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Citations de Louis Atangana (78)


Oui, elle était amoureuse. Heureuse. Elle se laissa emporter par cet unique sentiment. Même si parfois, la vie reprend ce qu'elle donne. Mais ça, elle le savait depuis longtemps et avait compris que tout le monde embellissait les choses et racontait des fables. Pour faire bonne figure. Fuir la réalité souvent plate et monstrueuse. Peu importait. La vie était pour elle, un tambour qui battait. Espoir, désespoir, désespoir, espoir. Alors elle avait plus qu'une chose à faire ! Vivre chaque instant avec l'intensité de toute une existence ! Jusqu'au silence éternel.
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Eleanora avait les jambes en coton, marchait sur un nuage. Elle l'avait retrouvé ; il l'avait reconnue. Son père. (...) Les paroles avaient du mal à sortir. Les mots semblaient bloqués. Les liens du sang ne font pas une histoire commune. C'était ce que paraissait dire leur silence. Cette longue absence était si dure à combler. Raconter. En plus, il y avait entre eux cette émotion qui flingue les mots.
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Mais j'étais rouillé du cerveau. Même si je lisais des romans. C'est vrai. Mais les livres que j'avais empruntés, c'était autre chose. Avec des mots savants. On savait même pas les prononcer. J'arrivais séché au bout des phrases. Plus longues que le marathon de Paris, New York ou Tokyo. Je manquais de souffle. Carbonisé, j'étais.
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- (être juif) C'est pareil que d'être noir alors ?
- Il y a peut-être des points communs.
La conscience d'être minoritaire. En tout cas en France. Les écarts entre la réalité et les images construites à travers les siècles.
Mais pour le reste, je ne crois pas. L'histoire n'est pas la même. Les cultures non plus. Les sensibilités et les manières d'habiter le monde diffèrent aussi.
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Je dérivais. J'étais juif. J'étais congolais. Ca me disait rien.
Je savais pas ce que ça signifiait vraiment. Ni l'un, ni l'autre.

Papa me parlait parfois du Congo. De son enfance. Pour me dire que lui, il avait rien, là-bas. Qu'il étudiait le soir, sous un lampadaire. Avec acharnement.
Pas comme moi. Qui avais tout. Qui fichais rien. Et d'y penser lui donnait des envies de baffes. La colère lui jaillissait de tout le corps. Parce que son fils était un vaurien. Un endormi des études.
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Papa trouvait pas sa place en France. Qu'il disait.
Les petits boulots en dépannage. La débrouille, ça le tuait.
Il partait donc. Tellement loin qu'il savait pas encore où. Quelque part.
Au pays de la deuxième chance. Des espoirs permis. La Terre promise.
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L'été s'était installé. Le soleil flambait tout comme un gars qui vient de gagner au poker, jetant son or aux quatre vents. La belle saison ! La sale saison ! Walter se fit pincer pour vol à l'étalage. Les flics le traînèrent jusqu'au commissariat. Son compte fut réglé à toute vitesse. Juges des enfants. Maison de redressement. Sans hésitation. La négraille, la racaille devait bien se tenir. Fallait agir fermement. Il en allait de l'ordre et de la fierté de cet immense et cher pays.
(Chapitre 6)
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Dans la journée, oubliant de se rendre à l'école, il s'installait sur un banc, dans un parc. Le printemps et les trilles des oiseaux s'en étaient revenus de leur exil, le soleil faisait des folies, la ville grondait, trépidait, les voitures ronronnaient, lançaient des coups de Klaxon. Jimmy restait des heures penché sur sa guitare, répétait à l'infini des enchaînements d'accords, des mélodies qu'il avait saisies au vol, sur un disque ou dans des émissions de radio. Son truc, c'était le blues, et il rêvait d'inventer une nouvelle manière de le jouer, de lui donner des sonorités flamboyantes, à la mesure des images qui se promenaient dans sa tête.
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Louis Atangana
Ses baisers sentaient le gin.
Les souvenirs de la journée voltigèrent dans la tête de Jimmy. Puis , la nuit lui ferma les yeux et les premiers tressaillements d'un rêve se glissèrent sous ses paupières.
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Louis Atangana
Peu à peu , le silence s'installa en lui et l'emporta dans un monde de douceur et d'apaisement ...
Une vieille femme apparut. Son sourire était magique . Elle lui prit la main , l'amena très loin , de l'autre côté du ciel et des étoiles . Viens avec moi , mon petit . Oublie ta peur . Elle ne peut rien contre ma tendresse et ma force . Avance avec moi , la vie est si belle , regarde , ouvre grand les yeux . Ecoute . Sens ce monde . Il t'appartient et tu es à lui . Faudra toujours en prendre soin .
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Pendant qu'il s'habillait, Johnny sentit germer en lui une plante sauvage et venimeuse. Elle s'nommait "Silence, Timidité, Crainte et Méfiance". Le monde des grands n'était que violence. Son instinct lui hurlait de fuir cette méchante réalité.
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« Fell’s Point! C’était des femmes vêtues de robes gueulardes, des rires colorés, des cris de joie, des hommes aux costumes flamboyants, aux chapeaux portés avec l’insolence et la fierté des mauvais garçons, c’était aussi des traîne-savates, des loqueteux aux épaules brisées, des alcooliques en fin de course, des camés cotonneux, des illuminés aux yeux de fées. Tous semblaient emportés par les mêmes rythmes, des mélodies drainant avec elles des histoires immenses puisées au plus profond de l’humanité, naviguant entre espoir et désespoir, euplorie et bourbon, des images floues des temps anciens de l’esclavage et de l’Afrique. Cette ambiance! »
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La vie, cette lessiveuse, ne le lui rendit jamais !
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"Pour dire ses déchirures, Damien nous raconte son histoire, avec la rage de ses mots et son envie de vivre, loin des regards qui assassinent."
Gabriel S.
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- C'est vrai qu'Anna et moi, on est juifs ?
Ma question a semblé le surprendre. (...)
- Oui, c'est vrai. Pourquoi cette question ? Ca te dérange ?
- Non, c'est juste que j'aurais aimé savoir ce que ça représente être juif.
- Ca veut dire beaucoup et pas grand-chose. C'est selon.
Il y a des milliers de manières d'être juif.

J'en vois deux principales.
La première est intime. Intérieure.
La deuxième est plus trouble. Liée à l'histoire. A l'image du Juif construite au cours des siècles. Dans les écrits. Dans les actes. Souvent tragiques d'ailleurs.

Remarque, je ne dis pas que les deux sphères ne se rejoignent pas.
L'histoire est une machine puissante. Qui transforme les hommes.
Même dans ce qu'ils ont de plus intime.
Et puis, on existe dans le regard des autres. Mais aussi dans la manière dont on se perçoit soi-même.

C'est pour ça qu'il y a des milliers, voire des millions, de manières de se sentir juif. C'est une question de conscience.
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- Ma fille, ma fille, s'est lamentée grand-mère.
On t'avait prévenue. Il fallait épouser un Juif, comme nous.
Tu aurais dû nous écouter. Te marier avec un goy ! Un Noir d'Afrique ! Il y avait trop de différences.

(note : Anna est la soeur du narrateur Damien, leur père Gaston est parti)
Le visage d'Anna s'est tendu. Elle a tenté de parler.
Maman a posé sa main sur son bras. Pour l'arrêter. Elle s'est tue.

- On a déjà parlé de ça, dans le passé. Gaston est l'homme que j'ai choisi ...
- Maintenant tu es seule ! Avec deux enfants noirs et juifs. Qui va vous protéger, là-bas, dans votre cité ?
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