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Citations de Ludovic Miserole (130)


Alors, pourquoi vous obstiner à le défendre envers et contre vous ? Il fait de votre vie un véritable enfer et pourtant vous continuez à vous lamenter sur son sort et à lui trouver des excuses auxquelles personne, pas même vous, ne croit. Et comme si cela ne suffisait pas, vous cédez au moindre de ses caprices et lui obéissez comme un brave petit chien répondant à la voix de son maître, le confortant ainsi dans cette domination qu'il aime à exercer sur vous.
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Donatien est ainsi, capable de se faire aimer à en perdre la raison et l'instant d'après s'attirer une haine des plus farouches. Quels que soient les sentiments que vous portez à cet homme, ils ne peuvent être tièdes, car seule l'intensité de toutes choses le caractérise. Hélas, sans y paraître il vous isole tant il est exclusif, en état de demande perpétuel et votre dévouement suscite chez les autres de l'incompréhension, voire du dégoût. On vous évite, on vous raille et vous juge. Votre silence est coupable et votre docilité complice. L'amour que vous lui portez vous associe à ses crimes, à tout jamais. Car il en va souvent ainsi de la rumeur, elle naît d'un claquement de doigts pour mettre des années à se taire.
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Elle met une telle intensité dans ses amitiés, ses haines et des colères. Point de tiédeur chez elle. Elle brûle du feu de ses convictions , elles la consument. Elle se bat pour elles et sa vie semble dépendre de ses victoires. Pourtant, ce brasier aura raison d'elle tôt ou tard
.
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La plupart de ces gens se réveilleront demain, prêts à entamer une nouvelle journée. Une parmi tant d’autres, sans saveur particulière, ennuyeuse même pour certains qui, les yeux à peine ouverts, penseront, comme nombre de leurs matins tristes, à ce doux moment où il leur sera à nouveau possible de regagner ce lit chaud qu’ils ne désirent pas quitter. Ont-ils seulement conscience que se confondent dans leurs soupirs las les derniers souffles de ceux qui n’auront pas la chance de vivre une nouvelle aurore ? Ont-ils seulement conscience que les choses qui nous semblent les plus banales sont bien souvent les plus précieuses ? L’amour de cette personne se trouvant à leurs côtés lorsque débute ce nouveau matin, la nourriture qu’ils partagent avec leurs amis, le samedi soir, entre rires et confidences, le sourire reconnaissant de cette femme à qui ils ont tenu la porte, l’enthousiasme d’un enfant ou d’un animal lors de leur retour à la maison après cette journée de labeur. Tous ces petits riens qui, quand on y pense, font de l’existence même le plus précieux des présents.
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Pardonnez-moi ces paroles ! Lorsque l’on devient très âgée comme je le suis, l’expérience nous incite à la méfiance. Elle s’insinue en nous, devient une seconde peau. La vieillesse engendre la solitude et cette solitude qui nous ronge nous encourage souvent à baisser la garde au profit de ceux qui prétendent vouloir nous y arracher. C’est hélas ce moment où vous êtes si vulnérables que choisissent de curieuses personnes pour vous approcher. Étonnamment, elles se penchent vers vous et se mettent à murmurer les choses que vos oreilles se languissaient d’entendre. Des mots qui vous réchauffent le cœur, éveillent l’âme endormie et ravivent d’une faible lueur le chemin des possibles. Quelqu’un s’intéresse à votre personne et à ces souvenirs dont regorge votre mémoire vacillante. Vous existez un peu. Vous n’êtes plus ce vieux meuble laissé dans un coin à prendre la poussière.
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Marie-Christine de Bourbon-Sicile, chassée de son pays, se rendait souvent en villégiature à Étretat où elle demeurait avec sa fille Isabelle à la Villa Le château des Aygues, la résidence du Prince Lubomirski, grand chambellan du Tsar Nicolas 1er. Un jour, la reine Isabelle, qui avait entendu parler de l’auberge de la Belle Ernestine, éprouva l’envie irrésistible de s’y rendre pour déjeuner. Ernestine ne fut prévenue que la veille de l’auguste visite. Tout le monde dans la maison s’affola.
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La méfiance et la peur habitent le cœur des Parisiens qui s'évertuent ç entretenir de bonnes relations avec leur voisinage et à ne déplaire à quiconque afin de ne pas finir sous la lame biseautée de la guillotine. Les dénonciations, fondées ou non, sont monnaie courant à Paris et en province. Quelqu'un dérange ? Une petite missive à l'accusateur public ou au Comité et on se débarrasse du gêneur d'une manière aussi expéditive que radicale.
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– Je suis née à Paris, à la fin du siècle dernier.
– La Terreur vous a donc épargnée.
– Mes jeunes années ont été relativement confortables, loin des soucis liés au manque d’argent ou de pain sur la table.
– Madame vous avez bien de la chance.
– Oui, mes parents ont tout fait pour me préserver.
Rosalie se tourne vers son interlocutrice, sourcils froncés.
– Et puis ? N’est-ce pas là dans l’ordre des choses ? Encore faut-il avoir les moyens d’y parvenir.
Madame Grancher comprend sa maladresse.
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– Que vous dire ?
– Eh bien parlez-moi de vous. Je ne connais jamais la vie des gens qui veulent connaître la mienne. Avouez que ce n’est pas juste.
– Vous avez raison.
– Alors cette fois-ci, on fera l’inverse. Je ne vous adresserai la parole qu’en échange de la vôtre.
– Bien… Par quoi voulez-vous que je commence ?
– Comme vous voulez.
L’infirmière hésite.
– Je suis née à Paris, à la fin du siècle dernier.
– La Terreur vous a donc épargnée.
– Mes jeunes années ont été relativement confortables, loin des soucis liés au manque d’argent ou de pain sur la table.
– Madame vous avez bien de la chance.
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Rosalie l’invite à prendre place à ses côtés. Si elle est résolument décidée à ne rien raconter, la présence d’Hélène peut néanmoins lui apporter un peu de distraction en ce lieu qui en est tellement dépourvu. Et puis elle a réussi à piquer sa curiosité. Pourquoi désire-t-elle se plonger dans le passé et dans une des périodes les plus sombres que la France ait connues ?
– Vous êtes donc une lectrice assidue.
– Depuis mon plus jeune âge, je dévore les livres d’Histoire.
– Comme je vous envie ! Je ne sais pas lire.
– Je suis désolée.
– Il ne faut pas. Je me console en me disant que je ne suis pas la seule.
– Certes, mais…
– Alors ! Qui êtes-vous Madame Grancher ?
La brutalité de la question décontenance Hélène. L’infirmière est venue pour soutirer quelque confidence à la vieille demoiselle et la voici prise à son propre piège.
– Que vous dire ?
– Eh bien parlez-moi de vous. Je ne connais jamais la vie des gens qui veulent connaître la mienne. Avouez que ce n’est pas juste.
– Vous avez raison.
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– Mais n’est-ce pas, Madame, de la Conciergerie que vous vouliez me parler ?
L’infirmière paraît gênée. Mademoiselle Lamorlière est perspicace.
– Au hasard d’une de mes nombreuses lectures, j’ai appris votre présence ici en 1836.
– Vous êtes venue ici pour rien. Je n’ai plus rien à révéler sur ces sombres années. J’ai tout dit.
– Je le sais. Mais j’ai lu vos témoignages et je voulais vous rencontrer. Ma démarche peut vous paraître cavalière et je vous prie de m’en excuser. Il est vrai que si la curiosité était une vertu, je serais assurément une des femmes les plus respectées du royaume.
– Hélas madame ! La concurrence est rude et la place manquerait aux Tuileries pour toutes les vertueuses de votre genre.
Rosalie l’invite à prendre place à ses côtés. Si elle est résolument décidée à ne rien raconter, la présence d’Hélène peut néanmoins lui apporter un peu de distraction en ce lieu qui en est tellement dépourvu. Et puis elle a réussi à piquer sa curiosité. Pourquoi désire-t-elle se plonger dans le passé et dans une des périodes les plus sombres que la France ait connues ?
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Hélène considère ce beau visage sur lequel le temps ne semble avoir aucune prise. La vieille dame s’impatiente.
– Je suis infirmière. Je rends visite aux malades dans divers endroits de Paris.
– Je me porte bien, vous savez.
– Vraiment ? Alors pourquoi vous trouvez-vous aux Incurables ?
Mademoiselle Delamorlière sourit.
– Une vieille sciatique qui ne veut plus me quitter. Nous nous sommes habituées l’une à l’autre durant toutes ces années.
– Une amitié bien contraignante.
– Douloureuse, mais fidèle. Mais n’est-ce pas, Madame, de la Conciergerie que vous vouliez me parler ?
L’infirmière paraît gênée. Mademoiselle Lamorlière est perspicace.
– Au hasard d’une de mes nombreuses lectures, j’ai appris votre présence ici en 1836.
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– Mademoiselle Lamorlière !
Etonnée, la vieille dame se retourne. Une femme de taille moyenne lui sourit. Le visage est rond, à peine ridé malgré des cernes marqués. Les cheveux bruns sont relevés en un chignon parfaitement attaché. Elle doit avoir quarante ans environ.
Cette personne vient assurément parler des jours funestes de 1793. Le simple fait de l’avoir appelée Lamorlière est un signe des plus révélateurs. Sait-elle seulement la véritable identité de la patiente de cet hospice ? En ces temps terribles, il était préférable d’ôter de son patronyme tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une particule. De même pour les prénoms. Mieux valait éviter toute connotation antirévolutionnaire. Mademoiselle Marie-Rosalie Delamorlière avait donc laissé la place à cette Rosalie Lamorlière, servante dans l’antichambre de la mort, jeune fille au service d’Antoinette, dernière Reine de France.
– Je suis celle que vous recherchez.
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La vieille dame en a assez d’être un objet de curiosité pour tous ces écrivains et journalistes qui cherchent le moindre détail sur les derniers jours de la Reine à la Conciergerie. Cette Madame Grancher doit être une de ceux-là ; une curieuse ou une passionnée qui désire solliciter ses souvenirs. Ces soixante-seize jours à servir Marie-Antoinette avant sa montée à l’échafaud résument pour beaucoup l’existence de Marie-Rosalie Delamorlière et la résumeront encore certainement pendant bon nombre d’années.
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La vieille dame en a assez d’être un objet de curiosité pour tous ces écrivains et journalistes qui cherchent le moindre détail sur les derniers jours de la Reine à la Conciergerie. Cette Madame Grancher doit être une de ceux-là ; une curieuse ou une passionnée qui désire solliciter ses souvenirs. Ces soixante-seize jours à servir Marie-Antoinette avant sa montée à l’échafaud résument pour beaucoup l’existence de Marie-Rosalie Delamorlière et la résumeront encore certainement pendant bon nombre d’années. Etrange destinée d’être immortalisée aux yeux des Français pour avoir effectué consciencieusement son métier de servante ! Rosalie veut être tranquille, près du puits de la cour Saint Louis. Une construction pas très haute faite de pierres grisâtres. Sur la margelle, trois longs piquets de fer recouverts peu à peu par une clématite envahissante.
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– Mademoiselle, on demande à vous voir.
Rosalie sursaute. Elle n’avait pas entendu Sœur Félicité faire son entrée dans la cour.
– Vous devez vous tromper, ma Sœur. Je n’attends personne.
– Et pourtant une certaine Hélène Grancher désire s’entretenir avec vous.
– Que me veut-elle ?
– Je ne sais.
Contrairement à d’habitude, aujourd’hui l’accent belge de Sœur Félicité33 ne parvient pas à amuser Rosalie.
– Je n’y suis pour personne !
– Me demanderiez-vous de mentir ?
– Je ne veux aucune visite.
– N’êtes-vous pas lasse de demeurer seule, à longueur de journée ?
– Non !
– Que dois-je dire à cette Madame Grancher ?
– Rien.
La religieuse s’éloigne et laisse Rosalie à ses interrogations.
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Depuis son arrivée dans l’établissement, Rosalie demeure en retrait. Une ombre qui passe et que l’on ne remarque pas. Une femme discrète et mystérieuse préférant le silence aux confidences, la retenue à toute forme d’intimité. La vieille dame espère que la mort viendra la délivrer bientôt.
– Mademoiselle, on demande à vous voir.
Rosalie sursaute. Elle n’avait pas entendu Sœur Félicité faire son entrée dans la cour.
– Vous devez vous tromper, ma Sœur. Je n’attends personne.
– Et pourtant une certaine Hélène Grancher désire s’entretenir avec vous.
– Que me veut-elle ?
– Je ne sais.
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La vieille dame ne peut se défaire de ses souvenirs qui la hantent comme un mauvais rêve depuis plus de cinquante ans… Chaque nuit, elle revoit ces images et se réveille en nage, dans son lit étroit de l’Hospice des Incurables où elle a été placée par la Duchesse d’Angoulême qui a ainsi récompensé sa conduite, son dévouement et sa discrétion.
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Assise à l’ombre d’un marronnier, Rosalie se souvient de ce jour de l’été 1793, tout aussi suffocant. Elle n’avait alors que vingt-cinq ans. Un homme s’était présenté avec l’idée saugrenue de sauver la prisonnière la plus impopulaire du pays ! Ses armes ? Un bouquet d’œillets, une volonté de fer et une once de folie. Au début on aurait pu croire à une plaisanterie. Mais Marie-Antoinette s’était prise au jeu du doux rêveur. Elle, qui jusque là refusait toute tentative d’évasion, s’était finalement laissée convaincre par ce chevalier de l’ordre de Saint-Louis.
La vieille dame ne peut se défaire de ses souvenirs qui la hantent comme un mauvais rêve depuis plus de cinquante ans… Chaque nuit, elle revoit ces images et se réveille en nage, dans son lit étroit de l’Hospice des Incurables où elle a été placée par la Duchesse d’Angoulême qui a ainsi récompensé sa conduite, son dévouement et sa discrétion.
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Assise à l’ombre d’un marronnier, Rosalie se souvient de ce jour de l’été 1793, tout aussi suffocant. Elle n’avait alors que vingt-cinq ans. Un homme s’était présenté avec l’idée saugrenue de sauver la prisonnière la plus impopulaire du pays ! Ses armes ? Un bouquet d’œillets, une volonté de fer et une once de folie. Au début on aurait pu croire à une plaisanterie. Mais Marie-Antoinette s’était prise au jeu du doux rêveur. Elle, qui jusque là refusait toute tentative d’évasion, s’était finalement laissée convaincre par ce chevalier de l’ordre de Saint-Louis.
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