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3.37/5 (sur 58 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Melton Mowbray, Leicestershire , le 04/09/1963
Biographie :

Louise Doughty est romancière, dramaturge et critique littéraire.

Diplômée de l'Université de Leeds, elle est titulaire d'un MA en écriture créative à l'Université d'East Anglia.

Elle a publié plusieurs romans qui ont connu un grand succès en Angleterre. "Crazy Paving" (1995) est son premier roman.

"Je trouverai ce que tu aimes" (Whatever You Love, 2010) est son sixième roman et le premier traduit en France. Il a connu un immense succès et a figuré dans les sélections du Costa Book Award, de l’Orange Prize et du London Book Award.

"Portrait d'une femme sous influence" (Apple Tree Yard, 2013), son septième roman, a été adapté en 2017 en mini-série pour le petit écran (titre français "Sous influence") avec Emily Watson dans le rôle principal.

Elle fut également membre de jury pour le Prix Booker (Man Booker Prize for Fiction) en 2008.

Louise Doughty vit à Londres.

son site: http://louisedoughty.com/
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Bande annonce de la mini série, Apple Tree Yard, produit par la BBC en 2017. Adaptée du roman de Louise Doughty, paru en francais sous le titre : Portrait d'une femme sous influence.


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Louise Doughty
Les gens qui se trouvaient confrontés à la violence étaient ceux qui, contrairement à elle, n'avaient pas le bon sens de l'éviter.
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L'instant approche, s'amplifie et se rapproche - l'instant où je comprends que nous avons perdu. La jeune avocate, Mme Bonnard, est debout devant moi : une petite femme, rousse sous sa perruque judiciaire, comme tu t'en souviens sûrement. Le regard est froid, la voix légère. Sa grande robe noire est plus chic que sinistre. Elle dégage une impression de calme, de crédibilité. Je suis dans le box des témoins depuis deux jours et je suis fatiguée, très fatiguée. Plus tard, je comprendrai que Mme Bonnard a choisi exprès cette heure de la journée. Au début de l'après-midi, elle a perdu pas mal de temps à m'interroger sur mes études, mon mariage, mes loisirs. Elle a exploré tellement de thèmes que je n'ai pas tout de suite compris que cette nouvelle ligne d'attaque avait un sens. L'instant approche, lentement, il enfle avant d'atteindre son paroxysme.
La pendule au fond du tribunal indique 15 h 50. L'air est lourd. Tout le monde est épuisé, y compris le juge. J'aime bien le juge. Il prend des notes avec application, lève poliment la main quand il veut qu'un témoin parle moins vite. Il se mouche souvent, ce qui lui donne un côté vulnérable. Sévère avec les avocats, il est bienveillant avec les membres du jury. Quand l'un d'entre eux a bafouillé au moment de prêter serment, le juge lui a dit en souriant : «Prenez tout votre temps, madame.» Le jury aussi me plaît. L'échantillon qu'il représente me paraît acceptable ; une légère prédominance de femmes, trois Noirs et six Asiatiques, entre vingt ans et la soixantaine. Difficile de croire qu'un groupe de gens aussi inoffensifs pourrait m'envoyer en prison; et encore plus maintenant qu'ils sont tassés sur leur siège. Aucun n'affiche l'attitude guillerette et droite qu'ils avaient tous à l'ouverture du procès, le visage rayonnant, stimulés par l'adrénaline de leur propre importance. Comme moi, les horaires très courts du tribunal ont d'abord dû les surprendre - jamais avant 10 heures le matin, longue pause déjeuner, et jamais plus tard que 16 heures. Mais, à présent, chacun de nous est au courant. C'est cette lenteur en tout qui est fatigante : là, on est immergés dans le procès, accablés de détails. Les jurés se sentent étouffés. Ils ne comprennent pas plus que moi où veut en venir cette jeune femme.
Et dans le box lambrissé de bois, derrière l'épaisseur des vitres en verre trempé, il y a toi : mon coaccusé. Avant qu'on m'appelle à la barre, nous étions côte à côte, bien que séparés par deux agents du tribunal assis entre nous. On m'a conseillé de ne pas te regarder pendant qu'on interrogeait les témoins - j'aurais l'air d'être ta complice, m'a-t-on dit. Pendant que je témoignais moi-même à la barre, tu m'as regardée, simplement, sans émotion, et ton regard serein, presque vide, m'a fait du bien, car je sais que tu me veux forte. Je sais que me voir là toute seule debout, scrutée et jugée, éveillera en toi un sentiment protecteur. Et si ton regard en apparence lointain peut sembler absent à ceux qui ne te connaissent pas, je t'ai déjà vu l'avoir en plusieurs occasions. Aussi je sais ce que tu penses.
Aucune lumière naturelle ne pénètre dans la salle d'audience numéro huit, et ça me gêne. L'éclairage se limite à un treillis de plaques carrées fluorescentes au plafond et à des néons blancs sur les murs. Tout est très aseptisé, moderne, dépouillé. Les boiseries, le velours vert des strapontins, rien ne s'harmonise - le drame qui bouleverse une vie pour lequel nous sommes là face à la banalité abrutissante des procédures.
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Nous menons tous une vie ordinaire occupée par des choses ordinaires : courses, repas, discussions pour savoir quel film aller voir. Nous nous demandons si nous trouvons le temps de résoudre l'ourlet qui pendouille au bout de notre jupe préférée et si nous ne devrions pas nettoyer le frigo. Nous essayons pendant un moment de remplacer le beurre par la margarine à l'huile d'olive. Nous dormons. Nous faisons l'amour. Nous remplissons notre vie à ras bord de train-train quotidien, si bien qu'il en devient le composant essentiel, la chair. Nous ne nous doutons pas qu'un événement important nous attend, qu'il se profile à l'horizon, masqué par nos activités routinières, jusqu'à l'instant précis où il fond sur nous tel un paquebot apparaissant soudain, énorme, à travers la brume. Cet événement sera fondateur et, une fois qu'il se sera produit, nous comprendrons qu'il était là depuis le début et que tous nos choix y menaient.
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Vous serez peut-être blessé en vous rendant compte que les gens autour de vous considèrent comme excessif ou égocentrique le chagrin que vous éprouvez pour la mort d'un parent âgé.

A Good Innings (Profiter de l'existence)
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Je me penche vers l'imprimante pour attraper la feuille de papier A4 sur laquelle on voit la photo de l'homme qui a tué ma fille. (…) Je suis calme, et je me fais une promesse : Je trouverai ce que tu aimes, je finirai par le découvrir et je te l'arracherai.
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Quelle température le sol en métal de la cage doit-il atteindre pour que la mère chimpanzé pose son bébé par terre et lui marche dessus ?
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Nous avons l'impression que nos vies sont linéaires, avec un début, un milieu et une fin bien nets. Depuis que nous avons l'âge d'appréhender la notion d'ordre, nous désirons que les événements se déroulent dans un ordre parfait et rationnel. Nous naissons, nous grandissons, avec un peu de chance nous avons des enfants. Les enfants renforcent la linéarité de notre vie grâce à la ligne droite de la leur. Ils se contentent de grandir, ce qu'ils font très bien. Nous vieillissons ; nous atteignons la fin de notre existence. Tout cela nous satisfait quels que soient les petits succès ou échecs que nous obtenons en chemin. Cette ligne inexorable, c'est le temps. Le jour où Betty a cessé d'exister, la ligne s'est dissoute, la vie est devenue un point fixe. Tout ce qui est arrivé avant et après tourne autour de ce point. 
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« Ca a été une vraie expérience, celle dont je vous parle. Des scientifiques ont pris un chimpanzé, une femelle, et son bébé pour les mettre dans une cage préparée tout spécialement. Le sol de la cage était une plaque de métal à travers laquelle passaient des filaments électriques. Ils ont tourné peut à peu un bouton, et le sol est devenu de plus en plus chaud. Au début, la femelle chimpanzé et son bébé ont sauté d’un pied sur l’autre, puis très vite, le bébé a sauté dans les bras de sa mère pour qu’elle le protège du sol brûlant, et pendant encore un moment, la mère chimpanzé a continué à sauter dans la cage en essayant de ne pas toucher le sol brûlant, de grimper à des barreaux auxquels il était impossible de grimper mais pour finir – ils l’ont fait plusieurs fois et ont constaté que c’était vrai chaque fois -, toutes les mères chimpanzés ont fait la même chose… »
Il me fixe dans les yeux et, tout à coup, je regrette qu’il le fasse.
« …pour finir, la mère chimpanzé a posé le bébé par terre sur le sol en métal brûlant et est montée dessus.
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Hormis rester seule chez moi, tout me coûte trop d'efforts, me vide, me laisse me débattre avec ce qui m'étreint depuis que ma fille a été tuée. Tuée. Par quelqu'un. Elle n'est pas morte comme ça. Elle ne s'est pas évanouie dans la nature, dissoute dans un nuage de fumée. C'était un être humain complet, elle était ma vie, et quelqu'un est arrivé en voiture et l'a tuée.
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Toi, Mark Costley, tu étais un mythomane, quelqu’un qui ne pouvait vivre sa vie normale qu’en l’étayant par des récits flatteurs dans lesquels tu étais un espion, un grand séducteur, un héros vengeur ou je ne sais quoi d’autre. Tes histoires t’étaient devenues si indispensables qu’elles t’ont happé, t’ont coupé de tout sens de la réalité objective. Et la fin de toutes nos histoires a été la suivante : toi et moi sommes allés en prison.
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