Robert-le-Pieux succéda à son père Hugues Capet, qui l'avait, comme je l'ai déjà dit, associé à la couronne, cinq ans auparavant, c'est-à-dire en 988.
Il avait d'abord épousé une princesse italienne nommée Suzanne, qu'il répudia un an après être monté sur le trône, pour épouser sa cousine Berthe veuve d'Eudes, comte de Provence.
Toujours les mêmes !
Le pape Grégoire V, qui était moins indulgent que nos cléricaux, ne vit pas la chose du même oeil. Il ordonna au roi de répudier la nouvelle reine, et le condamna à une pénitence de sept ans.
Robert ne voulut point se soumettre, et il fut excommunié avec toute sa cour.
C'est probablement pour cela qu'on le désigne sous lé nom de Robert-le-Pieux :—à moins que ce ne soit parce qu'il avait une belle voix, et qu'il aimait à chanter au lutrin avec les moines.
Quoiqu'il en soit l'excommunication ne s'arrêta pas au roi, à la reine et à la cour ; elle frappa même les évêques de France qui avaient autorisé le mariage.
Nous Canadiens surtout, nous devons tant de reconnaissance à ce drapeau de Froshdorf, que nos pères ont si souvent teint de leur sang, dans les plis duquel ils ont écrit tant de belles légendes, pour lequel ils sont morts, et qui nous a lâchement abandonné pour aller couvrir de ses fleurs-de-lys d'or le lit de la Pompadour et les immondes mystères du Parc-au-cerf !
Louis-Honoré Fréchette – Novembre