Prime Suspect | All Seasons 1-7 | Trailer
Au début, Mike et elle discutaient des enquêtes en cours, mais peu à peu, il s en était désintéressé, lui disant qu'il ne voulait plus entendre parler de putains ni connaître les détails des meurtres, il voulait se consacrer uniquement à ses études. N'ayant plus personne à qui parler, et donc incapable d'évacuer tout cela, elle l'avait accumulé au fond d'elle-même.
Elle ne méritait l'amour ni le respect de personne, elle le savait. Elle avait profondément honte de ne pas avoir le cran de s'entailler les poignets. Ou était ce parce qu'elle ne méritait pas de mourir si facilement ? Elle était son propre juge, son propre jury. Elle devait être punie.
"Je m'appelle Lorraine et je suis alcoolique. Il y a huit ans, j'étais lieutenant dans la police. J'étais aussi une ivrogne. J'ai commis une injustice terrible. J'ai tué par erreur un jeune garcon parce que j'étais ivre. Je n'ai aucune excuse. Rien ne m'enlèvera la culpabilité que j'ai ressentie, que je ressens et que je ressentirai à jamais."
Jack avait quatre ans et sept mois lorsque Lilian, l'assistante sociale chargée de son dossier, s'était rendue au King's head, le pub de village du Devonshire devant lequel attendait les futurs parents. Jack, happé par le monde qui l'entourait, regardait partout, papillonnait à droite et à gauche. Penny et Charlie l'avaient longuement observé, pas un instant le petit Jack n'avait cessé de sourire tout en enregistrant le moindre détail de ses yeux bruns.
Lorraine était le portrait de sa mère : peut-être était-ce pour cette raison qu'il restait à son père si peu de temps ou d'amour à lui consacrer.
Le visage qui la regardait dans le miroir était celui d une étrangère. Elle avait les yeux bouffis, délavés, les paupières rougies, et son nez présentait de chaque côté de petits boutons blancs. Elle considéra ses dents jaunâtres et tachées, le trou béant juste devant. La cicatrice étirait légèrement sa joue, souvenir disgracieux d'un passé qu elle voulait effacer. Elle traca le pourtour de ses lèvres craquelées et gonflées, puis passa une main dans ses fins cheveux, dont quelques touffes lui restèrent entre les doigts. On aurait dit que quelqu'un les avait coupés en donnant des coups de ciseaux au hasard. Peut être était ce elle qui l'avait fait, elle ne se souvenait plus. Ça n'était pas seulement des jours, des semaines ou des mois qu'elle avait oubliés, mais des années entières.
Sergent à vingt-six piges ? C’est grotesque ! De mon temps, il fallait avoir au moins dix ans de maison derrière soi. Maintenant, il suffit qu’un gratte-papier sorte diplômé de la fac et on vous le bombarde gradé sans qu’il ait eu à lever le petit doigt !
Destiné à exorciser la mainmise de la Mafia sur la Sicile, le procès avait été suspendu presque avant même d'avoir commencé. Une chemise ouverte sur le bureau d'Emanuel révélait les macabres circonstances de cet ajournement.
Les gens étaient très gentils dans les bars, mais ensuite, ils se servaient d'elle et la volaient. Lorsqu'elle n'eut plus d'argent, elle vendit les meubles, puis l'appartement. C'était agréable d'avoir une grosse réserve d'argent, de ne jamais avoir à se préoccuper de savoir d'o˘ viendrait la prochaine bouteille, et pourtant, elle continuait à fuir la femme en bleu dont les horribles hurlements l'effrayaient tant et la faisaient plonger si profond. Elle ne redoutait pas les bagarres, ni les sarcasmes des prostituées et des maquereaux.
Merde, elle avait arrêté bon nombre d'entre eux. Ils la bousculaient et corsaient ses verres, mais, ivre, elle s'en moquait. Ivre, les hurlements étaient étouffés.
Ivre, les hommes qui la pelotaient ne signifiaient rien.
Ivre, elle pouvait se cacher,
Dès lors qu’elles avaient besoin d’argent pour leur drogue, leur loyer, leurs enfants ou leur souteneur, ces dames ne tenaient guère compte des messages de prévention.