doivent être inquiets. On hésite entre rentrer, rester là ; on ne comprend pas grand-chose. Et puis, on se décide. L’appartement n’est qu’à vingt minutes à pied. Il ne peut vraisemblablement rien nous arriver. Dans la rue, tu commences à pleurer. On marche vite. On grimpe au cinquième étage en courant, on met la clef dans la serrure, on se précipite à l’intérieur, on trouve nos chargeurs, nos téléphones, des prises, on allume l’ordinateur, on allume la radio, on allume toutes les lampes. Des dizaines de messages nous parviennent enfin. Cela fait quelques heures que nous sommes potentiellement portés disparus. Pour la première fois en France depuis longtemps, sans nouvelles d’un proche, on peut supposer sa mort. Et on attend. Dans la nuit hachée de sirènes, on attend avec cette sensation étrange de voir l’histoire devant nous se faire. De l’observer se déplier, dansante et vénéneuse. De vivre un événement qui fera date. Les balles traverseraient les décennies, nous constituant en « génération ». Et pour longtemps alors, l’anniversaire d’Axelle prendrait des allures de commémoration.
Bien vite, la douleur nationale s’était diluée dans une forme d’habitude.
Les premiers mois, les rues bruissaient de virtuels dangers, de craintes absurdes. Certains éléments de décor nous semblaient tout à coup douteux alors qu’ils avaient toujours été là. L’événement rampait dans les rues. Puis, très lentement, sans même que nous nous en rendions compte, tout était rentré dans l’ordre. Les militaires qui surveillaient l’entrée des centres commerciaux, des écoles, des églises, avaient trouvé parmi nous une place naturelle ; leur présence transformant discrètement le visage de la ville ; elle abandonna un peu de son innocence pour plus d’assurance, de confort – prit le masque d’une vieille dame et de son inquiétude. Et si chaque génération conserve un goût étrange dans la bouche – celui d’avoir, un jour, manqué quelque chose – il nous semblait, pour notre part, que notre singularité reposerait entière entre ces quelques dates sanglantes, comme des bras flous qui, désormais, nous maintiendraient debout.
Ainsi, le quotidien avait repris et nous avions continué à cultiver nos toutes petites jeunesses, foulant de long en large Paris – décor que nous avions choisi.
Mais deux ans jour pour jour après le désastre des attentats, une autre bombe explosa, sans cri ni fumée, sans que tu puisses la déjouer.
Je t’avais attendu longtemps, et comme deux ans plus tôt, ton téléphone n’avait plus de batterie. Nous devions nous retrouver mais je n’avais pas de nouvelles. Je tentais de m’occuper, de me distraire, d’oublier ce que, quelques minutes plus tard, j’allais commettre de façon irrémédiable. Comme un mafieux, je préparais mon exécution, essayant de réfléchir de façon ferme et rationnelle.
Une fois jetée, la bombe nous projeta à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Des blocs de sel jonchèrent le parquet. Le lit, transformé en barque. Et nous, dérivant sur l’injustice. Sur la rage de voir un point final se poser au bout de notre phrase. Sur l’avenir, gouffre sombre, dans lequel il fallait manœuvrer seuls à présent.
Pour toujours, je te quittai.
Tu as refermé la porte de l’appartement le 14 novembre très tôt dans la nuit.
Et longtemps, j’ai entendu tes pas résonner dans les escaliers.
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La nostalgie d'un endroit dont on ne vient pas est chose particulière.
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Car si l'avenir lointain ne semblait rien vouloir promettre, le refuge du passé nous accueillait les bras ouverts, nous rappelant à lui comme pour nous consoler d'une angoisse qui pesait discrètement sur notre conscience. Et si tout s'effondrait ? (p46)
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Toujours, on se dit qu'ils auraient pu durer, ces instants-là, appartenir à la majorité. Qu'ils n'éclatent plus au hasard, qu'ils soient domestiqués, prêts à être convoqués lorsque je m'ombrais et que tu trébuchais. (p130)
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Mais j'avais la pensée verte. le temps n'a de cesse de polir les idéaux, de les dissoudre placidement dans son cours, de couper discrètement l'herbe sous le pied de la jeunesse. Et la réalité de reprendre sa marche. (p110)
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Accoudé à la fenêtre, tu observais avec envie les voisins qui dînaient sur leur terrasse ou leur jardin bien entretenu. Une maison à Paris. Tu aimais observer les autres : comment vivaient-ils, comment s’en sortaient-ils, eux, avec l’existence ? Tu rêvassais en imaginant ce que serait ta vie, si c’était nous, ce couple, allongé sur ces bains de soleil, en contrebas. Tu projetais des idées conçues de cette matière dont sont faits les rêves – des idées qui m’apparaissaient pourtant comme le seul avenir possible. Tout ceci serait un jour à nous.
Evidemment.
Comment pourrait-il en être autrement ?
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"Nos anciens projets quant à eux reposaient quelque part sur le quai de la seine, maintenant recouvert des feuilles pourrissantes de l'automne ou sous le siège d'un train en direction de V"
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Mais, comme pour l’amour, nous avions rêvé d’un travail qui nous définirait, nous rendrait heureux. Profondément heureux. Dans lequel nous aurions pu pleinement nous réaliser. Mais cela, évidemment, n’était pas advenu. Nous étions en quête d’un absolu. Dans la recherche d’un sens que l’entreprise ne semblait guère pouvoir nous offrir. Nous l’avions remarqué : cette poursuite s’annonçait tout à fait illusoire. Et se faisant, on s’était demandé qui avait bien pu nous mettre cette idée en tête - que le travail avait un lien quelconque avec le bonheur. Qu’il s’obtiendrait contre une rémunération ?
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Nous ne croyions plus au lien sacré du mariage, mais nous cherchions l’amour comme une marchandise par laquelle nous réaliser, plus que tout posséder. Quelque chose dont nous pouvions à loisir disposer, quelque chose qui serait assez solide pour nous définir. Que la personne avec qui nous partagions notre vie soit à nous, et plus encore qu’elle parle à notre place. Et moi, je t’avais possédé jusqu’à t’acheter. Et toi, piégé, tu n’avais souhaité alors qu’un chose, m’acheter en retour.
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A cette époque, on encourageait les plus jeunes à intégrer des écoles de commerce, à se laisser des portes ouvertes : généraliste en rien, spécialiste en vide.
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Tomber-amoureux, verbe du premier groupe :
Avoir la sensation que la conversation avec une autre personne est illimitée, et souhaiter que la discussion, sans cesse, se poursuive. Apprécier les silences, les chérir.
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Jamais tu ne t’arrêtais de lire. Tu achetais les livres par cinq, dix, de poche et d’occasion, chez les revendeurs qui bordaient le boulevard. Lorsque nous croisions une librairie, c’était plus fort que toi ; tu entrais, embrassais du regard l’ensemble des rayonnages. Tu aurais aimé avoir tout lu. Tu imaginais tout ce que tu avais à rattraper, les textes merveilleux manqués. Ceux dont tu ignorais l’auteur, le titre, l’existence.
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