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Citations de Mahir Guven (152)


Peut-être que l’on manque de mots aussi, quand les enfants maîtrisent mieux que nous la langue du pays d’accueil et qu’ils maîtrisent mal la langue familiale ?
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Pour marcher droit, il faut avoir la colonne vertébrale solide. Et à nous, il nous a manqué quelques vertèbres. Chacun à sa manière, on a compensé.
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Nous, on est des créateurs, des artistes et sur une idée originale de Camille, on s’accorde pour créer un grand spectacle. Le Moulin Rouge. Maud fait la roue, Alexandra et Camille chantent et dansent, elles jettent du sable en l’air, remuent le bassin, elles lancent leurs cheveux en avant, puis la tête en arrière, ce sont mes mini-Madonnas du bac à sable et moi, je suis le patron, je présente le spectacle en prenant les airs d’un Patrick Sébastien, avec une brosse à cheveux en guise de micro.
— Allez, les filles, on se remue, y’a du moooon-de.
Je me déplace à pas de gymnaste sur la bordure, un bras vers le ciel en tournant sur moi-même, avant de chanter Bat l’Avoine, enfin Balavoine depuis que je sais lire, et mon numéro lance des étoiles dans les yeux des enfants.
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Ayla répète tout le temps « arrête d’avoir peur, arrête d’imaginer le pire, tu vas le provoquer ». C’est juste des messages publiés sur les réseaux sociaux qui ont causé un accident. La banalité de la vie. Comme l’imbécile qui ne lit pas la notice de son sèche-cheveux et s’électrocute dans sa baignoire. Voilà, j’avais pas la notice, j’avais pas le cuir assez dur.
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Ma grand-mère nous a rejoints quand le conflit a gagné Alep. Elle est arrivée complètement sonnée. Le père s'est débrouillé pour la placer dans une maison de retraite. Chacun dans son coin. L'un dans le taxi, un autre dans le quartier, le troisième entre mosquées et hôpitaux, et la vieille ferrée dans un lit à attendre qu'on l'aime.
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L’esprit, c’est comme l’univers, il n’a pas de frontières, on peut l’agrandir sans cesse. Suffit d’inventer et de réinventer, et on peut se créer un monde avec pas grand-chose. Un cahier, un stylo, et un ordinateur.
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Sur le balcon, ma langue s’est emballée. Trop de mots. Juste quelques mots en trop. Un mot. Un seul mot suffit. Car un mot sera toujours plus puissant qu’une idée. Il en est le véhicule. Moi j’en suis le chauffeur. Sans mot, les idées ne circulent pas. Et Dieu sait que les mots sont puissants, tellement que les idées doivent s’y soumettre. C’est dangereux, les mots. Quelques petites lettres collées les unes aux autres, ça peut nous envoyer en zonz, en enfer ou au paradis.
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Il s’est assis. J’ai éteint ma clope. Comme deux hommes ni morts, ni vivants, ni morts-vivants, mais mi-morts, mi-vivants.
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Les règles qui ne s’écrivent pas sont les plus dures à abolir.
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La vie, c’est terrible quand on a pas assez de mots, il faut que les autres vous écoutent deux fois plus pour vous comprendre.
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Quand, mes nuits de tempête, mon cœur vacille, que je vais mal, que le monde se fissure, ce cri, il résonne en boucle dans ma tête. Un disque rayé que le diable aurait vissé et cadenassé à une platine. Alors, je reste assis là dans la pénombre. Et j’attends ma lumière.
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L’oseille n’a pas de couleur, c’est le meilleur rempart contre le racisme.
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Les kilomètres et la mer suffisent à transformer les coutumes en souvenirs.
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La connerie est la richesse la plus équitablement partagée au monde.
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La langue de l’immigré, elle s’intègre toujours moins bien que lui.
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« Pour marcher droit, il faut avoir la colonne vertébrale solide. Et à nous, il nous a manqué quelques vertèbres. Chacun à sa manière, on a compensé. Moi avec les voitures, le sbah, le teuteuh, le gazon, et le petit d’abord avec la tête dans les nuages et une main sur le Coran. J’ai jamais compris ni pourquoi ni comment il était parti. Un mec bien câblé du citron dirait qu’il avait tout : famille, copine, boulot, argent, avenir, et que c’était incompréhensible.
Pas de colonne vertébrale : ni vraiment français, ni vraiment syriens, ni vraiment autochtones, ni vraiment immigrés, ni chrétiens, ni musulmans. Des métèques sans savoir pourquoi on l’est. Mon père a pas raconté sa moitié de l’histoire, du coup il manque des épisodes et on imagine le reste. Quant à l’autre moitié de notre histoire, ceux qui pouvaient la raconter vivent loin de chez nous, là-bas en Bretagne. C’est la famille sans vraiment l’être. Je sais pas comment l’expliquer, mais impossible de se comprendre avec eux. Comment retrouver son chemin quand on sait pas d’où l’on vient ?"
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Tu pouvais pas faire comme tout le monde. Te contenter de la prière du vendredi pour espérer mieux. Au quotidien, faire le bien avec ton métier, respecter l'essentiel.
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Sinon, l'art pour l'art, tout le monde s'en balance. L'art, il faut déjà que ça vous mette un uppercut au premier coup d'oeil. Puis, quand vous analysez, vous découvrez tous les détails. Et là, vous concluez au chef-d'oeuvre.
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La vie ? J’ai appris à la tutoyer en m’approchant de la mort. Je flirte avec l’une, en pensant à l’autre. Tout le temps, depuis que l’autre chien, mon sang, ma chair, mon frère, est parti loin, là-bas, sur la terre des fous et des cinglés. Là où pour une cigarette grillée, on te sabre la tête. En Terre Sainte. Dans le monde des gens normaux, on dit "en Syrie", avec une voix étouffée et le regard grave, comme si on parlait de l’enfer. Le départ du petit frère, ça a démoli le daron.
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- La vie c'es comme café turc ou syrien ou grec, importe peu pas grave le nom.
La vie c'est comme café bled, d'accord ?...
...Pour réussir tout, tu dois doser choses. Puis surveiller, patiente, attondre... Tu enlever mousse une fois, tu faire mousser là deux fois, et tu partager. A la fin, tu bois tranquille café. Doucement là. Profiter. Café turc, c'est travail et patience, puis plaisir, apprécier les arômes. Tu comprends ? Comme la vie. Travailler puis plaisir, amuser. Très important. Tu comprends ?
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