AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Malin Persson Giolito (108)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Rien de plus grand

Une lycéenne de 18 ans , Maria Norberg , est retrouvée dans une salle de classe avec une arme à la main , sans une égratignure , auprès de cinq cadavres criblés de balles , dont un professeur du lycée .

Elle va passer 9 mois en prison avant qu'ait lieu son procès . A priori , tout l'accuse , mais elle n'est pas seule à avoir utilisé une arme : son petit ami , Sebastian Fagerman , fils de la plus grosse fortune de Suède , décédé également , a été à l'origine de la tuerie et a assassiné son propre père avant de pénétrer dans le lycée .

Le roman est raconté par Maria , c'est de son point de vue que se déroule le fil de l'histoire , la tuerie et l'hébétude qui suit , l'incarcération , l'acharnement des médias contre elle , le cocon familial avec sa jeune soeur , les soirées privées avec Sebastian , son histoire avec Samir , brillant élève et fils d'immigrés , l'instruction du procès , etc...

Quelles sont les responsabilités ? Qui a tiré ? Pourquoi ce déferlement de violence ? Quel est le mobile ? Toutes ces questions semblent sans réponse .

L'autrice , avocate de formation , est bien placée pour dévoiler les arcanes d'un procès dans le système judiciaire suédois . Elle possède également une vision très précise du système carcéral réservé aux jeunes criminels de son pays .

Afin d'expliquer les tenants et les aboutissants de cette histoire sanglante , l'autrice a recours à de nombreux flashbacks . Et accessoirement de décrire un milieu familial extrêmement aisé , la vie d'une jeunesse dorée dans un lycée huppé .

Mais l'aisance matérielle et les vacances sur un yacht privé n'apportent pas forcément le bonheur . La drogue , le sexe et l'alcool , les soirées privées près d'une piscine disent le désenchantement de cette jeunesse paumée .

Ce roman est beaucoup plus qu'un thriller , c'est surtout une réflexion sur notre société et son inaptitude à apporter du bonheur (de l'amour ? ) à sa jeunesse .

Ceci dit , il n'y a jamais eu , à ma connaissance , de massacre dans un lycée suédois , les armes ne sont pas en vente libre comme aux USA , et c'est tant mieux .

En tant que lecteur , je me suis attaché au personnage de Maria , à sa psychologie complexe et sa liberté de ton .

Je remercie Babelio et les Presses de la Cité pour cet excellent roman policier .
Commenter  J’apprécie          20
Rien de plus grand

J'avais vu la série Netflix qui en a été inspirée et qui s'appelle Quicksand. Il m'a fallu plusieurs années avant de lire le livre, de peur qu'il ne soit moins bien que la série. J'ai eu tort.

Regarder la série en premier et lire le livre en deuxième ? Ou l'inverse, lire le livre en premier et regarder la série en deuxième ? Franchement, il n'y a même pas d'ordre. Allez dans l'ordre que vous voulez. L'un n'est pas forcément mieux que l'autre.

Dans Rien De Plus Grand, on voit bien les différences sociales entre les riches et les moins aisés (Sébastien versus Samir, par exemple). On voit bien qu'être riche ne fait pas le bonheur. Sebastian a des troubles psychiques, et comble un vide dans l'alcool, la drogue et le sexe. Une mère absente et un père violent (autant dans ses paroles que dans ses actions).

On voit l'évolution du procès et les pensées de Maja.
Commenter  J’apprécie          20
Rien de plus grand



C'est d'abord l'histoire d'une relation amoureuse chaotique entre Maja Norberg et Sebastian Fagerman, fils d'un milliardaire suédois. C'est aussi la chronique d'une tuerie de masse dans un établissement scolaire de Stockholm. Un seul survivant: Maja, arrêtée car rapidement soupçonnée d'être un des tueurs. Mais est-elle coupable ou victime? Le sujet est intéressant et relativement peu traité dans le polar nordique.





Hélas il y a beaucoup trop de mots dans ce livre et on se noie vite dans cette logorrhée. L'ennui guette, avec cet interminable récit par Maja, de ce qui s'est passé avant et pendant la tuerie et de ce qui se passe pendant le procès, 9 mois après.





Le récit fait penser aux fouilles archéologiques: on est là, lecteur assidu, avec notre petit pinceau à mettre au jour laborieusement un petit bout de vérité, qui va peut être s'assembler avec les quelques fragments déjà trouvés, pour former - on l'espère - un tout à peu près entier à la fin et permettre de comprendre ce qui est arrivé dans cette salle de classe et pourquoi. Donc, avec une patience d'archéologue, j'ai continué ma lecture.





Une fois dépassé la moitié du roman, le récit s'accélère un peu. Le seul ressort est de découvrir si Maja est complice de la tuerie, ou si elle a juste cherché à se défendre. Accessoirement, de connaître le verdict. Il y a aussi quelques sujets de réflexion intéressants tels que: être amoureux d'un fils de milliardaire n'est pas forcément gage de bonheur. Ou encore: avoir des parents riches qui peuvent vous payer le meilleur avocat du pays peut se révéler utile en cas de besoin. Une forme moderne du proverbe: l'argent ne fait pas le bonheur (Sebastian), mais il y contribue (Maja).





Au final, ce roman ne coche que bien peu des cases qui font le succès d'un polar: enquête, mystère, tension, empathie, suspense, fausses pistes, prise de risques, rebondissements et émotion. Difficile de comprendre qu'il ait reçu un prix en tant que polar, car c'est un roman judiciaire, voire un roman psychologique. Et de toute façon il ne mérite pas un prix.
Commenter  J’apprécie          10
Rien de plus grand

Maja Norberg a 18 ans à peine.

Elle est en prison.

Son procès est en cours...

Neuf mois plus tôt, une tuerie a eu lieu dans une salle de classe de son lycée.

Elle est la seule à en ressortir sans la moindre blessure.

Quelle est son implication dans cette terrible tragédie ?

Qu'a-t-elle à se reprocher ?

C'est ce qu'elle va tenter de nous expliquer tout au long de ce récit, qui va vous interpeller dès les premières lignes...

Il est difficile de le lâcher ce roman !

Tant la narration et le style y sont plaisants, agréables et intelligents.

Tant les sujets, la problématique, les questionnements y sont aussi intéressants que dérangeants...

Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ma lecture de Hate list de Jennifer Brown, pour ses nombreuses similitudes.

Petit à petit, entre déroulement du procès, incarcération, et événements passés, Maja se livre, dans une analyse réfléchie des faits.

J'ai été parfois troublée, interloquée, parfois révoltée... Parce que c'est tellement criant de vérité et que je me suis sentie complètement impuissante face à tout ça et surtout passive, même.

Tant d'hypocrisie, d'inégalités sociales, de superficialité...

Rien de plus grand, c'est le procès de Maja, mais surtout des classes dirigeantes, d'une société à la dérive...



Je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité, pour cette découverte.

Il me tarde de pouvoir en parler autrement et davantage, avec l'auteure, Malin Persson Giolito, quand j'irai à sa rencontre au salon Quais du polar, en avril prochain.
Commenter  J’apprécie          526
Rien de plus grand

Un bon thriller. Du suspense. Maja, jeune lycéenne suédoise est inculpée de meurtre et de complicité de meurtres sur des jeunes gens de sa classe. Elle a tué le tueur qui n'est autre que son petit copain Sébastian ainsi que sa meilleure amie Amanda. Elle nous raconte son procès mais aussi les événements qui ont eu lieu auparavant qui nous permettent de comprendre ses relations avec ses amis, leurs parents et les siens, de comprendre son comportement.

La narratrice Zoé Gauchet est parfaite. De bonnes intonations. Elle rend le récit vivant. A écouter les yeux fermés !
Commenter  J’apprécie          00
Rien de plus grand



Je m'appelle Maria Norberg, mais vous pouvez m'appeler Maja.

Je suis une fille somme toute assez banale, qui en d'autres circonstances serait passée quasiment inaperçue.

J'ai dix-huit ans, je suis étudiante au lycée élitiste suédois de Djursholm. Je suis bonne élève, plutôt mignonne, et entourée.

J'adore ma petite soeur, Lina, qui n'a que cinq ans et que je me dois de préserver.

Ma famille est particulièrement aisée.

Le tapis rouge est donc déroulé pour m'assurer un avenir radieux.

"Moi, je ne suis qu'une connasse de bourge."

Enfin tout ça, c'était avant.



Ca doit d'ailleurs vous être bien égal. Tout ce qui vous intéresse c'est de connaître le rôle exact que j'ai joué dans la fusillade de mon lycée.

"Vous voulez que quelque chose ne tourne pas rond chez moi."

De pouvoir en toute conscience, en toute impartialité, me juger innocente ou coupable de meurtre.

Parce que oui, de toutes les victimes de ce jour-là, je ne nie pas en avoir abattues deux : Mon petit copain Sebastian Fagerman et ma meilleure amie Amanda.



Sebastian était également mon complice présumé, celui avec lequel j'aurais tout organisé.

"Nous sommes allés au lycée avec une bombe dans un sac et des armes dans un autre pour tuer le plus de monde possible."

Son père, Claes, est une célébrité incontournable en Suède puisqu'il s'agit tout simplement de la plus grosse fortune du pays.

"Sa richesse était si grande qu'elle équivalait à une nationalité."

Alors les médias se sont d'autant plus acharnés à interpréter les faits, à donner leur version des évènements. Ce jour-là, c'est Sebastian qui a ouvert le feu, atteignant nos amis Dennis, Samir ou encore Christer, notre professeur. Autant de victimes qui auraient pu être bien plus nombreuses : la bombe retrouvée dans mon casier était en effet défectueuse.

Dans cette salle, après la fusillade, j'étais la seule personne indemne.



Après neuf mois en maison d'arrêt, c'est l'heure de mon jugement.

En prison, j'ai pu apprécier la solitude.

Au procès, la salle est pleine. Remplie de charognards venus se repaître de ma carcasse.

Trois semaines de procédures pénales m'attendent, durant lesquelles la procureure Lena Pärsson va présenter les charges retenues contre moi, essayer de convaincre le juge et le jury que je suis un monstre qui doit être condamné à la peine maximale.

Je suis accusée de meurtre avec préméditation, de complicité de meurtre ou encore d'homicide involontaire. Je suis une dangereuse psychopathe. Et comme je suis désormais majeure, je vais être jugée - et peut-être inculpée - en tant que telle.

"La procureure va étaler des conneries sur moi pendant une journée, peut-être deux."

Pour me défendre, mes parents ont engagé le plus grand avocat pénaliste de Suède : Sander. Parce qu'il y a toujours au moins deux versions d'une même histoire, il s'attardera quant à lui à mettre à mal les conclusions et les expertises de Lena Pärsson et plaidera la légitime défense.

Et ce malgré toutes les preuves qui jouent contre moi, à l'instar des SMS que j'ai pu échanger avec Sebastian la veille du massacre.

Quels arguments les jurés accepteront-ils d'entendre ? Quel sera leur verdict ? le trouverez-vous justifié ?



Rien de plus grand est donc l'histoire de mon procès, qui distille tout doucement les informations relatives à mon innocence ou à ma culpabilité, permettant parallèlement de reconstituer l'ensemble des faits et de mon rôle central dans cette tragédie.

Pour raconter cette partie de ma vie, l'auteure Malin Persson Giolito, ancienne avocate, a choisi de déstructurer totalement la chronologie des évènements.

"Il n'y a pas de chapitres dans cette bouillie."

Elle relate donc dans le plus grand désordre la fusillade, mes premiers interrogatoires, mon séjour en maison d'arrêt, mon jugement mais également mes liens avec chacune des victimes, et la succession d'évènements qui ont mené au jour du drame. Passé et présent s'entremêlent jusqu'à offrir une vue d'ensemble.

Peut-être que vous vous direz que je ne suis qu'une pauvre petite fille riche, inconsciente, coupable, et qui mérite tout ce qui lui arrive.

Ou peut-être éprouverez-vous une certaine empathie en vous rendant compte que je suis moi aussi victime d'un imprévisible concours de circonstances, et que je n'ai jamais voulu nuire à personne. Que mes mots ont parfois dépassé ma pensée.



Je suis quelqu'un de plutôt franc dans mes propos. Mon honnêteté vous agacera probablement. Je soulève les défauts de chacun, j'émets des avis, j'ai des opinions parfois bien arrêtées. Vous verrez par exemple que je ne suis pas toujours très tendre avec ma mère, égocentrique et à côté de la plaque, qui s'inquiète davantage des répercussions que toute cette affaire aura sur elle plutôt que sur sa fille aînée.

Même si j'étais très liée à Amanda - ma première victime - je la trouvais superficielle, ridicule, parfois même un peu débile. Au moins, je ne verse pas dans l'hypocrisie.

Dennis lui était un gros black, qui approvisionnait Sebastian en drogues de toutes sortes. J'y ai parfois goûté moi aussi. Voyez en moi une toxicomane ayant perdu pied avec la réalité si ça vous chante.

Christer était un de nos professeurs, plutôt sympathique et pédagogue. Juste au mauvais endroit au mauvais moment ?

Samir lui venait de la banlieue, avait honte de ses origines et de la profession de ses parents, et avait intégré cette école élitiste par volonté de s'en sortir. Beau, intelligent, il avait tenté de me convaincre qu'apporter mon aide et mon soutien à Sebastian n'était pas de ma responsabilité.

"Samir est quelqu'un qui inspire confiance."

Sebastian lui était l'exact opposé de Samir. On pourrait penser qu'il avait tout pour être heureux de par ses origines richissimes, il organisait des soirées de folie, voyageait partout en Europe le temps d'un week end, se vautrait dans le luxe.

"Les fêtes de Sebastian étaient fantastiques, légendaires."

Mais quand il s'était intéressé à moi, j'avais vu à quel point sa vie manquait d'équilibre. Comme s'il était entraîné dans les abysses : Echec scolaire ( d'ailleurs il n'allait quasiment jamais en cours ), souvent défoncé, raciste, parfois violent. Il n'avait aucun modèle parental : Mère absente et père détestable qui, plutôt que de tendre la main à son fils en détresse, le frappait quand il était déjà plus bas que terre. Et sans l'approbation ou les encouragements paternels, Sebastian n'était plus qu'une coquille vide.

"Ne voyait-il pas que son père était malade ?"

Comment le sauver de lui-même ?

Il a finalement choisi le chemin de l'autodestruction, en décidant d'emmener le plus de personnes possible avec lui.

L'ai-je accompagné sur ce chemin meurtrier ? N'avais-je vraiment aucune idée de ce qu'il avait préparé ce jour-là ? Suis-je responsable de l'état d'esprit qui l'a conduit aux pires extrémités ?

Là encore, cher lecteur, ça sera à vous d'en décider. Je crois que le jury s'est quant à lui déjà fait une idée assez précise du rôle exact que j'ai joué, séduite par ce jeune homme et prête à tout pour lui.

D'après les journaux, je n'ai juste pas eu le courage de me tirer une balle comme nous l'avions prévu au terme de notre sanglante épopée.

"Rien de plus grand que l'amour."



Au-delà de l'affaire juridique, mon histoire est parsemée de réflexions sur les classes ou les entreprises les plus riches, qui ne sont pourtant pas celles qui paient le plus d'impôts, renforçant encore les inégalités sociales déjà existantes.

"Il est injuste que le système de sécurité sociale soit financé uniquement par les bénéficiaires de faibles et moyens revenus. Que les grandes entreprises paient moins d'impôts que leurs plus petites consoeurs."

Et par l'intermédiaire de mon ami Samir sera aussi posée la question de la place des migrants dans la société suédoise. Ou en Europe de façon plus générale.

Quant aux plus nantis, vous verrez que lorsque leur vernis de respectabilité se craquelle, ce qui se cache en dessous ressemble parfois fort à une plaie purulente.



Cette histoire, j'aurais personnellement voulu la réécrire. Quand vous la lirez, vous penserez probablement à Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver, Carnage de Maxime Chattam, Rage de Stephen King ou Dernier jour sur terre de David Vann. Autant de romans qui évoquent ces adolescents meurtriers, qui dénoncent les fusillades en milieu scolaire ( 18 rien que cette année aux Etats-Unis, la dernière en date ayant fait dix-sept morts ) en tentant au passage de leur donner une explication.

Quant à moi, c'est différent. Bien sûr, ça ressemble à un fait divers de plus, mais mon histoire ne se concentre pas sur le drame du lycée. Elle se base sur les causes et les conséquences de cette tuerie.

"Est-ce que tout est prédéterminé ?"

Qui nécessiterait davantage d'explications, de liens de cause à effet, pour arriver ainsi à l'inéluctable.

Moi aussi, je cherche à comprendre comment tout a pu s'articuler pour parvenir à l'impensable, à l'insensé.



Qualifié de thriller, le roman qui relate mon histoire est avant tout un drame psychologique doublé d'un roman procédural. Il laisse toutefois la place à certains rebondissements inattendus, à des révélations progressives : toutes les cartes pour vous faire un avis définitif sur ma personne ne vous seront pas données immédiatement. Cela dit, peut-être que votre premier avis ne changera pas, ou peut-être qu'au contraire il fluctuera en fonction de ces nouvelles informations, que parfois vous souhaiterez ma condamnation alors qu'à d'autres vous vous demanderez ce que vous auriez fait à ma place.

Certains témoignages seront décisifs pour me faire rentrer dans la case "coupable" ou la case "innocente". Il faut obligatoirement que ce soit l'une des deux de toute façon, n'est-ce pas ?

Les tribunaux ne laissent pas la place au juste milieu.

Alors jugez moi en fonction de tous ces éléments portés à votre attention aussi bien qu'à celle des jurés. Jugez moi en fonction de vos propres critères.

"Mais je me fous de vous et de votre avis."



Merci à Babelio et aux Presses de la cité de m'avoir fait parvenir ce roman quelques jours avant le verdict.

Commenter  J’apprécie          325
Rien de plus grand

Un polar qui relate le procès d’une jeune fille de 18 ans soupçonnée d’avoir participé à une tuerie de masse dans son lycée.

Intéressant et prenant tant que l’on a pas saisi les ficelles de l’auteur, mais qui assez rapidement tourne en rond sans véritable surprise ou retournement de situation. Sans parler d’une fin clairement bâclée.

Dommage…
Commenter  J’apprécie          10
Rien de plus grand

Ma plongée littéraire dans l'atmosphère de Rien de plus grand fut immédiate.



Il y a, là, dans cette salle de classe du lycée général huppé suédois de Djusrholm la voix de Maja  qui se raconte, en tant que seule survivante d'un carnage. Pourquoi est - elle vivante ? emprisonnée ? désignée comme responsable ?



Au fur et mesure que les lieux, tous avec une portée symbolique forte, défilent,  mes questions se sont multipliées et mon intérêt pour l'intrigue exacerbé.   

Autant l'avouer. .. j'ai été totalement happée par ce roman, mi-thriller, mi-chronique judiciaire avec près de 500 pages lues en trois jours...



C'est que Malin Persson Giolito a construit un texte intelligemment elliptique, qui, en s'emparant de la question du traitement d'une affaire de tuerie lycéenne, nous permet avant tout de méditer sur la folie d'une jeunesse dorée mais perdue.



Juriste de formation, l'auteure nous fait pénétrer de manière fluide au plus prêt d'une affaire jugée aux assises dans laquelle l'ordre de succession des événements sans cesse  interrompu laisse place à de nécessaires retours en arrière parfaitement contés par la voix de Maja.



La vitesse du récit est lente puisqu'elle épouse le rythme d'un procès, mais on ne s'ennuie pas un instant tant l'écriture est intelligente. Les infos données sur le déroulement du procès, et ses coulisses, vus par le prisme mental de la lycéenne sont instructives et parfaitement menées.



Maja Norbert est - elle une meurtrière, un monstre comme le laisse entendre la partie adverse ?

Vous ne le saurez qu'après avoir lu ou plutôt, dévoré , ce roman singulier et écouté la parole de Maja.

Jusqu'au bout.



Cette plume précise et percutante parce qu'elle est servie par une intrigue aussi fascinante que fulgurante fait le portrait d'une société impuissante à sauver ses enfants.



J'ai trouvé que tout était parfait : la psychologie, le tourment des personnages sont très bien rendus, sans jamais prendre la place de la narration.



Sur la fin du livre, la jeune héroïne s'adresse à nous, lecteur-trice, et j'ai adoré cette manière d'opérer.

Stratégies d'avocats, juges. .. nous suivons tout ce qu'elle voit, comprend, délaisse, ressent... et tout ça donne un roman fort et attractif, dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. 



Un immense merci donc à Babelio et aux Éditions des Presses de la Cité pour ce FORMIDABLE moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          310
Rien de plus grand

Rien de plus grand. Que veut dire ce titre? Rien n’est plus grand que la fortune de Fagerman? Que l’horreur des faits? Que la solitude des protagonistes ? Rien de moins sûr que toutes ces hypothèses car madame Giolito nous donne de quoi gamberger et c’est drôlement bien fichu.

Ça commence comme un thriller quelconque (ah! Le début in medias res suivi d’une ellipse précédant un retour en arrière !) Pourquoi tous les auteurs d’enquêtes gore avec psychopathe en embuscade commencent-ils par ce fichu cliché ? En tout cas, pour ce qui est de ce bouquin-là, la réponse est claire, parce qu’il n’y a pas de psychopathe. Malin Persson Giolito utilise toutes les ficelles, mass murderer, procès d’assises, intrigue de campus, satire sociale et de tout cela parvient à faire une œuvre originale et forte qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. Elle a particulièrement travaillé la voix du personnage principal. Maja, la narratrice, a 18 ans; elle est pénible, émouvante, de mauvaise foi, lucide, râleuse, hystérique, acerbe, totalement perdue : c’est un superbe portrait d’ado, toujours juste, jamais forcé, un vrai tour de force.

Ouh là, j’en vois qui baillent au fond. Mais faut pas! C’est un vrai thriller, pas un essai sur la psychologie juvénile des classes supérieures. Je l’ai dévoré en trois soirées, et encore, c’est mon homme qui a éteint la veilleuse hier. Les classiques prétendaient plaire et instruire, madame Giolito fait réfléchir et se ronger les ongles.

Tous mes remerciements à Masse Critique et aux Presses de la Cité.
Commenter  J’apprécie          220
Rien de plus grand

Maja Norberg va voir aujourd’hui son procès s’ouvrir. Elle est accusée d’avoir participé à une fusillade dans son lycée, qui a tué plusieurs de ses camarades.



Assise sur le banc des accusés, Maja se tait, mais réfléchit et observe d’autant plus. Pendant que ses avocats tentent de la défendre et de prouver son innocence, et que la partie adverse tente de la condamner, elle revient sur ce qui s’est passé, bien avant le drame.



Au travers de ses réflexions, profondes et complexes, la jeune pose un regard acéré et lucide sur la société en général. Des pensées dérangeantes, et qu’elle garde pour elle…



J’ai littéralement dévoré ce roman en 2 jours. Absorbée par le récit, j’ai eu énormément de le lâcher, ne serait-ce que pour manger. Durant ces 48 heures, j’ai vécu dans la peau de Maja, littéralement.



La jeune fille de 18 ans démarre son récit alors que le premier jour du procès s’ouvre. Effrayée, désespérée et épuisée, elle a eu 9 mois d’enfermement pour penser à son avenir. Avenir qui pour l’instant ne s’annonce pas fameux.



Mais Maja est doté d’un esprit analytique impressionnant. Elle nous raconte ses points de vue sur les différents sujets qui lui passe par la tête. Sa manière de voir les choses est acérée, et elle regarde la société en général d’un œil neuf, dont on a pas l’habitude. J’avoue m’être pris plusieurs claques, en réalisant qu’elle avait raison sur de nombreux points. Un exemple en particulier m’a complètement chamboulé. En substance, elle rappelle que les gens disent toujours qu’une vie en vaut une autre. Mais alors, dans ce cas, pourquoi une belle femme blonde, ensevelie sous une avalanche, a droit à la première page des journaux, tandis qu’un homme, divorcé et sans enfants, rentrant chez lui après son travail en métro qui se fait poignarder, n’a droit qu’à un encart en page 3 ?



En lisant ce genre de constat, j’avoue avoir été vraiment bousculée. J’ai réalisé qu’elle avait raison, et qu’à travers son personnage principal, l’auteur nous soumet des idées que l’on a oublié d’avoir, des choses que l’on ne remarque plus et qui devraient pourtant nous choquer.



Au-delà de cet aspect-là, nous nous trouvons également devant un cas de conscience. L’histoire nous met face à des choix impossibles à faire. Maja s’est trouvée dans une situation où le temps de la réflexion n’était pas permis, et l’instinct de survie a pris le relai. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est accusée : le fait d’avoir tiré fait-il d’elle une criminelle, ou une rescapée ?



J’ai été totalement happée par ce roman ! C’est mon gros coup de cœur d’avril !! Et je l’ai déjà recommandé à plusieurs personnes !
Lien : http://au-fil-des-pages.be
Commenter  J’apprécie          30
Rien de plus grand

J'ai regardé la série sur Netflix qui est excellente et se regarde d'une traite ! En revanche lire le livre après fut redondant et ne ma rien apporté de plus. Donc si vous avez vu la série, c'est amplement suffisant. Si vous ne l'avez pas vu, le roman vous plaira !!
Commenter  J’apprécie          00
Rien de plus grand

Sachez tout de suite que ce livre m’a provoqué un petit coup de coeur mais il m’est vraiment difficile de vous expliquer pleinement pourquoi il m’a marqué sans ne rien vous révéler de son intrigue. Mais je vais tacher de vous faire passer au mieux mon enthousiasme pour vous communiquer l’envie de le lire et de pouvoir, ainsi, en discuter plus avec vous quand vous l’aurez lu. Bon, pour être tout à fait honnête, au départ j’ai eu peur de m’ennuyer, parce que les thrillers scandinaves ne sont pas toujours des réussites pour moi, parce que la longueur des chapitres m’a un peu freiné aussi et que, avec la narration interne, je craignais un monologue un tantinet trop lourd pour 500 pages. Mais, au fur et à mesure de la lecture, j’étais de plus en plus prise par cette histoire, les chapitres longs ne me gênaient plus et, plus le temps passait, plus me décoller des pages était compliqué. J’y pensais en boucle, même entre deux séances de lecture, et je n’arrêtais pas de dire « mais que c’est bon! C’est sacrement bon ce livre » et cet effet s’est intensifié jusqu’à avoir ressenti un coup de coeur. L’histoire est [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : http://yuyine.be/review/book..
Commenter  J’apprécie          20
Rien de plus grand

Prix du meilleur thriller scandinave 2017. Netflix a acheté les droits de ce livre afin de l'adapter en série télé. Grosso modo, on fait connaissance avec une bande de lycéens suédois issus de familles très aisées qui vivent dans l'excès et dont l'histoire finit par virer au drame. Ainsi, on découvre leur vie dorée et leurs états d'âme au travers du procès de l'un des survivants de la tuerie qui a eu lieu dans leur lycée. ... car le plus riche d'entre tous a finalement pété un câble. Personnellement, je n'ai pas accroché bien que d'habitude j'aime les polars scandinaves. Je pense que c'est le thème qui ne m'a pas vraiment passionnée.
Commenter  J’apprécie          10
Rien de plus grand

Juste un détail mais ? quel est le rapport du titre et de la couverture avec le livre ? bon, c'est un détail. Sinon, voici un livre où la narratrice de 19 ans raconte son procès et donc bien sûr, ce qui lui est arrivé pour s'être retrouvée une arme à la main dans une salle de classe où son petit ami Sébastien a tué 4 de ses camarades et lui ordonne de le tuer lui. Massacre dans un lycée avec forcément une opinion publique atterrée et jugeant coupable cette adolescente. Or, bien sûr, la réalité est complexe. Comment des faits peuvent s'enchainer pour en arriver à un tel déferlement de violence gratuite. Gratuite ? à voir... Car nous sommes dans les classes très aisées de Scandinavie puisque Sébastien est même le fils d'une des plus grosses fortunes du pays. Je ne dirais rien de plus. Mais l'avocat de Maja, Sander est un des meilleurs et il va le prouver. J'ai trouvé des longueurs dans ce livre, même s'il se lit très bien et la dérive d'ados "pleins aux as" est malheureusement bien connue. Ce qui est intéressant ici, c'est la construction du roman et le personnage attachant d'écorchée de Maja qui se retrouve embringuée sans comprendre dans une spirale de mal être. En gros, l'argent ne fait pas le bonheur, pour ceux qui ne le savaient pas encore.
Commenter  J’apprécie          40
Rien de plus grand

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette auteure suédoise. Ma dernière lecture dans ce genre littéraire nordique n'était pas vraiment concluant malgré le prix qui lui était attribué. Celui-ci est également primé, mais n'allais-je pas être à nouveau essuyer une nouvelle déception ?

Le résumé est prometteur, le titre surprenant et l’intérêt de Netfix intriguant et ma curiosité l'emporte et on ne refuse pas une masse critique privilège. Et cerise sur le gâteau ma binôme a aussi reçu ce livre Go pour une nouveau partenariat.

Une fois encore je suis étonnée de constater que Malin Persson Giolito est au départ avocate et que ce n'est pas son premier roman. Elle brosse le contexte politico- économique du pays comme bien d'autres auteures que j'ai pu lire, il semble que se soit un sujet de préoccupation et source de nombreux problèmes en Suède. Mais quel peut-être le rapport dans cette intrigue dans laquelle une jeune fille sort indemne d'une folie meurtrière dans un lycée ? Une jeune fille victime ou bourreau ?

Le lecteur ne sait que penser et 1000 questions se bousculent dans sa tête. Dans un premier temps nous nous comportons comme des jury de base et soumis à nos préjugés nous penchons pour la culpabilité de Maja. N'est-elle pas incarcérée suite à l'enquête ? Elle donc forcement coupable. Oui facile de se répéter cette maxime : innocente jusqu'à la preuve du contraire . Maintient-on un mineur innocent en prison ? Il semble que oui dans le système judiciaire suédois et l'argent ne peut rien y faire pas de libération sous caution comme aux USA.

C'est à travers le point de vue de l'accusé au cours du procès et de son incarcération que le lecteur découvre les événements qui ont précédés le drame. A travers le récit de Maja nous suivons ce thriller psychologique sociétal. Et nos certitudes s'envolent.

L'intrigue et les thèmes abordés sont très contemporains et effrayants avec cette tuerie, une de plus impliquant des ados. Mais quel malaise hante nos jeunes pour qu'ils en arrivent à de telles extrémités ?

Nous suivons donc Maja dans son quotidien, une jeune fille reconnue coupable par la société, complice, incitatrice de meurtre mais le lecteur se demande au fil des chapitres si elle n'est pas simplement une victime collatérale ?

Au fil du récit nous découvrons le passé de notre personnage principal, une jeune fille assez passive dans sa relation avec Sebastian ce fils à papa, ce petit ami que tout le monde lui envie,qui flatte son propre ego, une relation qui fait la satisfaction de ses parents que j'ai trouvé bien tolérants et eux même effacés. Mais personne ne voit donc rien ? L'auteure brosse ici un tableau très désolant des relations parents/enfants des interactions et des impacts sur la vie des uns et des autres.

Ainsi nous faisons la connaissance de Sebastian, un jeune homme qui peut tout se permettre sans aucun filtre ni aucune limite. Son pouvoir sur autrui est immense, c'est effrayant. Il est envié souvent, et détesté parfois. Mais l'argent ne fait pas le bonheur, cette maxime se confirme. Sebastian a beau s’étourdir de fêtes, de voyages au bout du monde sur un coup de tête, il est malheureux, rejeté par son père et semble s'accrocher à Maja comme à une bouée de sauvetage, mais le poids de ses chaines ne risque-t-il pas d’entraîner cette derrière dans sa noyade ? A moins que ce ne soit Maja qui le pousse à des décisions inéluctables ? N'est-elle pas responsable de ce chaos ? Tous les échanges semblent le prouver.

De rebondissements en rebondissements nous avançons vers le dénouement. Et le lecteur n'est sur de rien, comme Maja elle même. Nous découvrons les rôles de chacun, dont certains très déterminants, ceux de Samir, d' Amanda la meilleure amie, Dennis, les parents. J'avoue être restée sur les fesses devant la petite bombe de l'auteur. Et de m'interroger, la réalité est-elle telle que ce que nous l'imaginons ? Sommes nous influencés par le récit des autres et leurs points de vue ? J'ai conclu que surement. la démonstration de l'avocat de Maja est assez concluante. Et quand est-il de Rien de plus grand que l'amour ? La réponse est évidente. Et le titre prend tout son sens.

C'est durant le procès que nous découvrons les tenants et les aboutissants de ce drame, vivons les émotions de Maja qui dessine pour nous la personnalité de tous les protagonistes. L'auteure nous tient en haleine , nous interpelle, nous sommes jury, procureur, avocat de la défense, témoins. Le lecteur se pose sans cesse des questions.

Maja nous intrigue, qui est-elle vraiment ? Quel est la place de Samir dans cette histoire ? Comment tout ceci va-t-il se terminer ?

Quelle fin possible pour ce polar psychologique angoissant ? Existe-t-il une chance que Maja soit libérée ? Existe-t-il un doute raisonnable sur sa part de responsabilité dans les meurtres de Dennis, Sebastian, Amanda, Samir, le professeur victime collatérale de cette folie ?

Pour cela il faut aller jusqu'au bout pour le savoir.

La plume de l'auteure ainsi que son style narratif est plaisant, original, additif. Malin Persson Giolito nous plonge dans les méandres du monde judiciaire et carcéral Suedois. L'argent n'offre pas à notre héroïne des conditions de vie plus souples, et l'auteure nous attache davantage à cette jeune fille touchante pour qui on éprouve beaucoup d'empathie.

Pour moi une auteure à suivre et une interprétation ciné à voir.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
Commenter  J’apprécie          50
Rien de plus grand

Dans "Rien de plus grand", nous abordons un sujet sensible et délicat : les tueries de masse qui surviennent dans les lycées. Mais une fois n'est pas coutume, c'est en Suède que cela se passe et non aux Etats-Unis.

Une tuerie de masse donc. Et une rescapée : Maja. Ce récit, c'est l'histoire de ce drame. Et de l'évaluation de la responsabilité de Maja.

Ma lecture a été déroutante : la construction du récit est très particulière. Cela nous déstabilise. Et cette construction du récit transforme complètement nos sentiments envers Maja.

J'ai aimé me dire que dés le début du livre je savais tout (une tuerie, une survivante, un procès) et me rendre compte au fil de ma lecture que je ne savais rien.

Une réelle bonne surprise que je vous recommande chaudement. Une écriture captivante, un régal.
Lien : https://steffymcanard.wixsit..
Commenter  J’apprécie          20
Rien de plus grand

Pour commencer, je dois le dire : Ce livre a été un véritable coup de cœur.



"Quicksand - Rien de plus grand" est l'histoire du procès de Maja. Lycéenne accusée de meurtre, complicité de meurtres et d’incitation au meurtre après une tuerie dans sa salle de classe.



Honnêtement, durant les premières pages, j’avais de la peine avec le style narratif mélangeant le procès de Maja, sa vie dans la maison d'arrêt et sa vie avant le drame. Mais on s'y habitue rapidement et c'est si bien écrit que ça devient un détail.



À travers l’évocation de ses relations avec chaque victime au fil des jours d’audience, nous découvrons un monde torturé de jeunes de dix-huit ans issus de la haute-bourgeoisie suédoise Leur agissements, leurs pensées, leurs troubles mais aussi les mots de certains de leurs parents, qui en sont très certainement la conséquence, sont parfois violents, dégradants, perturbants. C’est toute une classe sociale qui est épinglée ici.



Au fil des jours d’audience, Maja, l’accusée, dépeint malgré elle une société de mal-être dans laquelle l’amour est dure, passionnel, dévorant voire malsain. C’est morose, c’est noir, c’est parfois jalonné de minces espoirs mais qui retombent presque aussitôt.



Maja, bien qu’elle soit la narratrice, nous laisse nous forger notre opinion sur elle.



Pour le lecteur, le doute est par conséquent omniprésent et on souhaite absolument connaître le fin mot de l’histoire.

Commenter  J’apprécie          00
Rien de plus grand

Le procès de Maja Norberg, seule rescapée indemne d’une fusillade dans un lycée. Indemne peut-elle l’être vraiment ? Physiquement certes. Que s’est-il passé dans cette salle de classe et avant ? Maja nous livre ses pensées à la première personne, entre souvenirs et moment présent, parfois au compte-goutte, parfois en un flot continu. Victime ou coupable ?



Le personnage de Maja m’a émue et touchée. Je l’ai sentie sous le choc, dans un véritable stress post traumatique, fragile au possible et tout en sensibilité. Elle ne mâche pas ses mots mais lorsqu’elle relate l’évènement c’est de façon assez froide, détachée : on éprouve ses difficultés à repenser à cela. Plus encore à repenser à sa famille, sa vie d’avant. Alors elle verrouille son esprit, ne relate que les faits. Une immense solitude pèse sur elle, depuis longtemps, avant même son enfermement.

Est-il si difficile pour les parents, les adultes, de parler réellement aux jeunes ? de poser des questions intéressées ? d’accompagner, d’entourer ? Il semblerait, c’est ce qui ressort à plusieurs reprises dans les diverses familles dépeintes.

Pourtant Maja fait partie de la jeunesse dorée suédoise, habite un beau quartier, côtoie les plus riches familles. Mais l’argent ne fait pas le bonheur, n’est-ce pas ?

Dans une première partie, les informations sont distillées au goutte à goutte : l’auteur tient en haleine le lecteur, joue avec son impatience de découvrir « l’affaire », toujours sous fond de procès qui démarre. Puis les souvenirs affluent : l’ambulance, la maison d’arrêt, les interrogatoires et l’isolement total. Et enfin les souvenirs de sa vie d’avant l’évènement, comment tout ça a pu se produire, comment on en arrive à une tuerie sanglante. Et on revient au procès ponctuellement, régulièrement.

Ce récit est donc très structuré, offre des changements de rythme, permet de reprendre son souffle pour mieux repartir. Il y a des passages pesants, révoltants, affligeants, et d’autre un peu plus légers. Toutefois même lorsqu’elle décrit le bonheur qu’elle a connu, subsiste en toile de fond son traumatisme actuel et cette angoisse sous-jacente. Pour le coup, c’est une lecture lente, qui m’a demandé une certaine concentration. Je ne l’ai pas lu en un souffle, j’ai pris du temps pour connaître le personnage et prendre connaissance des faits.

Victime ou coupable ? Chacun se fera son propre avis.



Je lis sur la quatrième de couverture : « portrait dérangeant et empathique d’une génération ». Portrait dérangeant certes, mais portrait d’une portée universelle. Les enfants ne sont-ils pas le reflet de la vie parfois détraquée des adultes ?



Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité pour l’envoi de ce 4e roman de l’auteur, ainsi que Babelio pour l’organisation de la Masse Critique privilégiée.

Commenter  J’apprécie          250
Rien de plus grand

Enquête judiciaire - adolescente de Stockholm jugée pour tuerie à son école
Commenter  J’apprécie          00
Rien de plus grand

Je tiens avant tout à remercier les éditons Presse de la Cité ainsi que Netgalley pour cette surprenante découverte. C’était la première fois que je lisais un policier/thriller suédois et j’en ressors complètement satisfaite.



Rien de plus grand commence avec l’histoire de Maja. Cette adolescente est retrouvée vivante au milieu d’une pièce remplie de victimes. Suite à une violente attaque elle est la seule survivante. Ces victimes dont elle connaissait l'exacte identité. Ces victimes qu'elle a fréquenté. Elle est pourtant arrêtée quelques minutes plus tard, comme étant la seule suspecte de ce massacre. On suit alors son jugement, mais également son histoire. Qu’est-ce qui aurait bien pu la pousser à perpétrer un tel massacre ? Pourquoi aurait-elle également tué le garçon qu’elle aimait ? On en apprend de plus en plus sur elle au cours de son récit sur sa vie. Ses amours, ses amis, ses ennemis, ses déceptions. Du haut de ses 18 ans, elle n’a jamais été sûre de ce qu’elle voulait. Parce que Maja est encore une enfant. Une grande enfant qui ne sait rien de la vie. Complètement paumée dans cette vie remplie de fête, d’argent, de drogue et d’alcool coule à flot. Mais au final, est-elle réellement la coupable de tout ça ? N’est-elle pas une simple petite pièce dans cet immense puzzle ? N’est-elle pas plutôt une victime ? Pas physique, mais psychologique. Parce qu’on l’apprend au fil du roman, Maja est fragile. Elle fait parti de ceux qui, malgré tout l’argent du monde, sont détruits par la vie et ceux qui les entourent. Et sa relation avec le beau Sébastian est le début de toute ce massacre qui va rapidement viré à l'obsession. On assiste alors au début d’un récit qui fait froid dans le dos  Un récit où une bande d’adolescents se comportent comme des adultes. Où le pouvoir des mots est bien plus forts que tout.



Rien de plus grand est un policier qui nous enivre dès les premières lignes. On entre dans une histoire qui fait perdre pieds, qui accuse tout et nous fait douter. L’histoire de Maja m’a tenue en haleine tout le long. Et les alternances entre son récit sur sa vie d’avant et son jugement donne encore plus de réalité à l’histoire. C’était incroyablement bon ! J'ai rarement lu un policier/thriller aussi hypnotisant.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Malin Persson Giolito (333)Voir plus

Quiz Voir plus

Pierre de Marivaux ou Alfred de Musset

Il ne faut jurer de rien ?

Pierre de Marivaux
Alfred de Musset

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}