Luc Perino

Quels que soient ses progrès futurs, la médecine ne pourra et ne devra être jugée que sur ses capacités à produire de la quantité et de la qualité de vie. Tous les autres critères, tels que la modification d'un paramètre chimique ou d'une fonction biologique, sont des critères intermédiaires ou techniques qui peuvent être utilisés temporairement dans le cadre de la recherche biomédicale, mais jamais comme outil d'évaluation de la médecine. (p.191)

En effet, chez les mammifères, la parthénogenèse ne peut donner naissance qu'à des femelles puisque le chromosome Y n'est présent que chez les mâles. Le Christ ne peut en aucun cas être le résultat d'une parthénogenèse, à moins qu'il n'ait menti sur son propre sexe.

Le prépuce n'est qu'un bout de peau comme les autres.

Alors demandez aux médecins à quoi ils servent. Les plus puristes répondront en priorité : à faire des diagnostics. La thérapeutique viendra ensuite en ordre dispersé avec le soin, l'accompagnement ou l'empathie.

Les maladies ne sont plus vécues par le patient, elles sont proposées par les médecins. Vous arrivez en consultation avec un furoncle, vous en repartez avec une hypertension artérielle ; vous entrez avec une migraine, vous ressortez avec un cancer de la prostate et la lombalgie se mue en diabète insulinodépendant.

C’est sans doute pour des propositions saugrenues de ce genre et son manque de nuances que Lamarck a été rejeté par certains savants. L’art de la communication est aussi important que les idées.

Par réflexe, par coutume, en évoquant la médecine, nous avons parlé de soin, comme si l'analogie était évidente. Pourtant aujourd'hui, les médecins qui pratiquent le soin sont de plus en plus rares. A la fin des études médicales, diplôme en poche, ceux qui se destinent au soin médical, chirurgical ou obstétrique sont devenus la minorité. Il n'y aura bientôt plus assez de mains à poser sur les ventres des patients. En 1980? lors du choix des postes après l'internat, les premiers reçus choisissaient les disciplines chirurgicales complexes. Aujourd'hui le major de l'internat choisit endocrinologie ou dermatologie et sa carrière risque de sombrer en diététique ou cosmétique dilettante sous la pression des demandes. Il faut attendre la centième place pour voir se remplir les premiers postes de chirurgie. Quand à l'exercice en mode libéral, il n'attire même pas 10% des jeunes diplômés

L’Afrique m’avait apporté la patience, la résignation, la gynécologie et l’élan vital, la chirurgie et la fougue d’agir, le bonheur de la diversité et la relativité et la polyvalence. En rentrant dans mon pays, je devais apprendre la médecine des nantis, celle où les choix médicaux restent difficiles car l’angoisse des patients en est toujours l’objet.

La médecine évolutionniste est la version moderne et plus consensuelle de la médecine darwinienne dont elle se distingue par des revendications théoriques et méthodologiques différentes. La médecine darwinienne regardait l'évolution pour expliquer les états de santé actuels, la médecine évolutionniste cherche en outre à prévoir les évolutions futures à partir de constats cliniques et épidémiologiques actuels. [La médecine évolutionniste] élargit la notion d'environnement à la culture et aux pratiques médicales en insistant sur leur coévolution. [.] Elle s'intéresse aussi à la variabilité des maladies et à leurs interactions mutuelles. (p 40 et 41)