Citations de Louis Gauthier (24)
Tu as remarqué : masculin ou féminin. Un mot hermaphrodite. Un homotsexuel.
La liberté, c'est un cadeau qu'on se fait à soi-même.
Qu'est-ce qu'aimer, Anna ? C'est avant tout ne pas se poser cette question.
[...] adieu Kate, c'était bien, j'étais bien ici, trop bien, j'allais devenir Irlandais mais je ne peux pas, je suis parti pour plus loin, il faut que je parte, il faut que je parte d'où je suis bien pour aller là où je ne peux plus vivre, où je devrai mourir, mourir pour devenir autre.
Ils ne sont jamais neutres, les mots, ils déforment tout, ils nous chassent des pays merveilleux de l'enfance, ils nous circonscrivent, nous limitent et nous censurent et quand nous entrons dans une langue, nous ne savons pas dans quoi nous entrons, mais c'est une religion, c'est une cathédrale, c'est une maison, c'est un vêtement et nous aurons beau faire et beau nous débattre, nous sommes pris.
Je cherche comment l'atteindre, l'ouvrir, la prendre, la dévorer d'amour. Ça ne l'intéresse pas, d'être dévorée.
En silence nous escaladons la nuit, sous un ciel parfaitement noir.
Au lieu d'imaginer que nous avons des droits, alors que nous n'en avons aucun, nous saurions que nous avons seulement le devoir d'être heureux et de montrer que nous le sommes, d'être poli et de partir à temps.
Aller au bout de soi-même… Peut-être… Sans doute… Et si le bout de soi-même était un cul-de-sac?
Nul ne peut contempler les sommets sans regarder les gouffres qui leur correspondent...
Quand un jeune écrivain me demande un conseil, je lui réponds toujours : Tiens ton hockey proche de la glace
--André Breton
C'est déjà un autre monde, mécanique et brutal, sans rien de la poésie des tapis verts et des croupiers bien stylés. Ici, le tout-venant vient tenter sa chance. Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est bien là ma place.
L'alcool est l'aspirine de l'âme.
L'écriture est une maladie. Elle peut vraiment rendre malade, si on ne prend pas certaines précautions. L'écriture est dangereuse, moi-même elle m'a rendu à demi fou. Quand on écrit, le monde se met à changer. Tout devient symbole, signe, métaphore, présage. Exactement comme pour les malades, schizophrènes ou paranoïaques, qui lisent dans tous les évènements des confirmations de leurs appréhensions, de leurs craintes, de leurs désirs. Schizophrénie ou paranoïa, l'écriture est une maladie mentale.
Ici le gourou plaisanta, il prétendit que si Jésus avait été pendu plutôt que crucifié, nous suspendrions aujourd'hui de petits gibets aux portes des églises, aux murs de nos maisons.
Parfois Ruth me demandait mon opinion. J'étais d'accord avec elle. J'aurais aussi bien pu dire que je pensais le contraire, pour moi cela revenait au même. Toutes les opinions se valaient, j'en étais là dans ma philosophie, incapable de m'accrocher à une certitude, à un amour, à une passion qui m'aurait permis de m'affirmer, de prendre position, de lutter, de crier, de taper du poing sur la table.
Je déteste les mots, tu sais, oui je suis écrivain et je déteste tous les mots qui me poursuivent et me harcèlent et me persécutent et le mot écrivain est un de ceux-là parce que, c'est quoi ça être écrivain, penses-tu ?
Je ne suis pas non plus un écrivain public, je suis un écrivain privé. Privé d'argent, d'amour, de gloire, privé de tout.
Vous êtes tout à fait libre d'aller où vous le désirez.
Elle me rappelait souvent, quand je devenais trop rêveur, trop lointain, trop mystique à son goût, que tout commence par une incarnation. La vraie vie n'est pas ailleurs. Nous sommes venus sur la Terre et ce n'est pas pour rien. C'est notre destinée. Inutile de se retirer dans le désert, de méditer au sommet d'une montagne, de se lancer à la recherche d'un gourou. La vie est la réponse. Alors au diable la quête, les tourments, les angoisses. Il faut vivre, il faut aimer la vie, demeurer ouvert, libre et joyeux.
[...] j'aimais mieux le changement à la répétition, j'aimais mieux le mouvement que l'arrêt, j'aimais mieux la souffrance que l'absence de sentiment, j'aimais mieux l vie que l'éternité.