AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maggie O’Farrell (499)


Esme aurait sans doute dû comprendre, voir la toile invisible qui se tissait pour la prendre au piège, entendre les fils qui se resserraient. Que se serait-il alors passé ? se demande-t-elle toujours. Sa vie a été à moitié étouffée sous ce genre d’interrogations. Mais que se serait-il passé si la chronologie avait été bousculée et si elle avait entrevu la suite des évènements ? Qu’aurait-elle fait ? Demi-tour pour rentrer à la maison ? Sauf que ce ne fut pas le cas.
Commenter  J’apprécie          80
Les seuls moments qui vous affectent sont ceux qui vous tombent dessus à l'improviste. Ceux sur lesquels on compte, ceux auxquels on s'attend, paraissent presque irréels, bien rodés, parce qu'on les a imaginés tant et tant de fois.
Commenter  J’apprécie          10
C'est ça le problème avec les bébés. La seule manière de savoir si on en veut, c'est d'en avoir un. Et alors, il est trop tard.
Commenter  J’apprécie          10
Je me suis aperçue pour la première fois que l'incrédulité et le choc s'étaient usés, sans que j'en prenne vraiment conscience, pour établir un fait : il ne reviendrait jamais. Il était mort. Je m'étais appliquée à le croire et maintenant je le savais. Mon cœur le savait, ma tête le savait, mon corps le savait. Jamais il ne reviendrait. (p 374)
Commenter  J’apprécie          00
Elle a passé presque toute la journée à lire et se sent un peu loin de la réalité, comme si sa propre vie avait perdu sa substance face à la fiction dans laquelle elle s'est absorbée. (p 299)
Commenter  J’apprécie          10
A l'époque ou les jumeaux étaient encore bébés, sans doute aux environs de leur un an, il s'était un jour tourné vers sa femme et lui avait dit, Regarde.
Agnès avait levé les yeux de son ouvrage.
Il avait alors poussé vers eux deux quartiers de pomme posés sur la table. Exactement en même temps, Hamnet avait avancé sa main droite pour saisir un quartier, et Judith sa main gauche.
A l'unisson, les jumeaux avaient porté leur quartier à leur bouche, Hamnet de sa main droite, Judith de sa main gauche.
Puis, comme alertés par un signal seulement entendu d'eux, ils avaient reposé le fruit, exactement au même moment, s'étaient regardés, puis l'avaient croqué à nouveau, Judith le saisissant de la main gauche, Hamnet de la main droite.
Comme un miroir, avait-il dit. Ou bien une seule et même personne coupée en son milieu.
Leurs deux têtes nues brillaient comme de l'or pur.

Page 276
Commenter  J’apprécie          00
Et c'est alors qu'Agnès comprend une chose : elle peut tout supporter, mais pas la souffrance de son enfant. La séparation, la maladie, les coups, la naissance, le manque de sommeil, la faim, l'injustice, le rejet des autres, Agnès peut tout endurer, mais pas cela : pas son enfant fixant du regard son jumeau décédé. Pas son enfant pleurant la mort de son frère. Pas son enfant accablée de chagrin.
Commenter  J’apprécie          20
...qu'il est facile de passer à côté de la douleur, de la colère qui peuvent habiter quelqu'un, surtout si cette personne ne dit rien, les garde pour elle, comme une bouteille trop bien fermée où la pression s'accumule, s'accumule jusqu'à ce que...quoi ?
Agnès ne sait pas.
Commenter  J’apprécie          10
...lorsqu'il entre dans ce lieu interdit qu'est l'atelier de gantier de son grand-père, Hamnet a oublié ce qu'il était venu faire ici. Hamnet connaît un basculement passager, il a perdu de vue le fait que Judith ne se sent pas bien, qu'elle a besoin d'aide, qu'il est parti à la recherche de sa mère, de sa grand-mère ou de n'importe qui d'autre susceptible de savoir quoi faire.
Commenter  J’apprécie          00
Et voilà maintenant où ils en sont - à cette symbiose. Un sentiment unique qu'elle n'a jamais connu, un peu pareil à une main qui correspond à un gant, à un agneau qui sort, trempé, du ventre de sa mère en glissant, à une hache qui fend une bûche, à une clé qui tourne dans une serrure graissée...
Commenter  J’apprécie          00
Il y a d'un côté l'homme de leur maison et de l'autre, celui de la maison de ses parents. Il n'y a qu'entre leurs murs qu'il est celui qu'elle connaît et reconnaît, celui qu'elle a épousé.
Mais faites-le entrer dans l'autre maison, la grande, et son humeur devient sombre, irritable, irascible, son visage figé...
Commenter  J’apprécie          10
Il n'y a que là-bas qu'il peut échapper au bruit, à la vie, aux gens qui l'entourent ; il n'y a que là-bas qu'il peut oublier le monde, se dissoudre, n'être plus qu'une main tenant une plume trempée dans l'encre, et regarder les mots se déverser de sa pointe. Et c'est alors que ces mots viennent, les uns après les autres, qu'il parvient à s'absenter de lui-même, à se réfugier dans une paix si prenante, si apaisante, si intime, si joyeuse que plus rien d'autre n'existe.
Commenter  J’apprécie          20
La mort ne change pas l'amour et rien n'est perdu, et tout à la fin, est moisson.
Alice, une chose que je vous souhaite de ne jamais découvrir, c'est qu'un cœur brisé est une douleur physique.
Qu'est-on sensé faire de tout l'amour qu'on éprouve quand il n'est plus là ? Qu'advient-il de tout cet amour qui reste ? Doit -on le refouler ?L'ignorer ? Ou le donner à quelqu'un d'autre ?
Commenter  J’apprécie          00
« Tu ne sais pas ce qu'il y a écrit là-dedans ? Qu'il suffisait à un homme d'avoir un papier signé par un généraliste pour faire interner sa femme ou sa fille dans un asile d'aliéné.
— Iris...
— Tu te rends compte ? Un bonhomme pouvait se débarrasser d'une épouse dont la tête ne lui revenait plus, d'une fille jugée indocile. »
(p. 69)
Commenter  J’apprécie          130
Elle apprend qu'il est possible de pleurer tout un jour et toute une nuit. Qu'il existe différentes manières de pleurer : des torrents qui brusquement se déversent, des sanglots profonds qui secouent le corps tout entier, des larmes silencieuses qui coulent sans qu'on le veuille, sans s'arrêter. Elle appliquera sur ses yeux irrités de l'huile d'euphraise et de camomille. Elle apprend qu'il est possible de rassurer ses filles en leur parlant, sans en croire un seul mot, de paradis, de joie éternelle, en leur disant que la mort les réunira tous et qu'il les attend. Elle apprend que certains ne savent pas quoi dire à une femme qui a perdu son enfant. Que les gens changent parfois de trottoir, uniquement pour cette raison.
Commenter  J’apprécie          60
Le nom de cet arbre est celui de sa mère, même s'il n'a jamais franchi les lèvres de son père ; Agnès avait posé la question au berger, qui lui avait révélé. Les branches de la forêt.
à quatre pattes, comme une louve, elle plante les mains dans la terre et se laisse une nouvelle fois envahir par la douleur. à
Commenter  J’apprécie          40
Les flaques, sous ses souliers de ville, sont des nuages blancs gelés, pris entre les sillons et les crêtes de boue.
Commenter  J’apprécie          30
Les verbes latins se répandent comme la brume sur un marécage, autour de lui, entre ses pieds, sur ses épaules, près de ses oreilles, sortent par les interstices sous les plombs de la fenêtre.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque vie à son noyau, son coeur, son épicentre, sa source depuis laquelle tout jaillit, vers laquelle tout revient.
Commenter  J’apprécie          20
What is the word, Judith asks her mother, for someone who was a twin but is no longer a twin? Her mother, dipping a folded, doubled wick into heated tallow, pauses but doesn’t turn around.
If you were a wife, Judith continues, and your husband dies, then you are a widow. And if its
parents die, a child becomes an orphan. But what is the word for what I am? I don’t know, her mother says. Judith watches the liquid slide off the ends of the wicks, into the bowl below. Maybe there isn’t one, she suggests. Maybe not, says her mother.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maggie O’Farrell Voir plus

Quiz Voir plus

Comment te dire Adieu ?

Tous les garçons et les filles de mon âge Se promènent dans la rue deux par deux Tous les garçons et les filles de mon âge Savent bien ce que c'est d'être ...?...

deux
affreux
heureux
vieux

10 questions
149 lecteurs ont répondu
Thème : Françoise HardyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}