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Citations de Maël Renouard (63)


Les livres disposés dans les étagères de ma bibliothèque, si je les parcours du regard, me renvoient à des images de librairies, points d'ancrage dans les nappes du passé.
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Je ne dois pas être seul à être familier de cette expérience : au moment de partir en vacances, l'été, on bourre ses valises de livres qu'on se promet de lire au soleil, dont on sait déjà, sans trop se l'avouer, que le nombre excède ce qu'on sera concrètement capable d'achever
( mais, se dit- on , c'est aussi pour se ménager la possibilité de choisir), et puis, arrivé sur son lieu de villégiature, on visite un libraire ou un bouquiniste du pays, et voici que l'on découvre un nouveau livre, gros ou très gros que l'on n'avait jamais vraiment songé à se procurer avant de tomber ainsi au hasard d'une flânerie, mais que l'on va donc prendre, et que l'on va passer toutes les vacances à dévorer, au détriment de la lourde cargaison que l'on avait emportée et qui se trouve frappée d'inutilité avec une soudaineté presque comique.( p.95)
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Quelquefois, si les livres achetés dans les lieux que l'on visite se trouvent n'avoir aucun rapport avec eux, ils entremêlent à la perception du promeneur des fragments d'atmosphère venus d'ailleurs, créant un espace imaginaire deux fois étranger, suspendu entre plusieurs mondes.
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Autour du Palais-Royal, de nos jours, deux librairies se recommandent au promeneur qui cherche un livre à emporter dans le jardin, pour en lire les premières pages sur un banc, à l'ombre des rangées d'arbres, ou au bord de la fontaine centrale : Delamain, côté Louvre, en face de l'entrée sud, et Jousseaume, située à l'opposé, côté Bourse, dans la galerie Vivienne toute proche de l'entrée nord. Ces deux librairies ont l'une et l'autre, chacune à leur façon, un charme très XIXe siècle. J'ai déjà évoqué Delamain, ses échelles de bois, son parquet craquant, qui eût rendu le même son sous les bottes de Rastignac ou de Rubempré- le lieu est propice aux songes des ambitieux qui rêvent d'être en même temps écrivain, pair de France, membre du Conseil d'État, qui est juste en face, et de l'Académie française qui n'est qu'à quelques encablures, de l'autre côté du Louvre et de la Seine, au bout de la passerelle des Arts.( p.67)
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Il méprise ceux qui le flattent, il déteste ceux qui lui résistent [...]. Aucun rapport avec lui n'est possible. Qu'il ait affaire à un courtisan de basse espèce, et il est impatient de trouver quelqu'un avec qui exercer son intelligence d'égal à égal ; mais qu'il soit en compagnie d'un homme qui ne lui cède en rien par l'esprit, et il est impatient de l'anéantir, car personne ne doit risquer de lui faire de l'ombre.
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J'ai passé de si longues heures dans certaines librairies, quand j'étais étudiant, qu'elles se maintiennent au premier plan dans l'image que j'ai gardée de l'espace urbain où s'organisait alors mon existence.
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Le roi aimait à citer des auteurs français, et singulièrement Pascal, pour qui il avait une telle prédilection qu'il lui attribuait souvent des sentences dont il n'était pas l'auteur. Le peuple ne s'arrêtait pas à ces imprécisions, il était fier d'avoir un souverain érudit, capable d'en remontrer aux Français ; les lettrés les percevaient, mais pour rien au monde ils n'auraient osé en rire.
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Je me souviens que je me demandais comment les petits voiliers prisonniers du jet d'eau au milieu du bassin du Luxembourg pourraient se sortir un jour des griffes de ce monstre marin.
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Aujourd'hui encore, si je me rends dans une ville pour la première fois, je ne manque jamais de rechercher ses librairie et d'en faire aussitôt un foyer de mes promenades.
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D'un grand nombre de mes livres, je peux dire, bien des années après, dans quelle librairie je me les suis procurés, et je m'en souviens comme je me souviens de la ville où je me trouvais, du jardin public ou du café où j'allais en lire les premières pages.
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( Chez Corre à Rennes)

J'y ai acheté un livre extraordinaire et méconnu, dont j'ignorais moi-même l'existence et que j'ai découvert ce jour- là, par hasard: la monographie de Jules Simon sur Victor Cousin, simplement intitulée - Victor Cousin-, publiée chez Hachette en 1887, dans une collection intitulée " Les grands écrivains français ".Jules, agrégé de philosophie, président du Conseil en 1876, avait été, rue d'Ulm, l'élève de Cousin; il en raconte la vie comme un roman de Balzac, avec un grand talent littéraire, avec en particulier, à l'égard du personnage principal, une ironie permanente , tendre mais très nette.Tout étudiant, tout professeur de philosophie devrait lire ce livre qui raconte l'invention des institutions de cette discipline en France, à peu près telles que nous les connaissons encore.
( p.32)
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L'un des médecins compatit avec le vieillard que je suis devenu. Il sait qui j'ai été : il me regarde comme un lion qui aurait perdu ses griffes, ses dents, son élan musculaire.
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Il fait partie des plaisirs d'un voyage, et des passages obligés du parfait touriste, de se procurer sur les lieux que l'on visite des livres qui leur sont directement associés -- et s'il arrive rarement qu'on les achète tous avant de repartir, c'est pour mieux prolonger ou faire renaître ensuite, par leur lecture, les impressions de ce voyage désormais passé.
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J'ai passé de si longues heures dans certaines librairies, quand j'étais étudiant, qu'elles se maintiennent au premier plan dans l'image que j'ai gardée de l'espace urbain où s'organisait alors mon existence. [...] Aujourd'hui encore, si je me rends dans une ville pour le première fois, je ne manque jamais de rechercher ses librairie et d'en faire aussitôt un foyer de mes promenades.
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Dans nos vies de lecteurs, des liens sensibles s'établissent, au coeur de la perception et de la mémoire, entre les livres, les villes, et les librairies qui sont à leur jonction.
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Paris est un consentement au temps.
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Georges Perec a une définition assez précise de ses "je me souviens" : "des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues ou vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, on été oubliées ".
Il faut cependant reconnaître que cette forme a une sorte de de valeur générative - elle fait, quand on s'y attelle comme à un exercice, véritablement resurgir des souvenirs -- et qu'elle est souvent la seule manière de recueillement des petits faits dont on ne peut guère dire autre chose que ceci, en une phrase, peut-être deux ou trois : "je me souviens..."
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"L'intériorité n'est plus chez elle. Le monde l'a envahie et la surpeuplée. Autrefois, je n'arrivais à me concentrer que chez moi, dans la solitude et le silence. C'est exactement ce que je dois fuir désormais, si je veux espérer employer efficacement les heures d'une journée : sinon, j'explore sur l'internet toutes les choses qui me passent par la tête, les brèves distractions mentales qui ponctuent normalement un travail soutenu prennent des proportions démesurées, le temps file entre mes doigts et je me regarde le perdre en continuant de tirer des bouffées de cet opium. C'est dans l'étendue physique - beaucoup moins foisonnante, en définitive - que je me réfugie pour retrouver la faculté de me concentrer. À la terrasse d'un café, le bruit des voitures, le manège des gens qui marchent, et même les conversations alentour, même les musiques d'ambiance qui autrefois m'irritaient, tous ces phénomènes simples, monotones, réguliers, prévisibles, son devenus pour mon attention des points de fixation beaucoup plus sûrs que la solitude d'un bureau ou d'une chambre où je sais que l'infini est à la portée de ma paresse, des mes fantaisies et de ma mauvais volonté."
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Les " Nourritures terrestres" de Gide se dédoublaient pour le flâneur de Rennes non seulement dans la librairie qui portait leur nom, mais dans les jeux d'eau des Bassins du Thabor."Nathanaël, je te raconterai les plus beaux jardins que j'ai vus..." ( p.28)
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Rue de Médicis, le long du Luxembourg, j'allais souvent rendre visite, à la fin des années 1990, à la librairie José Corti, parce que le lieu était beau et qu'il n'était pas absurde de croire qu'on y serait peut-être touché par la grâce d'une certaine inspiration, mais aussi pour des motifs plus pragmatiques, car on pouvait y acquérir à moitié prix des " livres défraîchis " du catalogue, en particulier ceux de Julien Gracq- aubaine qui m'aida à compléter ma collection.
( p.48)
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