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Citations de Louis Fréchette (88)


Il est bon d'avoir du toupet, sans doute, mais il est quelquefois dangereux d'en trop avoir.
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Bravant dans ses rigueurs notre zone neigeuse,
Tourterelle échappée à l’Orient vermeil,
Qui donc a dirigé ton aile voyageuse
Vers nos pays du Nord oubliés du soleil?

Toi dont Venise, au chant de sa lagune heureuse,
Berça le premier rêve et le premier sommeil!
Quel caprice a conduit ta course aventureuse
Vers nos bords où l’été n’a qu’un tardif réveil?

Oh ! je le sais, enfant ! A la plus pure flamme
Ton père, doux poète, alluma ta belle âme;
Et, fier de nous montrer un cœur comme le tien,

Après avoir – conteur à la voix sympathique! -
Chanté notre pays sur sa lyre exotique,
Il t’envoya vers nous pour faire aimer le sien!
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Une plume d’acier ! mais songez-y donc, il n’y a rien de plus dangereux. Au moment où vous y pensez le moins, elle s’accroche dans votre buvard, vous éclate dans les doigts, vous saute aux yeux, et vous voilà borgne. Si vous êtes ambitieux, votre carrière est brisée ; vous ne pouvez plus être proclamé roi que dans le pays des aveugles – un pays dont on parle souvent, mais qui n’est pas encore découvert. Aucun danger de ce genre avec une plume d’oie !
Mais ce n’est pas tout. Vous avez votre plume à la main, quelqu’un vous pousse le coude ; et vous blessez grièvement pour le moins votre meilleur ami, votre femme ou votre enfant peut-être, là où la plume d’oie n’aurait pas fait une égratignure.
Vous avez votre plume dans votre poche, vous faites une chute, et vous voilà transpercé de part en part ; on n’a plus qu’à vous porter en terre. Quelle est la plume d’oie qui en ferait autant ?
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La lutte entre les classiques et les romantiques n’a pas été plus intransigeante que la lutte entre les partisans de la plume d’acier et ceux de la plume d’oie.
C’était, comme pour tout le reste et toujours, la bataille entre le progrès et la routine. L’ancien régime – et ma grand’mère maternelle en particulier – tenait naturellement à la plume d’oie. Elle était souple, elle était légère, élégante, elle se pliait à toutes les formes, on en faisait ce qu’on voulait. Du reste, elle avait pour elle, comme le martinet, la consécration des âges et de l’expérience, que pouvait-on désirer de plus ? La plume d’acier était une dangereuse innovation qui pouvait nous conduire on ne savait où, quelque chose de contraire à tous les principes reconnus, presque une invention de Satan, comme la vapeur et l’imprimerie.
Les écrivains de nos jours, qui se servent imprudemment de plumes d’acier, même pour écrire les articles les plus orthodoxes, ne peuvent pas se faire une idée de tout ce qu’une pareille hardiesse aurait eu de révolutionnaire à cette époque.
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Car être instruit, dans ce temps-là, c’était être en état, suivant l’expression courante, de porter un livre à l’église. Du moment qu’une personne était censée lire les prières de la messe, c’était une personne instruite, et elle jouissait d’une considération toute particulière dans son entourage. Oh ! l’on n’était pas difficile !
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Le bourgeois – c’est-à-dire le marchand de bois, ou plutôt l’agent desquelles se faisait l’exploitation de nos forêts – était une espèce de seigneur ou de lord anglais qui habitait une villa magnifique et vivait dans un luxe étourdissant. Chaque canton avait son bourgeois.
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Louis Fréchette
J’ai tenté en vain d’autres carrières : j’ai été terrassier, imprimeur, journaliste, secrétaire d’administration, sculpteur, avocat, homme politique et fonctionnaire public ; il m’a fallu de guerre lasse retourner au rêve de mon enfance. Chassez le naturel, il revient au galop.
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Ce costume, ou plutôt cette absence de costume, leur donnait d’ailleurs une supériorité réelle sous plusieurs rapports, et je les trouvais bien heureux.
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Louis Fréchette
Le nouveau maître avait deux qualités spéciales : la première, à nos yeux d’écoliers, c’était de ne pas savoir un mot d’anglais, ce qui simplifiait considérablement nos efforts intellectuels ; la seconde, aux yeux du public, c’était de pouvoir enseigner à ses élèves le véritable asseng de la Frrannce !
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Louis Fréchette
Je me rends compte de ce qu’il pouvait y avoir de faux ou d’outré dans ce genre d’éloquence ; mais il n’en est pas moins clair pour moi qu’un homme qui peut, non seulement remuer les masses comme Chiniquy les remuait, mais encore produire un pareil effet sur l’esprit, et laisser une trace aussi persistante dans les souvenirs d’un enfant de huit ans, ne peut être qu’un grand orateur.
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Élever un enfant, c’était le rosser à outrance ; le corriger, c’était lui rompre les os. N’ayant pas d’autres notions philanthropiques, la victime trouvait cela tout naturel, et elle subissait son sort en se disant qu’un temps viendrait où elle prendrait sa revanche sur les petits, en leur flanquant des tripotées à son tour. Que voulez-vous, c’était la mode, et la méthode recommandée : « Pères et mères, corrigez vos enfants, prenez la verge, battez-les, domptez-les : chaque coup que vous leur donnez ajoute un fleuron à votre couronne future ; cassez-leur un membre s’il le faut ; il vaut mieux que votre enfant aille au ciel avec un bras ou une jambe de moins, que dans l’enfer avec tous ses membres » […] Aussi fallait-il voir le zèle qu’on y mettait. On ne passait guère devant un recoin de notre village sans entendre hurler quelque moutard dont les parents étaient en train d’ajouter des fleurons à leur couronne dans le ciel. J’ai entendu une femme qui disait : – Que le bon Dieu soit béni ! jamais je ne me sauverai, j’ai trop d’enfants ; je n’en ai pas claqué la moitié que j’ai déjà les mains hors de service. – Pourquoi ne prenez-vous pas une verge ? lui demanda-t-on. – C’est pire, répondit-elle ; l’autre jour, j’ai failli me démettre une épaule en frappant avec une hart sur le plus grand. Une autre disait : – Tenez, moi, gifler comme ça à droite et à gauche du matin au soir, je n’aime pas beaucoup ça ; mais il faut bien faire son salut, n’est-ce pas ? C’en était rendu au point que les gens se confessaient de ne pas avoir eu l’occasion d’assommer quelqu’un de leurs enfants. Sans aspirer à une très haute sainteté sous ce rapport, mon père nous flambait quelquefois d’importance, mon frère et moi, pour l’acquit de sa conscience ; mais ma pauvre mère, elle, se faisait une vilaine réputation. Elle fréquentait trop Mme Horatio Patton, qui lui donnait de mauvais conseils – une protestante fanatique qui prétendait qu’on ne doit battre un enfant qu’après avoir épuisé tous les autres moyens de réprimande. – Voyez ça, disait-on, la malheureuse est en train d’élever deux garnements qui mourront sur l’échafaud, c’est sûr. Il est vrai qu’ils n’ont pas l’air méchant plus que les autres ; mais elle ne mettra pas grand temps à les gâter si cela continue. Que voulez-vous que deviennent deux gamins comme ça, quand le père est tout seul pour les corriger ? Et encore c’est bien rare qu’il leur touche. Pauvres petits, ils sont bien à plaindre.
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Une parenthèse avant de continuer. Que sont donc les marionnettes?
Pas d ’idées? Eh bien, ce sont des espèces de lumières étranges qui se montrent dans le Nord quand le temps froid approche. Ca pétille comme au moment où l’on passe la main, dans l’obscurité, sur le dos d ’un chat.
Ca s’allonge, ça se racotille et ça s’étire dans le ciel, comme si quelqu’un brassait les étoiles en guise d ’œufs pour se faire une omelette.
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Nous Canadiens surtout, nous devons tant de reconnaissance à ce drapeau de Froshdorf, que nos pères ont si souvent teint de leur sang, dans les plis duquel ils ont écrit tant de belles légendes, pour lequel ils sont morts, et qui nous a lâchement abandonné pour aller couvrir de ses fleurs-de-lys d'or le lit de la Pompadour et les immondes mystères du Parc-au-cerf !
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Voyons, soyez franc pour une fois. Ces autorités sont-elles suffisantes pour vous convaincre qu'on peut être autre chose que royaliste tout en restant catholique ? Ces citations en disent-elles assez pour vous prouver que vous ne faites qu'exhiber votre ignorance lorsque vous représentez la religion comme nécessairement liée au monarchisme, et que vous me calomniez effrontément lorsque vous m'accusez d'impiété sous prétexte que je suis démocrate?
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Le futur auteur des paroles de l'hymne national canadien pratiquait alors le droit à Kamouraska. Ardent partisan du pouvoir clérical, il avait été le principal rédacteur du Programme catholique, document dans lequel les ultramontains québécois qui avaient opté pour la lutte électorale formulaient leurs principes en prévision des élections de juin 1871 et qu'ils avaient fait paraître dans leurs journaux dès le 20 avril de cette année. Cette polémique des Lettres à Basile (novembre 1871—janvier 1872) survenait donc dans un Québec secoué par une effervescence électorale doublée d'un affrontement idéologique.
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Loin de vivre alors sous l'emprise exclusive de l'ultramontanisme, les Canadiens français éprouvèrent durant le dernier tiers du XIXe siècle l'implacable progrès du libéralisme, du républicanisme et du laïcisme. À cette promotion de l'idéologie moderne, l'oeuvre journalistique de Louis Fréchette apporta une contribution aussi originale qu'efficace.
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A ce qui composait originairement les Feuilles Volantes, éditées par MM. Granger Frères, en 1891, nous avons ajouté un certain nombre de pièces déjà publiées dans les recueils précédents de l'auteur, et choisies parmi celles qui nous ont paru les plus dignes d'être conservées, — en ayant soin d'indiquer, pour répondre à la curiosité des bibliophiles, la date de leur apparition, soit en volume, soit dans les journaux et revues.
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Après la Légende d'un Peuple, qui est l'oeuvre la plus importante du poète dont nous avons entrepris de publier les principales productions poétiques, venaient tout naturellement les Feuilles Volantes et les Oiseaux de Neiges, dont une partie est comprise dans les recueils que l'Académie française a couronnés en 1880.
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Les épaves sont ce qui reste après un naufrage, les débris abandonnés que la vague rejette sur les grèves, que les intempéries effritent, que le temps disperse et emporte à vau-l'eau. Les Épaves poétiques, c'est là un titre qui convient à ce livre, et qui répond parfaitement à la pensée de son auteur. Je n'ai pas la prétention de croire que ces bribes échapperont au naufrage qui attend les pauvres feuillets que j'ai jetés un peu toute ma vie au vent des événements et des circonstances. Si quelques-uns résistent plus longtemps que les autres au tourbillon qui les entraîne dans le gouffre inévitable de l'oubli, je n'aurai rien à désirer de plus.
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A MME ALBANI
À l'occasion, de son concert de charité à Québec,
le 12 mai 1890.

N'est-ce pas, Albani, — lorsque tu provoquais
Ces applaudissements qui font tressaillir l'âme, —
Que tu t'es dit : — Ce bruit, ces bravos, ces bouquets,
C'est la Patrie heureuse et fière qui m'acclame ?

Et n'est-ce pas qu'aussi jamais tu ne rêvas,
Sur ta route — chemin de rose et d'améthyste —
Accueil enthousiaste et concert de vivats
Mieux faits pour enivrer et la femme et l'artiste ?

Oh! oui, c'est la Patrie ; et même plus encore !
Car, sur ton front nimbé que la gloire environne,
Tu vois Québec, la ville au merveilleux décor,
Venir poser ce soir sa. plus fraîche couronne.

Et — tu le sais — ailleurs, si d'un éclat plus beau
La richesse a doré do plus vastes coupoles,
Québec, du sol sacré vénérable lambeau,
Est encor la plus chère entre nos métropoles.

Des plaines d'Abraham aux clochers de Saint-Roch,
On la verra toujours, par nulle autre éclipsée,
Superbement drapée en son manteau de roc,
Du pays des aïeux sentinelle avancée !

Sa gloire est une chaîne aux immortels anneaux ;
C'est la ville des preux et des grands coups d'épée ;
Et quand le vent, la nuit, siffle dans ses créneaux,
On sent passer dans l'air des souffles d'épopée.

Oui, Québec, Albani, c'est la cité des preux ;
Et du passant ému les pas deviennent graves,
S'il songe que chacun de ces pavés poudreux
A mêlé sa poussière à la cendre des braves.

Québec, c'est le foyer, l'âtre jamais éteint
Où du patriotisme ardent couve la flamme ;
Et son rocher géant qu'on voit clans le lointain,
C'est le mât du navire où flotte l'oriflamme.

Ailleurs, c'est l'avenir ; Québec, c'est le passé ;
Sur ses frontons témoins de luttes légendaires,
A cent noms de héros se mêle entrelacé
Celui de nos Dantons et de nos Lacordaires.

Et puis, reflet serein des choses d'autrefois,
La Poésie et l'Art planent dans son enceinte :
Pour nous tous, c'est Athène et La Mecque à la fois,
La ville académique avec la ville sainte.

Son forum, à la fois pacifique et guerrier,
À la tente d'Achille et le salon d'Horace ;
Mais, que brille en sa main la palme ou le laurier,
Dans sa poitrine bat le coeur de notre race.

Enfin, c'est le berceau béni des anciens jours,
Le patrimoine auquel le sang même nous lie . . ..
Quand on l'aime une fois on l'adore toujours ;
Et quand on l'a connu jamais on ne l'oublie.

Or, c'est Québec entier, ô notre illustre enfant,
Qui vient, ce soir — bonheur, hélas ! bien éphémère
Ivre d'enthousiasme et le coeur triomphant,
T'offrir en sa fierté son doux baiser de mère.

Orgueilleuse de ses souvenirs immortels,
Elle salue en toi sa gloire rajeunie ;
Et ses muses en choeur désertent leurs autels,
Pour rendre un solennel hommage à ton génie.

Tu passes parmi nous comme une vision ;
Mais ton pays auquel ta mémoire s'attache,
Ce soir, te remercie avec effusion
D'avoir porté si loin son nom, pur et sans tache.

Car, si courbé qu'il soit devant le dieu Dollar,
Le monde, qu'un besoin d'idéal vierge affame,
En acclamant chez toi la prêtresse de l'Art,
S'incline aussi devant la vertu de la femme.

Aussi, chère Albani, dans nos moments troublés
Par les brandons en feu de l'âpre politique,
Dès que ta voix répond aux rappels redoublés,
Tout s'oublie, excepté l'instinct patriotique.

Quand l'orage a brouillé l'eau de son clair bassin,
La source jusqu'au fond s'obscurcit et se voile ;
Mais qu'une étoile d'or se penche sur son sein,
La surface s'éclaire et réfléchit l'étoile !
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