Pas de quartiers!
Je commence vraiment à prendre goût à la littérature hispanique d'Amérique Centrale et du Sud. Après l'Argentine, le Pérou, le Mexique, direction Cuba pour un tango endiablé, mais sûrement rouge sang!
La vie et la mort à Santa Clara, quartier d'une ville de province à Cuba, beaucoup plus qu'un quartier, un microcosme de la société cubaine loin de La Havane.
Léo Martin y est flic, pas réellement un foudre de guerre, il a ses faiblesses, les femmes et surtout Mayiata, au parcours chaotique qui débarque dans sa vie dix ans après! Et aussi Luisa, l'amie du moment, pas non plus un long fleuve tranquille, leur relation.
En plus pour lui la vie est dure, regardez ses dimanches c'est l'enfer...et le reste de la semaine pas mieux! Et le boulot, vous pensez peut-être que c'est glorifiant de travailler sur un trafic de lunettes de contrefaçons! Heureusement un jeune homme relativement bien sous tous rapports se fait assassiner! Pour quelques paires de lunettes?
Alors quand une des figures les plus connues du quartier, dernier rejeton dégénéré de parents déjà fortement atteints et répondant au doux nom de Pedro Pechemulo Fils, descendant de Pedro Pechemulo Père, est découvert assassiné le visage couvert de coups de griffes sûrement féminines, des mesures de salut public s'imposent! Mais lesquelles?
De nombreux personnages et de nombreux morts, alors parlons des vivants, enfin ceux qui le restent un petit moment!
Commençons par le pivot de cette histoire, Léo Martin, flic de son état, sauf quand il est en état d'ivresse ou dans un état amoureux où il perd tout discernement!
Il faut reconnaître que la dame de ses pensées ferait damner un saint, alors un Cubain, broutille!
Des femmes , à part sa mère, Fela, les autres sont jeunes, belles, faisant tout pour que cela se remarque et pas très regardante sur leurs vertus passées ou a venir! Pauvre Léo, le choix est dur! Un mot sur Tania, pauvre gosse, amie d'enfance de Léo, pour qui le malheur a le visage de sa mère et de certains de ses nombreux jules, une institutrice surnommée Woody Woodpicker complète le tableau d'une éducation on ne peut plus marginale. Un homo et ses consœurs, nombreuses paraît-il, bref la faune d'un quartier vivant et bigarré! Puchy, l'ami d'enfance taiseux mais encore en vie! Un "Club des cocus", et quelques collègues policiers un peu laxistes ou ripoux peut-être ? Mais comment ne pas l'être! À l'impossible nul n'est tenu!
C'est animé, luxuriant, coloré, exubérant et excessif parfois, bref c'est vivant, malgré la situation et parfaitement illustré par la photo de couverture!
Par contre il y a un côté déroutant qui s'explique par la situation politique et économique de l'île ! Le "Parti" est présent pour ne pas dire omniprésent, il existe des "Comités de défense révolutionnaires", mais comme beaucoup de choses manquent, tout est prétexte à divers trafics ou autres contrebandes! Lesquelles vont des lunettes de soleil à la viande, et pourquoi pas d'autres marchandises prohibées!
Il faut aussi vivre avec les très nombreuses coupures d'électricité, les pénuries en tout genre, mais les fêtes sont nombreuses et sous des prétextes qui semblent futiles! On boit sec pour faire passer les petits désagréments de la vie, mais officiellement, il n'y a pas de drogue à Cuba! On copule aussi, mais pas toujours joyeusement!
Un polar plutôt classique, mais ensoleillé et par certains côtés jubilatoire malgré la misère qui règne.
Pour clore ce livre, avant la playlist musicale une excellente postface de l'auteur à lire et relire!
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