AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maïa Kanaan-Macaux (44)


C'est comme ça, en Europe, tout le monde réfléchit trop, tout est compliqué, les papiers, le travail, la famille, l'informatique qui est devenue le maître du monde. Tu n'existes pas sans l'informatique. On se demande s'ils n'ont pas inventé toutes ces lois, toutes ces règles et toutes ces contraintes pour oublier ce qui a de l'importance.
Tout devient source d'inquiétude. Tout le monde est stressé.
Commenter  J’apprécie          210
Je ne croise pas d'enfants sauvages comme ceux que nous étions, toujours dehors la tête dans les arbres ou installés sur le muret qui surplombe le Tibre.
Commenter  J’apprécie          80
Je l'écoute et je prends la mesure de ce qu'il a traversé. Je pense aux secours que l'on met en place pour récupérer des alpinistes audacieux ou des marins inexpérimentés, alors que le désert est jonché d'hommes et de femmes que personne ne viendra secourir et que l'Europe condamne ceux qui tentent de le faire.
Commenter  J’apprécie          70
P106

Pour exprimer toute cette indignation, cette incompréhension, il faut que mes mots soient le reflet fidèle de ce qu'Ibrahim appelle pudiquement « sa grande aventure ».
Je me demande qui peut bien croire que partir de chez soi, quitter ce à quoi on tient, laisser tout ce qu'on a construit procède d'une lubie ou d'une volonté de faire du tourisme. Qui peut bien croire qu'il n'y a pas là un acte de désespoir et de courage ?
Je me demande comment nous traiterons demain les réfugiés climatiques, quel nom nous donnerons à ceux qui auront perdu leur maison. Et que ferons-nous si c'est à nous que cela arrive ?
Commenter  J’apprécie          40
J’aime ces journées où nous sommes ensemble. Chacun vaque à ses occupations. J’aime aussi lorsqu’on décide de partir à Torvaianica pour une journée de plage avec des amis. Mon père délaisse les adultes qui se prélassent au soleil pour être avec nous. Il aime les enfants et c’est réciproque. Nous grimpons sur son dos, nous l’éclaboussons, nous lui montrons ce que nous avons appris à l’école de natation où nous allons tous ensemble, en bas de la colline. Puis, lorsque les autres se sont lancés dans une partie de ballon dans l’eau, nous nous éloignons, lui et moi. Nous nageons côte à côte. Lui, la nage indienne, la seule dont aucune école de natation ne vous apprend le style. Pourtant il nage avec élégance. Ses bras se croisent, ses jambes prennent des directions opposées et repoussent l’eau comme dans un ballet aquatique.Lorsque je suis fatiguée, j’enlace son cou, je m’agrippe à son dos et il me ramène au bord.Nous retrouvons mon frère et ma mère, bien plus frileuse que nous tous, qui prend tout son temps pour entrer dans l’eau.
Commenter  J’apprécie          10
Son chignon tiré contraste avec son regard tendre et son bon sourire. Elle a en elle quelque chose de volontairement burlesque, elle a gardé sa fantaisie. C'est sa façon à elle d'être au monde, de faire face au meilleur comme au pire.
Commenter  J’apprécie          10
P63
Je pense à mes parents, aux sacrifices consentis par les famille de la campagne. Voir leur enfant s'émanciper, partir pour embrasser une autre façon de vivre, voilà ce qu'il en avait coûté, sans un mot de reproche, sans une larme qui aurait pu me faire hésiter.
Comme pour ces enfants qui ont parcouru des milliers de kilomètres, construire sa vie à sa mesure veut nécessairement dire s'éloigner physiquement et culturellement des siens. Adhérer à un autre monde.
C'est le lot des enfants migrants poussés par des tragédies ou une nécessité cruelle dont nous ne connaissons rien. Mais comme les enfants des campagnes, ils quittent leurs codes et leur géographie pour s'aventurer dans l'inconnu.
Commenter  J’apprécie          00
L’après-guerre est compliqué. Si les décisions politiques ont arrêté les combats, les rancœurs sont toujours là.Durables et douloureuses.
Commenter  J’apprécie          00
Nous apprenons à devenir adultes sans filet, sans douceur, nous apprenons, côte à côte, chacun dans la vie qu’il se dessine, malgré la solitude, sans renoncer à son idéal d’un monde plus juste pour lui, et avec pour seul et unique objectif, pour moi, que celui d’être heureuse.
Commenter  J’apprécie          00
Je veux disparaître, mais je ne suis pas assez courageuse ou altruiste pour me sacrifier. J’ai vingt ans et je vais mal. Je ne veux pas mourir, je veux dormir, je voudrais, comme la Belle au bois dormant, dormir cent ans. Peut-être qu’ensuite, quand je me réveillerai, je saurai vivre. Pour l’instant, j’ai des plaques sur le corps, je ne mange plus, je n’ai plus mes règles.
Commenter  J’apprécie          00
Au cœur de la Bosnie, Jean-Sélim assiste à une guerre fratricide, une guerre qui oblige à choisir son camp et renvoie chacun à une seule et unique identité. Un non-sens. Toutes les guerres sont nationalistes, identitaires et s’opposent à ce que nous sommes viscéralement.
Commenter  J’apprécie          00
Je ne comprends rien au raisonnement qui est le sien mais il est décidé. Il s’inscrit dans une petite école de commerce franco-américaine à Paris dont je ne comprends pas bien en quoi elle va lui ouvrir les portes de l’humanisme auquel il aspire. Mais le fait est qu’il s’y sent à l’aise, en confiance pour apprendre, assez brillant pour finir en trois ans ce qu’il est supposé faire en quatre.
Commenter  J’apprécie          00
On rigole, on se parle au bar ou sur la piste, on n’a pas besoin de se connaître, on n’est pas méfiant. J’ai oublié combien j’aimais cette simplicité des rapports. Je replonge dans notre vie d’avant, si lointaine, douce sensation, atmosphère bon enfant que dégage encore aujourd’hui la nuit romaine.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai un peu honte de son côté ministre, de sa confiance en lui. Rien d’arrogant pourtant, juste de l’assurance. Et le sentiment net qu’il va falloir s’habituer encore à un tout autre environnement.
Commenter  J’apprécie          00
C’est une période en suspension, harmonieuse, douce, un état de grâce. Le calme avant la tempête. Une sorte de château de sable dont nous ignorons fragilité – répétition de gestes, routine joyeuse, cette vie-là nous rend heureux.Et puis, d’un coup de pied, tout s’effondre.L’année scolaire se termine, nous allons prendre l’avion pour rentrer en Europe.
Commenter  J’apprécie          00
L’Égypte, ce sont les enfants dans la rue qui me paraissent alors plus libres que pauvres, les cerfs-volants en papier journal, les ballons en carton, les grappes humaines qui débordent des bus traversant la ville, ce sont les domestiques que nous avons connus enfants et vus vieillir dans notre famille. C’est cet autre monde loin des droits sociaux et qui existe pourtant encore. Ce sont les baignades dans la piscine du Mena House au pied des pyramides alors que les adultes prennent le café au soleil, les après-midi au Gezira Sporting Club, poumon vert, havre de paix dans la cohue de la ville où on joue au foot, on se baigne, on court, on bavarde sous la tonnelle. Ce sont les Noëls chez tante Mimi et les mariages dans les grands hôtels où nous ramassons après leur passage les petites pièces dorées lancées sur les mariés pour leur souhaiter prospérité. 
Commenter  J’apprécie          00
Il veut éradiquer la faim qu’il a vue sévir chez lui, il cherche un équilibre. Ce n’est pas un idéologue, pas un communiste, pas même un socialiste, c’est un humaniste. Un homme qui pense qu’il y a de bons et de mauvais leaders, de bons et de mauvais patrons et que chacun est maître de sa conscience.
Commenter  J’apprécie          00
Nous passions la plupart de nos vacances en Égypte, nous y étions chez nous. Souvenirs qui font la nique à ces enfants d’hier, devenus aujourd’hui fous de Dieu et de misère.C’était un pays doux où les femmes voilées étaient minoritaires, où chacun cohabitait sans blesser l’autre et où la haine n’avait pas encore déferlé dans les cœurs. C’était l’Égypte où Ali, le cuisinier, faisait sa prière cinq fois par jour en étalant son petit tapis et où les femmes se baignaient tout habillées à côté de nous qui arborions nos maillots deux pièces. Nous pouvions rire ensemble. C’était avant la brutalité, la haine et le repli.
Commenter  J’apprécie          00
J’aime imaginer ma mère dans les années 1970, elle l’Occidentale, la militante, minirobe et cheveux courts en Égypte ou le jour de leur mariage à la mairie d’Alger où ils vivent à l’époque. Le témoin de mon père, pourtant chrétien, est un leader des Frères musulmans. Ils partagent ce désir de s’affranchir du diktat des pays occidentaux, ils veulent plus de justice sociale, un monde arabe uni et fort, indépendant et respecté.Diversité des opinions et tolérance dans leurs vies.
Commenter  J’apprécie          00
Je sais que ce n’est pas anodin, car bien qu’elle soit issue d’une longue lignée de pasteurs, ou peut-être pour cela, elle n’aime pas les rituels. Elle ne se recueille pas. Elle ne prie pas. Elle se fiche des stèles et des sites commémoratifs. Mais au Caire, dans ce petit cimetière au milieu des cyprès et des orangers de la vieille ville, ce lieu de paix au cœur d’un pays plusieurs fois millénaire, c’est tellement beau qu’il ne peut pas y avoir de tristesse. Juste le sentiment de faire partie d’une histoire en cours, sans drame ni fracas.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maïa Kanaan-Macaux (37)Voir plus

Quiz Voir plus

vendredi ou la vie sauvage

qui est le personnage principal

vendredi
robinsson
dimanche
samedi

4 questions
412 lecteurs ont répondu
Thème : Vendredi ou La Vie sauvage de Michel TournierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}